COMPOSITEUR | Joseph Nicolas Pancrace ROYER |
LIBRETTISTE | François-Augustin Paradis de Moncrif |
Opéra-ballet en un acte, sur un livret de François-Augustin Paradis de Moncrif (*) (1687 – 1770), représenté dans le théâtre de Madame de Pompadour, dit des Petits Cabinets, à Versailles, le 26 février 1648, précédé de la comédie Les Dehors trompeurs, de Boissy.
(*) Moncrif (1687 – 1770) était lecteur de la Reine, l’un des Quarante de l’Académie Françoise, et de l’Académie des Sciences et Belles-Lettres de Prusse. Royer, pour sa part, était Ordinaire de la Musique sde la Chambre du Roi, Maître de Musique des Enfants de France, Maître de clavecin de Madame la Dauphine
Madame de Pompadour jouait le rôle d’Almasis, Habitante des Iles fortunées, Mme Trusson (*) était l’Ordonnatrice des Fêtes de l’Hymen, le duc d’Ayen Zamnis, amant d’Almasis, M. de la Salle un Indien.
(*) née Anne-Catherine Godard, femme de chambre de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe. Sa fille, dite Mademoiselle Trusson, était une des « petites maîtresses » de Louis XV, pensionnaire du fameux Parc-aux-Cerfs.
La marquise portait un costume d’une valeur de 664 livres : corsage échancré de taffetas rose garni de réseaux d’argent, jupe de même, brodée en découpures d’argent, ouverte sur une seconde jupe de taffetas blanc brodée en découpures roses liserées d’argent ; mante, drapant le tout, de taffetas blanc glacé d’argent, brodées de fleurs de couleur naturelle et rehaussée de réseaux d’argent.
Les Ballets faisaient intervenir des Indiennes qui célèbrent les jour heureux (Mlles Puvigné et Camille, Mlles Durand, Astraudi, Chevrier et Dorfeuil), des Africains (Marquis de Courtanvaux, Barois et Mlle Dorfeuil),
Les Indiens et les Indiennes se divisaient en plusieurs peuplades, dont des Africains et des Scythes.
Les danseurs étaient M. de Langeron et les enfants du corps de ballet en Indiens et Indiennes.
Le duc de la Vallière ne manqua pas de flatter la marquise par un quatrain :
Dans le jeu que pour vous on prend soin de former,
Vos talens enchanteurs vous font mille conquêtes,
Ce fut pour couronner votre art de tout charmer
Que l’Amour inventa vos fêtes.
Almasis eut l’heur de plaire au Roi qui le fit reprendre deux fois : le 27 février 1748, suivi des Amours de Ragonde, de Mouret, et le 10 (ou 11) mars 1748, avec M. de la Salle et le duc d’Ayen, tout deux fort enrhumés.
Le Ballet fut repris au Palais Royal, le 28 août 1750, dans le cadre de Fragments, avec une distribution réunissant : Mlle Chevalier (Almasis), Mlle Lemière (l’Ordonnatrice des Fêtes de l’Hymen), M. Chassé (Zamnis, Amant d’Almasis), M. Le Page (un Indien). Marie-Anne Pagès, dite la Deschamps, âgée de vingt ans, participa au ballet dans le rôle d’une Scythe.
Il y eut vingt-quatre représentations successives.
La partition fut gravée par Pierre Labassée, et imprimée par Auguste de Lorraine.
Une édition parut en 1791 chez Maradan.
Argument
« Almasis, habitante des îles Fortunées, aime Zamnis ; mais l’usage du pays veut qu’elle épouse, sans le connaître, celui que choisira la prêtresse de l’hymen. On la conduit en grande pompe à cet époux redouté, qui, par bonheur, se trouve être son cher Zamnis. Ce maigre ouvrage plut tant au roi, qu’il le fit jouer jusqu’à trois fois. » (Jullien – 1874)
Livret disponible sur livretsbaroques.fr