Il Combattimento di Tancredi e Clorinda (Le Combat de Tancrède et Clorinde)

Il Combattimento di Tancredi e Clorinda

COMPOSITEUR Claudio MONTEVERDI
LIBRETTISTE Torquato Tasso (Le Tasse)

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE FICHE DÉTAILLÉE
1952 1968 Nino Sanzogno EJS 1 (LP)
1952 1980 Nino Sanzogno Historical Recording Enterprises
1953 Nino Sanzogno Colosseum 1 (LP)
1954 1962 Renato Fait Pathé-Vox 1 (LP)
1963 Arturo Basile Cetra 1 (LP)
1963 Edwin Loehrer BAM-Cycnus 1 (33 t)
1963 1984 Edwin Loehrer Accord 1
1963 1994 Edwin Loehrer Qualiton 1
1963 1999 Edwin Loehrer Aura Classics 1
1963 1964 Denis Stevens Experiences Anonymes 1 (LP)
1965 1965 Günter Kehr Vox 1 (LP)
1965 1966 Günter Kehr Turnabout 1 (LP)
1965 1980 Günter Kehr Hachette 1
1969 Gustav Leonhardt Telefunken 1
1970 1990 Raymond Leppard Philips 1
197? Gabriele Bellini Ars Nova 1 (LP)
1978 1980 Michel Corboz Erato 1
1980 1981 Reinhard Goebel Archiv 1
1983 1994 Nikolaus Harnoncourt Teldec 1
1988 1988 René Clemencic Harmonia Mundi 1
1988 Jean-Claude Malgoire CBS 1
1988 1998 Roberto Gini Tactus 1
1988 2001 Roberto Gini Brilliant 1
1989 1989 Jean-Michel Hasler Lyrinx 1
198? 1995 Nicholas McGegan Hungaroton
1990 1999 Anthony Rooley Virgin Classics 2
1991 1992 Peter Holman Hyperion 1
1992 1998 William Christie Harmonia Mundi 1
1992 1993 Stephen Stubbs Teldec
1992 Skip Sempé DHM 1
1993 1999 Philip Pickett Oiseau Lyre 1
1995 1996 Sergio Vartolo Naxos 1
1995 Sandro Volta Tactus 1
1995 1996 Sandro Volta Arion 2
1997 1999 Gabriel Garrido Musisoft 1
1997 2004 Gabriel Garrido Harmonia Mundi 1
1998 1998 Rinaldo Alessandrini Harmonia Mundi 1
1998 2006 Rinaldo Alessandrini Naive 3
2000 2002 René Jacobs Harmonia Mundi 2
2003 2004 Aapo Häkkinen Alba Records 1
2003 2004 Roberto Gini Dynamic 1
2004 2005 Françoise Lasserre Zig-Zag Territoires 1
2004 2005 La Venexiana Glossa 3
2005 2006 Emmanuelle Haïm Virgin Classics 1
2009 2010 Les Sacqueboutiers Flora 1
2009 2010 Vincent Dumestre Alpha 1

 

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
1993 2007 David Porcelijn Opus Arte


Madrigal in forma rappresentativa en un tableau, représenté à Venise, chez le patricien Girolamo Mocenigo, protecteur de Monteverdi, pendant le carnaval de 1624 (ou 1626) (*).
Salon du Palazzo Mocenigo où fut créé le Combattimento
Texte d’après le chant XII (vers 51 à 67) de la « La Jérusalem délivrée » du Tasse.
Première édition de la Gerusalemme conquistata (1593)
Monteverdi l’adjoignit au Huitième Livre des madrigaux, guerrieres et amoureux, édité au dernier trimestre de 1638.
(*) La préface du Huitième Livre indique 1624 pour le Combattimento, alors que la préface indique 1626. Monteverdi dit l’avoir composé pour servir de passe-temps à la veillée durant le Carnaval, et qu’il fut joué dans la maison de l’illustre et très excellent Mozzenigo, chevalier princier et haut dignitaire de la Sérénissime République, mon patron particulier et mon protecteur. La musique fut très applaudie et très admirée.
Le Combattimento est écrit pour trois voix, instruments à cordes et basse continue.

Clorinde est la fille secrète du roi chrétien d’Ethiopie. Née blanche, elle a été confiée par la reine à Ismen, esclave noir, et élevée, contrairement à la volonté de sa mère, dans la foi païenne. Tancrède, chevalier chrétien, l’a rencontrée par hasard, et est tombé amoureux d’elle, sans n’avoir pu voir plus que son front (chant I ). Il la reconnaît et l’affronte alors que Clorinde, en compagnie d’Argant, est sortie de Jérusalem dont les croisés sont commencé le siège (chant III).
Dans le chant XII, Clorinde est sortie de Jérusalem avec Argant, et a réussi à incendier la tour de bois dont les croisés voulaient se servir pour attaquer la ville. Mais, les portes ayant été refermées, elle ne peut rentrer dans la ville. Alors qu’elle cherche à s’échapper, Tancrède la pourchasse et, la prenant pour un homme à cause de son armure, la provoque en duel. Tancrède finit par avoir le dessus et blesse mortellement son adversaire. Mourante, Clorinde demande à être baptisée. Tancrède ne la reconnaît que lorsqu’il lui rapporte de l’eau et lui enlève son casque.
Monteverdi décrivait Il Combattimento comme une oeuvre théâtrale et lyrique d’un nouveau genre qui a ému les auditeurs jusqu’aux larmes, rien de semblable n’ayant été ni vu ni entendu jusqu’alors. Pour exprimer les passions extrêmes, Monteverdi concentre ses efforts sur les pouvoirs des motifs rythmiques, incroyablement expressifs et évocateurs : la colère (ira) s’oppose dans ce combat à la tempérance (temperanza) et l’humilité (umiltà). Le texte est essentiellement chanté par un narrateur (Testo), et l’accompagnement instrumental composé de quatre violes, une contrebasse, un clavecin.

« Le Narrateur (Testo), qui ne participe pas à l’action mais la commente, annonce d’abord le thème de l’histoire. Immédiatement ensuite vient, dans une mesure à 6/8, la représentation d’une poursuite à cheval. Clorinde et Tancrède se défient, et Tancrède met pied à terre pour combattre. Le Narrateur décrit les phases du combat. Avant la sinfonia qui introduit l’Invocation de la Nuit, nous entendons pour la première fois le tremolo de cordes, ou stile concitato, qui sera souvent employé par la suite. L’ode à la Nuit est d’une très belle inspiration ; elle permet un compte rendu graphique de la bataille, dont les phrases musicales changent aussi souvent que les étapes du duel. Non seulement Monteverdi use du moyen qui consiste à faire jouer par l’orchestre des notes rapidement répétées, mais il le fait imiter par le Narrateur, qui doit dire certains vers à une vitesse vertigineuse. Lorsque les combattants se reposent, au milieu du duel, leur épuisement est fidèlement reproduit par la musique. Tancrède dit qu’il aimerait connaître le nom de son adversaire, quelle que soit l’issue du combat ; mais Clorinde rétorque fièrement que le guerrier qu’il combat est l’un de ceux qui ont brûlé la forteresse chrétienne. Ils reprennent le combat avec une ardeur renouvelée. Bientôt Clorinde est battue et, transpercée par l’épée de son adversaire, tombe mourante à ses pieds. Elle lui pardonne, et le prie de lui accorder son pardon en la baptisant. Il va chercher de l’eau à la source toute proche, soulève son heaume, et réalise avec horreur qu’il vient de blesser la jeune fille qu’il aimait. Tandis qu’il la baptise, elle chante une dernière phrase, « S’apre il ciel; io vado in pace », qui s’élève comme son âme vers le ciel prêt à l’accueillir. «  (Tout l’opéra – Robert Laffont)

Livret

http://php.indiana.edu/~lneff/libretti/combatt.html
http://www.harmoniae.com/txt_monteverdi_libro8.cfm#8

Crescendo n° 72 – septembre/octobre 2004 – Musiques en pistes – fiche n° 13
Passages – Philippe Beaussant – chapitres « Le Tasse » et « Monteverdi II »
Diapason – décembre 2011 – dossier


Représentations :

Beaune, Basilique Notre-Dame – 7 juillet 2013 – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Monica Piccinini, Anna Simboli, Andrea Arrivabene, Vincenzo Di Donato, Gianluca Ferrarini, Matteo Bellotto

 

Rome – Thermes de Caracalla – 10, 12, 13, 14, 15 juillet 2012 – version revue par Giorgio Battistelli – Orchestra del Teatro dell’Opera di Roma – dir. Erasmo Gaudiomonte – mise en scène Mario Martone – costumes Ursula Patzak – avec Roberto Abbondanza (Il Testo), Cristina Zavalloni (Clorinda), Lorenzo Caròla (Tancredi)


Théâtre d’Aix-la-Chapelle – 6, 12, 20, 26 novembre, 16 décembre 2011, 5, 18, 29 janvier 2012 – dir. Péter Halász – mise en scène Alexander Von Pfeil – avec Katrin Stösel (Clorinda), Georgios Iatrou (Tancredi), Patricio Arroyo (Testo)


Macerata – Teatro Lauro Rossi – 3 août 2011 – Festa Monteverdiana – mise en scène Pier Luigi Pizzi – avec Anna Caterina Antonacci
vidéo

 

Melbourne – Victorian Opera – 28, 30 juillet, 1er, 2, 4, 5 août 2011- dir. Paul Dyer – mise en scène Roger Hodgman – décors Richard Roberts – costumes Esther Marie Hayes – lumières Matt Scott – avec Simon Meadows (Tancredi), Jacqueline Porter (Clorinda), Angus Wood (Testo)



Ludwigsburger Schlossfestspiele – 7, 8, 9 juillet 2011 – L’Arpeggiata – dir. Christina Pluhar – mise en scène – Compagnia Figli d’arte Cuticchio Mimmo Cuticchio – avec Raquel Andueza (Clorinda), Cyril Auvity (Tancredi), Fulvio Bettini (Testo)


Bad Lauchstädt, Goethe-Theater – Festival de Halle – 5 juin 2010 – dir. Christina Pluhar – avec Raquel Andueza, Luciana Mancini, Cyril Auvity, Fulvio Bettini

 

Opéra Comique – 25 février 2010 – Le Poème Harmonique – dir. Vincent Dumestre – avec Claire Lefilliâtre (soprano), Isabelle Druet (mezzo-soprano), Jean-François Lombard (alto), Serge Goubioud (ténor), Jan van Elsacker (ténor ), Hugues Primard (ténor), Benoît Arnould (basse )

 

Carnets sur sol

« Le Combattimento di Tancredi e Clorinda laissait des sentiments plus mitigés. Quelques décalages (étonnants de la part d’ensembles spécialistes qui opèrent des tournées de six mois), et surtout un flottement persistant pendant toute la première moitié de la pièce, une sorte de fébrilité prudente qui se ressentait un peu. Rien de honteux cependant.
La couleur choisie était la plus funèbre possible (avec même un beau postlude instrumental en guise de Requiem pour Clorinde, au passage totalement hors de l’esprit de ce qui se faisait alors – fins brèves et abruptes), avec beaucoup d’effets : grosses ruptures entre parties, au contraire fondu très poussé entre d’autres, accélérations nombreuses. Pas forcément ostentatoire comme l’Orfeo gravé récemment par Rinaldo Alessandrini, mais la justification de tout cela, la cohérence d’ensemble, à part de faire personnel, n’était pas toujours évidente, pour moi du moins. Et ici, évidemment, la lourdeur du continuo de sept instrumentistes amollisait un peu l’ensemble, le rendait moins urgent.
La Clorinde d’Isabelle Druet était une très belle découverte, pour ainsi dire une référence. Son succès habituel me laisse très perplexe (on a parfois l’impression qu’on ne peut plus entendre un concert baroque sans elle) : la voix est dure (ancienne comédienne qui a gravi tous les échelons depuis le Conservatoire jusqu’à la célébrité en peu d’années, elle garde ses appuis parlés dans son chant), le timbre assez moche (dur, un peu mégère, avec quelques furtives nasalités acides qui permettent à la voix de mieux passer), et l’expression pas toujours si extraordinaire. Néanmoins, sa Clorinde réussit, en peu de mot, à donner une épaisseur tout à la fois farouche et extatique à son personnage, d’une façon assez impressionnante à vrai dire.Son Tancrède (à identifier…) était tout à fait réussi.
Le Testo était interprété par Marc Mauillon. La voix est toujours aussi étrange. Pour reprendre un sujet de conversation d’après-spectacle, on peut distinguer, dans le chant lyrique, trois façons de se faire entendre : La puissance est le volume sonore de la voix, mesurable en décibels, on parle aussi de largeur. Elle est liée à la nature de la voix et à la technique adoptée. La projection est la concentration du faisceau sonore, qui permet à de petites voix de se faire très bien entendre. Les harmoniques enfin permettent, soit parce qu’elles sont aiguës (cas des sopranos légers), soit parce qu’elles sont denses et concentrées dans une zone de fréquences que reçoit très bien l’oreille humaine (le fameux formant du chanteur) de passer un orchestre et de se faire entendre sans peine et sans forcer. La plupart des chanteurs utilisent plusieurs de ces ressorts, mais Marc Mauillon semble n’utiliser que le dernier, ce qui donne cette voix étrange, râpeuse, métallique, peu sonore… mais pas du tout désagréable et toujours audible !
Une vraie bizarrerie, mais par ailleurs l’italien est bon : une petite erreur dans les ellisions poétiques, mais l’accentuation est bonne, le texte très audible aussi. Sa technique d’émission, assez en arrière, lui cause un petit moment de solitude dans le grand sillabando central, où il ne peut, physiquement, atteindre le tempo, mais l’ensemble est très habité, et très rapidement, la musicalité de ce texte suscite de grandes émotions. Je ne parle que du texte, parce qu’il s’agit quand même du premier intérêt du Combattimento, dont la musique fade n’a d’intérêt que parce qu’elle l’exalte ; et ce n’est en rien une hétérodoxie que de le prétendre, puisque c’est l’exact projet de la seconde Camerata d’où est né le genre opéra…
Moment enthousiasmant, donc, malgré tous les désaccords et toutes les réserves qu’on pourrait présenter. »

Opéra de Rouen – 9 octobre 2009, 31 mars 2010 – Théâtre Musical de Besançon – 19 octobre 2009 – Le Poème Harmonique – dir. Vincent Dumestre – avec Claire Lefilliâtre (soprano), Isabelle Druet (mezzo-soprano), Jean-François Lombard (alto), Serge Goubioud (ténor), Jan van Elsacker (ténor ), Hugues Primard (ténor), Benoît Arnould (basse )

 

Den Norske Opera & Ballett – Oslo – 5, 6, 7, 8 septembre 2009 – dir. Massimiliano Toni – mise en scène Andreas Heise – avec Espen Langvik (Il Testo), Huw Reynolds (Tancredi), Sabine Gross (Clorinda)

 

Opéra de Vilnius – 25, 26 juin 2009

 

Seattle – 2009 – Seattle Chamber Players – dir. Stephen Stubbs – chorégraphie Anna Mansbridge


Dijon – Chapelle du lycée Carnot – 12 mai 2009 – Ensemble 415 – Ensemble Gilles Binchois – avec Anne-Marie Lablaude, soprano, Gerd Türk et Dominique Vellard, ténors, Renaud Delaigue, basse

 

Palazzo Mocenigo – San Stae – Venise – 22, 23, 24 février 2009 – dir. Jonathan Pradella – mise en scène Marco Bellussi – avec Marco Mustaro (Testo), Alberto Allegrezza (Tancredi), Sara Bino (Clorinda)

 

Opéra de Vilnius – 29, 30 septembre, 1er, 2, 7 octobre 2008 – dir. Darius Stabinskas – mise en scène Gintaras Varnas – décors Julija Skuratova – avec Edita Bagdonaite, soprano (Clorinda), Mindaugas Zimkus, ténor (Testo), Mindaugas Jankauskas, ténor (Tancredi)

 

Basilique de Saint-Denis – Festival de Saint-Denis – 23 juin 2008 – version de concert – Le Concert d’Astrée – dir. et continuo Emmanuelle Haïm – avec Patrizia Ciofi (soprano), Topi Lehtipuu (ténor), Rolando Villazón (ténor)

 

Blagnac – Haute-Garonne – 29 mars 2008 – Rencontres de Musiques anciennes en Midi-Pyrénées d’Odyssud – Les Sacqueboutiers – Ensemble de cuivres anciens de Toulouse – dir. Jean-Pierre Canihac – Daniel Lassalle – chorégraphie Bruna Gondoni et Marco Bendoni – avec Adriana Fernandez (soprano), Juan Sancho (ténor), Furio Zanasi (ténor)

Classique.news

« L’option nouvellement présentée est instrumentale et substitue aux cordes habituelles, des cuivres anciens, plus « justes et expressifs » selon le fondateur des Sacqueboutiers, Jean-Pierre Canilhac. La conférence qui a préludé au concert a permis au public de comprendre combien le praticien musicien, disposant des avancées des chercheurs musicologues, peut établir diverses options d’interprétation face à une musique dite baroque où la notation reste souvent fragmentaire voire lacunaire, nécessitant d’indispensables aménagements.
L’idée de « compléter » notre connaissance sonore du Combattimento par l’ajout des sacqueboutes est un scénario défendable dans le contexte esthétique de Monteverdi. Car en effet, dans une autre oeuvre davantage connue et antérieure, l’Orfeo (1607), le compositeur cite en ouverture de l’opéra, par l’intervention d’une fanfare de cuivres, l’emblème musical de la maison ducale de Mantoue qui l’emploie. Or cette insertion du militaire dans le cadre lyrique, est une première historique, déduisant la participation des cornetistes et sacqueboutistes militaires avec les musiciens ordinaires d’un orchestre de cour. De couleurs martiales, il en est aussi question dans le Combattimento du chevalier chrétien Tancrède et de la belle musulmane, Clorinde. Insérer des timbres cuivrés dans l’instrumentarium habituel de l’oeuvre s’avère plutôt convaincant. La rondeur expressive des instruments souligne la violence imagées des scènes de joute guerrière et amoureuse, et même accuse la projection du texte, dont l’articulation demeure si importante pour les oeuvres de Monteverdi. Frénésie et fièvre de l’action belliqueuse redoublent d’accents mordants grâce à la contribution des cuivres et des cornets, ainsi associés.
En narrateur habité, le testo de fière allure de Furio Zanassi rétablit la portée incantatoire du texte, projection impérieuse et impériale des mots qui suscitent l’évocation du combat de Tancrède contre Clorinde: guerre d’amour et de mort, où la passion en mode concitato (agité) se consume en gradation subtile, série d’ellipses dramatiques où le chant se fait geste, comme tend à le montrer la chorégraphie des deux danseurs complémentaires. Leur confrontations et affrontements répétés illustrent la violence du canto montéverdien: fulgurance du dire qui n’a guère d’équivalent alors que le pinceau du Caravage et le théâtre poético-tragique d’un Shakespeare. Zanassi, maître chanteur (pourtant vocalement gêné à Toulouse en particulier dans les aigus, en raison d’un coup de froid?) qui fut ailleurs Farnace vivaldien pour Savall, et avant, Orfeo montéverdien pour Garrido, n’en est plus à sa première prestation de beau chant italien. A ses côtés, la soprano Adriana Fernandez (Clorinda) et le baryton Juan Sancho (Tancredi) campent chacun leur personnage avec conviction, soucieux du point d’équilibre et de fusion avec les instruments environnants. »

Res Musica

« Enfin pour terminer le programme le fameux Combat de Tancrède et Clorinde nous est offert avec deux danseurs. La beauté du phrasé des sacqueboutes et des cornets nous ensorcelle et le pari semble gagné d’emblée. La musique se déploie et l’accord des instruments avec les voix est très troublant. Du point de vue des couleurs, cette proximité apporte un soutien magnifique aux voix qui sont particulièrement bien soutenues. C’est d’ailleurs la surprise de cette aventure musicale. Car c’est dans les moments de prières et de lamentation ou d’incantation que le choix instrumental est le plus réussi. Curieusement le fracas de la bataille et la férocité des combats sont adoucis par les instruments à vent. Force est de constater que le choix des instruments à cordes permet une raucité et une agressivité des attaques bien plus importantes. C’est la poésie qui sort victorieuse de ce combat. La guerre cède le pas à l’amour le plus tendre. Mais le combat de Tancrède et Clorinde, à la fois madrigal et opéra est une œuvre si extraordinaire que son message est enrichi par ce choix instrumental. Le continuo particulièrement actif, surtout l’énergique Christine Pailleux au violone, soutient le discours en stile concitato si particulier de l’ensemble. Les chanteurs sont très concernés et particulièrement investis. Les voix sont belles et la diction toujours parfaite. Furio Zanasi, victime d’une petite faiblesse à la fin du combat, est un Testo sensible et touché par ce qu’il raconte. Les très courtes phrases de Clorinde sont d’une émotion irrésistible lorsqu’Adriana Fernandez s’y engage toute entière. Un mot aussi sur la mise en espace du combat grâce à la danse mimée de Bruna Gondoni et Marco Bendoni. Leur superbe chorégraphie et leurs costumes simples et suggestifs font vivre sous nos yeux les malheureux amants. Leur première apparition dans le petit opéra de Qualiati a été beaucoup moins convaincante. Merci aux Sacqueboutiers pour cette proposition de recréation bien agréable et particulièrement poétique, d’un chef d’œuvre tant aimé. »

Forum Opéra – Un combat à fleurets mouchetés

« Le Combat de Tancrède et de Clorinde de Monteverdi avec cornets et sacqueboutes ? L’on frémit devant l’audace hérétique de Jean-Pierre Canihac et de ses Sacqueboutiers téméraires, fraîchement nominés aux Victoires de la Musique. Alors même que la partition spécifie un ensemble de cordes (violon, viola da bracio, violetta), le chef a décidé d’introduire les cuivres anciens que son ensemble promeut depuis plus de 30 ans. Avant que nous allumions un bûcher avec l’aide de quelques inquisiteurs grincheux, Jean-Pierre Canihac s’est expliqué sur ses choix interprétatifs lors de la table Ronde « du Manuscrit au Concert » précédant le concert, avec sa bonhomie naturelle. D’abord, l’artiste l’avoue avec une désarmante simplicité, il en avait envie depuis longtemps, confiant que « ça devrait rudement bien sonner » avec des cuivres, d’autant plus que le caractère martial du madrigal s’y prête tout à fait, pour rehausser les trois passages guerriers. En outre, les sacqueboutes et cornets sont des instruments tout à fait contemporains de Monteverdi, et aux mêmes tessitures. Une transposition, pratique courante à l’époque où l’on écrivait pour un pupitre plus que pour un instrument précis, devient alors aisément envisageable.
Mais au-delà, de la rigueur musicologique, qu’en est-il réellement de ce Combat renouvelé, pièce à la fois centrale et finale (si l’on peut dire) de ce concert ? Eh bien… force est de constater que la présence des sacqueboutes et cornets n’a absolument pas parue scandaleuse ou incongrue. Au contraire, le choc attendu n’en était pas un. Car les Sacqueboutiers et les musiciens du continuo ont joué avec tendresse et douceur, privilégiant une sensualité alanguie, ronde et moelleuse au détriment du sang et des armes. Seul le luthiste a insufflé des accords plus mordants dans une lecture poétique et assez contemplative. Ce fut donc un Combat intimiste, mélange d’Ucello et de Raphael pour l’hiératisme archaïsant des mouvements. Furio Zanasi, rompu au répertoire monteverdien, a malheureusement montré des signes d’engorgement à la fin du programme (esquissant même une quinte de toux dès les applaudissements). Le timbre demeure toujours chaleureux, l’émission stable et posée, le recitar cantando intelligent et intelligible. Juan Sancho possède des accents nobles, doublé d’une bonne projection. Le trille monteverdien n’est pas toujours des plus précis mais les ensembles sont magnifiques, en particulier dans le rare Carro di fedelta d’amore de Qualiati. Enfin Adriana Fernandez a laissé percevoir des aigus dynamiques, et un chant idiomatique et contrôlé. »

Amsterdam – Cultuurpark Westergasfabriek – 15, 16, 18, 19, 20, 22, 22 septembre 2007 – Les Talens Lyriques – dir. Christophe Rousset – mise en scène Pierre Audi – décors Chloe Obolensky, Jannis Kounelis, Patrick Kinmonth – costumes Chloe Obolensky, Patrick Kinmonth – lumières Jean Kalman – avec Maarten Koningsberger (Tancredi), Elizabeth Cragg (Clorinda), Emiliano Gonzalez-Toro (Testo)

 

Leipzig Opernhaus,Drehscheibe – 15, 16, 17 juin 2007 – dir. Steffen Schleiermacher – mise en scène Mirella Weingarten – décors, costumes Mirella Weingarten – lumières Jeannot Bessiere – avec Hildegard Wiedemann, Christopher Jung

 

Cremone – Teatro Amilcare Ponchielli – 1er juin 2007 – La Venexiana – dir. Claudio Cavina

 

Berlin – Staatsoper Unter den Linden – 19, 21, 25, 27 janvier, 1er, 3 février 2007 – dir. René Jacobs – mise en scène Luk Perceval – décors Annette Kurz – dramaturgie Francis Hüsers – avec Stéphane Degout (Testo), Johannes Chum (Tancredi), Sylvia Schwartz (Clorinda) – nouvelle production


Suresnes – Théâtre Jean Vilar – 2, 3 décembre 2006 – Opéra Bastille – 8, 9 janvier 2006 – Solistes de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris – Les étudiants du Département de musique ancienne Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris – dir. Yvon Repérant – mise en scène Jean-Yves Ruf – scénographie, costumes Laure Pichat – avec Wiard Witholt (Testo), Igor Gnidii (Tancredi), Elena Tsallagova (Clorinda)


Beaune – Basilique Notre-Dame – 29 juillet 2006 – version de concert – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Anna Simboli , Monica Piccinini, Gabriella Martellaci, Andrea Arrivabene, Luca Dordolo, Gianluca Ferrarini, Sergio Foresti

 

Théâtre de Bruges – 27 juillet 2006 – Ensemble La Venexiana – dir. & clavecin Claudio Cavina – avec Giovanni Caccamo, ténor (Testo), Giuseppe Maletto, ténor (Tancredi), Paola Reggiani, mezzo-soprano

 

Cité de la Musique – 22 avril 2006 – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Luca Dordolo (Testo), Gianluca Ferrarini (Tancredi), Monica Piccinini (Clorinde)

 

Opéra de Francfort – 16, 17, 19, 20, 22, 23, 25, 26 février 2006 – dir. Paolo Carignani – mise en scène David Hermann – décors, costumes Christof Hetzer – dramaturgie Zsolt Horpacsy – avec Juanita Lascarro (Clorinda), Michael McCown (Tancredi ), Peter Marsh (Testo) – nouvelle production

 

Opéra de Lille – 16 novembre 2005 – Concert d’Astrée – dir. Emmanuelle Haim – avec Kerstin Avemo (Clorinda), Rolando Villazon (Tesso), Topi Lehtipuu (Tancredi)

« Le madrigal Il combattimento di Tancredi e di Clorinda est d’une intensité rare tant Rolando Villazon apporte une vie à chacune des phrases. Il se montre très attentif au texte : quand il décrit l’état des deux héros, il prend une voix haletante puisque les personnages sont « haletants », lassée puisqu’ils sont « lassés », etc… Il se colle au plus près des mots grâce aussi à une parfaite diction ! La partition lui demande des prouesses vocales dont il n’a pas l’habitude mais il se défend admirablement et avec une virtuosité confondante : dans « Eri gia tutta mia », il commence une vocalise tout en changeant de nuance. Ce répertoire sollicite davantage son medium, voire ses graves, que ses aigus : il peut alors dévoiler une voix magnifique dans ce registre.
A côté d’un tel engagement, Topi Lehtipuu paraît bien fade. Il reste dans les canons de l’interprétation baroque, à savoir une voix blanche avec peu ou pas de vibrato et une certaine retenue dans le texte. Il parvient à trouver un sens dramatique à partir du milieu du concert dans le madrigal « Maladetto sia l’aspetto » où il travaille particulièrement les différents « maladetto » : il arrive alors à une certaine intensité musicale. Son chant désespéré trouve également un appui dans les accords francs et soutenus du clavecin. Topi Lehtipuu prend ses marques dans « Tempro la cetra » rempli de vocalises et il donne une grande tension à l’ensemble, grâce aussi aux violons dont les notes pleurent littéralement. Il faut cependant reconnaître que les deux voix fonctionnent très bien ensemble au point qu’on finit par n’en entendre plus qu’une, avec des harmoniques aigues et lumineuses ainsi que des graves voluptueux. Il règne également une très grande complicité entre les deux chanteurs, complicité musicale évidente quand les morceaux demandent aux deux interprètes de se répondre en écho comme dans les « baci » de « Tornate, o cari baci », mais également amicale dans le bis de l’Orfeo où ils rivalisent dans les vocalises et les notes tenues. Rolando Villazon termine de mettre le public dans sa poche en s’amusant avec le pupitre, les partitions, etc… Il est sûr que c’est assez inhabituel de rire dans un concert baroque mais là il faudrait rester de marbre pour ne pas fondre devant lui !
Kerstin Aveno, jeune soprano, ne convainc guère. Elle possède une jolie voix, agréable à entendre mais malheureusement pas toujours très charnue et la justesse est parfois très approximative. Elle apporte une certaine fraîcheur à la musique de Monteverdi mais sa voix est à certains moments voilée ou du moins laisse passer du souffle. Elle interprète le lamento « Ferma, lascia ch’io parli » de Carissimi avec tout son cœur mais ses notes sur « a morir » sont à la limite du cri, en partie parce que la tessiture utilisée est trop haute pour elle. En revanche elle se montre une fine interprète dans les passages plus intenses, notamment avec des « addio » retenus, doux et expressifs. On ne peut toutefois pas s’empêcher de souligner un certain mauvais goût dans son interprétation. » (ConcertoNet)

Abbaye de Royaumont – 18 septembre 2005 – Il Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Luca Dordolo (Testo), Sergio Foresti (Tancredi), Anna Simboli (Clorinda)

 

Festival de Sablé – 27 août 2005 – Ensemble Elyma – Compagnie Il Ballarino – dir. Gabriel Garrido

« Véritable « atelier de théâtralité », le Livre des fameux Madngali guerrieri e amorosi de Monteverdi exalte la danse, devenue agent expressif majeur dans l’illustration des affects. C’est ce souci de célébration chorégraphique qui est au coeur du projet défendu par Gabriel Garrido et l’ensemble Elyma, avec la complicité de la compagnie Il Ballarino, subtilement guidée par Bruna Gondoni. Si un précédent spectacle dans lequel cette formation italienne était impliquée m’avait trouvé parfois réticent au Festival d’Ambronay 2003, la présente production, en revanche, comble l’ouïe et l’oeil, réussissant une fusion quasi parfaite de la musique, du verbe et de l’image, au gré de tableaux stylisés et affinés comme autant d’épures. Plus en détail, Il Combattimento, magnétisé, quant au chant, par le testa épique du baryton Furio Zanasi, tourne à l’apologie du genre « représentatif », ce vecteur privilégié des pas­sions dans le baroque naissant. Puis, dans le Ballet des Ingrates, les intuitions de Garrido et de Ballarino ne font qu’un, qui jouent sur la plasticité fondamentale de la musique (nonobstant une rythmique un peu lente) et s’élèvent jusqu’au symbole. A la fois vision désenchantée et harmonie des sphères, le drame perçant infime avec l’adieu à la lumière et à «l’air serein et pur» d’une des Ingrates (qu’Isabelle Poulenard transforme en lamento vrillant). Et pour faire bonne mesure avec le théâtre et la représentation spatiale des sentiments extrêmes, idée conductrice de ce Huitième livre, le maître d’oeuvre Garrido a joint aux Balli quelques perles néo-madrigalesques de la plus belle eau : l’Altri Canti d’Amor liminaire, tout bruissant de volupté et de rumeurs militaires, le Lamento de la Ninfa, pris, comme le voulait Monteverdi, dans le juste « mouvement des émotions de l’âme », et surtout le nocturne magique « Hor ch’el Ciel e la Terra », peut-être le chef-d’oeuvre absolu de toute l’histoire du madrigal. »

Mannheim – Nationaltheater – 4, 13 juillet 2005 – dir. Adam Fischer – mise en scène Philipp Himmelmann – décors, costumes Johannes Leiacker – dramaturgie Christian Carlstedt – lumières Wolfgang Göbbel – avec Marina Ivanova (Clorinda), Yuriy Svatenko (Tancredi), Charles Reid (Testo)

 

Regensburg – Reischsaal – Journées de Musique Ancienne de Regensburg – 16 mai 2005 – La Venexiana – dir. Claudio Cavina – avec Sandro Naglia (il Testo), Giuseppe Maletto (Tancredi), Roberta Mameli (Clorinda)

 

Potsdam – Schlosstheater im Neuen Palais – 11 février 2005 – Lautten Compagney Berlin – Kammerakademie Potsdam – dir. Wolfgang Katschner – mise en scsène, décors Gisbert Jäkel – avec Stefanie Wüst (Clorinda), Henning Kaiser (Tancredi), Christian Immler (Testo)

 

Opéra de Melbourne – 29 novembre, 2, 4, 07, 11 décembre 2004 – dir. Richard Gill – mise en scène Patrick Nolan – décors, costumes Gabriella Tylesova – chorégraphie Lucy Guerin – lumières Nigel Levings – avec Ali McGregor, Angus Wood, Han Lim

 

Roubaix – La Piscine – Musée d’Art et d’Industrie – 2 octobre 2004 – Atelier lyrique de Tourcoing – Ensemble instrumental Les Dominos (dir. Florence Malgoire) – dir. Jean Claude Malgoire – avec Kobie Van Rensburg (Il Testo), Hjördis Thébault (Clorinda), Pierre Yves Pruvot (Tancredi)

 

Varsovie – Opéra de Chambre de Varsovie – 1er octobre 2004 – Musicae Antiquae Collegium Varsoviense – dir. Wladyslaw Kloziewicz – avec Krzysztof Szmyt (Testo), Bogdan Sliwa (Tancredi), Marzanna Rudnick (Clorinda)

 

Opéra de Sydney – 16, 20, 24, 29, 31 juillet, 5, 7 août 2004 – dir. Richard Gill – mise en scène Patrick Nolan – décors, costumes Gabriella Tylesova – chorégraphie Lucy Guerin – lumières Nigel Levings – avec Delia Silvan, Angus Wood, Byron Perry


Salle Gaveau – 19 avril 2004 – Ensemble Elyma – dir. Gabriel Garrido – avec Furio Zanasi (Testo), Adriana Fernadez (Clorinda)

« …L’occasion pour Furio Zanasi de montrer qu’il est peut-être le meilleur Testo actuel, parfaitement à son aise dans une tessiture hybride, impérial en tout cas dans le déploiement d’une théâtralité d’un naturel stylistique confondant. Il bénéficiait, certes, du soutien aussi sanguin qu’idiomatique des instrumentistes d’Elyma. Dommage qu’Adriana Fernandez se soit révélée précautionneuse en Clorinde — la justesse… —, dommage surtout que Gabriel Garrido et ses troupes (notamment les voix) aient attendu le Combattimento pour se ressaisir, aprés un début de concert pour le moins hésitant… » (Goldberg – juin 2004)

Théâtre des Champs Elysées – 4 mars 2004 version de concert – Le Concert d’Astrée – dir. Emmanuelle Haïm – avec John Mark Ainsley (Il Testo), Patrizia Ciofi (Clorinda), Paul Agnew (Tancredi)

« Ce concert est sans doute très différent de ce qu’il aurait été avec Ian Bostridge initialement programmé au lieu de John Mark Ainsley. La voix solide et homogène de ce dernier, déjà apprécié dans Saul à Munich, fait paraître un peu maigrelet l’effectif instrumental. La grande sincérité de son émission donne une aussi grande justesse à son interprétation, mais sans les raffinements que Bostridge y auraient peut-être apportés. Paradoxalement, le Concert d’Astrée manifeste plus de présence et d’engagement dans les madrigaux de la première partie, chantés alternativement par les trois solistes et les deux ténors en duo, que dans le Combattimento, où John Mark Ainsley tient le rôle principal du Testo. Les musiciens n’y font pas preuve de grandes audaces figuratives et dramatiques et se cantonnent dans une neutralité bienveillante que Monteverdi lui-même aurait peut-être trouvée un peu fade, même si ses indications de jeu sont respectées. Emmanuelle Haïm impulse cependant toujours à son ensemble un merveilleuse justesse de phrasé et de respiration. »

Vienne – Kammeroper – 19, 21, 24, 26, 28 février, 2, 4, 6, 9, 11, 13, 16, 18, 20, 23 mars 2004 – dir. Lorenz Duftschmid – mise en scène Philipp Harnoncourt – décors Maxi Tschunko – costumes Tanja Hausner – lumières Lukas Kaltenbäck

 

Bielefeld – Theater am Alten Markt – 19 février 2004

 

Rome – Teatro Nazionale – 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 11 février 2004 – révision Roberto de Simone – dir. Vittorio Parisi – mise en scène Roberto De Simone – mise en scene Nicola Rubertelli – costumes Odette Nicoletti – avec Raffaello Converso, Vincenzo Pirrotta, Alessandro e Marco Caricchia, Paolo Romano

 

Opéra National du Rhin – Colmar – La Manufacture – 19, 21, 22 novembre 2003 – Mulhouse – Théâtre de la Sinne – 28, 30 novembre 2003 – Strasbourg – Les Jeunes Voix du Rhin – dir. Neil Beardmore

 

Belle-Ile en Mer – Festival lyrique – Citadelle Vauban – 7, 12, 16 août 2002

 

Festival International de Beaune – 21 juillet 2001 – Capella Reial & le Concert des Nations – dir. Jordi Savall – avec Montserrat Figueras (Clorinda) soprano, Furio Zanasi (Tancredi) baryton, Lambert Climent (Testo) ténor

 

Strasbourg – Le Maillon – 17, 18, 19, 20 janvier 2001 – dir. Roberto Gini – mise en scène Castelluci

 

Musikfest de Brême – 24 septembre 1997 – Théâtre de Bourg en Bresse – 28 septembre 1997 – Cité de la Musique – 2 octobre 1997 – Les Arts Florissants – dir. William Christie – version de concert

 

Festival International de Musique Baroque de Beaune – 13 juillet 1997 – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Monica Bacelli, Roberto Abbondanza, G.L. Ferrarini

 

Clermont-Ferrand – Opéra – 14 janvier 1996 – Théâtre de Poissy – 16 janvier 1996 – Lille – Opéra – 17 janvier 1996 – version de concert – Il Giardino Armonico – dir. Giovanni Antonini – avec Philip Langridge, Anna Caterina Antonacci

 

Nîmes – Petit Temple – 29 juillet 1994 – dir. Sempe – avec Malakate, Paliatsaras

 

Les Arts Florissants – 1992 – dir. William Christie – mise en scène et chorégraphie Ana Yepes – tournée France, Grande-Bretagne, Italie

 

Angers – Théâtre Musical – 29 janvier 1989 – dir. Jean-François Monot – mise en scène Yvan Rialland – décors et costumes Michel Guyon – avec Sylvie Sullé, Nicolas Ischerwood, Jean-Louis Calvani

« Les chanteurs étaient remisés dans la fosse d’orchestre, on avait disposé sur la scène un certain nombre de personnages de cour, aux costumes somptueux, aux lents déplacements absolument arbitraires et gratuits. (Opéra International – mars 1989)

Atelier Lyrique de Tourcoing – 1984 – dir. Noëlle Spieth – mise en scène Michel Verschaeve – scénographie Catherine Lefebvre

Festival d’Aix en Provence – 30 juillet 1983 – version Luciano Berio – dir. Marcello Panni – mise en scène X. Staasfogel

Munich – Cuvilliès Theater – 15, 16, 17, 18, 19 juillet 1983

 

Festival d’Avignon – Cloître des Célestins – 1978 – dir. Daniel Chabrun – mise en scène et scénographie Hubert Japelle

Vicence – Teatro Olimpico – 1961 – Compagnie I Commedianti in Musica – dir. Rolf Rapp – mise en scène Filippo Crivelli – chorégraphie Nives Poli

 

Théâtre municipal de StrasbourgTeatro San Carlo – Naples – 1951 – dir. Igor Markévitch – scénographie Fabrizio Clerici – chorégraphie Bianca Galizia