The Tempest (The Enchanted Island – 1695)

COMPOSITEUR Henry PURCELL / John WELDON
LIBRETTISTE Thomas Shadwell, d’après Shakespeare
DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1995 John Eliot Gardiner Erato 1 anglais
2001 Kevin Mallon Naxos 1 anglais

 

Semi-opéra (Z 631), musique de scène pour la pièce de Thomas Shadwell (1640-1692), d’après Shakespeare.

Une première version de l’œuvre de Shakespeare avait été donnée par John Dryden et William Davenant au Duke’s Theater en 1667.

En 1675, Thomas Shadwell écrivit une nouvelle pièce dont la musique fut composée par John Banister, Matthew Locke, Pelham Humfrey et d’autres.

On a longtemps pensé que Henry Purcell avait écrit une nouvelle musique en vue d’une reprise de la pièce de Shadwell au Drury Lane Theatre, en 1695.

Elle est aujourd’hui attribuée à John Weldon, son élève, seul un air Dear pretty Youth étant de la main de Purcell., et fut créée au Drury Lane Theatre de Londres, le 7 janvier 1712.

 

Représentations :

Dinard – Festival Opéras d’Été – 19, 20, 22 juillet 2006 – Tréguier – Théâtre de l’Arche – 24 juillet 2006 – Abbaye de Jumièges – 28 juillet 2006 – Camaret – 31 juillet 2006 – Ensemble Il Teatro Musicale – dir. Frédérique Chauvet – mise en scène David Prins – décors, costumes et lumières Rob van Putten – avec Wendy Roobol, soprano, Inal Boonen, soprano, Fabio Trümpy, ténor, Pieter Hendriks, baryton, Marc Pantus, baryton/basse

 

Arma – Art lyrique et musique ancienne

« Comme la plupart des œuvres que Purcell écrivit pour la scène, A Tempest est une merveille. A la richesse de la trame shakespearienne répond la profusion musicale de Purcell et de ses contemporains inspirés par la géniale pièce de théâtre. Une riche variété d’airs magnifiquement expressifs, de chansons plus prosaïques, de polyphonies raffinées, de danses populaires, alternent et rivalisent. C’est en outre le testament des deux génies.

L’équipe revisite Purcell pour le plus grand plaisir de tous les publics, ce avec son exigence artistique habituelle. Frédérique Chauvet et David Prins ne choisissent pas de réaliser une reconstitution historique de l’œuvre (David Prins : « Le théâtre ne peut se reconstituer car il vit de l’échange entre acteurs et spectateurs »). Cependant, ils sont convaincus que, seule une recherche historique sur la musique et le texte théâtral original permet de révéler toutes les facettes de l’œuvre.

L’ensemble instrumental joue sur instruments baroques. Tout en synthétisant l’œuvre et en privilégiant sa dimension musicale, Frédérique Chauvet, chef d’orchestre spécialiste de cette période, entend lui rendre sa particularité : celle d’un semi-opera, ou dramatic opera, forme lyrique propre aux compositeurs britanniques de la fin du XVIIème siècle où l’action est menée par le théâtre et commentée par la musique. On pourrait sans doute parler d’un « théâtre musical » avant la lettre. C’est en effet seulement dans son cadre théâtral que la musique de Purcell prend tout son sens. Un exemple : jouée en-dehors de son contexte, la musique des Bergers de King Arthur est fort agréable, naïvement pastorale. Intégrée à la scène théâtrale des Bergers apparaît l’ironie, le comique et le double sens érotique de la partition.

Les chanteurs solistes chanteront les airs, les choeurs, et joueront les scènes théâtrales de A Tempest en anglais. Un conteur français guidera le spectateur dans le dédale de la légende shakespearienne. Les instrumentistes seront également sur scène. Les musiciens et les chanteurs seront les « outils » de Prospéro, le magicien créateur de mondes irréels. Et le langage visuel puisera ses sources dans le théâtre de rue.

David Prins a choisi de recréer par des moyens contemporains l’effet, novateur à l’époque, des transformations scénographiques: les théâtres en plein air, sont désormais couverts. Peuvent alors être réalisés les effets « révolutionnaires » de machineries et d’accessoires volants, que les rois de la Restauration Anglaise avaient pu admirer lors de leur exil à la cour de Louis XIV.

A l’époque, déjà, on adaptait les oeuvres en fonction des lieux et des circonstances. Pourquoi ne pas faire de même ? L’objectif de Frédérique Chauvet et de David Prins est que la partition prenne tout son sens pour nos contemporains, que mélomanes comme néophytes goûtent la beauté et la force de l’esthétique de Purcell en une représentation vivante et moderne. » 

 

Montigny-le-Bretonneux – Ferme du Mannet – Festival d’Ile-de-France – 8 octobre 2000 – dir. Comte – mise en scène Pignard