Antonio Lucio VIVALDI

Antonio Lucio VIVALDI
4 mars 1678 (Venise) – 28 juillet 1741 (Vienne)

 

L’ADELAIDE
RV 695 livret d’Antonio Salvi – représenté au Teatro Filarmonico de Vérone, durant le carnaval 1735, avec Anna Giro dans le rôle-titre – Vivaldi est cité dans le livret avec le titre de Maestro di Capella di S.A.S. il Duca di Lorena – partition perdue – le livret original est dédicacé par Vivaldi à Antonio Grimani, vice-podestat de Vérone – reprise à Graz pendant le carnaval 1739
ALESSANDRO NELL’INDIE
Alexandre aux Indes – livret de Pietro Metastasio – cité par Vivaldi dans une lettre au marquis Bentivoglio – aucune trace – vraisemblablement un arrangement par Vivaldi de l’Alessandro nell’Indie de Hasse, représenté à Ferrare, durant le carnaval 1737
ALVIDA, REGINA DEI GOTI
Alvida, reine des Goths – RV 696 – livret de G.C. Corradi – représenté à Prague, au théâtre du comte Franz Anton von Spork, au printemps 1731 – partition perdue – récitatifs et arias comiques non composés par Vivaldi qui n’aurait composé que quelques airs
ANDROMEDA LIBERATA
ARGIPPO IN BAVARIA
RV 697
ARISTIDE
RV 698 – dramma eroico-comico – livret de Carlo Goldoni sous l’anagramme Calindo Grollo – représenté au Teatro San Samuele de Venise, à l’automne 1735, sous le nom anagrammatique de Lotavio Vandini – partition perdue
ARMIDA AL CAMPO D’EGITTO
RV 699
ARSILDA, REGINA DI PONTO
RV 700
ARTABANO, RE DE PARTI
Artaban, roi des Parthes – RV 701 – livret d’Antonio Marchi – représenté au Teatro San Moise, durant le carnaval 1718 – reprise de la Costanza trionfante de 1716 – reprise à Mantoue pendant le carnaval 1725
ATENAIDE
RV 702
BAJAZET (OU TAMERLANO)
RV 703
LA BOTTEGA DA CAFE
Venise – Teatro di S. Samuele – carnaval 1736
LA CANDACE OSSIA LI VERI AMICI
La Candace ou les vrais amis – RV 704 – livret de Francesco Silvani et Domenico Lalli – représenté au théâtre archiducal de Milan, durant le carnaval 1720 – partition perdue sauf onze airs et un quartette
CATONE IN UTICA
RV 705
LA COSTANZA TRIONFANTE DELL’ AMORE E DELL’ODIO
RV 706
CUNEGONDA
RV 707 – vraisemblablement pasticcio – livret de Agostino Piovene – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, le 29 janvier 1726 – partition perdue
DEMETRIO
représenté à Ferrare durant le carnaval 1737 – cité par Vivaldi dans une lettre au marquis Bentivoglio – aucune trace – vraisemblablement un arrangement par Vivaldi du Demetrio de Hasse
DORICLEA
RV 708 – version de La Costanza trionfante dell’amore e dell’odi, représentée à Prague, au Théâtre du comte Franz Anton von Spork, au printemps 1732
DORILLA IN TEMPE
RV 709
ERCOLE SUL TERMODONTE
RV 710
ERNELINDA
probablement pasticcio composé à partir d’airs de Vivaldi, Gasparini et Galuppi , notamment d’après La fede tradita e vendicata – représenté en 1750 au teatro San Cassiano – partition perdue
IL FARNACE
RV 711
LA FEDE TRADITA E VENDICATA
La Confiance trahie et vengée – RV 712 – livret de Francesco Silvani – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, le 16 février 1726 – partition perdue, dédiée à S. E. le Feldmarschall comte von Schulemburg, commandant en chef des troupes vénitiennes – repris en 1750 sous le nom d’Ernelinda
FERASPE
RV 713 – livret de Francesco Silvani – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, le 7 novembre 1739 – partition perdue – dernier opéra de Vivaldi pour le Sant’Angelo
LA FIDA NINFA
RV 714
FILIPPO, RE DI MACEDONIA
Philippe, roi de Macédoine – RV 715 – pasticcio – livret de Domenico Lalli – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, le 27 décembre 1720 – partition perdue – actes I et II de Giuseppe Boniventi, acte III de Vivaldi
LE GARE DEL DOVERE
Les Rivalités du devoir – RV 688 – serenata en deux parties – exécutée à Rovigo en 1708, à l’occasion du départ de Francesco Querini, podestat et capitaine – musique perdue – livret dédicacé par Vivaldi à Elena Minotti Querini, épouse du podestat – l’oeuvre avait été commanditée par Marc’Antonio Manfredini, qui avait érigé un théâtre à Rovigo en 1699
LE GARE DELLA GIUSTIZIA E DELLA PACE
La Rivalité de la justice et de la paix – RV 689 – serenata – composée vers 1720 pour la fête de l’empereur Charles VI – partition perdue
GINEVRA, PRINCIPESSA DI SCOZIA
Geneviève, reine d’Écosse – RV 716 – livret d’Antonio Salvi, revu par Damiano Marchi, poète de la Pergola – représenté au Teatro della Pergola de Florence, le 17 janvier 1736, avec Anna Giro dans le rôle-titre – partition perdue – Vivaldi insista pour imposer Anna Giro dont Albizzi, impresario de la Pergola, disait qu’elle était bonne comédienne mais qu’on n’entendait pas sa voix – Albizzi reçut la partition le 12 novembre 1735 et s’irrita auprès de Vivaldi pour les modifications apportées par ce dernier – Vivaldi reçut soixante ducats de Jules X
IL GIORNO FELICE
Le Jour heureux – voir La Fida Ninfa
IL GIUSTINO
RV 717
GLORIA E IMENEO
RV 687
GRISELDA
RV 718
L’INCORONAZIONE DI DARIO
RV 719
GL’INGANNI PER VENDETTA
Les Tromperies par vengeance – RV 720 – livret de Domenico Lalli – représenté au Teatro delle Grazie de Vicence, à l’automne 1720 – reprise d’Armida al campo d’Egitto partition perdue
L’INGANNO TRIONFANTE IN AMORE
La Tromperie trionphante en amour – RV 721 – pasticcio – livret de Matteo Noris, retouché par G.M. Ruggieri, musicien et homme de lettres amateur – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, à l’automne 1725 – partition perdue
IPERMESTRA
RV 722 – livret d’Antonio Salvi – commandé en juillet/août 1726 par le marquis Luca Casimiro degli Albizzi, impresario de la Pergola, représenté au Teatro della Pergola de Florence, le 25 janvier 1727 – partition perdue
JUDITHA TRIUMPHANS (*)
RV 644
MIO COR POVERO COR
RV 690 – serenata à trois voix
MITRIDATE
un air conservé à la Bibliothèque Casanatense de Rome
IL MOPSO
RV 691 – Egloga pescatoria a cinque voci, cantata delle Vergini del Pio Ospitale delle pieta di Venezia – Eglogue de pêcheurs – serenata ou cantate pour cinq voix – poesia de Egidio Nonnanuci, cioè (à savoir) Giovanni Cendoni – exécutée en 1735 devant le prince Ferdinand de Bavière – partition perdue
MOTEZUMA
RV 723
NERONE FATTO CESARE
Néron fait empereur – RV 724 – pasticcio d’après le Nerone fatto Casare de Perti, représenté en 1693, avec la basse Antonio Francesco Carli dans le rôle de Seneca – livret de Matteo Noris – créé au Teatro Sant’Angelo, en février/mars 1715 – Le voyageur Johann Friedrich Armand von Uffenbach assista à une première version sous le titre d’Agrippina, le 19 février 1715, au cours de laquelle Vivaldi ne joua qu’un solo de violon dans une toute petite aria, puis par deux fois – les 28 février et 4 mars 1715 – à une seconde version sous le titre de Nero fatto Cesare, au cours desquelles Vivaldi fit des prouesses au violon – partition perdue – douze airs de Vivaldi – autres compositeurs : Pollarolo, Gasparini, Orlandini – musique perdue
L’ODIO VINTO DELLA COSTANZA
La Haine vaincue par la constance – livret d’Antonio Marchi – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise en 1731 – pasticcio, arrangement par Galeazzi de Artabano, re de Parti, lui-même nouvelle mouture de La Costanza trionfante.
L’OLIMPIADE
RV 725
L’ORACOLO IN MESSENIA
RV 726
ORLANDO
version de 1714
ORLANDO FINTO PAZZO
RV 727
ORLANDO FURIOSO
RV 728
OTTONE IN VILLA
RV 729
QUESTA EURILLA GENTIL
RV 692 – sérénade à 4 – exécutée à Mantoue en 1726 pour l’anniversaire du prince de Darmstadt – partition perdue
PARTENOPE
représenté au printemps 1737 – sans doute identique à Rosmira fedele
ROSILENA ED ORONTA
RV 730 – livret de Giovanni Palazzi – représenté au Teatro Sant’Angelo de Venise, le 17 janvier 1728 – avec Anna Giro (Oronta) – partition perdue
ROSMIRA FEDELE
RV 731
SCANDERBEG
RV 732
SEMIRAMIDE
RV 733 – livret de Francesco Silvani – représenté au Théâtre Archiducal de Mantoue, le 26 décembre 1731 – avec Anna Giro dans le rôle-titre
LA SENNA FESTEGGIANTE
RV 693
SERENATA
serenata – exécutée le 11 mars 1722, chez le marquis Pietro Martinengo, à Brescia, en l’honneur de la princesse Anne Christine Comtesse Palatine von Sulzbach, qui devait épouser, le 15 mars, le futur Charles Emanuel III de Sardaigne, à Vercelli
SERENATA A TRE
RV 690
LA SILVIA
RV 734
SIROE RE DI PERSIA
TAMERLANO (voir BAJAZET)
RV 703
IL TEUZZONE
RV 736
TIETEBERGA
RV 737 – livret de Antonio Maria Lucchini – représenté au Teatro San Moise, le 16 octobre 1717 – partition perdue – distribution : Francesco Braganti (Ercinio), Rosa Venturini (Guido), Chiara Orlandi (Clotilde), Margherita Merighi Valdrada (Antonia), Maccari Tieteberga (Costanza), Natali Lotario (Francesco), Anibale Imperatori (Marciano)
IL TIGRANE
RV 740
LA TIRANNIA CASTIGATA
La Tyrannie châtiée – pasticcio – livret de Francesco Silvani – représenté au théâtre Sporck, à Prague, en février 1726 – onze airs de Vivaldi – récitatifs d’Antonio Guerra – probable arrangement par Antonio Denzo à partir de La Costanza trionfante
TITO MANLIO
RV 738
L’UNIONE DELLA PACE E DI MARTE
RV 694
LA VERITA IN CIMENTO
RV 739
IL VINTO TRIONFANTE DEL VINCITORE
Le Vaincu trionphant du vainqueur – représenté à Venise à l’automne 1717 – pasticcio à partir d’un opéra d’Albinoni – partition perdue
LA VIRTU TRIONFANTE DELL’AMORE E DELL’ODIO OVVERO IL TIGRANE
voir Il Tigrane

(*) oratorio, Juditha triumphans n’a théoriquement pas sa place dans la discographie des opéras baroques. Mais peut-être l’oratorio Juditha triumphans est-il le meilleur opéra de Vivaldi…
 

 Chronobiographie de Vivaldi
Les librettistes de Vivaldi

 

Né le 4 mars 1678 à Venise, Vivaldi fut initié à la musique par son père, violoniste à la basilique Saint-Marc (1685-1729). Il reçut la tonsure à l’âge de quinze ans (1693) et fut ordonné prêtre en 1703. Il renonça cependant très vite à dire la messe, invoquant des troubles de la respiration, qui étaient sans doute des crises d’asthme. La même année, Vivaldi occupa la fonction de professeur de violon à l’Ospedale della Pietà, séminaire musical qui accueillait de jeunes orphelines déshéritées, et, en 1705, il fut chargé « d’instruire les jeunes filles dans la composition et l’exécution des concertos ». Ospedale della Pietà

 

Il exerça les activités de compositeur et d’imprésario du théâtre Sant’Angelo à Venise. Teatro Sant'Angelo

En 1716, il fut nommé maître de chapelle à la Pietà. Après avoir fait jouer ses œuvres en Italie, en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, Vivaldi devint, en 1718, maître de chapelle du prince Philippe de Hesse-Darmstadt à Mantoue, puis, en 1720, maître de chapelle de François Stéphane, duc de Lorraine, avant de retrouver ses fonctions à la chapelle de la Pietà en 1735. Trois ans plus tard, il dirigea la partie musicale de la célébration du centenaire du théâtre de Schouwburg à Amsterdam. Après un nouveau séjour à Venise, il partit pour Vienne, en juin 1741, où il mourut dans la pauvreté, un mois après son arrivée, le 28 juillet 1741.L’œuvre instrumentale de Vivaldi est considérable et comporte 456 concertos dont 223 concertos pour violon et orchestre, 22 pour deux violons, 27 pour violoncelle, 39 pour basson, 13 pour hautbois et d’autres concertos pour la viole d’amour, le luth, le théorbe, la mandoline, la flûte piccolo, ainsi que 73 sonates.Vivaldi composa de nombreuses œuvres chorales, 16 grands motets pour solistes, chœur et orchestre, 28 motets à une ou deux voix, et 3 oratorios. Ses œuvres religieuses les plus connues sont le Gloria en ré majeur (1708), Stabat Mater et l’oratorio Juditha Triumphans (1716). Il est également auteur d’œuvres profanes, de 30cantates profanes, de centaines d’airs et de sérénades, et de 47opéras, dont 21 ont été conservés.Dans son écriture musicale, Vivaldi fut le premier compositeur à utiliser systématiquement la forme du ritornello qui devint par la suite une norme pour les mouvements rapides des concertos. Le ritornello est une section qui revenait dans différentes clés et était jouée par l’orchestre entier. Elle alternait avec les «!épisodes!», sections dominées par le soliste. Vivaldi s’éloigna ainsi de la conception fuguée développée par Corelli, pour écrire une musique en forme de mosaïque, dont les thèmes s’accordaient entre eux par la proximité de leurs mélodies et la constance de leur pulsation rythmique.Vivaldi s’intéressa aux techniques instrumentales et aux moyens de les faire évoluer. Dans le sixième et le douzième concerto du recueil, la Cetra (1725), le compositeur fit accorder la quatrième corde du violon une tierce mineure au-dessus de sa note habituelle. Cette substitution du si bémol au sol lui permit d’adoucir le timbre du violon, d’utiliser les ressources de la corde à vide et de développer des effets inédits. Pour renouveler ses orchestrations, il chercha des instruments peu communs, comme le théorbe, sorte de grand luth. Il fut le premier à écrire pour la claren, ancêtre de la clarinette. Il s’intéressa à la flûte traversière, qui était alors bien moins jouée que la flûte à bec, et donna plusieurs fois la première place à des instruments réputés d’accompagnement, comme le basson.Dès le recueil l’Estro Armonico (1711), Vivaldi établit le format ternaire du concerto (vif, lent, vif). Avec la Stravaganza (1715), il instaura l’opposition entre l’orchestre et un soliste. Il fut parmi les premiers à introduire des cadenza pour les solistes. Il amplifia, dans Il cimento dell’ armonia e dell’ inventione, recueil dont sont extraites les Quatre Saisons (1724), les contrastes entre les parties. Composant les mouvements lents de ses concertos à l’imitation de l’aria d’opéra, et réduisant leur accompagnement à une écriture en trio, il parvint, notamment dans la Cetra (1725) et dans le recueil de concertos pour flûtes (1729), à une simplicité et une beauté mélodique que seules certaines œuvres de Mozart parviendront à égaler. Les premières mesures du largo (mouvement lent) de la Notte (1729), concerto pour flûte à bec, où la sonorité de la flûte se détache sur l’accompagnement du basson, illustrent la perfection de cet art. L’ampleur du spectre sonore valorise chaque note et permet de simplifier à l’extrême la phrase musicale. Une note, la tonique (premier degré de la gamme), est répétée cinq fois, sur la même pulsation (une longue, une brève), puis la flûte gravit les degrés de la gamme mineure, jusqu’à la dominante (cinquième degré de la gamme). Appliquant le principe de la ritournelle, Vivaldi reproduit le même air à la quarte (deux tons et demi plus aigus), la sous-dominante (quatrième degré) est alors répétée cinq fois, sur la même pulsation, et la mélodie achève sa déclinaison de la gamme mineure en allant jusqu’à l’octave. Le ravissement de l’auditeur tient à cette mélodie réduite au plus simple mouvement.Le principe du concerto moderne, construit sur le contraste entre la virtuosité de l’interprète et la perfection de la composition, est tout entier compris dans les dernières œuvres de Vivaldi. Celui que l’on surnommait le «!prêtre roux!» passait pour avoir signé un pacte avec le diable, tant sa technique du violon dépassait celle de ses contemporains. Ses concertos ont fortement influencé l’évolution du jeu des violonistes, par l’écriture intercordes et la mise au point de différentes techniques d’archet. (Encyclopédie Microsoft Encarta)

Dossier Vivaldi Par Anaclase

On a du mal à se représenter la place qu’occupait Vivaldi dans la vie musicale de son temps. Ce n’est que depuis 1945 que l’on redécouvre
son œuvre, et surtout les concerti. On ne compte plus aujourd’hui les versions innombrables des Quattro stagioni, et si l’on joue régulièrement ses séquences (Stabat Mater, etc.), on omet injustement les oratorios, pour oublier presque totalement les opéras. Vivaldi fut d’une prolixité incompa-rable dans ce genre, et s’il est difficile de compter précisément sa produc-tion lyrique, il reste convenu de lui attribuer, selon ses propres dires dans un courrier écrit quelque temps avant sa mort, environ quatre-vingt-quatorze ouvrages, rien que ça ! Les bibliothèques italiennes conservaient les parti-tions d’un bon tiers d’entre eux, mais la plupart sont perdus, ou incomplets. On a pu vivre certaines tentatives de reconstitutions réussies, comme le Catone in Utica par Jean-Claude Malgoire à Tourcoing, par exemple.
Reste que l’on ne joue la plupart du temps que son Orlando Furioso,
ce qui est tristement réducteur, et rend peu hommage à une carrière si généreuse. Depuis quelques années, on aura constater une sorte de regain d’intérêt pour l’oeuvre vivaldienne.

Des ensembles orchestraux et des maisons d’opéra se risquent soudain à présenter des oeuvres devenus rares, et parfois abandonnées depuis leur création, tel l’Opéra National de Bordeaux qui reçoit dans quelques jours le Farnace du Teatro de la Zarzuela de Madrid, le vingt-quatrième Festival D’Ambronay plaçant sa programmation sous le titre prometteur de Vivaldi affettuoso, ou encore le Théâtre des Champs Elysées qui programme un cycle Vivaldi pour sa saison 2003/2004, avec des raretés.

De même le disque rend-t-il compte de cette vague, entre autre par la belle initiative du label Opus 111 de faire paraître une excellente Edition Vivaldi Nous vous proposons de revenir sur certaines de ces initiatives dans le présent dossier Redécouverte du Prêtre Roux.

 

Qui est-il ?

Antonio Vivaldi, fils d’un violoniste de la Capella di San Marco qui lui donna ses premières leçons, est vénitien. Il est né le 4 mars 1678, et étudiera la musique parallèlement à la théologie, revevant la tonsure à quinze ans
pour se trouver ordonné prêtre à l’âge de vingt-cinq ans, au printemps 1703. Considérant son état de santé fragile, l’Eglise le dispensera presque aussitôt de célébrer la messe. Elle l’emploiera au Conservatorio della Pietà, dont la mission était d’éduquer les orphelins, les enfants malades
ou abandonnés suite à des unions adultérines, en tant que maître de violon pour commencer, puis maître de chapelle, chef de choeur et, pour finir, responsable de l’institution. Cet établissement s’occupait uniquement de petites filles, et fameuse était son activité musicale. Tous les dimanches, dissimulées au public derrière une grille austère et imposante, les pupilles jouaient les concerti du Prete Rosso (une magnifique chevelure de feu lui valut ce surnom) ou chantaient ses cantates (une quarantaine, environ) et ses motets. De cette charge sont nés les Beatus vir, Credo, Dixit Dominus, Gloria, Kyrie, Laetatus sum, Laudate pueri, Magnificat, Nisi Dominus, Salva Regina et Stabat Mater, ainsi qu’une Messe d’une grande pureté. Il écrivit également quelques oratorios religieux dont Juditha Triumphans demeure le plus célèbre.

Vivaldi s’absenta souvent de la Pietà, à partir de 1713 et de la création de son premier opéra, Ottone in Villa. Une carrière lyrique immense s’ouvrira
à son génie, avec entre autre L’Ingano triomfante, Feraspe, La Fida Ninfa, L’Olimpiade, Orlando furioso, Griselda, Orlando finto pazzo, Il Giono Felice, Montezuma, Dorilla, Il Giustino, Oronta, La verità in cimento, Scanderberg, Farnace, Rosmira Fedele et tant d’autres ouvrages dont la liste complète serait étouffante. Le succès et les commandes de diverses cours l’emme-nèrent à Verone, Prague, Amsterdam, Mantoue, Hesse, Rome, Dresde, en Toscane, en Piémont, en Bohême, etc. C’est d’ailleurs à Vienne qu’il s’étein-dra en juillet 1741. Sa musique fut beaucoup jouée de son temps, notam-ment les grands cycles de concerti comme L’estro armonico, La Cetra, ou La Stravaganza, mais seulement vingt pour cent de sa production fut publiée de son vivant. L’édition disponible n’est donc absolument pas représentative de la créativité inépuisable du compositeur qui écrivit plus de quatre cents concerti qu’ il joua en grande partie en tant que violoniste virtuose. Aujourd’hui, musicologues, historiens, chefs d’orchestre, et metteurs en scène se sont lancés dans l’étude des manuscrits que conservaient précieusement les bibliothèques italiennes.
La Biblioteca Nazionale Universitaria di Torino possède aujourd’hui la totalité des documents, après bien des péripéties dont l’histoire est contée dans la page que nous consacrons sur l’Edition Vivaldi en Cds, et prête son concours aux productions des maisons d’opéras autant qu’aux recherches des spécialistes vivaldiens, comme celles qui génèrent aujourd’hui cette vaste Edition Vivaldi entreprise par Opus 111 et Naïve en collaboration avec l’Istituto per i Beni Musicali in Piemonte. Le talent de Vivaldi féconda Bach et Händel, pour ne citer que les plus célèbres de ses héritiers.

Anaclase.com – Dossier du mois – Redécouverte du Prêtre roux – juin/juillet 2003

 

Pour en savoir plus :

Bibliographie

 

Qu’est-ce qu’il avait, Antonio, il n’était plus bien à Venise ? éditorial – mars 2003

Le Monde de la Musique – avril 2005 – Antonio Vivaldi : quand Venise le sacrait le roi de l’opéra – dossier : La redécouverte d’un continent oublié – La ville dont le prince était l’opéra – Hollywood sur la lagune – Une discographie jeune mais déjà riche

Classica – juin 2003 – Les opéras de Vivaldi – Des ténèbres à la lumière – discothèque idéale

Concertclassic – Dossier Vivaldi 1e partie (20 novembre 2002) / 2e partie (12 février 2003)

Pour les philatélistes :

Le Monde de la Musique – mars 2002 – La folie Vivaldi – Les mystères du Prêtre roux – Eric Tanguy : « C’est un romantique » – Venise la vivaldissime – Interprètes : chacun sa vérité – Les trésors de Turin – La musique sacrée : divines surprises – « Les Quatre Saisons » – Discographie (40)

Diapason – février 2002 – Vivaldi retrouve sa voix – dossier – Le procès Vivaldi – Opera incognita – La messe à Venise – Pour (bien) chanter Vivaldi – L’épreuve de vérité – 30 disques pour aimer Vivaldi

Le serveur Vivaldi – un site de François Farges – une iconographie particulièrement riche – http://www.chez.com/avivaldi/