Loreto VITTORI
5 septembre 1600 (Spolète) – 23 avril 1670 (Rome)
drame profane | |
Un des plus anciens (avec Marc’Antonio Pasqualini) castrats d’opéra, également compositeur, poète et librettiste. Vittori fut découvert dans le choeur de la cathédrale de Spolète par Maffeo Barberini (alors évêque de Spolète, mais bientôt pape Urbain VIII), qui en 1617 le présenta à Rome. En 1619, il était à Florence, participant à des représentations de drames musicaux (parmi lesquels La spozalizio di Medoro e Angelica de Peri et Gagliano) devant le grand-duc Cosimo II. Vittori retourna à Rome deux ans plus tard (après la mort du duc). Il y obtint la protection du cardinal Ludovico Ludovisi et entra dans le chœur pontifical en 1622.
De l’estime dans laquelle on le tenait témoigne son élévation par le pape au rang de « Cavaliere della Milizia de Gesù Cristo » (vers 1623). Outre ses tâches à San Pietro, il assuma des rôles d’opéra (par exemple celui de la sorcière dans La catena d’Adone de Mazzocchi (en 1626) et voyagea librement pour chanter à Bologne, Florence et Parme (où il participa probablement en 1628 à la production de Mercurio e Marte de Monteverdi). En 1637, il renoua avec la famille Barberini et en 1642, chanta avec Pasqualini (son collègue dans le choeur pontifical) lors de la première représentation d’Il palazzo incantato di Atlante de Luigi Rossi.
Les textes et la musique de Vittori ayant survécu comprennent l’opéra pastoral La Galatea (1639), un autre drame profane (La fiera di Palestrina), La Santa Irene (1644), La pellegrina costante (1647) et un recueil de monodies. Il raconta sa vie en vers (La Troja rapita, 1662). (Guide de la Musique Baroque – Fayard)
On raconte que lorsqu’il chantait le Repentir de la Madeleine, le public, essentiellement féminin, assiégeait l’église. Il percevait trois mille ducats d’or. Le pape Urbain VIII le créa chevalier de la milice dorée ou de l’Éperon d’or, remplacé plus tard par l’ordre de Saint-Sylvestre.