COMPOSITEUR | Jean-Philippe RAMEAU |
LIBRETTISTE | Louis de Cahusac |
Acte de ballet héroïque, donné à deux reprises en octobre 1754, la première le 23, dans le cadre des spectacles montés lors du traditionnel séjour automnal de Louis XV au château de Fontainebleau.
Le déplacement de la Cour à Fontainebleau se situait cette année-là sous le signe favorable de la naissance du duc de Berry, futur Louis XVI. Il n’y eut pas moins de quatorze représentations d’opéra, dont deux créations de Rameau – La Naissance d’Osiris et Anacréon – et la pastorale Daphnis et Alcimadure de Mondonville.
La reine Marie Leczinska censura trois lignes du livret qui l’invitaient à vivre l’instant présent.
Distribution : un dessus, une haute-contre, une basse.
Lors de la création, les interprètes étaient Chassé (Anacréon), Jélyotte (Batyle), et Marie Fel (Chloé), dans une chorégraphie de Laval :
. Premier divertissement : Jeunesse de Théos, avec Laval et Mlle Lany
. Second divertissement : une Bacchante (Mlle Lyonnais), un Épigan (Lyonnais), une Théonienne représentant Érigone (Mlle Vestris), un Théonien représentant Bacchus (Vestris), Silène (Lany) et deux Ménades (Mlles Puvigné et Lany)
Ces représentations semblent être les seules qu’on ait pu voir du vivant de ses auteurs ; la version révisée de l’œuvre, dans une forme considérablement raccourcie, ne fut entendue de nouveau, montée cette fois à l’Académie royale de musique de Paris, qu’en 1766, dans le cadre des Fêtes lyriques, ballet héroïque, composé outre d’Anacréon, de Lindor et Isménie, de Louis-Joseph Francoeur dit le Neveu, et de Érosine, de Pierre Montant-Berton, représenté le 29 août ou le 2 septembre, dans la Salle des Machines des Tuileries.
Argument
La scène se passe à Théos, dans les jardins d’Anacréon, préparés pour une fête.
Devenu vieux, ce dernier veille sur le bonheur de Batyle et Chloé, venus se réfugier dans son jardin.
On a conservé une représentation des deux châssis de treillage des berceaux dorés du décor de 1754, composés par les frères Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise Slodtz (*), qui s’accordaient avec le nouveau cadre de scène mis en place en 1754.
(*) nés à Paris d’une mère italienne, formés par leur père Sébastien et lui succédant aux Menus Plaisirs, Sébastien Antoine Slodtz (1695-1754) et Paul Ambroise Slodtz (1702-1758), les deux aînés de la famille, se distinguèrent par leur génie de décorateurs et de scénographes.
On dispose également d’une représentation du costume imaginé par Louis-René Boquet pour Chassé dans le rôle d’Anacréon, comportant un tonnelet (petit jupon rigide), un doliman (veste à manches étroites boutonnées au poignet), et un manteau de fleurs artificielles.
La rareté des sources pertinentes ne permet pas une étude exhaustive de la genèse d’Anacréon. La carence de documents historiques de première main s’étend également aux sources musicales. Ainsi, l’édition critique d’Anacréon n’est pas sans poser des problèmes dont le plus important est celui des sources. Sur les cinq sources musicales qui subsistent, aucune n’est autographe, aucune n’est complète et une seule date du vivant de Rameau. La partition autographe d’Anacréon est perdue, de même qu’une grande partie du matériel qui servit aux répétitions et aux représentations de Fontainebleau en 1754. En fait, il n’existe pas de source complète de la version jouée en 1754, ou même de la version revue par Rameau et donnée après sa mort à l’Opéra de Paris en 1766, puis en 1771. Pour reconstituer la présente édition, il a donc fallu se référer à plusieurs sources et effectuer un travail musicologique très difficile et délicat. » (Présentation de l’édition critique)
Livret et partition disponibles sur livretsbaroques.fr
Edition critique : Jonathan Huw Williams (éd.) – Bonneuil-Matours – Société Jean-Philippe Rameau – distribution Bärenreiter – 2004 –
Argument :
Chloé et Bathylle s’aiment et admirent le poète Anacréon, qui se joue d’eux en prétendant qu’il s’apprête à célébrer son union avec Chloé.