Les Surprises de l’Amour

COMPOSITEUR Jean-Philippe RAMEAU
LIBRETTISTE Gentil-Bernard
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
2013 2013 Sébastien d’Hérin Glossa 3 français

 

Opéra-ballet en un prologue, Le Retour d’Astrée,

Le Retour d'Astrée - partition manuscrite

et deux entrées, La Lyre enchantée (deux dessus, une haute-contre, une basse) et Adonis ou L’Enlèvement d’Adonis (deux dessus, deux basses), commandé à Rameau pour célébrer le traité d’Aix-la-Chapelle, représenté le 27 novembre 1748, en ouverture de la saison du théâtre des Petits Appartements à Versailles, sur le Grand Escalier des Ambassadeurs.

On avait profité du voyage de la cour à Fontainebleau pour construire une nouvelle salle de théâtre dans la cage du grand escalier de marbre des ambassadeurs. Le théâtre, démontable, fut réputé coûter deux millions. Il pouvait contenir quarante spectateurs et autant de musiciens. En face de la scène se trouvaient les sièges réservés à la famille royale, sur les côtés, des balcons réservés aux courtisans les plus favorisés, et des gradins, en dessous, pour les autres spectateurs.

La distribution réunissait :

Mme de Brancas (Astrée), Mme de Marchais (un Plaisir), le duc d’Ayen (Vulcain), vêtu d’un habit de satin feu garni de galons d’or et pompons de galons d’or garnis de paillettes, une culotte de satin feu et un tablier d’acier galonné d’or, M. de la Salle (le Temps) dans le Prologue, Mme de Pompadour (Uranie), Mme de Marchais (l’Amour), M. de la Salle (Linus, fils d’Apollon) dans la première entrée, Mme de Pompadour (Vénus), vêtue de corps et basques d’étoffe bleue en mosaïque d’argent, garnis de réseau argent chenillé de bleu, mante de taffetas peint, garnie de réseau argent chenillé bleu, grand queue d’étoffe bleue à mosaïque argent, garnie de réseau argent chenillé bleu, jupe de taffetas blanc avec grands festons de taffetas peint garni de réseau argent chenillé bleu et enroulements de double réseau argent chenillé bleu, avec rosettes de rubans bleus chenillées d’argent et garnies de franges d’argent, Mme de Marchais (l’Amour), Mme de Brancas (Diane), le duc d’Ayen (Adonis), vêtu d’un habit de taffetas rose, un tonnelet et des manches de moire d’argent peintes en feuilles, une mante de taffetas tigré et une culotte de satin blanc, le vicomte de Rohan (un suivant de Diane), dans la seconde entrée. De petites danseuses étaient travesties en Plaisirs, vêtues de corps et jupes de taffetas blanc tamponnées de gaze d’Italie, garnies et brodées de guirlandes de fleurs artificielles.

La nouvelle salle de spectacle fut admirée, ainsi que les décorations, les costumes et les machines, mais le spectacle ennuya, et on vit le Roi bailler ouvertement, et confier : J’aimerais mieux une comédie.

Charles Collé, dans son Journal des spectacles de Paris, commente : On a représenté, au commencement de ce mois (décembre 1748), sur le théâtre des petits appartements, à Versailles, les Surprises de l’Amour, ballet mis en musique par Rameau ; les paroles sont de Gentil Bernard. Ce n’est pas de son talent, je n’en dirai pas davantage. En entendant ses autres poésies, on a peine à comprendre qu’il soit l’auteur de ce ballet de l’opéra de Castor et Pollux.

Les Surprises de l’amour furent rejouées le 3 décembre suivant, le duc d’Ayen cédant le rôle de Vulcain au chevalier de Clermont, fils de M. de Clermont-d’Amboise, doué, dit-on, d’une belle voix.

La BNF conserve une partition manuscrite.

 

Il fut repris à l’Académie royale de musique le 31 mai 1757, sans le prologue Le Retour d’Astrée, mais avec une troisième entrée : Anacréon (deux dessus, deux hautes-contre, une basse-taille). Au cours des représentations, une nouvelle entrée, Les Sybarites (deux dessus, une haute-contre, une basse) fut ajoutée, provenant d’un acte de ballet de 1753, Sibaris.

La distribution était la suivante : Mlle Davaux (Vénus), Mlle Lemière (L’Amour), Mlle Jacquet (Diane), Mlle Dubois (Adonis), Godart (Mercure), Mlle Lhéritier (Une Nymphe) pour L’Enlèvement d’Adonis, Larrivée (Apollon), Mlle Chevalier (Uranie), Mlle Fel (Parténope), Poirier (Linus) pour La Lyre enchantée, Mlle Lemière (L’Amour), Gélin (Anacréon), Mlle Davaux (La Prêtresse de Bacchus), Poirier (Agathocle), Euricles (Muguet) pour Anacréon.

C’était la première production de l’Opéra depuis la prise de direction par François Francoeur et François Rebel, le 1er avril 1757.

La BNF conserve une partition manuscrite dont le dernier possesseur était Jacques-Joseph-Marie Decroix (1746-1826), Trésorier de France à Lille de 1770 à 1776, Receveur du Chapitre Saint Pierre, Conseiller secrétaire du Roi en 1776.

La partition de l’Enlèvement d’Adonis et d’Anacréon furent également éditées à part en 1757.

En 1758, Rameau remania l’entrée La Lyre enchantée. L’oeuvre fut retirée de la scène après soixante représentations.

L’œuvre, composée de L’Enlèvement d’Adonis, La Lyre enchantée, Anacréon et Sibaris fut retranscrite pour deux violes et clavecin par Ludwig Christian Hesse (1716 – 1772), coutumier de ce genre d’arrangements pour la cour de Frédéric-Guillaume de Prusse. La partition fut redécouverte en 2007 à Berlin, par le gambiste Jonathan Dunford.

 

Argument

 L’Enlèvement d’Adonis relate la lutte viscérale et légendaire entre Vénus et Diane, tèse et antithèse de l’amour. Erigé en héros velléitaire, le bel Adonis, puceau de corps et d’esprit, crie « en silence » sa vertu inconsciente. manoeuvré par Vénus et Amour, il s’enfuit de l’emprise castratrice de Diane, qui, après une chasse infernale, le capture…

Dans La Lyre enchantée, le berger Linus aime secrètement Uranie, Muse de l’Astronomie, prude à l’excès. La sirène Parthénope enchante d’abord le crédule berger, puis tend un piège à Uranie en accrochant à un chêne une lyre enchantée qui rend amoureux quiconque en joue. Uranie, victime du charme, sombre dans un délire amoureux…

 

Livret disponible sur livretsbaroques.fr

 

Édition critique

Opera Omnia Rameau IV . 27/1 – Les Surprises de l’amour, t. 1, Sylvie Bouissou – Gérard Billaudot éditeur -1996

Opera Omnia Rameau IV . 27/2 – Les Surprises de l’amour, t. 2, Sylvie Bouissou – Gérard Billaudot éditeur – 2000

 

Représentations :

 Angers – Grand Théâtre – 13 mai 2009 – Dijon – Musée Magnin – 2 juillet 2009 – Château Bussy-Rabutin – 3 juillet 2009 – Ensemble A Deux Violes Égales – avec Monique Zanetti

Château de Versailles – 27 avril 1993 – Montpellier – Opéra Comédie – 28 avril 1993 – Opéra de Lille – 29 avril 1993 – dir. Sigiswald Kuijken – avec De Reyghere, Sandrine Piau, Noémi Rime, Sauvageot, Paul Agnew, Bouchot