Domenico SCARLATTI

Domenico SCARLATTI
26 octobre 1685 (Naples) – 23 juillet 1757 (Madrid)

 

Domenico Scarlatti

AMLETO
livret d’Apostolo Zeno et Pietro Pariati – représenté au Teatro Capranica, à Rome, durant le carnaval 1715 – partition perdue (sauf un air) – ce serait la première oeuvre italienne tirée d’un thème shakespearien
AMOR D’UN OMBRA E GELOSIA D’UN AURA
APPLAUSO DEVOTO AL NOME DI MARIA SANTISSIMA
pièce sur un livret de Carlo Sigismondo Capece, en commémoration de la libération de Vienne par Jan Sobieski – argument : le Temps, le Sommeil et l’Eternité chantent les louanges de Jan Sobieski et de son épouse Marie Casimire – 1712
BERENICE, REGINA D’EGITTO OVVERO LE GARE D’AMORE E DI POLITICA
livret d’Antonio Salvi – représenté au teatro Capranica de Rome, durant le carnaval 1718 – en collaboration avec Nicola Porpora
LA CONTESSA DELLE STAGIONI
DIDONE ABBANDONATA
livret de Pietro Metastasio – représenté à Rome, en 1724 – ce fut le second opéra composé sur le livret de Métastase, après celui de Domenico Sarro, représenté à Naples en février 1724
LA DIRINDINA
IL GIUSTINO
reprise au Palazzo Reale de Naples, le 19 décembre 1703, de l’opéra de Giovanni Legrenzi, représenté au Teatro di San Salvatore de Venise en 1683, sur un livret revu par l’abbé Giulio Convo, et avec de nouveaux airs de Domenico Scarlatti – ce dernier, âgé de dix-huit ans, venait de faire représenter l’Ottavia restituita al trono au San Bartolomeo le mois précédent
IFIGENIA IN AULIDE
IFIGENIA IN TAURI
livret de Carlo Sigismondo Capece, d’après Euripide, dans la traduction de Pier Jacopo Martelli – représenté au théâtre privé de la reine Marie-Casimire de Pologne, au Palazzo Zuccari de Rome, le 15 février 1713 – partition perdue
IRENE
livret de Roberti Girolamo Frigimelica – représenté au S. Bartolomeo de Naples, durant le carnaval 1704 – reprise de l’opéra Irene de Carlo Francesco Pollarolo, avec de nouveaux airs de Scarlatti, alors âgé de dix-neuf ans
L’ISOLA DISABITATA
représenté le 20 novembre 1757, au S. Samuele de Venise
NARCISO
ORLANDO OVVERO LA GELOSA PAZZIA
Orlando ou La Fureur jalouse – livret de Carlo Sigismondo Capece, d’après L’Arioste – représenté au théâtre privé de la reine Marie-Casimire de Pologne, au Palazzo Zuccari, durant le carnaval 1711 – partition perdue
L’OTTAVIA RESTITUITA AL TRONO
I PORTENTOSI EFFETTI DELLA MADRE NATURA
représenté le 11 novembre 1752, au S. Samuele de Venise
LA SILVIA
drame pastoral en trois actes – livret de Carlo Sigismondo Capece – représenté au théâtre privé de la reine Marie-Casimire de Pologne, au Palazzo Zuccari, à Rome, le 27 janvier 1710 – partition perdue
TETIDE IN SCIRO
TOLOMEO E ALESSANDRO OVVERO LA CORONA DISPREZZATA

 

Fils d’Alessandro Scarlatti, claveciniste virtuose et compositeur de plus de 500 incomparables « sonates » en un seul mouvement, qui vécut trente-sept ans au Portugal et en Espagne. Bien que très doué comme musicien, Domenico Scarlatti eut beaucoup de difficulté à s’établir indépendamment de son père sur le plan professionnel. Le père, de son côté, exerça pendant longtemps une forte influence et un contrôle assez étroit sur son fils, ce qui obligea finalement ce dernier, en 1717, à réclamer son indépendance légale. L’église et le théâtre ne purent en définitive permettre à son talent de se déployer pleinement, malgré un service de cinq ans (1714-1719) comme maestro di cappella à la Cappella Giulia du Vatican. Il composa au moins un oratorio (1709) et plus d’une douzaine d’opéras pour le théâtre napolitain de son père, le San Bartolomeo (1703-1704), ainsi que pour le palazzo Zuccari (1710-1714) et le Teatro Capranica (1715, 1718) de Rome.Il compta parmi ses mécènes romains la reine de Pologne en exil Maria Casimira (1709-1714) et l’ambassadeur du Portugal au Vatican, le marquis de Fontes (à partir de 1714), qui en 1720 réussit à l’engager à la chapelle patriarcale de Lisbonne (sa serenata Applauso genetliaco fut exécutée à l’ambassade du Portugal en 1714 et sa Contesa dette stagioni à la Chapelle royale de Lisbonne en 1720). Scarlatti fréquenta aussi régulièrement les séances musicales hebdomadaires du cardinal Ottoboni (de l’Accademia Poetico-Musicali), où les meilleurs musiciens de Rome se retrouvaient et jouaient de la musique de chambre. Il y rencontra notamment Corelli, Thomas Roseingrave et Haendel. Roseingrave s’enthousiasma pour lui et, de retour à Londres, publia la première édition de ses Essercizi per gravicembalo (1738-1739), qui, s’ajoutant aux efforts de Joseph Kelway et de Thomas Arne, fit beaucoup pour populariser sa musique dans la capitale britannique.

Son exil volontaire à Lisbonne (1720-1728), puis à Séville (1729-1733) et enfin à Madrid fournit à Scarlatti la liberté dont il avait besoin pour développer son style propre d’écriture pour clavier, qui cultivait particulièrement les contrastes, l’usage de l’acciaccatura (ou  » mordant simultané « ), l’accompagnement improvisé (d’ordinaire au début de la seconde moitié d’une sonate) et les éléments de surprise. Il composa pour l’infante Maria Barbara, un de ses élèves royaux, plus de 500 sonates parvenues jusqu’à nous en deux séries de 15 volumes de la main d’un scribe espagnol. Aucune n’est datée, et on n’a pu déterminer aucun critère permettant de les situer en telle ou telle année. Rien ne prouve non plus que leur groupement par paires tel qu’il apparaît dans les manuscrits soit dû à Scarlatti lui-même.

Il composa aussi au moins 17 sinfonias isolées et un concerto pour clavecin. L’étendue de son influence sur des compositeurs portugais et espagnols contemporains tels que Carlos de Seixas, Antonio Soler, Félix Maximo Lôpez et Sebastian Albero n’a pas encore été établie avec certitude.Scarlatti retourna trois fois en Italie en 1724, il rencontra à Rome Quantz et peut-être Farinelli (qui rejoignit lui aussi la cour d’Espagne en 1737) ; en 1725, pour rendre visite à son père à Naples, où il rencontra Hasse ; et en 1728, date à laquelle il se maria pour la première fois à Rome (sa femme, dont il eut cinq enfants, mourut en 1739, et en 1742 il était marié pour la seconde fois, avec une Espagnole qui lui en donna quatre autres). En 1738, parrainé par le roi Jean V du Portugal, il passa les épreuves secrètes lui permettant de devenir chevalier de l’ordre de Santiago, et vers 1740 Velasco peignit un portrait de lui le représentant avec tous les insignes de l’ordre. (Guide de la Musique Baroque – Fayard)

 

Pour en savoir plus :

Opéra International – novembre 1985 – Domenico Scarlatti – Le masque et la plume – portrait