Jacopo PERI

Jacopo PERI
20 août 1561 (Rome) – 12 août 1633 (Florence)

 

Jacopo Peri

ADONE
livret de Giacinto Andrea Cicognini – 1620 – non représenté
DAFNE
EURIDICE
LA FLORA
IOLE ED ERCOLE
livret de A. Salvadori – 1628 – non représenté
IL MEDORO
ou Lo sposalizio di Medoro e Angelica – livret d’Andrea Salvadori d’après l’Orlando furioso de L’Arioste – représenté au Palazzo Pitti, le 25 septembre 1619, à l’occasion de l’élection de l’empereur Ferdinand II d’Autriche, beau-frère du Grand-duc de Toscane – en collaboration avec Jacopo Peri – le castrat Loreto Vittori, âgé de dix-neuf ans, tenait le rôle-titre.
LA PELLEGRINA
TETI ou LE NOZZE DI PELEO E TETIDE
livret du poète florentin F. Cini – Ferdinand de Gonzague avait accepté le livret de Cini en vue des fêtes prévues pour le mariage de son frère Francisco avec la princesse Marguerite de Savoie. Parallèlement, le duc Vincenzo avait commandé le livret de l’Arianna à Ottavio Rinuccini, et prévu de le faire mettre en musique par Monteverdi. Peri avait composé les récitatifs et les soli lorsque l’oeuvre fut décommandée, fin octobre 1607 – ni le livret ni la musique n’ont été conservés

 

Dit « Il Zazzerino » – Compositeur et chanteur orphique (il s’accompagnait au clavier ou au chitarrone). Originaire d’une famille de l’aristocratie florentine, il obtint un poste de musicien à la cour des Médicis. Il fut sans doute membre de la Camerata Bardi et dans les années 1580 produisit des intermezzos en collaboration avec (entre autres) son maître Cristofano Malvezzi et Striggio. Il s’associa dans les années 1590 avec Jacopo Corsi, et ils écrivirent en collaboration la musique de la tragi-comédie de Rinuccini Dafne, exécutée durant le carnaval de 1598.

Son œuvre la plus importante – le plus ancien opéra à nous être parvenu intégralement est Euridice de Rinuccini ; la première représentation incluait également de la musique de Giulio Caccini. Le drame est entièrement traduit soit par des chanteurs solistes soit par un chœur à quatre ou cinq voix. En imitant le rythme et la mélodie de la parole – par le biais notamment du chromatisme et du silence – dans les récitatifs (par exemple les deux monologues d’Orphée), il fonda les traditions de l’opéra.

Bien qu’ayant passé sa vie à Florence, Peri correspondit avec Ferdinand Gonzague, qui lui commanda pour la cour des chansons et deux œuvres théâtrales (qui peut-être ne furent ni achevées ni exécutées). En 1609, Peri publia un recueil de chansons (Le varie musiche) et fut pour un temps étroitement associé à Francesca Caccini, qu’en 1616 il accompagna avec son mari à Rome dans la suite de Carlo de’Medici. Dans les années 1620, il collabora avec Marco da Gagliano pour au moins trois sacre rappresentazioni (oratorios) exécutés pour la Compagnia dell’Arcangelo Raffaello. Ils travaillèrent également ensemble sur deux livrets de Salvadori : Peri composa la musique particulièrement élaborée du rôle de Chlorys dans La Flora, œuvre elle aussi donnée lors d’un mariage Medici (1628). (Guide de la Musique Baroque – Fayard)

 

« De 1573 à 1579, il fut employé comme chanteur par les Servites du monastère de Santa Annunziata, à Florence, où il reçut une solide éducation. Dès 1576 il devint l’élève de Cristofano Malvezzi qui était, avec Alessandro Striggio, le plus important musicien-compositeur de Florence, de qui il reçut une formation de « contrapunto ». En février 1579, il fut nommé organiste de la « Badia » où il commença également sa carrière de compositeur. Il est répertorié sur les registres officiels de la cour toscane à partir de septembre 1588. Il participa en 1589, aux « Intermèdes de La Pellegrina » qui contribuèrent aux fastes du mariage du nouveau Grand-duc Ferdinando I, avec Christine de Lorraine. Lors du carnaval de 1598, on exécuta sa « Dafne » (en grande partie perdue) au Palais Corsi. Le 6 octobre 1600, on donna son « Euridice » (sur un poème d’Ottavio Rinuccini), au Palazzo Pitti, à l’occasion du mariage de Marie de Médicis avec Henri IV, roi de France (spectacle « offert » par Jacopo Corsi, à l’occasion de ces noces royales). L’œuvre fut publiée sous le titre « Musiche sopra l’Euridice ». En 1609, il publia « Le Varie Musiche », musique vocale de Cour à une ou plusieurs voix. Peri, qui était d’un tempérament « mélancolique », n’occupa de poste officiel digne de son talent qu’après l’accession au pouvoir de Cosimo II, et le « remerciement » qui s’ensuivit de Giulio Caccini, son « rival », en 1611. Il participa à la vie musicale florentine jusque dans les années 1620, lorsque, du fait du nouveau grand-duc régnant, l’activité artistique connut un déclin sans précédents. Il mourut le 12 octobre 1633. »

(Association Euridice – 1600 – 2000)

 

Biographie

Vers 1590, il fut embauché à la cour des Medicis de Florence, avec des appointements supérieurs à ceux de Giulio Caccini. Il écrivit des intermedi pour le mariage du grand-duc Ferdinand Ier et, selon un témoignage de l’époque, les chanta lui-même admirablement en s’accompagnant du chitarone (con maravigliosa, sopra del chitarone). Bientôt l’Italie entière admira sa manière de recitar cantando. Il devint ainsi la personnalité dominante de la célèbre camerata Bardi, cercle de musiciens et d’amateurs cultivés qui se réunissaient dans le palais florentin du comte et comprenait notamment Caccini et Vincenzo Galilei. C’est en voulant ressusciter ce qu’ils croyaient avoir été la récitation lyrique de l’antique tragédie grecque, que les humanistes de la camerata créèrent le récitatif et firent triompher la monodie accompagnée.
Les premières monodies dans le nouveau stile rappresentativo sont dues à Galilei (œuvre perdue) et à Caccini (Nuove musiche). Peri les surpassa sur le plan de la qualité dramatique avec sa pastorale Dafne, composée entre 1594 et 1595,représentée en 1597 au Palazzo Corsi, puis au carnaval de 1598. Le succès en fut tel qu’on lui demanda un ouvrage du même genre à l’occasion du mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis : ce fut Euridice, représentée en 1600 au Palazzo Pitti). Pour cette pièce, écrite sur un texte d’O. Rinuccini, il collabora avec Giulio Caccini ; en 1602, chacun termina cette oeuvre de son côté. Euridice est le premier opéra dont la musique nous soit parvenue intégralement. Il fut nommé directeur de la musique du grand-duc, puis camerlengo generale. Il écrivit alors de nombreux balli, intermedii, feste, aujourd’hui perdus, parmi lesquels des récitatifs pour l’Arianna de Claudio Monteverdi (1608). Au cours des années suivantes, il collabora à des opéras de Marco da Gagliano.

Olga Bluteau

 

Œuvres profanes

  • plusieurs opéras, dont Dafne (1597, fragments seulement ; plusieurs ajouts en 1604) et Euridice (1600 ; texte d’O. Rinuccini) ; les autres sont perdus,
  • Le Varie Musiche (1609 ; 1 à 3 voix et basse continue),
  • plusieurs monodies,
  • des madrigaux polyphoniques.

 

Pour en savoir plus :

Jacopo il Zazzerino et Giulio il Romano : rivalité au Palais Pitti – éditorial de janvier 2004