CD Ezio (2008)

L’oeuvreLe compositeur

EZIO

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Pietro Metastasio

 

ORCHESTRE Il Complesso Barocco
CHOEUR
DIRECTION Alan Curtis

Ezio Ann Hallenberg
Fulvia Karina Gauvin
Valentiniano Sonia Prina
Onoria Marianne Andersen
Massimo Anicio Zorzi Giustiniani
Varo Vito Priante

DATE D’ENREGISTREMENT 25 septembre 2008
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR DG – Archiv
DISTRIBUTION Universal
DATE DE PRODUCTION 23 mars 2009
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 Diapason – mai 2009 – appréciation 4 / 5 – technique 8 / 10

« Vainqueur d’Attila et fiancé à la patricienne Fulvie, Ie général Aetius complote-t-il contre l’empereur Valentinien ? Non. C’est Maxime, le père de Fulvie, qui manigance… Livret composé par Ie jeune Métastase, Ezio n’est pas son plus limpide. Pas non plus la meilleure entreprise de Haendel qui, début 1732, le retira de I’afffiche après cinq tentatives. Histoire et livret sont pourtant à l »origine des concerts donnés en 2008 par Alan Curtis parallèlement à une version tardive du chevalier Gluck. On s’étonne, du coup, de voir le drame traversé avec une telle insouciance. A nouveau, presque rien ne lie les récitatifs aux arias, lesquelles ne sont pour ainsi dire jamais construites, simplement déroulées, avec aplomb d’ailleurs, avec expérience et instinct, mais sans la première intention de franchir la surface des notes.

II est vrai que les nombreux airs métaphoriques aàbase de bonheur pastoral (futur) et de capitaine dans la tempête (présente) ne favorisent guère un théâtre d’autant plus cher (acte III) qu’il se fait rare. Le sort de I’auditeur repose donc entre les mains des solistes, seuls à même de remplir l’espace et le temps que leur abandonnent tour aàtour le poète, le compositeur et Ie chef. A cet égard, Ie couple central nous comble. Même si le pur contralto du rôle-titre lui échappe, la mezzo suédoise Ann Hallenberg trouve dans son registre grave assez de verve, de soutien, de puissance et de musicalité pour nous le rendre plausible, parfois évident. Présage de » Mi restano le lagrime », l’air qui clot le deuxième acte est un grand moment. Tout comme la plupart des interventions de Fulvia (l’accompagnato » Che fo ? Dove mi volgo ? », l’eéonnant et magnifique  » Ah ! non son io che parlo  » au III … ), rôle écrit pour la future Alcina que Karina Gauvin porte magistralement.

Les autres ont plus de mal, ce qui est bien dommage car nombre de numéros importants échoient, dans Ezio, aux perrsonnages secondaires. L’empereur trahi demande plus de couleurs et de relief que ne lui en accorde une Sonia Prina toutefois crédible par la force de son élocution et la mâle autorité de son chant. Egal à lui-même, Vito Priante fait généreusement résonner l’amical Varus, mais Marianne Anndersen court derrière Onoria, et on se demande ce que veut le ténor léger Giustiniani au traître Massimo, superbe rôle de baryténor destiné au sombre Pinacci.

Assez de limites, on le voit, pour ouuvrir quelques sérieux tunnels dans ces trois heures fort inégales. Assez de mérites aussi pour distancer le seul rival en italien (Auldon Clark / Ostendorf 1994, chez Vox) et donc s’imposer comme la nouvelle référence. »

 Opéra Magazine – juillet 2009 – appréciation 4 / 5

« Cette version n’a pas de mal à se placer au sommet de la discographie, étant donné la médiocrité de la concurrence (Richard Auldon Clark chez Vox Classics et Brynmor Llewelyn Jones chez Deutsche Schallplaten, en allemand), mais elle est loin d’égaler la réussite d’Alcina. Pourtant, la distribution est globalement de bon niveau. Une fois de plus, la mezzo Ann Hallenberg est excellente – mais dans une partie trop grave pour elle -, Karina Gauvin évoluant sur les mêmes sommets dans le très beau rôle de Fulvia, dont chaque air est un bijou. Sonia Prina et, surtout, Marianne Andersen manquent, en revanche, un peu de séduction. Quant aux messieurs, Anicio Zorzi Giustiniani et Vito Priante, ils sont simplement corrects.

Mais si le théâtre ne manque ni dans le très bon livret de Metastasio, ni dans la superbe musique de Haendel, les chanteurs ne réussissent jamais, contrairement à ce qui se passait dans Alcina, à transcender la placidité du chef. accompagnateur stylé et plat.

Un enregistrement pas totalement abouti, donc, mais indispensable pour découvrir une partition d’envergure. »