Jean-Philippe RAMEAU
25 septembre 1683 (Dijon) – 13 septembre 1764 (Paris)
voir L’Enlèvement d’Adonis | |
pastorale en un acte en vers libres, et un divertissement – livret d’Alexis Piron – représenté à la Comédie française le 30 août 1734 – Argument : la bergère Thémire, aimée de Sylvandre est demandée en mariage par le vieux berger Hylas – lors d’une course, Hylas est battu, mais Célémante, aimé de Doris et ami de Sylvandre, gagne Thémire – Célémante laisse Thémire à Sylvandre et retrouve Doris – « on la trouva d’un style un peu trop pompeux pour une Bergerie » (de Léris) | |
opéra comique en un acte – livret d’Alexis Piron – représenté à la Foire Saint-Germain, en février 1726 – participation de Rameau douteuse | |
intermèdes pour l’opéra comique en deux actes et deux divertissements – livret d’Alexis Piron – représenté à la Foire Saint-Laurent, le 7 septembre 1726 – Argument : Arlequin se déguise en magicien pour faire échouer le mariage d’Isabelle, aimée par Léandre | |
voir La Princesse de Navarre | |
opéra comique en un acte – livret d’Alexis Piron inspiré du Roman de la Rose – prévu à la Foire Saint-Germain en 1724/26, représenté le 5 mars 1744 | |
sixième tragédie lyrique de Rameau, sur un livret de Le Clerc de la Bruère, composée vers 1752. Elle devait être donnée chez Mme de Villeroy, mais celle-ci tomba malade. Rameau ne put récupérer qu’une partie du manuscrit. La partition comptait nombre de scènes descriptives avec cris de guerre, bruits de forge, tonnerre et tempête. Il ne subsiste qu’une partie de premier violon. | |
pastorale sur un livret de Marmontel – la représentation prévue à Fontaainebleau le 6 novembre 1753 n’eut pas lieu, l’oeuvre ressemblant trop à Daphnis et Eglé – musique réutilisée par Rameau. | |
musique pour une comédie mêlée de vaudevilles – composée en 1758 – perdue | |
opéra inachevé | |
Chronobiographiede Rameau
Né à Dijon, où son père était organiste, Rameau voyagea en Italie à l’âge de dix-huit ans puis vécut à Paris où il composa son Premier Livre de pièces de clavecin (1706). Il fut employé comme organiste dans plusieurs villes françaises, notamment à Clermont-Ferrand, où il demeura jusqu’en 1722, et rédigea son Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels (1722). En 1723, établi de nouveau à Paris, il enseigna le clavecin et la théorie musicale, publiant en 1726 le « Nouveau Système de musique théorique ».
Ses débuts de compositeur ne lui valurent qu’un succès limité. Il écrivit cependant des cantates, de la musique sacrée et les Pièces pour clavecin avec une méthode (1724). En 1731, il devint chef de l’orchestre privé d’un riche mécène, le fermier général Le Riche de La Pouplinière, ce qui lui permit de se lancer dans l’opéra, genre auquel il se consacra de 1733 jusqu’à la fin de sa vie et qui lui apporta enfin la reconnaissance de ses contemporains.
Son premier opéra, Samson (1731), sur un livret proposé par Voltaire, fut censuré. Rameau se trouva ainsi involontairement mêlé à plusieurs controverses au long de sa carrière. Sa musique fut d’abord violemment critiquée par les admirateurs de Lully, qui considéraient le modernisme de Rameau comme une trahison de son prédécesseur, bien que la forme des opéras de Rameau soit en fait dans la continuité des œuvres de Lully. La «tragédie en musique» Dardanus fit éclater en 1739 la polémique entre lullistes et ramistes, dont Diderot donna une description savoureuse dans le Neveu de Rameau. Plus tard, dans les années 1750, Rameau fut de nouveau pris à parti lors de la Querelle des Bouffons (1752) par Rousseau et d’autres partisans de la musique italienne nouvelle, représentée par Pergolèse. S’il délaissa parfois le théâtre pour revenir à la théorie, ces péripéties ne diminuèrent en rien la force créatrice de Rameau. Il mourut à quatre-vingts ans passés, pendant les répétitions de son dernier opéra, les Boréades (1764).
Outre les tragédies lyriques comme Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737), Zoroastre (1749), Rameau composa des opéras-ballets, dont les Indes galantes (1735), une de ses œuvres les plus célèbres, les Fêtes d’Hébé (1739) et la Princesse de Navarre (1745), des pastorales héroïques comme Naïs (1749), Daphnis et Églé (1753), ainsi qu’une comédie lyrique intitulée Platée (1745). Les orchestrations expressives de Rameau et ses harmonies audacieuses constituèrent une avancée fondamentale de l’opéra «!à la française!». Il fut habité également par le génie de la danse. Outre ses opéras-ballets, il écrivit des partitions de ballet pur, et ses quelque trente ouvrages scéniques font une large place à la chorégraphie.
Dans les autres domaines musicaux abordés par le prolifique talent de Rameau figurent la musique sacrée, avec les motets In convertendo et Quam dilecta (1718-1720) ; des cantates profanes écrites dans les années 1720, comme les Amants trahis ou Aquilon et Orithie ; et les trois Livres de pièces pour clavecin (1706, 1724 et 1728). Ses Pièces de clavecin en concert (1741), pour flûte, violon et clavecin, comptent parmi les premières œuvres à avoir traité le clavier à la manière d’un orchestre et à avoir abandonné le rôle de basse continue qu’on lui réservait auparavant. Les traités de Rameau explorèrent le système tonal et en firent le fondateur de l’harmonie moderne.
(Encyclopédie Microsoft Encarta)
Biographie
Son père, Jean Rameau, organiste de la cathédrale de Dijon, fut peut-être son premier maître, mais rien n’est établi avec certitude, car nous ne savons que très peu de choses de l’enfance et de la jeunesse du compositeur. Après un voyage en Italie qui tourne court, il occupe divers postes d’organiste (Avignon, Clermont-Ferrand…), avant de monter à Paris, où, malgré la publication de son premier livre de clavecin (1706), il ne parvient pas à s’établir. De nouveau organiste à Dijon, où il succède à son père (1708-1714), puis encore à Clermont-Ferrand, il faut attendre 1722 pour qu’il se fixe définitivement à Paris ; âgé de près de quarante ans, il n’a encore presque rien écrit et est quasi inconnu, si ce n’est par la publication de son Traité de l’harmonie (1722), dont la parution, très remarquée, attire l’attention sur lui. Organiste des Jésuites, il publie son 2e Livre de clavecin (1724), mais est toujours considéré surtout comme un théoricien et un pédagogue.
La consécration ne viendra pour lui que plus tard, avec la rencontre du riche mécène et fermier général La Pouplinière qui le prend sous sa protection, lui fait connaître Voltaire (qui lui donnera quatre livrets d’opéra), et lui ouvre les portes de l’Opéra : la représentation d’Hippolyte et Aricie en 1733 est un succès, malgré la polémique déclenchée par la nouveauté de l’oeuvre et sa remise en cause de la tradition lulliste.
Nommé en 1745 compositeur de la chambre du Roi, il écrit alors ses plus grands chefs-d’oeuvre, Les Indes Galantes, Castor et Pollux, Dardanus (1735-39). Mais, alors qu’il est au faîte de la gloire, il est précipité dans la « querelle des Bouffons », qui éclate à l’occasion des représentations, à Paris, de La Serva padrona de Pergolèse : Rameau est alors l’objet des attaques furieuses des partisans de l’opéra italien, Rousseau et les Encyclopédistes en tête. Répondant à la Lettre sur la musique française de Rousseau (1754), il rédige Les erreurs sur la musique dans l’Encyclopédie (1755), mais sa dénonciation des erreurs et des niaiseries de Rousseau et de ses amis sur la musique ne fait que renforcer l’hostilité de ses adversaires, qui feront tant et si bien que, quinze ans après sa mort, plus aucun opéra de Rameau ne figurait au répertoire de l’Opéra.
Rameau fut pourtant bien un novateur, et ses opéras constituent un renouveau total de l’opéra classique français, dans un style beaucoup plus audacieux et varié que celui de Lully, en particulier dans l’importance donnée à l’orchestre, avec l’introduction de véritables pièces de musique descriptive (comme, par exemple, le tremblement de terre des Indes Galantes).
Si sa musique religieuse, encore que d’une grande beauté, peut paraître un peu plus conventionnelle, sa musique instrumentale est tout aussi intéressante : les pièces de clavecin en concert, par le caractère virtuose donné à l’instrument soliste, annoncent le traitement qu’en feront Haydn et Mozart.
Enfin, l’influence de Rameau théoricien de la musique, fut considérable, notamment dans le domaine de l’harmonie, dont il a fondé les bases de l’enseignement.
Pour en savoir plus :
Musica et Memoria – une jolie page illustrée – http://www.musimem.com/rameau.htm
Goldberg – Rameau, magicien de la scène – dossier – discographie – juin 2004
Classica – septembre 2002 – Rameau en 10 CD
Opéra International – janvier à mai 1983 – Tricentenaire Rameau