L’année 2000, un vrai couronnement pour Poppée !

L’année 2000, un vrai couronnement pour Poppée !

Qu’a-t-elle à nous fasciner, cette courtisane qui savait voiler ses charmes pour les rendre encore plus enjôleurs ? Son ambition, son amoralité, son irrésistible ascension, son destin fatal – Poppée est morte en donnant naissance à une petite fille, peut-être à la suite de coups de pied de Néron… – ont-elles des résonances qui nous la rendent si présente, si actuelle ?

Force est de reconnaître qu’elle a été à la fête en cette année 2000, aussi bien au disque qu’à la scène.

Faisons le compte : deux nouvelles versions au disque : la version d’Ivor Bolton, qui remonte à 1988, mais qui ne semble être arrivée en France que cette année, la version Gabriel Garrido, toute fraîchement arrivée, et qui rate de peu les plus hautes distinctions ; des rééditions, en veux-tu, en voilà : la version Raymond Leppard-John Pritchard du festival de Glynbourne en 1964, la version de Carlo Franci au festival de Florence de 1966 – avec Boris Christoff dans Sénèque ! – la version Richard Hickox de 1988, gratifiée d’une nouvelle jaquette. En cherchant bien, ou trouve aussi la version de Nikolaus Harnoncourt dite Harnoncourt II, témoin des représentations à l’opéra de Zurich en 1981, dans une mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle, et aussi une version d’Alberto Zedda de 1988…

Pour que notre bonheur soit complet, il ne manque plus que la réédition des versions historiques, Walter Goehr en 1953, Ewerhart en 1963, Curtis 1966 et 1980, Rudel à Paris en 1981, Malgoire en 1985. Mais ce serait perdre le plaisir de fouiner chez les disquaires d’occasion…

Côté représentations, on a découvert la trilogie dans une nouvelle version de Malgoire, avec sa troupe de l’Atelier lyrique. On lui souhaite de finir – en beauté – sa tournée dans toute la France, dans quelques jours, au théâtre des Champs Elysées. Il l’a bien mérité. L’été 2000 a été un festival Monteverdi, et le Couronnement a été à l’honneur, avec la version – de concert – de Gabriel Garrido au festival de Beaune, puis la version représentée de Marc Minkowski, avec Mireille Delunsch – bientôt au disque ?

A-t-il été, ce premier opéra historique, écrit un peu, beaucoup ou pas du tout par Monteverdi ? Qu’est-ce qu’on s’en moque ! Laissons les musicologues faire joujou avec cette polémique, qui alimente les notices discographiques. De toute façon, si ce n’est pas Monteverdi, qui est-ce ? Des noms crédibles, s’il vous plaît !

Mais revenons à Poppée. Le magazine de l’opéra baroque en ce début d’année ne résiste pas au plaisir de vous offrir une image de son idole.

Bonne année à tous. Et, si vous aimez l’opéra baroque, revenez nous voir, les occasions ne manqueront pas en 2001… si Verdi ne prend pas toute la place.

Janvier 2001