Acis and Galatea

Galatée

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE John Gay
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
Bernhard Paumgartner Fontana 1 (LP) anglais
1959 1960 Adrian Boult Decca 2 (LP) anglais
1959 1993 Adrian Boult Decca 2 anglais
1959 2007 Adrian Boult Chandos 1 (extraits) anglais
1977 1998 Neville Marriner Decca 2 anglais
1978 1988 John Eliot Gardiner Archiv 2 anglais
1978 2003 John Eliot Gardiner Archiv 2 anglais
1983 1988 Peter Schreier Orfeo 2
1986 1991 Johannes Somary Newport Classics 2 anglais
1989 1990 Robert King Hyperion 2 anglais
1991 1991 Gérard Schwarz Delos 2 anglais
1991 2012 Gérard Schwarz Naxos 2 anglais
1992 1995 Trevor Pinnock Archiv Galleria 2 anglais
1993 1998 David von Asch Naxos 1 anglais
1996 1996 Valentin Radu Vox Classics 2 anglais
1996 Valentin Radu Brilliant Classics 2 anglais
1998 1999 William Christie Erato 2 anglais
2001 The Scholars of London Dorian 1 anglais
2003 2003 Eric Milnes Atma 2 anglais
2007 Martin Haselböck New Classical Adventure 2 anglais
2008 2008 Nicholas McGegan Carus 2 allemand
2008 John Butt Linn Records 1 anglais

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
2009 2010 Christopher Hogwood Opus Arte

 

Masque en trois actes (HWV 49a), composé en mai 1718 pour le comte de Carnavon, à Cannons, pour un effectif réduit (dite « version de Cannons »). Le texte est de John Gay, John Hugues et peut-être Alexander Pope, d’après une traduction, par John Dryden, des Métamorphoses d’Ovide (Livre XIII). John Gay (1685-1732) était poète, auteur dramatique et directeur de théâtre : il obtint le droit de construire le premier théâtre de Covent Garden en 1732.
John Gay
Haendel avait quitté Piccadilly, chez le comte de Burlington, pour s’installer, vers l’été ou l’automne 1717, à Canons (ou Cannons), à quelques lieues de Londres, dans le Middlesex, dans le château construit en de 1712 à 1720 par James Brydges, comte de Carnavon, baron puis duc de Chandos (1674-1744). Il y entretenait un orchestre permanent, dirigé par John Christopher Pepusch, puis par Haendel.
Le duc de Chandos
S’inspirant des masques de Pepusch ou Galliard, Acis and Galatea fut produite à diverses reprises à Drury Lane et au Lincoln’s Inn Field entre 1715 et 1718.
La première exécution publique complète eut lieu au Lincoln’s Inn Fields, à Londres, le 26 mai 1731, au bénéfice d’un M. Rochetti, avec Rochetti, Wright, Leveridge.
En mai 1732, une reprise non autorisée par Haendel eut lieu à l’initiative de John Lampe et Thomas Arne, promoteurs de l’opéra anglais, au New Theatre de Haymarket, face au King’s Theatre, avec Susanna Arne, fille de Arne, future Madame Cibber, et Gustavus Walz, ancien cuisinier de Haendel, dans les rôles de Galatea et Poliphemus. En réponse, Haendel modifia complètement l’oeuvre (HWV 49b) : changeant de texte, il fit appel à John Hugues, librettiste professionnel, qui intégra des « lyrics » de poèmes de John Gay, A. Pope et J. Dryden ; Haendel incorpora par ailleurs des airs de la serenata Aci, Galatea e Polifemo de 1708/09, ainsi que d’autres cantates italiennes et de la Brockes Passion. Il y eut quatre exécutions les 10, 12, 17 et 30 juin 1732, avec des décors et des costumes, mais sans action scénique, puis quatre du 2 au 16 décembre de la même année. La soprano Anna Strada del Po chantait le rôle de Galatée, transposé de contralto à soprano, le castrat soprano Senesino celui d’Acis, transposé de ténor à castrat soprano. Les autres interprètes étaient : Antonio Montagnana, basse (Polifemo), Ann Turner Robinson, soprano (Cloris), Mrs. Davis, soprano (Eurilla), Anna Bagnolesi, contralto (Filli), Francesca Bertolli, contralto (Dorinda), Giovanni Battista Pinacci, ténor (Silvio). Haendel dirigeait l’orchestre du clavecin. Le succès fut au rendez-vous, et le New Theatre de Haymarket cessa ses représentations.
Haendel dirigea une exécution le 11 juillet 1733 au Christ Church Hall, à Oxford ; puis le 7 mai 1734, au King’s Theatre ; puis deux à Covent Garden, les 24 et 31 mars 1736.
En 1739, Haendel réaménagea l’oeuvre en deux actes, pour un orchestre plus étoffé, pour deux exécutions au Lincoln’s Inn Fields, les 13 et 20 décembre.
Le 28 mars 1740 eut lieu une exécution au bénéfice du Fund for the Support of Decay’d Musicians.
Haendel la remania encore pour deux exécutions, les 28 février et 11 mars 1741.
L’oeuvre fut jouée deux fois à Dublin, au New Music Hall, à compter du 20 janvier 1742.
En 1788, les oeuvres de Haendel furent redécouvertes à Vienne, notamment grâce à Gottfried van Swieten, diplomate et mélomane, fils du célèbre médecin néerlandais Gérard van Swieten, qui chargea Mozart d’une réorchestration visant notamment à remplacer la partie d’orgue par des instruments à vent.
En 1828/29, Felix Mendelssohn, alors âgé de vingt-et-un ans, réalisa, à l’initiative de son professeur Carl Friedrich Zelter, un arrangement qui resta à l’état de manuscrit. On raconte que Zelter en fit une condition pour laisser Mendelssohn diriger la Passion selon St Mathieu de Jean-Sébastien Bach. Mendelssohn utilisa une traduction du texte en allemand par un auteur inconnu.
Personnages : Acis, berger (ténor), Galatea, nymphe (soprano), Damon, berger (ténor), Polyphemus, cyclope (basse), Corindon, berger (ténor).

Synopsis

Acte I
Dans un paysage rural
Acis et Galatée sont assis près d’une fontaine, entourés du choeur, et Polyphème se tient sur une montagne.
L’ouverture, un presto suivi d’un très court adagio, prépare une scène pastorale assez simple dans laquelle le choeur chante le plaisir de vivre dans un environnement idyllique. Galatée se languit d’Acis (Hush, ye pretty warbling quire, Silence, ô joli choeur gazouillant), qui partage ses sentiments de façon tout aussi mélodieuse (Where shall I seek the charming fair ?, Où chercherai-je la nymphe charmeuse ?). Damon incite gentiment Acis à profiter des plaisirs présents au lieu de poursuivre un amour difficile à saisir, mais la vue de Galatée ne laisse aucun doute sur la dévotion d’Acis et lui inspire l’un des chants d’amour les plus glorieux de Haendel (Love in her eyes sits playing, Amour en ses yeux s’amuse). Pour sa part, Galatée ne se laisse pas surpasser (As when the dove, Comme la colombe) et ils célèbrent ensemble la joie qu’ils partagent de façon tellement manifeste (Happy we !, Soyons heureux !)

Acte II
L’atmosphère pastorale et amoureuse s’assombrit. Le choeur prédit la fin de leur amour heureux (Wretched swains, Malheureux bergers) avec l’intervention du monstre Polyphème, qui descend de la montagne pour proclamer son amour pour Galatée. Polyphème est à moitié comique, à moitié sérieux ; son récitatif (I rage, I melt, I burn, J’enrage, je fonds, je brûle) révèle un véritable gredin et l’air (O ruddier than the cherry, Ô plus vermeille que la cerise) comporte un obbligato de piccolo ou de flageolet afin d’ajouter une touche de moquerie au chant d’amour maladroit du géant.
Galatée lui manifeste son antipathie, mais Polyphème renouvelle ses protestations (Cease to beauty to be suing, Cesse de poursuivre la beauté). Damon tente de donner un conseil à son ami, mais Acis annonce avec vaillance qu’il défiera le monstre (Love sounds th’ alarm, Amour sonne l’alarme). D’autres conseils de Damon (Consider, fond shepherd, Cher berger, pense) mènent au dénouement, un trio dans lequel les amoureux se jurent fidélité éternelle (The flocks shall leave the mountains, Les troupeaux quitteront les montagnes) tandis que Polyphème, frustré, vitupère. Il lance un rocher de la montagne qui écrase Acis. Le chœur le pleure (The gentle Acis is no more, Le bel Acis n’est plus). Dans deux airs d’une beauté exceptionnelle, dont un avec chœur, Galatée pleure sa perte, puis accepte ce que le choeur affirme avec assurance : Acis now a god appears, Acis apparaît maintenant comme un dieu ! » (Kobbé – Robert Laffont)

« Acis & Galatea, opéra-masque en anglais sur un livret attribué à John Gay, fut composé en 1718 pour le duc de Chandos au château de Cannons. Acis et Galatée jouit d’une popularité exceptionnelle du vivant de Haendel et fut joué plus de 100 fois. Le livret, inspiré de « l’Histoire d’Acis, Polyphème et Galatée » du Livre XIII des Métamorphoses d’Ovide, met en scène la nymphe des Mers, Galatea, éprise d’Acis, fils de Pan, et le cyclope, Polyphème, qui chantant en vain son amour pour Galatea, rendu jaloux et furieux, blesse mortellement Acis sous un énorme rocher. Acis devient alors immortel, métamorphosé sous la forme d’une source.
Acis représente un moment décisif de l’histoire de la musique anglaise, car il établit un lien entre les masques de l’époque de Purcell et les oratorios de Haendel sur lesquels il anticipe remarquablement notamment dans l’utilisation du choeur. Haendel nous donne une composition brillante avec une succession d’airs destinés aux protagonistes qui nous conduisent à des sommets vocaux. Ainsi les irrésistibles “Wretched lovers”, “Cease Galatea, cease to grieve”, “Heart, the seat of soft delight” qui répondent aux délicieuses parodies “I rage, I melt, I burn”, “O rudder than the chery” et “The flocks shall leave the mountains”. (Festival de Beaune – 2003)
« Au début du XVIIIe siècle, James Brydges, comte de Carnavon et duc de Chandos, avait érigé à Cannons, non loin de Londres, une somptueuse résidence. Les bonnes grâces de la reine Anne et du duc de Marlborough l’avaient fait nommer trésorier-payeur général des armées durant la guerre de succession d’Espagne; ce poste ainsi que des spéculations dans la Compagnie des mers du Sud lui avaient permis d’amasser une fortune colossale. «Few German sovereign Princes live with that magnificence, grandeur and good order», écrivait Macy en 1722 dans son A Journey through England : la demeure de Cannons abritait cent vingt «persons in family» et une garde suisse, dans un luxe encore jamais vu en dehors de la Cour. Une telle ostentation fit dire à John Mainwaring, premier biographe de Handel, plusieurs décennies plus tard il est vrai, qu’on voyait au château «much more art than nature, and much more cost than art.»
Princely Chandos, comme le surnommaient ses contemporains, employait un petit ensemble de musiciens : un chœur d’hommes et de garçons, qui non seulement chantait aux offices de la chapelle du château mais aussi «entertained him while at table», et un petit orchestre comprenant des cordes sans alto et deux instrumentistes à vent jouant les flûtes à bec et les hautbois. C’est John Christopher Pepusch qui depuis 1712 dirigeait la musique du duc et, parmi les musiciens, on remarquait les noms de George Monroe, claveciniste, d’Alessandro Bitti, premier violon, et de Francesco Scarlatti, frère d’Alessandro et oncle de Domenico Scarlatti.
Vers 1717, George Frideric Handel se rendit à Cannons à l’invitation du duc. Il y demeura un peu plus d’un an comme compositeur en résidence, sans obligation aucune, et ce séjour le reposa sans doute des combats qu’il commençait à livrer pour imposer ses opéras italiens sur les scènes londoniennes. Il y composa des pièces de clavecin, termina les six concertos de l’Opus 3 et offrit à son hôte une série de onze anthems à être chantés dans la chapelle du château, ensemble connu sous la désignation de Chandos Anthems. Il mit également à profit les ressources musicales de Cannons dans un petit opéra biblique, Haman and Mordecai — qu’il refondra plus tard dans son oratorio Esther —, et dans le masque pastoral Acis and Galatea, représenté au printemps de 1718.
Ce dernier est l’œuvre de Handel qui a joui de la plus grande popularité du vivant de son auteur : elle connut plus de soixante-dix représentations et Handel la dirigea pour la dernière fois en 1742, lors de son voyage à Dublin. L’œuvre compte aussi parmi celles que le baron van Swieten demandera à Mozart de réorchestrer en 1788. Le sujet, emprunté aux Métamorphoses d’Ovide, servit d’abord à Handel dans la Cantate Aci, Galatea e Polifemo composée à Naples en 1708, durant son séjour italien, mais une seule aria de celle-ci a été reprise dans la production de 1718. Chez Chandos, Handel eut l’occasion de connaître, entre autres poètes et écrivains anglais, John Arbuthnot, John Hughes ainsi que John Gay, et ce dernier est l’auteur présumé du livret, dérivé de Dryden et avec la participation possible de Pope.
Depuis plus d’un siècle en Angleterre on nommait masques différentes productions musicales en langue anglaise tenant à l’origine du ballet de cour français, plus tard de la serenata italienne — vaste cantate sans action dramatique véritable mais avec représentation scénique —, et il y entrait un mélange de danses, de dialogues chantés ou parlés, d’airs et de chœurs, le plus souvent sur des sujets pastoraux ou féeriques. À l’époque élisabéthaine, le masque consistait parfois en une action mineure insérée dans une tragédie pour soulager le public d’une tension dramatique insoutenable, et à cela s’est joint un peu plus tard l’esprit lullyste fait de charme et d’invitation aux plaisirs. Beaucoup des musiques de scène et des entractes composés pour des pièces de théâtre, ainsi que ce qu’il est convenu d’appeler les semi-operas de Purcell appartiennent à ce genre hybride. Et jamais ailleurs que dans Acis and Galatea, sauf peut-être dans L’Allegro, il Moderato ed il Penseroso, Handel n’a été aussi près de la finesse et de la grâce de son prédécesseur. Au XVIIIe siècle, le masque connut un développement nouveau et un regain de popularité dans les milieux voulant réagir contre l’invasion de l’opéra italien; Handel aurait pu se faire le porte-flambeau de cette cause, si l’on en juge par le chef-d’œuvre qu’est Acis, mais il était aussi le champion de l’opéra…
Synthèse de l’esprit britannique et de la lumière du Sud, l’œuvre, qui laisse aux récitatifs la part congrue, manifeste une parfaite compréhension de la poésie anglaise. Les moyens plutôt limités de l’orchestre du duc furent loin de freiner le génie de Handel; au contraire, ils lui permirent de créer une œuvre élégiaque, riante, pleine de spontanéité et de légèreté pastorale. Après avoir remanié son ouvrage en 1732 d’une façon assez bâtarde, en y mêlant d’autres musiques sur des textes italiens, Handel est revenu à la version de Cannons pour sa publication par John Walsh en 1743.
L’ouverture, mouvement de concerto grosso avec solos de hautbois, introduit directement le premier chœur, où l’on entend les bourdons — la note tenue par les basses — des bergers de Calabre ou de Sicile. Galatée fait son entrée avec un bird song et Polyphème n’apparaît que dans la seconde partie, avec une énormité plus bouffonne qu’épouvantable. Le chœur qui avertit les amants du danger commence dans le style fugué ancien, comme pour signifier la sévérité du destin qui les attend, puis il décrit les enjambées et l’apparence du géant par des accords et des masses mouvantes accompagnées de «giant roars». Le sommet de l’œuvre reste sans contredit le trio «The flocks shall leave the mountains», où la calme détermination des jeunes amants s’oppose dans un saisissant contraste à la rage meurtrière de Polyphème. Rien de tragique n’accompagne pourtant la mort d’Acis, puisque la magie de Galatée le rendra immortel en le métamorphosant en une source d’eau pure.
La magnifique partition d’Acis and Galatea nous montre bien que la transparence, la sensualité raffinée et la tendresse sont tout aussi caractéristiques de l’art de Handel que la grandeur épique et la majesté dramatique de ses grands oratorios. Mais, quels que soient les moyens qu’il emploie, partout nous frappe et nous ravit l’indéfectible générosité de ce grand musicien européen. » (Présentation Les Boréades)
Livret disponible sur livretsbaroques.fr (en français)
Livret (en anglais)


Représentations :
Stara Zagora, Forum of Augusta Traiana – Bulgarie – 25, 27 juin 2014 – Augusta Trayana Summer Musical Festival – Solistes, choeur, ballet et orchestre de l’Opéra d’État Stara Zagora – dir. Krasimir Kashev – mise en scène Petko Bonev – décrs et costumes Boris Stoynov – chorégraphie Mirela Besheva

 

Boston, Shubert Theatre – Massachusets – États-Unis – 15, 16, 17, 18 mai 2014 – version de concert – dir. Nicholas McGegan – avec Thomas Cooley (Acis), Sherezade Panthaki (Galatea), Douglas Williams (Polyphemus), Zach Finkelstein (Damon)

 

Ambronay, Abbatiale – 29 septembre 2013 – version de concert – Gabrieli Players – dir. Paul McCreesh – avec Robert Murray (Acis), Mhairí Lawson (Galatea), Ashley Riches (Polyphemus), Simon Wall (Damon), Nicholas Hurndall Smith (Coridon)

 

Bradford on Avon, Iford Manor – 27, 28, 30, 31 juillet, 2, 3 août 2013 – Iford Arts – Orchestra of Early Opera Company – dir. Christian Curnyn – mise en scène Pia Furtado – décors, costumes Georgia Lowe – avec Mary Bevan (Galatea), Lukas Jakobski (Polyphemus), Benjamin Hulett (Acis), Christopher Turner (Damon) – nouvelle production


Gotha, Schloss Friedenstein – Ekhof Festival – 28, 29 juin, 5, 6, 7, 12, 13 juillet 2013 – Barockensemble Concert Royal, Köln – dir. Sebastian Breuing – mise en scène Ute M Engelhardt – avec Harald Maiers (Acis), Catalina Bertuccis (Galatea), Monika Reinhard (Clori), Sibylla Maria Müller (Dorinda), Marie Heeschen (Eurilla), Julia Spies (Filli) und Dino Lüthy (Silvio), Lukasz Konieczny (Polifemo)



Versailles, Opéra Royal – 28 juin 2013 – Condette – Château d’Hardelot – 29 juin 2013 – version de concert – The King’s Consort – dir. Robert King – avec Sophie Junker (Galatea), Joshua Ellicott (Acis), James Oxley (Damon), David Wilson Johnson (Polyphemus), Matthew Venner (Chorus)

 

Vienne -Theater an der Wien – 25 mars 2013 – version de concert – Kammerorchester Basel – dir. Paul Goodwin – avec Lawrence Zazzo (Acis), Nuria Rial (Galatée), Carolyn Sampson (Clori, Eurilla), Hilary Summers (Filli, Dorinda), Andrew Foster-Williams (Polyphème)

 

Théâtre des Champs-Elysées – 20 mars 2013 – version de concert – Kammerorchester Basel – dir. Paul Goodwin – avec Lawrence Zazzo (Acis), Carolyn Sampson (Galatée), Hilary Summers (Dorinda), Simon Kirkbride (Polyphème), Mhairi Lawson (Eurilla), Mhairi Lawson (Clori), Michael Feyfar (Silvio), Martina Koppelstetter (Filli)

 

Amsterdam, Het Concertgebouw, Grote Zaal – 2 mars 2013 – version de concert – Radio Kamer Filharmonie – dir. Leonardo García Alarcón – avec John McVeigh, Yulia Van Doren, Roderick Williams, Cyril Auvity, James Oxley

 

Madison, Overture Center for the Arts, The Playhouse – Wisconsin – États Unis 10, 11, 12, 13 janvier 2013 – dir. John DeMain – mise en scène David Lefkowich – avec Angela Mortellaro (Galatea), Daniel Shirley (Acis), J Adam Shelton (Damon), Jeffrey Beruan (Polyphemus)



Thiré – Vendée – 31 août 2012 – Rencontres musicales en Vendée – avec Elodie Fonnard (Galatée), Reinoud Van Mechelen (Acis), Callum Thorpe (Polyphème)

« 2012 marquera une étape importante dans la vie et la carrière du chef franco-américain William Christie qui vient de réaliser son rêve le plus cher en conjuguant ses deux passions : la musique et l’art des jardins. A 68 ans, le fondateur des Arts Florissants en 1979 a en effet réussi à donner avec ces premières Rencontres musicales en Vendée (organisées avec l’aide du Conseil Général, du 28 août au 1er septembre) une voix à son rêve de verdure qui s’étend désormais sur quelque 15 hectares derrière le Bâtiment, l’austère maison forte protestante qu’il acquit en 1986 à Thiré en plein bocage vendéen.
Ce poète doué du sens pratique du jardinier avait anticipé le lancement de ce festival en baptisant son école de chant la plus récente « Jardin des voix ». C’est d’ailleurs la promotion 2011 de ce stage international qui a fourni une demi-douzaine de solistes à la pastorale Acis and Galatea de Haendel qui constitua le temps fort de ces journées. « Bill » avoue lui-même avoir conçu l’ensemble de son parc en pensant à la musique qui pourrait l’animer, du Cloître au Théâtre de Verdure en passant par les allées de buis, les bosquets et le vaste Miroir d’eau qui prolonge la perspective par-delà la petite rivière jusqu’au décor de théâtre que forment les rocailles et les sept arches de verdure. D’autres « jardins remarquables » existent, certes, en France. Mais celui de Christie a désormais un sérieux atout, c’est qu’il chante !
Avantage considérable qui confirme une intuition de notre musicien jardinier, à savoir que contrairement à ce qu’un vain peuple croit, loin d’assourdir ou de disperser le son, arbres et arbustes l’exaltent. C’est la surprise qu’on eut, dès l’après-midi, lors des Promenades musicales qui permirent à un nombreux public de déambuler d’une station musicale à l’autre. Mais c’est le soir venu, pour la représentation de la pastorale de Haendel au dessus de la pièce d’eau que la surprise fut complète alors qu’une chute brutale de température pouvait faire craindre le pire pour des voix non aguerries. Car malgré l’immensité de l’espace ouvert jusqu’à une pleine lune glaçante, ces jeunes professionnels nous ont bluffés par la maîtrise de leur projection vocale et leur endurance physique.
L’eau a beau être un merveilleux porteur du son, n’empêche ! Les stagiaires de la Juilliard School de New York réunis par le chef vendéen ont témoigné d’un égal sens du style baroque et du même élan juvénile. Depuis trente ans, Christie n’a cessé d’être d’abord un pédagogue, un éleveur de talents irremplaçable. Comme Boulez avec le répertoire contemporain, il a compris qu’il fallait d’abord forger l’instrument juste pour parvenir à la perfection dans l’interprétation baroque. Pour nous en tenir aux trois protagonistes, nous citerons ces jeunes prêts pour la carrière : la Galatée normande Elodie Fonnard, le contre-ténor belge Reinoud Van Mechelen (Acis), et la fabuleuse basse britannique Callum Thorpe (Polyphème).
L’essai doit-il être transformé et le festival pérennisé ? Nul n’en doute après cette première édition. Pour ajouter quelques chaises dans le parc, il suffira d’avancer, soit la date (avant le 20 août), soit l’heure du concert du soir (avant 19 h), car la nuit peut être redoutable dans le bocage vendéen ! Ce ne sont ni les pigeons qui savourent leur dernier bain de soleil sur le toit du Bâtiment, ni le chat qui les surveille en se chauffant sur le seuil en fin d’après-midi qui me contrediront. « 
Giessen – TiL-studiobühne – 5, 20 novembre, 4, 18 décembre 2011 – Ensemble Animus – Mitglieder des Philharmonischen Orchester Gießen – dir. Jan Hoffmann – mise en scène Stephanie Kuhlmann – décors, costumes Mila van Daag – avec Naroa Intxausti (Galatea), Florian Voss (Acis), Stephan Bootz (Polyphem), Heike Keller (Damon 1), Sang-Kiu Han (Damon 2) – nouvelle production



Aix-en-Provence – Grand Saint-Jean – 9, 10, 12, 13, 16, 17, 19, 20, 22, 23 juillet 2011 – Orchestre baroque de l’Académie européenne de musique – dir. Leonardo García Alarcón – mise en scène, décors, costumes Saburo Teshigawara – lumières Saburo Teshigawara – avec Julien Behr / Pascal Charbonneau (Acis), Julie Fuchs / Joelle Harvey (Galatea), Rupert Charlesworth (Damon), Zachary Wilder (Coridon), Joseph Barron / Grigory Soloviov (Polypheme) – nouvelle production



Forum Opéra – Meurtre dans un jardin anglais

« « La musique nait du partage avec les autres » affirme Leonardo Garcia Alarcon dans le programme de cet Acis and Galatea proposé par le Festival d’Aix-en-Provence. Puis le chef d’orchestre d’expliquer que cela nécessite un travail sur l’homogénéité et sur l’écoute des autres. La représentation de l’opéra pastoral de Haendel dans le cadre champêtre du Grand Saint Jean a valeur de démonstration. L’orchestre baroque de l’Académie européenne de musique est formé d’une quinzaine d’instrumentistes sélectionnés un peu partout en Europe. Neuf chanteurs se partagent en alternance les cinq rôles solistes et les cinq parties du chœur. Et, ce que l’on retient d’abord de la soirée, c’est une harmonie fusionnelle, la beauté d’ensembles où voix et instruments tout en préservant leur caractère propre se confondent en une polyphonie jouissive.
Afin de ménager ses jeunes solistes, Leonardo Garcia Alarcon a fait le choix de la première version d’Acis and Galatea, moins exigeante vocalement que la sérénade italienne composée sur le même sujet par Haendel dix années auparavant. Cette version est aussi mieux adaptée à l’intimité du Grand Saint Jean que la suivante, datée de 1739 et basée sur le modèle du grand oratorio à l’anglaise. Joelle Harvey (Galatea), Pascal Charbonneau (Acis) et Grigory Soloviov (Polypheme) y exposent un talent prometteur dont on renâcle à souligner les mérites respectifs tant, dans ce contexte, la somme des individualités prime sur l’individu. On se contentera de souligner la consistance des voix qui trop souvent dans le répertoire baroque pèchent par excès de modestie. Grigory Soloviov est un Polypheme sonore, à la présence réjouissante, plus bouffon qu’épouvantable, ainsi que l’a voulu Haendel. Le chant de Joelle Harvey possède à la fois rondeur et pureté. Le timbre de Pascal Charbonneau est suffisamment marqué pour ne pas faire d’Acis un portrait palichon mais au contraire dessiner un berger athlétique à la vocalise déliée. De l’orchestre sourd le caractère poétique de la partition, ses humeurs tendres, sa galanterie, ses coloris délicats qui évoquent la lumière d’un ciel d’été posé, entre deux nuages, sur un gazon anglais.
Une même poésie habiterait la mise en scène de Saburo Teshigawara si les nombreuses idées qui l’animent avaient mieux été exploitées. Les contorsions imposées aux chanteurs dans la première partie finissent par donner l’impression d’une danse de Saint-Guy. Les ombres projetées sur le mur du château ne sont que partiellement utilisées, tout comme cette lune ronde qui surgit sans raison derrière les branchages au milieu d’une aria puis disparait aussitôt sans ne plus jamais revenir. L’effet, d’une saisissante beauté, aurait demandé d’être mieux accordé à la musique. On aurait souhaité aussi des costumes qui, à l’exemple des décors, s’intègrent mieux à ce théâtre de verdure qu’est le Grand Saint-Jean (la tenue de latex noir de Polyphème le fait ressembler à une mouche géante). On aurait aimé une gestique moins abstraite. On aurait voulu que l’ensemble du spectacle finalement soit à l’image de la dernière scène dont, pour ne pas rompre le charme, on ne dira rien, si ce n’est que l’idée réussit l’exploit d’amuser et d’émouvoir à la fois. »

Anaclase

« La bonne surprise du Festival d’Aix-en-Provence est venue de la subtile pastorale de Händel, Acis and Galatea, donnée au Grand Saint-Jean. La poésie du cadre naturel est parfaitement mise en valeur par la mise en scène de Saburo Teshigawara – qui signe également lumières, costumes, décors et chorégraphies. Le résultat est extrêmement réjouissant : une sorte de combinaison inédite entre paysage sonore et paysage mental dont le souvenir dépasse largement l’impact rétinien.
La scène occupe un espace minuscule à l’arrière de la bâtisse. Un décor végétal simple en épouse les contours, tandis que les arbres du parc sont intégrés à l’arrière-fond par l’utilisation de projecteurs à lumière variable. La mise en scène et l’éclairage complexe organisent une mise en perspective des voix afin de moduler effets visuels et plans sonores. Ainsi transformé en un lieu mythologique, le jardin semble flotter dans un espace multidimensionnel assez indéfinissable où la lumière joue le rôle principal, détaillant çà et là tout un monde de nymphes et de faunes dissimulé dans les joncs. Ultime préciosité mais vrai défaut, la projection malaisée du livret sur le mur latéral oblige à tourner fréquemment la tête (ce dont on finit par se passer rapidement, compte-tenu de la simplicité de l’intrigue et de l’intensité du spectacle).
L’Orchestre baroque de l’Académie européenne de musique est constitué d’une quinzaine de jeunes instrumentistes dont la diversité des origines géographiques et de formations est sujet d’émerveillement. Le chef argentin Leonardo García Alarcón a privilégié la première version d’Acis and Galatea, moins exigeante vocalement que la sérénade italienne éponyme, composée dix années auparavant. Au total, dix chanteurs chantent en alternance les cinq parties chorales ainsi que les trois rôles-titres. Cette pastorale (avec grillons obligés) se fond dans un ensemble particulièrement homogène et d’une touchante proximité avec le public. Le plein air assèche considérablement le timbre des instruments et contraint les musiciens à se réaccorder fréquemment. Malgré quelques nervosités dans les tensions agogiques (cordes et bois), l’orchestre pallie la faiblesse de projection et la netteté acoustique redoutable. Les qualités techniques des instrumentistes sont remarquables ; on a rarement entendu ensemble baroque aussi précis de justesse et de mise en place.
Son premier air (Ye verdant plains and woody mountains) est très fluide et d’un galbe parfait. Coiffure, robe et gestes vaporeux ont une identité graphique japonaise ; la chorégraphie de Saburo Teshigawara l’entoure d’un écrin esthétique sobre et discret. Le timbre de Julien Behr (Acis) n’est pas immédiatement au rendez-vous mais trouve rapidement sa dimension et ses couleurs dans Love in her eyes sits playing, seule véritable occasion de briller offerte par un rôle somme toute assez pâle. Le Polyphème de Joseph Barron aurait certainement mérité costume moins ridicule. Les yeux fermés, on apprécie une ligne vocale fort incarnée, avec des couleurs assez ternes toutefois. Le chœur est bien équilibré et d’une agréable justesse harmonique.
Une chorégraphie trop bavarde contraints les chanteurs à des contorsions inutiles qui viennent surcharger le chant. L’orage menaçant participe à la dramaturgie en ajoutant sa basse continue au tragique purcellien de la scène finale. Au milieu du paysage sonore, cette belle image d’Acis qui se relève – métamorphosé en source d’eau à laquelle boit Galatée. »

Le Monde

« Acis et Galatée, présenté dans le cadre bucolique du Domaine du Grand Saint Jean, coproduction avec la Fenice de Venise et l’Opéra de Bergen. En sortant de la représentation, je me demandais ce que pourrait être ce travail dans un espace clos, sans le mur du domaine, sans les lumières du fond du parc, sans le vent discret et cet air de campagne qui va si bien avec l’histoire de cet opéra pastoral, joué et chanté par de jeunes chanteurs valeureux, et dirigé par la découverte du festival d’Ambronay, l’argentin Leonardo Garcia Alarcon (qui ce soir là, suite à un incident impromptu, a abandonné le pupitre, pour disparaître deux minutes, en laissant le chef de chant Lionel Desmeules reprendre l’orchestre l’espace d’un instant …). C’est d’abord la magie du lieu et l’harmonie entre le paysage réel et le paysage scénique qui charme le spectateur, qui l’installe l’espace du spectacle dans une atmosphère vaguement arcadienne. L’approche de Saburo Teshigawara, metteur en scène et en gestes, et en mouvements de ce spectacle ajoute à l’atmosphère étrange qui s’en dégage: sans faire danser les chanteurs, il leur a appris une gestique intermédiaire, qui met le corps en premier plan et qui du même coup ôte toute velléité réaliste à l’ensemble, mais qui accompagne la musique et rythme l’intrigue. Il en résulte un spectacle très frais (sans doute l’influence du « locus amoenus » et de la fontaine finale…), très jeune, et dans lequel on se laisse entraîner sans vraiment chercher « derrière les yeux ». La précision des mouvements, qui semblent quelquefois reproduire les gestes étranges de certains tableaux du XVIIème, l’engagement des chanteurs (le chœur est magnifique de précision, à la fois dans la voix, mais aussi dans les gestes), la subtilité des éclairages, proches ou lointains (l’utilisation du parc donne une magie toute particulière), tout concourt à produire une impression de poésie en adéquation avec l’univers pastoral voulu par Haendel: il y a quelque chose qui renvoie aux atmosphères de fête de cour, tout en restant résolument moderne dans le propos.
Ce qui frappe c’est qu’il n’y a aucun excès, nous sommes dans la mesure, dans une simplicité apparente (bien conforme aux origines nippones deTeshigawara ) qui en réalité cache un travail d’orfèvre à tous les niveaux de la réalisation scénique (jusqu’à la perspective des corps recroquevillés à la fin de l’œuvre). les dernières images avec Acis transformé en fontaine sont vraiment très marquantes . Voilà encore un choix de production très pertinent de Bernard Foccroule.
A cette ambiance scénique, se projetant dans un espace rêvé mais aussi étonnamment intimiste, correspond un son qui acccompagne notre rêve, 16 musiciens, des sons à la fois grêles et très présents (les bois), vifs (les cordes), et d’une grande délicatesse (le luth), jusqu’à l’orgue dont le son réussit à se fondre dans un ensemble et qui donne aussi cette couleur intime, renforcée par la proximité des artistes et du public. La vivacité des rythmes, l’attention donnée aux moments plus lyriques (la fin est exemplaire et continue à sonner longtemps à nos oreilles, tout comme l’image qui lui correspond), tout cela donne une présence musicale très forte à l’entreprise, et le chef obtient de ses musiciens mais aussi des chanteurs, de magnifiques couleurs. La jeunesse de l’équipe de chanteurs est aussi un atout: on sent que ces jeunes artistes sont disponibles, aussi bien pour des mouvements inhabituels sur une scène d’opéra, que pour un chant très dominé et souvent remarquable. Si la première partie, plus convenue, laisse un peu sur sa faim (sauf pour le chœur, justement) la deuxième partie est particulièrement riche en airs d’une poésie et d’une délicatesse qui ont fait la réputation de l’œuvre (dont c’est la version de 1718 qui est jouée, sans doute la plus conforme à ce que en voulait Haendel). Signalons l’air magnifique de Coridon « would you gain the tender creature », chanté par le jeune et remarquable Zachary Wilder, merveilleux de technique et de contrôle, mais aussi de poésie et de sensibilité, qui est sans doute l’un des sommets de la représentation. Rupert Charlesworth, tout jeune lui aussi, allie une vrai sens chorégraphique et une voix bien dominée d’une délicate légèreté, notons que tous deux sont issus de l’école anglo-saxonne…
Julien Behr en Acis (qui est un rôle plutôt pâle) au timbre chaud, à la voix bien posée et forte, réussit à donner à cette partie ingrate une vraie personnalité. Julie Fuchs, après un premier acte un peu discret, donne à son deuxième acte une intensité plus grande, correspondant au côté tragique qui envahit la scène, mais est douée d’une forte présence scénique et d’une grande élégance en dominant parfaitement les gestes de la « chorégraphie ». Seul Polyphème (Joseph Barron, en costume de cuir noir) m’est apparu un peu en retrait, sa voix manque de projection, malgré de bonnes qualités d’agilité. Mais on se souviendra du jeu de l’ombre projetée sur la frêle Galatée, qui est est une vraie réussite de la mise en scène, et d’un monstre avec un zeste de tendresse, qui justifierait la voix contenue qu’il donne au personnage.
Il reste un spectacle de très bonne facture, une réussite théâtrale supplémentaire dans un Festival, qui cette année, semble avoir réussi (presque) tous ses paris scéniques. On se souviendra longtemps de « would you gain the tender creature », dans la douceur de l’air aixois et de l’extraordinaire fraîcheur que respiraient ce soir le plateau et la musique. »

Opéra Magazine – septembre 2011

« Sans aucun doute, cette nouvelle production s’inscrit parmi les réussites de la 63′ édition du Festival d’Aix-en-Provence. Sublimée par le cadre paisible du domaine du Grand cSaint-Jean, l’inventif spectacle du chorégraphe scénographe japonais Saburo Teshigawara transporte, sans mièvrerie, cet ouvrage en un acte dans une perspective bucolique, généreuse et récréative. Enveloppés par de subtils jeux de lumières, les arbres centenaires imposent au loin leur silhouette majestueuse ; la fraîcheur nocturne estivale distille ses parfums enivrants … un pur délice pour les sens ! Dans cet équilibre quasi parfait, le travail de Saburo Teshigawara apparaît délectable. En termes de théâtre chorégraphié, sa vision se montre pragmatique. Sa volonté d’épure élude le superflu en préservant l’essentiel : le récit, respecté à la lettre, sans aucune transposition hasardeuse. Les personnages sont adroitement figurés, l’action bien définie, l’idée éloquente (Acis transformé en rivière). Ainsi traitée, l’œuvre n’a aucune peine à livrer sa délicate beauté. Leonardo Garcia Alarcon est probablement celui qu’il faut féliciter en premier, tant son engagement est perceptible dans l’étroite fosse accueillant les quinze musiciens. Pas une seconde, la partition ne lui échappe, le chef argentin galvanisant certains pupitres parfois pris en défaut de justesse sur les sections virtuoses (l’humidité ambiante du plein air n’aide guère). Maître du temps musical, il parvient à insuffler à l’Orchestre baroque de l’Académie européenne de musique, une vitalité et un désir.
Le chant, jeune et frais, n’est pas pour autant celui de débutants. La soprano française Julie Fuchs est délicieuse de pureté et de charme. Son compatriote Julien Behr est tout aussi attachant, faisant merveille dans le divin « Love in her eyes sits playing ». Le second ténor, le Britannique Rupert Charlesworth ne démérite pas, laissant présager de belles dipsositions. Un rien moins à son aise, le baryton-basse arnéricain Joseph Barron connaît quelques difficultés de projection. Réduit à une voix par partie, le Chœur de solistes affirme une présence sonore superbe.
A tous Teshigawara impose une gestuelle ample, que l’on imagine à la fois confortable et libératrice pour les chanteurs. Sur un praticable rccouvert de gazon, avec le concours de quelques branchages et des magnifiqucs murs du Grand Saint-Jean, son travail allie fluidité et naturel. Les costumes sont à l’avenant: sobres iGalalea), poétiqucs (Acis ct le Chœur), voire ludiques (Damon et Polyphemus). Une démonstration de bon sens et de goût ! « 

extrait vidéo

http://www.youtube.com/watch?v=OO_gczUZ2Fk&list=PLjQ3xm3oVKBEsbgeZ1cZJDY0lqdzXLuMF
Washington – Kennedy Center – Terrace Theater – 5 avril 2011 – version de concert – Opera Lafayette – avec Thomas Michael Allen (Acis), Rosa Lamoreaux (Galatea), Peter Becker (Polyphemus), Robert Getchell (Damon)

 

Boston – New England Conservatory’s Jordan Hall – 3 avril, 18 juin 2011 – Mahaiwe Performing Arts Center, Great Barrington – 26 juin 2011 – Early Music Festival Chamber Ensemble – dir. Paul O’Dette et Stephen Stubbs – mise en scène Gilbert Blin – costumes Anna Watkins – avec Aaron Sheehan, ténor (Acis), Teresa Wakim, soprano (Galatea), Jason McStoots (Damon), Zachary Wilder (Coridon), Douglas Williams (Polyphemus) – version de 1718



Salzbourg – Mozarteum – 26 janvier 2011 – Les Musiciens du Louvre Grenoble – Salzburger Bachchor – dir. Marc Minkowski – chef de choeur Alois Glassner – avec Toby Spence (Acis), Julia Kleiter (Galatea), Markus Brutscher (Damon), Mika Kares (Polyphem)

 

Burgarena Reinsberg – Reinsberg – Autriche – 29, 30, 31 juillet, 5, 6, 7, 12, 13, 14 août 2010 – Wiener Akademie – dir. Martin Haselböck – mise en scène Michael Sturminger – décors, costumes Nina Ball – avec James Oxley (Acis), Claire Meghnagi (Galatea), Tomasz Konieczny (Polyphem), Paul Schweinester (Damon), Wilhelm Spuller (Coridon), Julia Banyai (Belinda), Jan Petryka (Jasiop)


Boston – New England Conservatory’s Jordan Hall – 28 novembre 2009 – Early Music Festival Chamber Ensemble – dir. Paul O’Dette et Stephen Stubbs – mise en scène Gilbert Blin – costumes Anna Watkins – avec Aaron Sheehan, ténor (Acis), Amanda Forsythe, soprano (Galatea), Jason McStoots (Damon), Zachary Wilder (Coridon), Douglas Williams (Polyphemus) – version de 1718


Radebeul – Landesbühnen Sachsen – Allemagne – 16 octobre, 22 novembre 2009 – dir. Florian Merz – mise en scène Stefan Brosig – décors, costumes Stefan Wiel – avec Antje Kahn (Galatea), Andreas Petzoldt (Acis), Christina Elbe (Damon), Michael König (Polypheme)



Fürth Stadttheater – Allemagne – 16 octobre 2009 – dir. Kevin John Edusei – mise en scène Nilufar K Münzing – décors Christiane Becker – costumes Johanna Deffner – avec Barbara Emilia Schedel, Fredrik Akselberg, Ulf Bunde, Martin M. Fösel, Thilo Himstedt, Dong-Seok Im, Vesa Kytöoja, Gustavo Martin-Sánchez, Cordula Schmieg, Tina Essl, Katharina Wiedenhofer – nouvelle production




Edinburgh International Festival – 30 août 2009 – Scottish Chamber Orchestra Chorus – FestspielOrchester Göttingen – dir. Nicholas McGegan – avec Christoph Prégardien (Acis), Dominique LaBelle (Galatea), Michael Slattery (Damon), Wolf Matthias Friedrich (Polyphemus)

 

Basilique de Beaune – 26 juillet 2009 – en version de concert – Gabrieli Consort & Players – dir. Paul McCreesh – avec Sarah Tynan (Galatea), Robert Murray (Acis), Jeremy Budd (Damon), Alan Ewing (Polyphemus)

« Magnifique conclusion au 27e Festival d’opéras baroques de Beaune que l’ « opéra-pastorale » Acis and Galatea, chef-d’œuvre de Haendel dans sa version anglaise… Car ce n’est pas diminuer le moins du monde les mérites de Paul McCreesh que de dire que ce chef n’a pas ajouté une formation baroque de plus outre-Manche, mais qu’il l’a intégrée, insérée avec autant d’amour que de science et de culture à la grande tradition anglaise qui, à l’inverse de ce qui s’est passé en France en raison du couperet culturel de la Révolution, n’a jamais cessé d’être pieusement cultivée, génération après génération, de Purcell à Britten. Il suffisait d’écouter sonner les instruments dans la Sinfonia introductive pour se persuader que c’est bien d’une véritable greffe dont il s’agit ici : loin de ronronner, la tradition s’en trouve rajeunie et exaltée. Le son délicieusement aigrelet des hautbois anciens, bien encadrés par des cordes à la fois libres et stylées, tient alors du clin d’œil pastoral à cette légende à la fois sophistiquée et rustique sortie des Métamorphoses d’Ovide.
Cette manière de « masque » élégant, parfois à la limite du maniérisme, a le fuité d’un bonbon anglais et la subtilité d’un grand thé indien : tous les éléments sont réunis ici pour une dégustation marquée au sceau de la perfection. Cinq chanteurs britanniques hors pair, merveilleusement homogènes, à l’écoute les uns des autres et complices au point d’incarner le chœur de cette bergerie so british, parviennent à paraître naturels dans un sommet de raffinement. Le comble, c’est qu’en dépit de ce jeu distancié, l’émotion réussit à se frayer un chemin au moment même où l’on se croyait dans un simple jeu de colin-maillard… Plus anglais, tu meurs !
La Galatée de l’affriolante soprano Sara Fox a le profil de médaille d’Alma Schindler, épouse Mahler, le buste enserré dans un corset de jais parfaitement destroyed pigeonne avec une insolence à vous damner tous les cyclopes de la Grèce. Et le ramage vaut le plumage ! Quant à son Polyphème, la fabuleuse basse caverneuse Alan Ewing, il crie sa douloureuse passion attisée par le feu de l’Etna avec un art consommé et un réel talent d’acteur. Entre eux, dans tous les sens du terme, s’affairent les trois ténors Robert Murray, somptueux Acis, Jeremy Budd, Damon attentif aux autres, et Tom Philipps, Coridon qui s’essaye à l’impossible médiation. Grâce à Paul McCreesh, cette heure et demie de musique d’une incroyable richesse passe comme un rêve et comme le plus somptueux hommage à Haendel. » (Concertclassic)
Opéra de Sydney – 27 juin, 1er, 3, 9, 11, 14, 18 juillet 2009 – dir. Antony Walker – mise en scène Patrick Nolan – décors, costumes Gabriela Tylesova – video Mic Gruchy – lumières Nigel Levings – chorégraphie Lucy Guerin – avec Taryn Fiebig (Galatea), Kanen Breen (Damon), Henry Choo (Acis), Shane Lowrencev (Polyphemas) – nouvelle production


Downpatrick – Royaume Uni – Down Arts Centre – 13 juin 2009 – OTC Young Associate Artists

 

Halle – Ulrichskirche Konzerthalle – 5 juin 2009 – Festival Haendel – dir. Frank-Steffen Elster

 

Landesbühnen Sachsen – Radebeul – Allemagne – 25 avril 2009 – dir. Florian Merz – mise en scène Stefan Brosig – coproduction avec Chursächsischen Philharmonie

 

Londres – Covent Garden – 31 mars, 3, 8, 11, 15, 18, 20 avril 2009 – dir. Christopher Hogwood – mise en scène Wayne McGregor – avec Danielle de Niese (Galatea), Charles Workman (Acis), Paul Agnew (Damon), Ji-Min Park (Coridon), Matthew Rose (Polyphemus)



Linz – Arkade am Taubenmarkt – 1er juin 2008 – version orchestrée par Mozart – dir. Dennis Russell Davies / Alexander Hannemann – mise en scène Magdalena Fuchsberger – décors, costumes Richard Stockinger – chef de choeur Georg Leopold – dramaturgie Dr Judith Deak – avec Gotho Griesmeier / Alesja Miljutina (Galathea), Iurie Ciobanu / Christian Zenker (Acis), Mark Calvert / Christian Zenker (Damon), William Mason / Steffen Rössler (Polyphem)

 

Göttingen – Stadthalle Göttingen – Haendel-Festspiele – 13 mai 2008 – NDR Chor – Festspielorchester Göttingen – version orchestrée par Felix Mendelssohn – dir. Nicholas McGegan – avec Julia Kleiter (Galatea), Christoph Prégardien (Acis), Michael Slattery (Damon), Wolf Matthias Friedrich (Polyphem)

 

Utrecht – 2007 – dir. Lars Ulrik Mortensen – avec: Mathias Hedegaard (Acis), Miriam Allen (Galatea), Jan Lund (Damon)

 

Festival d’Innsbruck – 25, 26 août 2007 – Concerto Copenhagen – Choeur du Festival d’Innsbruck – dir. Lars Ulrik Mortensen – Lars Ulrik Mortensen – mise en scène Stephen Lawless – décors et costumes Gideon Davey – avec Mathias Hedegaard (Acis), Miriam Allan (Galatea), Jan Lund (Damon), Håvard Stensvold (Polyphemos)

Miriam Allan (Galatea)
La Corogne – Teatro Colón – 24 mai 2007 – Festival Mozart – Gabrieli Consort and Players – dir. Paul McCreesh – avec Mhairi Lawson (Galatea), Alan Clayton (Acis), Mark Stone (Polyphemus), Jeremy Budd (Damon), Richard Butler (Coridon)

 

Bampton – St John’s, Smith Square – Grande Bretagne – 15 mai 2007 – version de concert – dir. Richard Dickins – avec Rebecca Bottone, Mark Chaundy, Vojtech Safarik

 

Théâtre des Champs Élysées – 23 avril 2007 – version de concert – The Gabrieli Consort and Players – dir. Paul McCreesh – avec Paul Agnew (Acis), Rosemary Joshua (Galatea), Christopher Purves (Polyphemus)

 

Opéra de Riga – 6, 18 janvier, 6 février 2007

 

Cité de la Musique – 10 novembre 2006 – version de concert – The King’s Consort – dir. Robert King – avec Lucy Crowe, soprano (Galatea), James Gilchrist, ténor (Acis), Charles Daniels, ténor (Damon), Andrew Foster-Williams, basse (Polyphemus), Charles Humphries, contre-ténor

 

Schloss Esterhazy – Haydnsaal – 15 septembre 2006 – version de concert – La Stagione Frankfurt – dir. Michael Schneider

 

New York City Opera – 16, 18, 20, 22 avril 2006 – dir. Ransom Wilson – mise en scène Mark Lamos – décors Paul Steinberg – costumes Constance Hoffman – lumières Robert Wierzel – chorégraphie Seán Curran – chef des choeurs – Coproduction Glimmerglass Opera – avec Philippe Castagner (Acis), Sarah Jane McMahon (Galatea), Nicholas Phan (Damon)


Théâtre Vanemuine – Esthonie – 3, 4, 5 février, 6, 18, 19 mars 2006 – dir. Lauri Sirp – mise en scène Indra Roga – décors Andris Freibergs – avec Roland Liiv, Karmen Puis, Pirjo Püvi, Kristina Vähi, Taisto Noor, Märt Jakobson, Aili Jürissaar, Darli Thomson, Anton Jakovlev, Kristaps Kikulis, Alens Piskunovs, Jevgenia Penkova, Eva Luts, Annika Kaasik, Saile Langsepp


Riga – Latvijas Nacionala Opera – 29, 30 avril, 11, 18 juin 2005, 21 septembre 2005, 28 octobre 2005, 13 décembre 2005 – dir. Andris Veismanis – mise en scène Indra Roga – scénographie Andris Freibergs – costumes Kristine Jurjane – avec Kristine Gailite, Evija Martinsone (Galatea), Viesturs Jansons / Mati Turi (Acis), Janis Kurševs, Kristaps Niedra (Damon), Polifems Janis Misinš, Krišjanis Norvelis (Polifemus)

« Acis and Galatea a été représenté pour la première fois à l’Opéra National de Lettonie le 29 avril dernier. Andris Veismanis, qui est aussi le chef des choeurs de l’Opéra, y avait déjà dirigé d’autres ouvrages baroques, tels Alcina ou Orfeo ed Euridice. A en juger par cette soirée, son approche de ce répertoire n’est pas des plus orthodoxes. Ni le choix des instruments ni le style de chant ne correspondent à ce qu’imposent certains canons actuels. Mais on sait aussi qu’entre 1718 et 1742, le compositeur a plusieurs fois remanié sa partition, les transformations, accompagnées de changements d’effectifs instrumentaux ou vocaux, allant jusqu’à modifier le genre même du spectacle. Ne soyons donc pas trop sourcilleux sur ce point et reconnaissons aussitôt que Haendel retrouve là une verdeur peu commune, sans rien de compassé. Même si certains costumes conservent des allures anciennes, la fable mythologique a pour cadre un monde bien plus actuel puisqu’elle se déroule dans un centre d’esthétique, autour de grandes baignoires. Bergers et bergères deviennent des shampouineurs, manucures ou maquilleurs, dont le rôle est de relooker au mieux leurs clients. Comme on s’en doute, ils ont un peu de mal avec Polyphemus, surtout quand on cherche en plus à l’initier au B. A.-Ba du Kamasutra
Si l’on entre dans ce jeu, on prend beaucoup de plaisir à cette verve de tous les instants, mise en scène de main de maître par Indra Roga, actrice principale et directrice du Théâtre National de Lettonie, dont c’est là, semble-t-il, la première expérience dans le domaine lyrique. Si l’on adopte une attitude plus sceptique, on ne peut que remarquer combien la plupart des interprètes restent étrangers au style de chant baroque. C’est vrai surtout pour Janis Kursevs, dont le numéro sympathique se situe toujours aux limites de la caricature. C’est vrai aussi pour Viesturs Jansoris et Krisjanis Norvelis, que l’on retrouvera le lendemain dans leur élément dans La Dame de pique. C’est vrai encore pour Kristine Gailite, malgré son timbre raffiné de soprano colorature et son indéniable talent de comédienne. Mais ce bonheur de jouer, on le remarque chez tous ceux qui sont sur scène, qu’ils soient solistes ou choristes. Avec un grain de folie mais aussi une exemplaire discipline d’ensemble, ils rajeunissent Haendel de plus de deux siècles, sans que le lifting ne paraisse jamais abusif. » (Opéra Magazine – novembre 2005 – 11 juin 2005)
Festival de Salzbourg – Grosses Festspielhaus – 13 mai 2005 – Les Musiciens du Louvre – dir. Marc Minkowski – avec Gillian Webster (Galatea), Richard Croft (Acis)

 

Opera Roanoke – Virginie – Etats Unis – 15, 17, 19 avril 2005 – mise en scène Craig Fields

 

Lucques – Teatro del Giglio – 15, 16 jan 2005

 

Pise – Teatro Verdi – 3, 4, 5 décembre 2004 – Teatro Marrucino – Teatro Lirico d’Abruzzo – 22, 24 décembre 2004 – orchestra Citta’Lirica – dir. Jonathan Webb – mise en scène Stefano Vizioli – décors Lorenzo Cutuli – costumes Anne Marie Heinreich – avec Jose Cameselle (Acis), Roberta Calandra (Galatea)

 

Londres – St. John’s, Smith Square – Lufthansa Festival of Baroque Music – 12 juin 2004 – Freiburger Barockorchester – Clare College Choir – dir. Ivor Bolton – avec Paul Agnew, ténor (Acis), Sophie Daneman, soprano (Galatea), James Gilchrist, ténor (Damon), Alan Ewing, bass (Polyphemus)

 

Londres – St Paul’s Church, Covent Garden – 5 juin 2004 – The Cannons Scholars – dir. John Andrews – avec Peter Mitchell (Acis), Olivia Ray (Galatea), Andrew Yeats (Damon), William Carslake (Polyphemus), David Barry, ténor

 

Hitchin (Grande-Bretagne) – St Mary’s Church – Benslow Baroque Choir and Orchestra – 17 avril 2004

 

Philadelphie – 5 mars 2004 – The Chamber Orchestra of Philadelphia – The Philadelphia Singers – dir. David Hayes

 

Bibbiena – Teatro Dovizi – 13 mars 2004 – Arcadia In Musica – Festival Barocco – Insieme strumentale « Il Cenacolo della Chimera » – dir. Massimilano Carraro – avec Diego Barretta (Polifemo), Paula Adiego (Galatea), Javier Checa (Acis), Erika Pagan (Damon)

 

Grenoble – Eglise St Jean – 19 février 2004 – Bruxelles – Palais des Beaux-Arts – 17 février 2004 – Madrid – Auditorio Nacional de España – 21 février 2004 – Oviedo – Auditorio Principe Felipe – 23 février 2004 – Les Musiciens du Louvre-Grenoble – dir. Marc Minkowski – version de concert – avec Gillian Webster (Galatée), Benjamin Butterfied (Acis), Alan Ewing (Polyphème), Tom Allen (Damon), Andrew Tortise (Corydon) – coproduction avec Maison de la Culture de Grenoble

 

Baden-Baden – Festspielhaus – 12 décembre 2003 – Vaduz – Theater Vaduzer Sal – 14 décembre 2003 – Munich – Prinzregententheater – 15 décembre 2003 – Cologne – Philarmonie – 17 décembre 2003 – Paris – Cité de la Musique – 21 décembre 2003 – Les Arts Florissants – dir. William Christie – avec Sophie Daneman, soprano (Galatea), Paul Agnew, ténor (Acis), Olga Pitarch, soprano (Damon), Joseph Cornwell, ténor (Coridon), Alan Ewing, basse (Polyphemus), Jeffrey Thompson , baryton

 

Didsbury – St. Emmanuel’s Church – 18 octobre 2003 – Halifax Parish Church – 19 octobre 2003 – Kirklees Baroque – dir. David Vickers – avec Rebecca Saunders, soprano (Galatea), Jason Darnell, ténor (Acis), Chris Turner, ténor (Damon), Roger Betterton, ténor (Coridon), John Powell, bass (Polyphemus)

 

Abbaye de Celles-sur-Belle (17) – 31 août 2003 – Ensemble vocal de l’Abbaye – Mensa Sonora – dir. Jean Maillet – avec Caroline Pelon, Marie-Joëlle Yebra, Pascal Bertin, Serge Goubioud, Eric Gelin, Jean-Claude Saragosse

 

Château de la Pélonnière (61) – cour d’honneur – 16 août 2003 – Camerata alla Francese – dir. Jacques Gandard – mise en scène Ruth Orthmann

 

Festival de Beaune – Cour des Hospices – 18 juillet 2003 – version de concert – Gabrieli Consort and Players and Choir – dir. Paul McCreesh – avec Mhairy Lawson (Galatea), Paul Agnew (Acis), Charles Daniels (Damon), Christopher Purves (Polyphemus)

 

Oxford – New College Ante-chapel – 11 juin 2003 – New Chamber Opera

 

Montréal – Chapelle Notre-Dame de Bon-Secours – 29, 30 mai 2003 – version de concert – Les Boréades – dir. Eric Milnes – avec Suzie Le Blanc, Mark Bleeke, Marc Molomot, Nathaniel Watson

 

Berlin – Staatsoper Unter den Linden – février 2003

 

XXIIe Festival de Sablé – Sablé – Centre culturel Joël-le-Theule – 22 août 2002 – La Chaise-Dieu – 24 août 2002 – version de concert – The Gabrieli Consort and Players – dir. Paul McCreesh – avec Mhairi Lawson (Galatea), Rodrigo del Pozo (Acis), James Gilchrist (Polyphemus), Neal Davies (Damon)

 

2002 – The Four Nations Ensemble – Opera Lafayette – dir. Ryan Brown

 

Aldeburgh Festival – Angleterre – 12 juin 2002 – Britten-Pears Baroque Orchestra – dir. Richard Egarr – avec Simon Biazeck, Lucy Crowe, Ed Lyon, Andrew Rupp

Munich – Cuvilliès Theater – 20, 22, 24, 26, 30 novembre, 2 décembre 2001 – dir. Rifkin – mise en scène Stefan Tilch – décors Aron Stiehl – avec Juliane Banse, Kobie van Rensburg, Toby Spence, Marquardt


Festival de Montreux – Auditorium Stravinski – 14 septembre 2001 – dir. Ivor Bolton – avec Sophie Daneman, John Mark Ainsley, Kobie van Rensburg, Miles, Robert Expert

 

London – Linbury Studio – 3, 4, 5, 6, 7 juillet 2001 – English Bach Festival Baroque Orchestra – dir. Nicholas Cleobury – mise en scène Sarah Cremer, Christopher Tudor – avec Charlotte Page (Galatea), Agustin Prunell Friend (Acis), Phillip Conway-Brown (Damon), James Edwards (Coridon), Graeme Broadbent (Polyphemus) Rebecca Rudge, Patricia Hammond, Roger Langford

 

Göttingen – Internationale Händel-Festspiele – St.-Jacobi-Kirche – juin 2001 – arrangement Mozart – en allemand – version de concert – Kleiner Chor St. Jacobi, Collegium Göttingen – dir. Arved Henking – avec Annette Labusch (Galatea), Henning Kaiser (Acis), Sven Olaf Gerdes (Damon), Wolf Matthias Friedrich (Polyphem)

 

New York City Opera – 17, 21, 27 mars, 1er, 5 avril 2001 – Chicago Opera Theater – 2001 – dir. Jane Glover – mise en scène Mark Lamos – décors Paul Steinberg – costumes Constance Hoffman – avec William Burden (Acis), Christine Brandes (Galatea), Dean Elzinga (Polyphemus), John Tessier (Damon)


« Un transcendant moment de théâtre »… »La clarté de l’architecure dramaturgique confère à cette pastorale une gravité et un pouvoir d’évocation insoupçonnés, les charmants ballets et l’extraordinaire variété des éclairages concourant à la réussite de l’ensemble »… »William Burden campe un séduicant Acis »… »La Galatea de Christine Brandes illumine véritablement le spectacle de bout en bout, avec un timbre frais et caprtivant, doublé d »un naturel et d’une finesse d’interprète qui forcent l’admiration ». (Opéra International – mai 2001)
Cooperstown – Alice Busch Theatre – Glimmerglass Opera – 29, 31 juillet, 6, 10, 12, 15, 18, 21, 26, 29 août 2000 – dir. Graeme Jenkins – mise en scène Mark Lamos – avec Christine Brandes (Galatea), John McVeigh (Acis), Dean Elzinga (Polifemo), John Tessier (Damon)


Salzbourg – 11 juin 2000 – dir. William Christie – avec Sophie Daneman (Galatée), Paul Agnew (Acis), Joseph Cornwell, Alan Ewing (Polyphème)

 

Colorado Springs – 18, 20 juin 1999 – dir. et mise en scène Donald P. Jenkins – avec Herbert Beattie, Constance Heidenreich, Ted Teske

 

Halle – Händel-Festspiele – Konzerthalle Ulrichskirche – 8 juin 1999 – dir. Pommer

 

Halle – 7 juin 1997 – dir. Trevor Pinnock – Wyn-Rogers, Groves, Müller, Bannatyne-Scott

 

Tournée du 4 au 22 novembre 1996 – Brest, – Grand Théâtre – 4 novembre 1996 – Théâtre des Champs Elysées – 5 novembre 1996 – Ann Arbos (Etats Unis) – Toronto (Canada) – Québec – Chicago – Purchase (Etats Unis) – Monterrey (Mexique) – Mexico – version de concert – Les Arts Florissants – dir. William Christie – avec Sophie Daneman (Galatée), Adele Eikenes (Damon), Paul Agnew (Acis), Adrian Briand, Alan Ewing (Polyphème), David Le Monnier, François Piolino

 

XIVe Festival de Beaune – 28 juin 1996 – Version de concert – version originale de 1718 – Les Arts Florissants – dir. William Christie – avec Véronique Gens, Paul Agnew, Patricia Petibon, Laurent Naouri, Andrew Sinclair, Armand Gavrilides

 

Théâtre de Poissy – English Concert – dir. Trevor Pinnock – avec Barbara Bonney (Galatée), Hans Peter Blochwitz (Acis), Rufus Müller (Damon), Jeremy White (Cyclope)

 

Théâtre du Châtelet – 30 mars 1996 – Les Arts Florissants – dir. William Christie – avec Véronique Gens (Galatée), Paul Agnew (Acis), Patricia Petibon (Damon), Laurent Naouri (Polyphème)

 

Arcal – Atelier de recherche et de création pour l’art lyrique – tournée – Amiens (2, 3 et 4 décembre 1994), Bonneuil sur Marne (7 décembre 1994), Etampes (10 décembre 1994), Verdun (14 décembre 1994), Fontainebleau (17 décembre 1994), Fontenay aux Roses (20 décembre 1994), Noisiel (13 et 14 janvier 1995), Cherbourg (17 et 18 janvier 1995), Rennes (21 et 22 janvier 1995), Noisy le Grand (24 et 25 janvier 1995), La Rochelle (2 février 1995), Brétigny sur Orge (7 février 1995), Savigny le Temple (11 février 1995), Combs la Ville (14 février 1995), Evreux (17 et 18 février 1995), Valence (7 mars 1995), Coulommiers (11 mars 1995), Meaux (14 mars 1995), Villeparisis (18 mars 1995), Fosses (25 mars 1995) – Ensemble Mensa Sonora – dir. Jean Maillet et Yvon Repérant – mise en scène Philippe Berling – décors Nicolas Sire – costumes Nathalie Prats – avec Francesca Congiu, Cyrille Gerstenhaber, Jérôme Varnier, Christophe Einhorn, François-Nicolas Geslot, Eric Trémolières, Jean-Claude Saragosse, Christophe Laporte

Acis and Galatea (Arcal)
« Nouvelle production de I’Arcal, cet Acis and Galatea, après quelques représentations à Amiens, est en tournée en région parisienne et en province jusqu’au mois d’avril. Dans le beau décor pastoral de Nicolas Sire et les costumes spirituels et très suggestifs de Nathalie Frets, très bien éclairés par Ma-non Hewlett, Philippe Berling réalise une mise en scène vivante, tendre et ironique à ta fois, fourmillante d’idées, à la direction d’acteur excellente : il peint finement la joie bonhomme et coquine des bergers ou le cynisme gentil de Damon, en contraste avec la sensibilité exacerbée et très émouvante des deux amants ou avec la rudesse de Potyphème, le cyclope amoureux et touchant. La codirection de Jean Maillet, premier violon de l’ensemble Mensa Sonora, et d’Yvon Repérant, longtemps fidèle continuiste de William Christie, est d’une grande fermeté et d’une grande pertinence dramatique, seulement peut-être un peu trop âpre et violente lors de la déploration finale. La distribution est dominée par te Polyphème de Jean-Claude Saragosse, en très nets progrès, au timbre sonore, et qui se tire avec beaucoup de style et d’émotion, sans jamais l’aboyer, d’un rôle de « vilain » éprouvant et un peu grave pour lui. Christrophe Einhorn est un Acis très correct : encore un peu gauche scéniquement, mais le timbre, suave et ferme, est expressif dans l’éclat autant que dans la tendresse. Plus en retrait, Francesca Congiu est une Galatée peu sonore mais musicale-ment fine, tandis qu’Eric Trémotières (Damon), la voix éteinte, ne convainc guère. » (Bonneuil sur Marne – 7 décembre 1994 – Opéra International – janvier 1995)
Opéra de Montpellier – 24 février 1994 – dir. Robert King – avec Fisher, Daniels, Michael George, Rogers Covey-Crump, Short

 

Tours – Grand Théâtre – 30 mars 1990 – dir. David Roblou – mise en scène Alan Privett – avec Lorelle Skewes (Galatée), Mark Tucker (Acis), David Skewes (Damon), Patrick Donnelly (Polyphème)

 

Paris – Sorbonne – 7 juillet 1989 – dir. Grimbert – avec Jill Feldmann, Isabelle Poulenard, Ian Honeyman, Chambers

 

Martina Franca – 28 juillet 1985 – dir. Fabio Luisi – mise en scène Lamberto Puggelli et Corti – décors, costumes Paolo Bregni – avec Enzo Dara, Maria Angeles Peters, Antonio Barasorda, Michele Farruggia, Armando Caforio

 

Paris – Salle Pleyel – 31 mai 1985 – version de concert – dir. William Christie – avec Marie-Claude Vallin (Damon), Agnès Mellon (Galatea), Ian Honeyman (Acis), Philippe Cantor (Polyphème)

 

Suisse – 1985 – dir. Helmut Müller-Brühl – avec Barbara Schlick, Paul Elliott, Guy De Mey, Michael Schopper

 

Paris – Salle Gaveau – 6 décembre 1983 – dir. Mark Deller – avec Alastair Thompson (Corydon), Maurice Bevan (Polyphème), Roger Covey-Crump, Joseph Cornwall, Lyne Dawson

 

Karlsruhe – Festival Haendel – 13 juillet 1983 – dir. Kehr – mise en scène Woods – avec Büchner, Munkiyttrick, Weinscherk

 

Halle – Festival Haendel – 1970 – dir. Friedrich Krell

 

Versailles – Théâtre Montansier – 11 mai 1966 – dir. James Loughran – avec Elizabeth Harwood, Wakefield

 

Halle – Festival Haendel – 1963 – Orchestre symphonique d’Etat de Halle – dir. Claus Haake

 

Halle – Festival Haendel – 1958 – dir. Helmut Koch – Orchestre de Chambre de Berlin

 

Halle – Festival Haendel – 1952 – Choeur de Halle – Landessinfonieorchester Sachsen-Anhalt – dir. Alfred Zimmer – Werner Gössling