La Rappresentazione di Anima e di Corpo

La Rappresentatione di Anima e di Corpo - édition de 1600

La Représentation de l’âme et du corps

COMPOSITEUR Emilio de’ CAVALIERI
LIBRETTISTE Padre Agostino Manni

 

ENREGISTREMENT EDITION DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
197? Pierre Chaillé Adès 1 (LP) italien
1968 1997 Edwin Loehrer Nuova Era 1 italien
1968 2006 Edwin Loehrer Nuova Era 1 italien
1969 1999 Ernst Märzendörfer Harmonia Mundi 2 italien
1970 1996 Charles Mackerras Archiv Produktion 1 italien
1976 1990 Hans-Martin Linde EMI 2 italien
1992 1998 Marco Longhini Stradivarius 2 italien
1994 1996 Warren Stewart Koch International Classics 1 italien
1996 1998 Sergio Vartolo Naxos 2 italien
2004 2004 Christina Pluhar Alpha 2 italien

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE FICHE DETAILLÉE
2000 2001 Lorenzo Tozzi Trinidad Entertainment 1

Drame sacré, créé à l’Oratorio della Vallicella, à Rome, en février 1600.
Cavalieri était arrivé à Rome en 1599, chassé de Florence où il avait été victime de jalousies et d’intrigues (notamment de la part de Giulio Caccini). Le 31 décembre, le pape Clément VIII avait déclarée sainte l’année 1600.
La Rappresentatione fut exécutée début février, au cours des festivités du Jubileo qui remplaçait le carnaval. L’Oratoire della Valicella était le siège de la Congregazione dell’Oratorio, ordre fondé vingt-cinq ans auparavant par Filippo Neri, avec l’autorisation du pape Grégoire XIII.
Oratorio della Vallicella
L’auteur du livret, Agostino Manni, était un poète célèbre, proche de l’ordre de Filippo Neri. Il l’avait déjà fait imprimer en 1577 et réédité en 1583.
Filippo Neri
Opéra sacré, à caractère allégorique, écrit dans l’esprit du stile rappresentativo, La Rappresentatione fut jouée dès l’origine en costumes. Le joueur de viole Dionisio Isorelli (1544-1632) aurait participé à la composition de la musique.
Tempo et Corpo étaient joués par le même chanteur, Anima par un enfant.
L’oeuvre fut publiée chez l’éditeur Nicolo Mutii à Rome en 1600, précédée d’une préface « A Lettori » sur les règles de l’interprétation, et aussi sur la mise en scène, les costumes, le comportement des chanteurs. Une réédition en fac simile fut publiée à Rome en 1912 par Francesco Mantica.

Synopsis

Prologue
La pièce s’ouvre sur un cantique de louange à Dieu en forme de madrigal. Vient ensuite un long prologue parlé, au cours duquel deux Jeunes gens, Intelligence (ténor) et Sagesse (basse), discutent sur le mode platonicien de ce que la vie des mortels présente comme caractères d’illusion. Ils terminent leur conversation en annonçant qu’ils vont faire appel au théâtre pour rendre leurs propos compréhensibles par tous. Les trois actes qui suivent présentent trois actions – si l’on peut parler ici d’action – différentes. Ce sont plutôt des jeux d’allégories, ayant beaucoup en commun avec les moralités médiévales.

Acte I
Il commence par deux monologues, l’un du Temps (basse) qui commente l’infinie mutabilité des choses humaines, l’autre de l’Intelligence qui rappelle que l’esprit humain n’est jamais satisfait. Ils sont suivis d’un dialogue du Corps (baryton) et de l’Âme (mezzo-soprano), exposé des penchants et des désirs contraires qui déchirent l’homme. L’acte se termine sur un choeur qui rappelle que seul le ciel nous donne la force de surmonter les obstacles qui nous mettent journellement en danger.

Acte II
Commençant par une formule de louange quasi liturgique, le second acte est un exposé classique du conflit entre le Monde et la Sagesse. C’est le thème que l’on retrouvera, tout au long de l’Age baroque, dans les allégories du type Hercule à la croisée des chemins. Le texte a ici une saveur toute érasmienne. Le Plaisir (haute-contre) et ses compagnons, font miroiter leur séduction devant le couple Corps-Âme ; au moment où le Corps est prêt à céder, l’Ame consulte le ciel qui répond par la voix d’un Echo (soprano) qui décrit ce que sont les vrais plaisirs. Le débat reprend, opposant d’un côté l’Âme (soprano) et son Ange Gardien (soprano), de l’autre le Monde (basse) et la Vie mondaine (soprano). La discussion est animée, mais les défenseurs du bien font apparaître sous les apparences souriantes de la vie facile la silhouette de la mort. C’est sur une note qui confine au dêsespoir que le Corps finit par chanter son désarroi devant un choix impossible. Il est réconforté par l’Ange Gardien et l’acte se termine par un choeur d’hommage à la vie céleste, sous forme de madrigal.

Acte III
Il est entièrement consacré à une contemplation du sort des âmes après leur mort. Sous la conduite de l’Intelligence et de la Sagesse, nous sommes appelés à assister à la déplorable condition des Âmes Damnées, que le choeur souligne par des textes empruntés plus ou moins directement au Dies Irae. L’intérêt dramatique est moins soutenu dans cette discussion qui oppose deux groupes de personnages dont les positions sont immuables. L’oeuvre se termine par un choeur de jubilation qui est bien dans l’esprit des laudes médiévales.

(Tout l’opéra – Kobbé – Robert Laffont)

 

Livret disponible sur livretsbaroques.fr


« La Rappresentatione, née en l’église Santa Maria in Vallicella, n’est pas exactement un oratorio, au sens spécifique du terme. Mais plutôt une prémonition d’ « action sacrée » qui, sous la leçon de morale et le masque allégorique (il s’agit de l’éternel débat entre les aspirations de l’âme et les tentations du corps), est tendue par une théâtralité impliquant la dimension scénique et visuelle quasiment, celle d’un opéra liturgique.
Comme dans l’Euridice de Peri, le récitatif, calqué sur les intonations, le rythme, le cheminement naturel de la parole, s’y fait agent rhétorique, porteur d’un feu expressif qui nous touche toujours. Et Cavalieri sait éviter toute uniformité à la déclamation, en la colorant de choeurs homophones, source de contrastes bienvenus avec les interventions des personnages allégoriques : l’Ame, le Corps, le Temps, l’Intellect, etc… Tel quel, un espace saturé de sacralité est ici reconnu, circonscrit. Musique du Verbe par essence qui dit le pouvoir et le poids des mots et dont sauront se souvenir les successeurs, romains eux aussi, qui, en termes d’oratorio, ne vont pas tarder à passer vraiment à l’acte. Restent les intuitions de Cavalieri, révélateur et créateur dans un domaine qu’il a ouvert au monde des passions et des affects, ajoutant le rêve venu du ciel à la fièvre des émotions terrestres. » (Goldberg – décembre 2002)

« Dans l’idée même de son concepteur, cette Rappresentatione fut, en 1600 un prototype (la musicologie la situerait ultérieurement entre oratorio, opéra et mélodrame) qui se nourrissait d’autres réalisations, comme des spectacles de cour, tels ces intermèdes pour La Pellegrina auxquels, en 1589, Cavalieri avait apporté un concours décisif. Y surgit la notion, non plus de présentation, mais de représentation. L’unité de cette oeuvre tient beaucoup au libretto de Manni : ses rôles ne consistent pas seulement en des figures allégoriques mais portent déjà plus qu’une vêture de subjectivité ; sa structure dramatique défriche une voie à mi-chemin entre théâtre et poésie lyrique et sa qualité littéraire ne l’a pas démodée. Quant à la partition, on voit que Cavalieri, pour habile qu’il était, ne possédait pas tous les moyens musicaux et formels de ses ambitions et que cette Roppresentarione, quels que soient les talents de ses interprètes (et, ici, ils sont grands), ne parvient jamais à captiver continûment ses auditeurs. » (Opéra International février 2005)

Représentations :

Berlin, Schiller Theater – 4, 7, 9, 11 mai 2014 – Akademie für Alte Musik Berlin – Concerto Vocale – dir. René Jacobs – mise en scène Achim Freyer, Tilman Hecker – décors, costumes Achim Freyer – lumières Olaf Freese, Achim Freyer – chef de choeur Frank Markowitsch – dramaturgie Detlef Giese – avec Marie-Claude Chappuis (Anima), Johannes Weisser (Corpo), Gyula Orendt (Tempo/Consiglio), Mark Milhofer (Intelletto/Piacere), Kyungho Kim (1. compagno di Piacere), Marcos Fink (Mondo/2.o compagno di Piacere/Anima dannata), Luciana Mancini (Vita mondana), Narine Yeghiyan (Himmelsstimme Sopran/Angelo Custode), Elisabeth Fleming, Benno Schachtner, Florian Hoffmann, Grigory Shkarupa


extrait vidéo

 

Francfort – Opernhaus – 29, 30 juin, 1er, 3, 4, 6, 7 juillet 2013 – dir. Michael Form – mise en scène Hendrik Müller – décors, costumes Claudia Doderer – video Dirk Schulz – lumières Jan Hartmann – dramaturgie Zsolt Horpácsy – avec Sebastian Geyer (Tempo/Consiglio), Francisco Brito (Intelletto), Julian Prégardien (Corpo), Kateryna Kasper (Anima), Vasily Khoroshev (Piacere), Barbara Zechmeister (Angelo Custode/Eco), Maren Favela (Anima Beata/Vita mondana), Vuyani Mlinde (Mondo/Anima Dannata) – nouvelle production



Paris – Cité de la Musique – 22 juin 2012 – Akademie fur Alte Musik Berlin – dir. René Jacobs – avec Marie-Claude Chappuis (Anima), Johannes Weisser (Corpo), Mark Mlhofer( Piacere, Inteletto), Gulya Orendt (Tempo, Consiglio), Marcos Fink (Mondo), Narine Yeghiyan (Angelo custodo), Luciana Mancini (Vita mondana)
Opéra Magazine – septembre 2012

« Créée à Rome, en février 1600, par la congrégation de l’Oratoire, à Santa Maria della Valicella, la Rappresentazione di Anima e di Corpo est, aujourd’hui encore, un ouvrage inclassable, ni opéra, ni oratorio, et pour cause ; mais il est certain que Cavalieri tournait là une page majeure de l’hisstoire du drame chanté – l’année devait, d’ailleurs, compter dans les annales lyriques puisque Jacopo Peri créait son Euridice à Florence, en octobre.
La trame dramatique de la Rappresentazione est d’autant plus linéaire qu’elle ne met pas en lice des perrsonnages mais des allégories, dans un but évident d’élévation spirituelle. Les idées sont simples, mais d’autant plus efficaces qu’elles sont clairement exposées. La simplicité musicale leur fait écho, l’écriture vocale alterne monodies, ensembles et chœurs, tandis que l’orchestre se voit confier des plages importantes, y compris chorégraphiques.
René Jacobs a procédé à sa propre réalisation, se fondant sur l’édition publiée en 2011 par l’American Institute of Musicology. Comme toujours, avec lui, le théâtre n’est pas seulement dans les mots, il habite chaque note. Tel un alchimiste ou un peintre, il joue avec les sons, les couleurs, les timbres, utilisant même pour l’occasion un archicistre conçu pour le Musée de la Musique par le luthier Carlos Gonzalez, d’après un ceterone conservé au Museo Bardini de Florence. Nulle austérité, ici, donc, nulle monotonie, alors que les récitatifs sont écrits en vers réguliers ; et une intéressante tentative de spatialisation, la richesse des instruments «terriens» s’oppposant aux sonorités quasi angéliques des cordes et harpes «célestes ».
Il va de soi que l’Akademie fur Alte Musik Berlin répond au quart de tour à la direction dynamique et souvent dansante de Jacobs. «Son» Concerto Vocale est au mieux de sa forme et les solistes, fortement impliqués dans l’action, déjouent sans peine les pièges du recitar cantando, Marie-Claude Chappuis et Johannes Weisser en tête, et Luciana Mancini qui fait scintiller les ornements écrits spécialement pour son rôle.
Un retour aux sources qui est un baume pour l’oreille, pour l’esprit, certains ajouteront pour l’âme. »

Berlin – Schiller Theater – 8, 10, 13, 15, 17 juin 2012 – dir. René Jacobs – mise en scène, décors, lumières Achim Freyer – dramaturgie Detlef Giese – avec Marie-Claude Chappuis (Anima), Johannes Weisser (Corpo), Gyulia Drendt (Tempo, Consiglio), Mark Milhofer (Inteletto, Piacere), Kyungho Kim (Primo compagno di Piacere), Marcos Fink (Mondo, secondo compagno di Piacere, Anima damnata), Luciana Mancini (Vita mondana), Thomas Wutz, Raphael Zinser, Marine Yeghiyan, Elisabeth Fleming, Florian Höffmann, Alin Anca, Benno Schachtner – nouvelle production




Sablé – Centre Culturel – 29 août 2009 – Festival de Sablé – L’Arpeggiata – dir., théorbe, guitare baroque, harpe baroque Christina Pluhar – avec Raquel Andueza (Anima), Fulvio Bettini (Tempo, Corpo), Jan Van Elsacker (Intelletto), Joao Fernandes (Consiglio), Hubert Claessens (Mondo), Anima

Res Musica

« Quel spectacle aurait pu mieux nous donner un tel sentiment de bonheur de vivre ? Quel spectacle aurait pu rendre la séparation à la fois aussi difficile et pourtant si lumineuse, et surtout nous donner hâte d’être à l’année prochaine ? Christina Pluhar et l’Arpeggiata ont fait de cette dernière soirée un instant divin. Avec la Rappresentazione di anima e di corpo ils nous ont permis de quitter Sablé le cœur au chaud, l’âme libérée et joyeuse. Ils ont refermé les pages de ce livre magique qu’est le festival de Sablé. Pourtant l’enregistrement du CD de cette œuvre nous en avait surtout montré une perception plus rigoureuse et proche de ce qu’elle fut probablement à l’origine, mais rien n’en est d’ailleurs moins certain.
À l’aube de l’opéra, La Rappresentazione di anima e di corpo, voit le jour à Rome. Son compositeur est un homme aux abois, victime de la jalousie de ses confrères qui l’a condamné à quitter Florence, où il avait déjà créé un certain d’ombres » d’intermèdes ». La Rappresentazione en est à la fois un aboutissement et un point d’origine. Œuvre de la Contre-Réforme, elle fut créée durant le Giubileo (en février 1600), qui remplaçait le carnaval durant l’année sainte déclarée par le pape Clément VIII. Fondée sur le principe médiéval du contrastare, une opposition entre deux éléments, ici l’âme et le corps, les anges et les démons, et sur des principes de rhétoriques musicales héritées également du moyen âge, la Rappresentazione est bien à plus d’un titre une œuvre nouvelle. Cet opéra sacré est vraiment fils du stile nuovo.
Ici Christina Pluhar a utilisé les notations laissées par l’auteur pour nous offrir une basse continue à la luxuriance digne des fastes de la papauté. La richesse de l’instrumentarium permet une improvisation qui théâtralise la musique. Mouvante, surprenante, elle nous entraîne au cœur d’une fête où l’âme et le corps se cherchent, en quête d’une harmonie non seulement spirituelle mais charnelle. Car oui, l’audace de l’interprétation joue d’autant plus d’un art baroque par excellence, le pastiche, que l’œuvre est au fond digne fille du carnaval. On se laisse surprendre et entraîner dans ses débats qui se devraient scolastiques et qui pourtant deviennent un jeu et dont la chaconne finale montre la perversion. Musiciens, danseurs et chanteurs participent à une fête, où le plaisir finit par triompher dans un bis quasi démoniaque. Qu’importe la transgression, lorsqu’un tel bonheur est offert au spectateur.
Le plateau vocal est exceptionnel et pourtant aucun rôle ne l’exigeait vraiment, puisqu’il s’agit avant tout d’art théâtral à l’origine. C’est d’ailleurs le phrasé, la diction, l’éloquence exceptionnels des interprètes qu’il faut d’abord souligner. Mais chanteurs, ils apportent à ces récitatifs une facilité qui les rend sensibles, aisément accessibles dans le discours, au point d’en offrir le cantibile. Remplaçant Céline Scheen indisposée, la jeune soprano espagnole Raquel Andueza, donne à l’âme la sensualité de son timbre, sa vocalité ardente tandis que Fulvio Bettini dans le double rôle du Corps et du Temps, fait preuve d’une séduction à l’expressivité toute italienne oscillant entre virilité et théâtralité. Au cœur du pays de la commedia dell’arte, le sang latin donne aux mots, leurs sourires et leurs larmes. Et si l’Intelleto défend la spiritualité par la voix au timbre flamboyant du ténor Jan Van Elsacker, Il Mondo par l’intermédiaire de la basse Hubert Claessens au timbre chaud et mœlleux exprime avec jubilation le côté fallacieux du doute. Le chœur dont se dégage les solistes, anges et démons dans des scènes à l’allégresse démoniaque possède la grâce et l’élégance de l’érotisme latin. Pardon à ceux que l’on oublie, car tous mériteraient d’être cités. La voluptueuse basse continue offerte par Christina Pluhar et son ensemble ont permis à tous les interprètes un engagement sans faille. Le bonheur ici a été fait de multiples surprises, dont ces danseurs aux costumes et aux masques splendides. Mais plus que tout ce sont les sonorités des instruments anciens et rares et l’énergie resplendissante de la direction de Christina Pluhar qui ont fait de cette représentation un instant inoubliable. Et tous les pupitres instrumentaux mériteraient également d’être mentionnés. Retenons toutefois les percussions, dont le psaltérion, qui possèdent des nuances à la subtilité surprenantes et délicates, le cornet et le sacqueboute à la folie solaire où les théorbes qui suggèrent avec force la profondeur et les supplices des enfers.
Ce soir, Christina Pluhar et l’ensemble des interprètes sont devenus des anges, des anges qui ont pris les couleurs du feu pour offrir au plaisir sa victoire sur les ombres. »

Seattle – St. James Cathedral – 17 novembre 2007 – The Seattle Academy of Baroque Opera and Oratorio – dir. Stephen Stubbs


Wiesbaden – 17 mai 2007 – Ensemble Mattiacis – dir. Thomas de Vries – chef de choeur Christian Pfeiffer – avec Thomas de Vries (Corpo), Sharon Kempton (Anima), Emma Pearson (Angelo custode, Echo), Betsy Horne (Vita mondana), Aurora Perry (Anima beata), Jud Perry (Intelletto)

 

Opéra de Cologne – 12, 14, 17, 27, 29 mai, 1er, 3, 5, 9, 11, 12, 15, 19 juin 2005 – dir. Alastair Willis – mise en scène Uwe Hergenröder – décors, costumes Ulrich Schulz – lumières Dirk Sarach-Craig – chef de choeur Albert Limbach – avec Panajotis Iconomou (Corpo), Viola Zimmermann (Anima), Musa Nkuna (Intelletto), Timm de Jong (Consiglio), Dieter Schweikart (Tempo, Mondo), Samantha Rubenhold (Piacere), Charlotte Stoppenlenburg (Vita mondana) – nouvelle production

Viola Zimmermann
« OEuvre hybride faisant un large appel aux allégories et annonçant autant l’oratorio que l’opéra, la Rappresentazione di Anima e di Corpo d’Emilio de’ Cavalieri, créée à Rome en 1600, ne connaît que rarement les honneurs des scènes lyriques traditionnelles. L’Opéra de Cologne a choisi de nous convier à un authentique spectacle scénique, dans une démarche d’actualisation qui ne lésine pas sur les moyens. La mise en scène porte la griffe d’Uwe Hergenroder, qui avait déjà monté in loco un Don Pasquale réussi. Il signe ici une production complexe, mélangeant à la musique, selon une tradition de l’époque de la création, des textes parlés (en allemand) renvoyant à des situations actuelles. En l’occurrence, il fait référence au discours prononcé lors de l’inauguration de l’actuel Opéra de Cologne en 195? (mais aussi à l’état de vétusté de celui-ci et aux projets d’une nouvelle salle])et au récent discours du Bundesprasident Kohler critiquant la façon dont sont actuellement traités les grands classiques et plaidant pour un retour aux drames de Schiller dans leur intégralité. Que le spectateur non germanophone se rassure : ces textes parlés ne sont finalement pas très envahissants et n’empêchent pas de jouir du reste du spectacle. Dans un esprit très contemporain, Hergenroder recourt à des vidéos et à une spatialisation de l’action, choeurs et interprètes prenant parfois place dans la salle. Seuls éléments de décor: une maquette de l’Opéra, une tribune pour les discours et une grande table de banquet. Au finale, quelques (fausses) loges s’effondrent tandis qu’on commence à démolir le fond de la scène avec un gros boulet.
La version musicale a été réalisée par le compositeur anglais Steve Gray. A l’orchestre traditionnel — celui du Gùrzenich, en petite formation, où dominent vents et percussions, et qui pour l’occasion prend place sur le plateau —,il oppose un… quatuor de jazz Rien de choquant cependant. Les effets sont parfois saisissants, dans la manière dont les deux ensembles se répondent ou se complètent, même si le quatuor a parfois tendance à prendre le pas sur l’orchestre. C’est notamment le cas du saxophone (l’excellent Gerd Oudek), à qui revient aussi la tâche d’ouvrir et de clôturer le spectacle en improvisant sur des thèmes musicaux de la partition.
Alastair WiIlis, jeune et prometteur chef permanent du Seattle Symphony Orchestra, dirige l’ensemble avec un entrain communicatif. Ouant aux solistes, ils sont très satisfaisants (on n’attend pas de grandes voix dans la Rappresentazione), d’autant qu’ils sont en plus bons acteurs. Profil de divinité aztèque, Panajotis Iconomou possède une incontestable prestance dans sa salopette de technicien de l’Opéra maniant la foreuse électrique sa voix de baryton-basse est rondement conduite. De son côté, Viola Zimmermann, en tenue de préposée aux vestiaires, convainc par son engagement scénique et son mezzo souple, même si elle connaît quelques problèmes de vibrato en début de soirée. Le vétéran Dieter Schweikart, excellent dans son discours d’entrée, possède toujours une voix de basse solide. Une mention encore pour la basse Timm de Jong, membre de l’Opéra Studio, pour Musa Nkuna, beau ténor lyrique, et pour la mezzo Charlotte Stoppelenburg. Saluons enfin la performance des choeurs, dont les fractions se répondent souvent en écho et qui, tout en prenant une part active à l’action, ne perdent rien de leur homogénéité malgré leur effectif impressionnant. Le public, hélas clairsemé en cette soirée de canicule, a réservé au spectacle un accueil enthousiaste. » (Opéra International – 29 mai 2005)

Vredenburg – Festival de Musique Ancienne d’Utrecht – 30 août 2004 – L’Arpeggiata – dir. Christina Pluhar – avec – Marco Beasley (Corpo), Johannette Zomer (Anima), Dominique Visse (Piacere), Arnaud Marzorati (Tempo, Mondo), Stefan Macleod (Consiglio), Jan van Elsacker (Intelletto), Nuria Rial (Angelo Custode), Beatrice Mayo-Felip (Vita Mondana), Celine Vieslet, Elisabeth Dobbins, Laureen Armishaw (Anime Beate), Matthew Baker, Nicolas Achten (Anime Dannate), Stephan van Dyck, Michael Barrett, Haru Harn, Nicolas Domingues (Quatro del coro)

 

Crescendo – octobre/novembre 2004 – L’inclassable chef-d’oeuvre de Cavalierl

« Contemporaine des Euridice de Peri et de Caccini 1600, La Rappresentazione di Anima e di Corpo est un ouvrage unique on son genre. Nourri de références chrétiennes et platoniciennes, il fraie la voie au mélodrame musical et expérimente le recitar cantando, Le conflit du Corps et de l’Âme, aux aspirations inconciliables, est au coeur du débat dont deux Jeunes Gens, Intelligence et Sagesse, fixent les enleux avant que des Allégories ne l’illustrent, opposant les protagonistes éponymes, sollicités par le Plaisir et rejoints par l’Écho du Ciel, l’Ange Gardien de l’Âme, le Monde et la Vie mondaine. Si la théâtralité de l’ouvrage est indiscutable, sa mise en scène est rien moins qu’évidente. Continuiste dans la très décevante production de la Monnaie, Christina Pluhar semble avoir profité des leçons de cet échec. A l’opposé du minimalisme abstrait et vide dans laquelle le chorégraphe Pierre Droulers abandonnait les solistes et figeait l’action, son travail investit le moindre espace, mise sur le mouvement (des danses très sensuelles) et sur la lisibilité des symboles, accentuant la référence aux moralités et mystères médiévaux par la naïveté délibérée de certains tableaux les âmes damnées surgissent d’urne niche rouge on se tordant de douleurs). Le vieux cinéma De Roma ne manque pas de charme, mais ses dimensions sont plus propices aux déferlements orchestraux d’un Beethoven qu’aux récitatifs de Cavalieri. Là encore Christina Pluhar relève le défi avec panache. Animée par un sens imparable du rythme et de la respiration, elle insuffle une énergie incroyable à ses musiciens et soutient l’lntérêt sans faillir. De belle tenue, le plateau vocal serait homogène sans la présence, dérangeante, de Marco Beasley (le Corps), artiste à la croisée du baroque et des musiques du monde. L’originalité de son timbre, son magnétisme naturelcompensent mal une dynamique et une virtuosité fort limitées, ses préciosités de chanteur de charme napolitain laissant profondément perplexe… L’irruption d’une chanson espagnole apporte une touche d’exotisme finalement moins détonante. L’Âme de Johanette Zomer n’appelle que des éloges. Guest star Dominique Visse nasille plus que jamais et pimente le trio du Plaisir et de ses compagnons. Vaillantes interventions des choeurs, contrepoint idéal aux monologues et disputes des solistes. Une standing-ovation salue cette réalisation qui ne manquera pas de diviser. Alpha enregistre l’ouvrage dans la foulée au studio de Flagey. »

Crémone – Festival Claudio Monteverdi – Chiesa di S. Marcellino – juillet 2003 – Athestis Chorus – Accademia Strumentale Italiana – dir. Filippo Maria Bressan – avec Gemma Bertagnolli (Anima), Enzo Di Donato (Corpo), Paolo Costa (Intelletto), Fulvio Bettini (Consiglio), Maria Chiara Chizzoni (Angelo custode, Anima beata), Salvo Vitale (Tempo, Mondo), Elena Biscuola (Vita mondana, Piacere), Garrick Comeaux (Anima dannata, Compagno), Mauro Collina (Compagno)

 

Goldberg – décembre 2002 – L’Oratorio romain

 

Festival d’Ambronay – Abbatiale d’Ambronay – 28 et 29 septembre 2001 – Ensemble Instrumental La Fenice – Choeur de Namur – dir. Jean Tubéry – mise en scène Pierre Droulers – décors, costumes Jim Clayburgh – Coproduction Théâtre de la Monnaie à Bruxelles – avec Anne Cambier (Anima), Hervé Lamy (Corpo), Stephan Van Dyck (Intelleto), Stephan McLeod (Mondo / Consiglio / Tempo), Carlos Mena (Angelo custode)

« Jean Tubéry aborde un répertoire plus large et plus imposant avec tout autant de maestria et de soin qu’à ses débuts. C’est en fin connaisseur de la période qu’il aborde cette partition mythique, tout autant représentation de l’âme et du corps, qu’invention d’une nouvelle langue, représentation de la Grèce et de l’Italie, fille humaniste de l’Antiquité. Représentation du pouvoir du récitatif, de la « seconde pratique ». En coproduction avec le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, le festival d’Ambronay se poursuivait donc par la représentation prudencienne dudit Cavalieri. On y retrouve dans les sinfonias le Tubéry virtuose du cornet, de manière générale des vents excellents, l’émouvant lirone d’Imke David, et un choeur bien préparé. Dans les solistes, on retiendra l’impressionnant falsettiste Carlos Mena, ainsi que Stephan MacLeod. Toutes les troupes se sont particulièrement illustrées dans le passage des âmes damnées. » (ConcertoNet)

Opéra de la Monnaie de Bruxelles – Salle Malibran – 1er, 3, 4, 6, 7, 8, 10, 11 février 2001 – Chœur de Chambre de Namur – Ensemble La Fenice – dir. Jean Tubéry – mise en scène et décors Pierre Droulers – costumes Regine Becker – lumières Jim Clayburgh – avec Anne Cambier (Anima), Hervé Lamy (Corpo), Stephan van Dyck (Intelletto), Carlos Mena (Angelo custode), Stephan Macleod (Mondo, Consiglio, Tempo), Laurence Renson et Els Janssens (Anime beate), Caroline Weynants (Vita Mondana), Philippe Favette (Anima damnata)


Altamusica – Une représentation peu cathodique – 7 février 2001

« Chef-d’œuvre allégorique peu connu des débuts de l’oratorio au XVIIe siècle, La Rappresentatione di Anima et di Corpo d’Emilio de Cavalieri n’a pas connu récemment d’interprétation scénique. C’est pourquoi la production de la Monnaie de Bruxelles est audacieuse et intéressante, même si sa mise en scène exploitant la vidéo laisse dubitatif. L’art lyrique au XVIIe est friand d’archétypes et de caractères allégoriques (l’âme, la grâce, la fortune…), et pour cause, son efficacité est immédiate pour édifier le public des fidèles. Aujourd’hui, la dimension religieuse ayant perdu de son emprise, il est tentant de n’en retenir que l’abstraction. Ce fut le cas dans la salle Malibran du Théâtre de La Monnaie : une scène nue, avec au sol deux rectangles aux contours blancs, que les chanteurs vont arpenter au gré de la représentation, le tout surmonté d’un écran aux couleurs très ternes reproduisant non pas les gestes esquissés sur le plateau, mais une succession d’images enregistrées au préalable.
On peut accepter le principe du dédoublement, destiné, par la confrontation plateau/écran, à éclairer la dichotomie Ame-Corps : mais alors, pourquoi laisser cet écran si désespérément vide ? On peut aussi adhérer à une conception scénique minimale : mais pourquoi laisser les chanteurs abandonnés à eux-mêmes comme des âmes en peine ? Dans un environnement scénique si dépouillé, le moindre mouvement peut revêtir une force inattendue. Ici, rien de tel. À aucun moment, la scénographie ne paraît adopter une direction véritable, et l’on se contente d’appuyer des propos épars par quelques gestes probablement censés actualiser la fameuse gestique baroque. Costumes fort laids, par ailleurs : on se contentera de citer les perruques « blondasses » infligées à certains membres d’un Chœur de Namur, au demeurant excellent.
Peut-être l’interprétation musicale aurait pu sauver la mise ; il aurait fallu pour cela des chanteurs plus au fait des arcanes du recitar cantando. En Corpo, Hervé Lamy est solide, mais sans séduction marquée ; Stephan Macleod ne démérite pas dans sa triple intervention, Stephan van Dyck n’est pas indigne et Carlos Mena fait jaillir une lumière bienvenue par son contre-ténor au timbre dense et projeté, même si l’on note une certaine raideur. Seule Anne Cambier connaît de réels problèmes vocaux : timbre un peu creux, aigus faux et difficiles, grave inexistant, sa prestation se révèle éprouvante. Mais le problème principal réside dans la langue italienne, que la distribution ne réussit jamais à animer. Dans ces conditions, l’excellence de La Fenice dirigée par Jean Tubéry paraît bien mal récompensée : continuo d’une richesse réjouissante (saluons les contributions de Jean Mac Aymes et de Christine Pluhar), cornets et trombones irréprochables, direction subtile, toutes ces qualités n’ont pas à pallier le manque d’âme de ce spectacle. »

Opéra International – avril 2001

« Mettre en scène la Rappresentazione de nos jours relève de la gageure ; en l’occurrence, le chorégraphe Pierre Droulers n’a pas vraiment résolu le problème de façon convaincante. Signant aussi les décors, il a muni le sol où se déroule l’action (?) de lignes blanches, entre labyrinthe et court de tennis tout autour, quelques chaises disposées de façon asymétrique. A l’arrière-plan, une rangée de sièges et des pu-pitres sont destinés aux choristes. En hauteur, un écran sert de support à une projection vidéo (due à David Claerbout, dont une oeuvre décore aussi le hall d’entrée des Ateliers) elle reproduit le même décor que sur le sol, et reste le plus souvent immobile ; de temps à autre, elle s’anime, un ou plusieurs personnages répétant en miroir ou en contrepoint ce que font les protagonistes. En fait, ceux-ci se contentent de se mouvoir sur ou entre les lignes, ou de se déplacer d’une chaise à une autre, jouant parfois avec un cube en bois. Seule Anima, en longue robe moulante blanc cassé, et Corpo, en veston rouge entrouvert sur un torse nu, se détachent des autres interprètes et des choristes, en costumes contemporains parfois unisexes, le féminin se confondant aussi avec le masculin par certaines coiffures blond cendré.
De direction d’acteurs ou de psychologie, il peut ici à peine être question, et la présentation scénique ne procure guère une meilleure compréhension du livret, loin s’en faut. Le tout baigne dans une lumière assez crépusculaire (éclairages de Jim Clayburgh), dont se détachent heureusement les superbes instruments anciens de l’Ensemble La Fenice.
La partition de Cavalieri – annonçant souvent le Monteverdi de L’Orfeo, créé sept ans plus tard – est très bien servie par Jean Tubéry et son Ensemble La Fenice. Si l’on peut, en l’occurrence, difficilement parler d’orchestration– les musiciens n’étant qu’au nombre de dix, y compris le chef qui joue aussi du cornet -, en revanche l’instrumentation est à la fois raffinée et variée clavecin et orgue, harpe, théorbes et viole de gambe pour ce qui est des cordes, auxquelles se juxtaposent des cuivres du plus bel effet, cornets et trombones. Plus que toute mise en scène, les instruments, par leurs couleurs et leurs alternances, confèrent à l’oeuvre sa dynamique et son impact dramatique. En lieu et place de Maria Cristina Kiehr et Nicolas Rivenq, d’abord annoncés, nous avons entendu Anne Cambier, voix fraîche et menue conduite avec musicalité, et Hervé Lamy, ténor barytonnant, incarnant respectivement Anima et Corpo. Mais plus significatives encore sont les interventions du contre-ténor Carlos Mena (au volume impressionnant), du ténor léger Stephan Van Dyck et du baryton-basse Stephan MacLeod. Louons sans réserve le Choeur de Chambre de Namur, dont les seize chanteurs font preuve d’une parfaite cohésion lorsqu’ils chantent en tutti, et d’une belle pureté lorsqu’ils se détachent en solistes, notamment pour les beaux effets d’écho dont la partition est émaillée. »

Festival de la Chaise-Dieu – Théâtre Municipal du Puy en Velay – 20 et 21 août 1996 – Choeur des Jeunes Filles de Prague, Choeur et orchestre de la Cappella Musica di San Petronio di Bologna – dir. et mise en scène Sergio Vartolo – décors Fererucio Bigi et Valerio Festi – avec Rosita Frisani (Anima), Alessandro Carmignani (Corpo, Piacere), Carlo Lepore (Teempo, Mondo), Michel van Goethem (Inteletto), Roberto Abbondanza (Consiglio), Giovanni Pentasuglia (Compagno), Marcello Vergetto (Consiglio, Anima damnata), Patrizia Vaccardi (Angelo Custode), Marinella Pennicchi (Vita Mondana), Alessandro Casari (Anima damnata), Gian Luigi Maria Ghiringhelli (Anima damnata)

 

Château de Fontainebleau – 1988 – Ensemble de Pamparato – dir. Mauro Uberti – mise en scène et décors Giulia Polacco

 

Düsseldorf – 29 décembre 1982 – 4 octobre 1983

 

Sienne – Teatro dei Rinnuovati – 1980 – dir. Fausto Razzi – mise en scène Silvano Bussotti – avec Ugo Trama, Gloria Banditelli, Berkeley-Dennis

 

Heidelberg – octobre 1978 – dir. Kelber – mise en scène Johann Kresnik

 

Nuremberg – juin 1976 – Schola Cantorum de Bâle – dir. Hans-Martin Linde – mise en scène Hans Peter Lehmann – avec Sven-Anders Bengtsson, Montserrat Figueras, Ian Partridge, Nigel Rogers

Festival de Salzbourg – Kollegienkirche – 1er août 1973 – arrangement Bernhard Paumgartner – Choeur de chambre et Ensemble instrumental du Festival – dir. Ernst Märzendorfer – avec Robert Kerns (Corpo), Suzanne Sarroca (Anima), Dieter Ellenbeck (Intelletto), Helge von Bömches (Consiglio), José van Dam (Tempo, Mondo), Joanna Simon (Piacere), Gertrude Jahn (Vita mondana), Gabriele Fuchs (Anima beata), Hans Tschammer (Anima damnata)


Festival d’Edimbourg – août 1972

 

Festival de Salzbourg – 1969 – 1970 – 1971 – 1972

 

Festival de Salzbourg – août 1968 – dir. Rolf Maedel – avec Tomaselli, Sepp Sheepers, F. Petri, Sarroca, Bundschuh, Frese, José van Dam, I. Mayr

 

Université du Nord Dakota – février 1966

 

Cambridge – Girton College – juin 1949 – première reprise à l’époque moderne

 

Rome – avril 1912

 

Encyclopédie Hachette : article sur « La Rappresentatione«