COMPOSITEUR | Antonio VIVALDI |
LIBRETTISTE | Domenico LALLI |
ENREGISTREMENT | ÉDITION | DIRECTION | ÉDITEUR | NOMBRE | LANGUE | FICHE DÉTAILLÉE |
2008 | 2009 | Ondrej Macek | Dynamic | 2 | italien |
RV 697. Opéra en trois actes, sur un livret de Domenico Lalli, représenté à Prague, au théâtre du comte Franz Anton Spork, à l’automne 1730 ( au printemps 1731), sans doute sous la direction du compositeur.
L’opéra n’était connu que grâce au livret conservé par la Bibliothèque nationale de Prague, et la partition passait pour perdue. Or une partie importante a été retrouvée en 2006 à Regensburg, dans les archives privées de la famille Thurn und Taxis, au château St Emmeram, par le claveciniste et chef tchèque Ondrej Macek. Elle a été reconnue par la commission scientifique de l’Institut italien Antonio Vivaldi, et présentée en juin 2008 à des experts lors d’une conférence internationale. Le manuscrit de Regensburg représente plus des deux-tiers de l’opéra, qui ne dure que deux heures.
Synopsis
La scène se passe à Agra, en Inde.
Acte I
Le roi Tisifaro, ou Grand Mogol, s’inquiète des larmes de sa fille Zanaida, qui, dans un discours confus, parle d’honneur, de vengeance, d’époux disparu, de trahison. Le prince Silvero, dans un monologue, révèle qu’il a secrètement épousé Zanaida en se faisant passer, à la faveur de l’obscurité, pour le prince Argippo, lequel doit arriver avec sa seule et véritable épouse, Osira. Silvero se dit rongé de remords.
Argippo et Osira présentent leurs hommages à leur suzerain Tisifaro. Zanaida s’emporte à la vue du supposé félon, et regrette de n’avoir pas répondu en son temps à l’amour de Silvero.
Osira et Argippo sont perplexes devant la rage de Zanaida. Argippo chante un air optimiste : après l’orage vient le beau temps. Osira est plus inquiète : souvent, le beau temps est troublé par un orage.
Zanaida ne trouve pas la force d’avouer verbalement sa faute à son père, mais la lui révèle dans une lettre : elle est secrètement mariée à l’infâme Argippo, qui vient maintenant la bafouer. Tisifaro éclate d’indignation, mais reste déchiré entre le souci de l’honneur et l’amour paternel.
Acte II
Silvero est sur le point de tout avouer à Zanaida, mais l’arrivée d’Osira déclenche chez celle-ci une nouvelle crise de rage, même si elle reconnaît qu’Osira n’y est pour rien.
Osira s’interroge toujours, expose sa crainte à son mari, lequel demeure confiant : leur amour est au-dessus de tout. Osira n’est pas rassurée pour autant. Silvero est à deux doigts de tout avouer à Tisifaro, mais arrive Argippo. Tisifaro feint de consulter celui-ci sur le douloureux cas d’un autre roi, dont la fille a été privée de son innocence par un félon sous couvert d’un mariage secret ; le traître a ensuite conclu une autre union, et a eu le front de se présenter au palais qu’il a déshonoré. Argippo est indigné : selon lui, le coupable mérite d’être condamné à égorger son épouse avouée et à épouser celle qu’il a trahie : ce châtiment sera pire que si le fautif était lui-même exécuté.
Tisifaro révèle alors à Argippo, en lui montrant la lettre, que c’est de lui qu’il s’agit. Argippo réclame une confrontation avec Zanaida, qui campe sur ses positions et demande la mort pour elle comme pour Argippo. Tisifaro annonce l’exécution du châtiment préconisé.
Acte III
Osira est inquiète de ne pas voir revenir Argippo. Celui-ci arrive pour lui annoncer qu’elle doit mourir. Osira se soumet et lui souhaite une vie longue et heureuse : leur amour survivra à sa mort. Argippo entreprend de se poignarder, mais Silvero l’en empêche.
Tisifaro presse l’exécution du châtiment. Osira est emmenée, toujours heureuse de se sacrifier. Argippo reste, tourmenté, se sachant innocent.
Silvero confirme à Zanaida qu’il l’aime toujours ; Zanaida lui laisse un peu d’espoir. Silvero échafaude un stratagème : il annonce la mort d’Osira, et Tisifaro fait savoir à Zanaida qu’elle sera l’épouse légitime d’Argippo. Zanaida est bouleversée ; à l’arrivée d’Argippo, elle annonce son intention de se faire bergère.
Argippo voulant tuer Tisifaro et se donner la mort, est arrêté. Tisifaro s’apprête à le sacrifier au dieu Kam. C’est alors que Silvero passe enfin aux aveux et révèle tout.
Tisifaro veut le faire mourir à la place d’Argippo, en tant que responsable de la mort d’Osira ; mais celle-ci arrive bien vivante, et déclare devoir la vie à Silvero. Zanaida se réconcilie avec ce dernier. Pardon général et choeur final sur le thème : l’amour excuse tout.
Représentations :
Venise – Teatro Goldoni – 23 octobre 2008 – Festival « I Luoghi di Baldassare » – Ensemble baroque Hofmusici – dir. Ondrej Macek – avec Veronika Mráèková Fuèíková (Argippo), Pavla Štìpnièková (Zanaida), Jana Bínová – Koucká (Osira), Barbora Sojková (Silvero), Zdenìk Kapl (Tisifaro)
Château de Prague – Salle espagnole – 3 mai 2008 – Théâtre baroque de Ceský Krumlov – Hofmusici international – dir. Ondrej Macek – première exécution de la partition retrouvée en 2006