Ezio (Georg Friedrich HAENDEL)

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE Pietro Metastasio
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1994 1995 Richard Auldon Clark Vox Classics 2 italien
1993 1994 Brynmor Llewelyn Jones Deutsche Schallplatten 2 allemand
2008 2009 Alan Curtis Archiv 3 italien

Opéra (HWV 29) en trois actes, représenté au King’s Theatre à Londres le 15 janvier 1732, dans le cadre de la troisième saison de la Nouvelle Académie. La distribution rassemblait Anna Bagnolesi, contralto (Valentiniano), Anna Strada del Po, soprano (Fulvia), Francesco Bernardini, dit Senesino, castrat alto (Ezio), Francesca Bertolli, contralto (Onoria), Giovanni Battista Pinacci, ténor (Massimo), Antonio Montagnana, basse (Varo)., à qui était confiué l’air Nasce al bosco.
L’œuvrefut un échec, et ne connut que cinq représentations.

Personnages : Ezio (Aetius), général romain, amant de Fulvia (alto), Fulvia, fiancée d’Ezio (soprano), Massimo, patricien romain, père de Fulvia, confident et ennemi caché de l’empereur (ténor), Valentiniano, empereur romain, amoureux de Fulvia (contralto), Onoria, soeur de l’empereur (mezzo-soprano), Varo, préfet de la garde prétorienne, ami d’Ezio (basse).

Synopsis
A Rome, on célèbre le triomphe d’Ezio, vainqueur d’Attila. L’empereur Valentiniano III accueille le héros avec tous les honneurs. Massimo (ténor), faux ami d’Ezio, lui fait croire que sa fille Fulvia, sa fiancée, est convoitée par l’empereur. Le mauvais père voudrait en réalité qu’il en soit ainsi pour que la jeune fille puisse assassiner Valentiniano. L’affaire se complique : Ezio refuse la main d’Onoria, soeur de l’empereur, et réclame celle de Fulvia. Le général, accusé d’un attentat préparé par Massimo et auquel Valentiniano a échappé, est arrêté par son ami Varo. Ezio, prisonnier, a un entretien orageux avec l’empereur, qui scelle son sort. Onoria sera mariée à Attila et Fulvia à Valentiniano lui-même, tandis qu’Ezio est condamné à mort. Mais Varo, chargé de l’exécuter, ne peut se résoudre à commettre pareille injustice. Entre-temps, les manigances de Massimo sont découvertes et l’empereur, qui croit Ezio déjà mort, est désespéré. Mais tout finit bien : Fulvia et Ezio se marient avec la bénédiction de Valentiniano. Le général, magnanime, obtient la grâce du perfide Massimo, mais aussi celle du brave Varo, coupable d’avoir enfreint les ordres de l’empereur. (Dictionnaire chronologique de l’Opéra – Le Livre de Poche)

Représentations :

Theater Biel – Suisse – 22, 24 octobre, 10, 30 novembre, 3 décembre 2010, 21, 23, 25 janvier, 9 février 2011 – Solothurn, Theater – 18, 20, 24 novembre, 29 décembre 2010, 4 février 2011 – Orchestre Symphonique de Bienne – dir. Moritz Caffier – mise en scène Andreas Rosar – décors et costumes Fabian Ludicke – avec Ingrid Alexandre (Valentiniano), Rosa Elvira Sierra | Katarzyna Rzymska (Fulvia), Thomas Diestler (Ezio), Rie Horiguchi (Onoria), Gregory Finch | Daniel Bentz (Massimo), Yongfan Chen-Hauser (Varo)


Théâtre des Champs Élysées – 14 novembre 2009 – Vienne – Theater am der Wien – 15 novembre 2009 – version de concert – Kammerorchester Basel – dir. Attilio Cremonesi – avec Veronica Cangemi (Fulvia), Kristina Hammarstroem (Honoria), Lawrence Zazzo (Ezio), Sonia Prina (Valentiniano), Antonio Abete (Varo), Vittorio Prato (Massimo)

 

L’Atelier du chanteur – 14 novembre 2009

« Dès l’ouverture, Ezio est très prévisible. Après un premier acte bien fade, l’acte II offre quelques airs plus aboutis, mais la tension dramatique peine à se maintenir jusqu’à la fin. Les musiciens du Kammerorchester Basel n’ont pas non plus une justesse d’attaque et une précision exemplaires. Ancien assistant de René Jacobs, Attilio Cremonesi n’en a pas acquis le sens de l’architecture d’ensemble ni l’instinct dramatique. Peut-être René Jacobs aurait-il travaillé une palette plus riche pour colorer ces airs souvent standard, quitte à en réorchestrer quelques-uns ?
Après le charmant et léger Quel finger affetti, La mia costanza est le premier air de la soirée qui soit joué avec énergie. Veronica Cangemi s’en sort bien, touchant ou repoussant les limites de ses possibilités vocales. Ecco alle mie catene offre lui aussi une belle partie orchestrale, avec plus d’attention à la peinture des passions que pendant l’acte I. Lawrence Zazzo y déploie un timbre superbement riche et rond. Dans son air suivant Se la mia vita, Haendel nous fait entendre successivement tous les pupitres, concertant tour à tour avec la voix.
La distribution réunit des habitués de ce répertoire et du théâtre des Champs-Élysées. Sonia Prina est efficacement égale à elle-même, maîtrisant sans problème des airs comme le vigoureux Per tutto il timore. Lawrence Zazzo, au sommet de son art, offre la voix de contre-ténor la plus pleine du moment. Veronica Cangemi est elle aussi en pleine forme, de plus en plus solide alors qu’elle n’était naguère que touchante. La voix d’Antonio Abete a par contre passé son optimum. Elle devient âpre comme un bon vin qu’on a trop attendu. La nasalité y tient lieu de tanins trop rudes qui survivent à la pâte sonore disparue. Dommage pour les beaux airs vocalisants que Haendel a écrit pour Montagnana, avec les habituels sauts d’octave que ce chanteur devait particulièrement affectionner.
Vittorio Prato a la chance d’incarner un des rares rôles de Haendel pouvant être chantés par un baryton lyrique : Massimo a été créé par un ténor. Il la gâche malheureusement en grossissant sa voix. S’il élargit à l’excès ses passages lents et graves, il ne peut maintenir ce grossissement dans l’aigu et les passages rapides, qu’il décolore donc d’une manière fort peu homogène. C’est dans le récit de son air du troisième acte qu’il adopte l’émission la plus naturelle, avant de la sombrer à nouveau dès le début de l’air. Peut-être n’est-il victime que d’une erreur de distribution, Massimo étant tout de même plus facilement chanté par un ténor? Au premier acte, son bel air Se povero il ruscello offre aux étudiants en chant l’occasion de le comparer avec la version bien connue de Vaccai.
Récemment appréciée ici-même dans le Xerse de Cavalli, Kristina Hammarstroem est toujours superbe. »

Forum Opera – La vocalité haendélienne au sommet

« Le Théâtre des Champs Elysées a une fois de plus mérité la palme du théâtre haendélien en cette année anniversaire avec la représentation d’Ezio, un opéra en 3 actes qui fit un four lors de sa création en 1732. On a souvent considéré Metastasio, le librettiste, comme responsable de cet échec. A tort. Le concert de ce soir prouve que, même privée de mise en scène, la dramaturgie de l’œuvre tient la route. L’histoire se résume à un affrontement politique et amoureux entre l’empereur Romain Valentiano et Ezio, le général vainqueur d’’Attila. L’intrigue se déploie de manière assez cornélienne avec l’opposition devoir-désir chez presque tous les personnages. Cela permet à Haendel, qui avait choisi ses interprètes avec grand soin, de tisser une partition aux milles reflets. Les airs sont magnifiques et souvent d’une virtuosité époustouflante.
Attilio Cremonesi dirige le Kammerorchester Basel avec souplesse, élégance et un engagement dramatique qui ne cessera de se développer tout du long de la partition. Il construit chaque air avec efficacité, offrant aux solistes un bel alliage de rigueur et de liberté tout en aménageant la progression dramatique voulue par Haendel (chaque chanteur se trouve gratifié au dernier acte de son air le plus admirable). L’orchestre sonne très baroque avec de belles nuances, coloré à l’envi avec des cors un peu cavaleurs et des trompettes rustiques. Le continuo est riche, d’une grande variété, avec théorbe, harpe, violoncelle et clavecins.
Toute la distribution fait honneur aux exigences les plus complexes de lapartition. La palme revient à Veronica Cangemi qui sait tirer de son soprano une palette de nuances et de couleurs admirables. Le volume est modeste mais si habilement utilisé que l’instrument semble sans limite. Les nuances pianos vont jusqu’au murmure sur le souffle et le phrasé peut avoir aussi bien la délicatesse d’une broderie sur une gaze que le brillant et la résistance d’un tapis de soie orientale. C’est l’artiste qui semble la plus à l’aise dans chacun de ses airs, montrant après avoir si admirablement interprété Vivaldi qu’elle est aussi une véritable chanteuse haendélienne.
L’objet de son amour est Ezio chanté par l’incontournable Laurence Zazzo. Sa voix de contre-ténor est toujours aussi stable, colorée, homogène ; son phrasé varié et ses nuances intéressantes. La technique est enviable mais non exempte d’expédients : vocalises roboratives, trilles escamotés et effets faciles en quête d’applaudissements. Reste pour ce personnage de guerrier amoureux loyal une certaine monotonie dans la caractérisation.
Dans le rôle du potentat Valentiniano, Sonia Prina fait grande impression avec sa voix de contralto corsée et son tempérament généreux. Les vocalises féroces écrites par Haendel ne la mettent jamais en difficulté même si elle n’a pas toute la méchanceté requise. C’est plutôt l’émotion à fleur de lèvre qui valorise son timbre sombre.
Un grand moment d’émotion est dévolu au rôle trop réduit d’Onoria admirablement campée par Kristina Hammarstroem, chanteuse au mezzo-soprano homogène et souple. Dans son air du deuxième acte, elle se révèle sensible et noble à la fois, avec un beau tempérament mélancolique. L’abominable Massimo, père impitoyable assoiffé de pouvoir et de vengeance bénéficie de la voix robuste de Vittorio Prato. Timbre de baryton assez clair, il vocalise avec une facilité assez inhabituelle. Même les trilles lui semblent aisés. Enfin Varo, l’homme de main qui fera de l’amitié une valeur plus grande que l’obéissance, est admirablement interprété par Antonio Abete, Caron impressionnant dans l’Orfeo de Garrido, qui arrive à imprimer une véritable présence à un rôle pourtant sacrifié.
En conclusion, une belle résurrection en version de concert d’un opéra de Haendel injustement oublié et qui vaut bien mieux que ce qu’en laisse penser l’intégrale d’Alan Curtis. Le public du TCE, séduit, n’a pas été avare d’applaudissements et de bravos mérités. »
Opéra de Bonn – 4 octobre 2009 – dir. Andrea Marchiol – mise en scène Günter Krämer – décors Jürgen Bäckmann – costumes Falk Bauer – avec Mariselle Martinez (Valentiniano), Julia Kamenik (Fulvia), Yosemeh Adjei (Ezio), Susanne Blattert (Onoria), Mirko Roschkowski (Massimo), Martin Tzonev (Varo) – nouvelle production

 

Montpellier – Le Corum – 28 juillet 2009 – version de concert – Kammerorchesterbasel – dir. Attilio Cremonesi – avec Veronica Cangemi (Fulvia), Kristina Hammarström (Onoria), Lawrence Zazzo (Ezio), Sonia Prina (Valentiniano), Antonio Abete (Varo), Vittorio Prato (Massimo)

 

Le Midi Libre

« Rôle-titre, Ezio (le contre ténor américain Lawrence Zazzo, plus à l’aise dans le registre de l’émotion que dans celui de la colère) n’est pas le centre de l’opéra où Haendel a préféré placer la courageuse Fulvia. La belle mozartienne Veronica Cangemi assure toute la montée en puissance de ce rôle clé. Notamment les scènes de confrontation avec son père Massimo (Vittorio Prato, ambigu à souhait). Il faut encore citer l’autorité et les moirures vocales de Sonia Prina, qui incarne l’empereur Valentinien. Et puis Attilio Cremonesi, qui dirige l’Orchestre de chambre de Bâle avec le raffinement et la précision d’un maître de ballet. »

Res Musica

« En prima donna, Verónica Cangemi fait entendre une voix durcie qu’elle compense par son intelligence du rôle et sa technique indiscutable. « La mia costanza » emporte l’adhésion d’un public quelque peu assoupi par ce seria très traditionnel sans duo et pauvre en airs pyrotechniques. Kristina Hammarstrœm fait d’Onoria la seule chose que l’on peut en faire, un personnage élégique à qui est attribuée l’incontournable partie pastorale. Lawrence Zazzo rend justice au héros discret qu’est Ezio grâce à la chaleur de son timbre, la beauté de ses nuances et sa musicalité. L’aplomb et les couleurs cuivrées de Sonia Prina sont on ne peut plus à leur place pour le rôle de Valentiniano, tyran qu’elle parvient à rendre touchant. Vittorio Prato se fait connaître dans le rôle porteur d’un père manipulateur et Antonio Abete distille humour et ironie dans son rôle de courtisan et se fait remarquer par ses phrasés remarquables. Très homogène, la distribution parvient à donner vie à cette œuvre oubliée, et même s’il manque un peu de legato chez la basse et de rondeur chez la soprano, séduit par son engagement et sa capacité à habiter le texte de Métastase. N’étaient quelques imprécisions dans les passages les plus prestes, le Kammerorchesterbasel placé sous la direction d’Attilio Cremonesi, n’appelle que les éloges, tant dans sa capacité à porter les solistes que pour un rendu orchestral élégant et coloré. « 

Opéra Magazine – septembre 2009

« Ezio n’a eu que peu de succès à sa création : cinq représentations seulement au Haymarket Theatre de Londres, en 1732. A une époque où l’opéra italien perdait de son prestige auprès du public anglais, Haendel signait là une œuvre de transition, moins brillante, moins exaltante certainement que celles qui, auparavant, avaient fait sa renommée. A partir d’un livret de Métastase, il a bâti un opéra : l’allure plutôt austère qui ne comporte ni duos, ni danses (seulement un petit chœur final) et qui repose donc sur une alternance bien systématique d’ arie da capo et de récitatifs. Si, pris séparément, plusieurs de ces morceaux ne manquent pas d’allure, l’ensemble n’en reste pas moins assez monotone. Se détache tout de même le personnage de Fulvia, auquel le compositeur réserve le meilleur de son inspiration, avec une palette d’expressions extrêmement variée qui, commme le souligne Olivier Rouvière dans le programme de salle, ouvre la voie à l’opéra romantique.
Tout parait réuni afin de placer cet opéra haendélien sous son éclairage le plus favorable. Orchestre, chef et solistes, fanriliers de ce répertoire, ne perdent rien de leur chaleur interprétative dans le cadre d’une verrsion de concert. A la tête du Kammerorchesterbasel, Attilia Cremonesi apporte un souci du détail et une variété d’accompagnement qui contribuent à faire vivre le spectacle.
Côté chanteurs, on retient l’autorité souveraine de Sonia Prina, ainsi que la noblesse de ton de Kristina Hammarstroem, tout en saluant la justesse dramatique de Vittorio Prato et d’Antonio Abete, confrontés l’un et l’autre à une vocalisation souvent ardue. Dans le rôle-titre, le contre-ténor Lawrence Zazzo impose un chant irréprochable, qui repose sur un engagement dramatique dénué de toute afféterie.
Quant au personnage si attachant de Fulvia, il trouve en Veronica Cangemi une interprète aussi intelligente que sensible, capable d’affronter avec brio le feu des vocalises, comme de donner à ses airs une qualité d’émotion jamais banale. Peut-être rêverait-on parfois d’un timbre un peu plus capiteux … »
Schwetzingen – Rokokotheater – 21, 23, 24, 26 mai 2009 – Kammerorchester Basel – dir. Attilio Cremonesi – mise en scène Günter Krämer – décors Jürgen Bäckmann – costumes Falk Bauer – lumières Guido Petzold – dramaturgie Sabine Radermacher – avec Yosemeh Adjei (Ezio), Netta Or (Fulvia), Rosa Bove (Valentiniano), Hilke Andersen (Onoria), Donat Havar (Massimo), Marcell Bakonyi (Varo)



Turin – Conservatorio Giuseppe Verdi – 25 septembre 2008 – version de concert – Il Complesso Barocco – dir. Alan Curtis – avec Ann Hallenberg (Ezio), Karina Gauvin (Fulvia), Tassys Christoyannis (Massimo), Sonia Prina (Valentiniano), Marianna Pizzolato (Onoria), Vito Priante (Varo)

 

Théâtre de Poissy – 27 septembre 2008 – version de concert – Il Complesso Barocco – dir. Alan Curtis – avec Ann Hallenberg, Karina Gauvin, Sonia Prina, Marianne Andersen, Vito Priante, Anicio Zorzi Giustiniani

 

Londres – Britten Theatre, Royal College of Music – 15, 17, 19, 21 mars 2005 – London Handel Orchestra – dir. Laurence Cummings – mise en scène William Relton – décors Roy Bell – avec Elizabeth Watts (Fulvia), Philip Viveash (Valentiniano), Tim Mead (Ezio), Anna Grevelius (Oriana), George Matheakakis (Varo), Eamonn Mulhall (Massimo)


Halle – Händel-Festspiele – Goethe Theater – 4, 7 juin 1998 – Freiburger Barockorchester – dir. Howard Arman – mise en scène Peter Halmen – avec Ricard Bordas (Valentiniano), Lena Lootens (Fulvia), Catherine Denley (Onoria), David Cordier (Ezio), Kobie van Rensburg (Massimo), Raimund Nolte (Varo)


Théâtre des Champs Elysées – 6 juin 1996 – dir. Robert King – avec James Bowman, Susan Gritton, Mark Padmore, Dominique Visse

 

Karlsruhe – Kleines Haus – Festival Haendel – 28 février, 1er, 2 mars 1996 – dir. Roy Goodman – mise en scène Georges Delnon – décors et costumes Roland Aeschlimann – avec David Cordier (Ezio), Elena Bakoutova (Onoria), Jonathan Peter Kenny (Valentiniano), Marianne Kienbaum (Fulvia), Klaus Schneider (Massimo), Guido Jentjens (Varo)

« Aucun élément figuratif sur scène, simplement trois étages superposés et inclinés, respectivement sur fond jaune, bleu et rouge vifs, formant un dispositif abstrait, en deux dimensions, a priori difficile à habiter. Pourtant, grâce à la subtilité des éclairages, grâce aussi à la beauté des costumes, qui semblent signés par quelque moderne grand couturier asiatique, ce spectacle s’avère en définitive d’une captivante beauté. La direction d’acteurs très fine, subtilement différenciée, de Georges Delnon, achève de contribuer au charme singulier de cette production. La musique de Haendel, riche en arie qui sont parmi les plus belles et les plus déve-loppées de son auteur, est complètement mise en avant, jamais occultée par la scénographie. Elle est ici très bien servie, surtout par David Cordier et Jonathan Peter Kenny, deux falsettistes d’un rayonnement remarquable. Belle performance également de Marianne Kienbaum en Fulvia, voix petite mais d’une belle flexibilité, et de Guido Jentjens dans le rôle de Varo, intéressant emploi de basse assez développé. L’Onoria d’Elena Batoukova et le Massimo de Klaus Schneider sont moins marquants, sans doute parce que moins rompus à une certaine souplesse requise par ce répertoire spécifique. Belle direction de Roy Goodman, tout entière attachée à la mise en valeur des voix. » (Opéra International – juin 1996)
Opéra International – juin 1995 – « Le Triomphe d’Ezio »

 

Théâtre des Champs Elysées – 6, 7, 9 juin 1995 – The King’s Consort – dir. Robert King – mise en scène Stephen Medcalf – décors et costumes Isabella Bywater – avec James Bowman (Ezio), Susan Gritton (Fulvia), Dominique Visse (Valetiniano), Catherine Denley (Onoria), Nigel Robson (Massino), Alan Opie (Varo)

« Robert King n’est certainement pas un chef de théâtre…Si la couleur et la pâte orchestrales du King’s Consort sont belles, si la pertinence stylistique est réelle (malgré quelques approximations rythmiques, parfois dangereuses pour les chanteurs), le chef se révèle presque toujours incapable de vraiment caractériser la musique. Les airs manquent tour à tour de grâce, de lyrisme, de fureur, de désespoir. Globalement, les tempi sont terriblement uniformisés, et King semble se satisfaire de tel phrasé élégant mais vide de sens, de telle saveur orchestrale ou de telle joliesse musicale, dont l’oeuvre est certes gorgée mais qui ne sauraient suffir à faire vivre une représentation d’un opéra de Haendel. »

Karlsruhe – Festival Haendel – 17 février au 1er mars 1995 – dir. Charles Farncombe – mise en scène Georges Delnon – décors Roland Aeschlimann


Berlin – Hebbel-Theater – 25 juillet 1993 (et cinq autres représentations) – Orchestre du Berliner Kammeroper – dir. Brynmor Jones – mise en scène Henry Akina – avec Christopher Robson (Ezio), Linda Pavelka (Valentiniano), Lori McCann (Fulvia), Barbara Schramm (Onoria), Mark Bowman Hester (Massimo), Johannes Schwärsky (Varo)

Ezio à Berlin

Halle – Festival Haendel – 1981 – dir. Christian Kluttig – mise en scène Martin Schneider – décors Bernd Leintner

 

Halle – Festival Haendel – 1980 – Handelfestspielorchester Landestheater Halle – dir. Max Pommer – mise en scène Martin Schneider – décors Bernd Leistner

 

Halle – Festival Haendel – 1979 – Handelfestspielorchester Landestheater Halle – dir. Max Pommer – mise en scène Martin Schneider – décors Bernd Leistner

 

Londres – Sadler’s Wells Theatre – 4 novembre 1977

 

Londres – Handel Opera Society – 1973

 

Carnegie Hall – 30 janvier 1973 – dir. Stephen Simon – avec Gwendolyn Killebrew (Ezio), Judith Blegen (Fulvia)

 

New York – Gate Theater – 11 mai 1959 – dir. Saffir – avec Caplan, Cornell, Edgar, Smith, Warwick

 

Halle – Festival Haendel – 1954 – Orchestre du Landestheater Halle – dir. Horst Tanu Margraf – mise en scène Heinz Rückert – décors et costumes Rudolf Heinrich

 

Berlin – Deutsche Opernhaus – 31 janvier 1928

 

Münster – 2 décembre 1926 – à l’occasion du premier festival de la Deutsche Händel-Gesellschaft

 

Göttingen – 30 juin 1926 – première reprise (en allemand)

 

Paris – Société des Concerts du Conservatoire – 19 février 1854 – air – dir. Narcisse Girard – avec Mme Nissen-Saloman