Il Ballo delle Ingrate

COMPOSITEUR Claudio MONTEVERDI
LIBRETTISTE Ottavio Rinuccini
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE FICHE DÉTAILLÉE
1952 Ennio Gerelli Vox 1 (LP)
1956 1996 Alfred Deller Vanguard 1
1998 Edwin Loehrer Musiques suisses 1
Denis Stevens Expériences Anonymes 1 (LP)
Raymond Leppard Philips 1 (LP)
Gabriele Bellini Vedette 1 (LP)
1982 1996 William Christie Harmonia Mundi 1
1982 2009 William Christie Harmonia Mundi 1
1988 Jean-Claude Malgoire CBS 1
1989 Roberto Gini Tactus 1
2001 Roberto Gini Brilliant Classics 1
1991 1992 Peter Holman Hyperion 1
1992 1993 Stephen Stubbs Teldec 1
1992 2005 Stephen Stubbs Apex 1
1993 John Eliot Gardiner Erato 1
1995 Philippe Pickett Oiseau Lyre 1
1993 1996 Fausto Razzi Nuova Era 1
1995 1996 Sandro Volta Arion 2
1996 Sergio Vartolo Naxos 1
1998 1998 Rinaldo Alessandrini Opus 111 1
1998 2006 Rinaldo Alessandrini Naïve 3
2000 2002 René Jacobs Harmonia Mundi 2
2005 La Venexiana Glossa 3

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
1980 2004 Roger Norrington Pioneer Classics

 

Ballet de cour, représenté le soir du 4 juin 1608 à la cour de Mantoue, sous le nom de Mascherata dell’ingrate, durant les fêtes destinées à célébrer les noces de l’héritier au trône ducal, Francesco Gonzague, avec l’infante Marguerite de Savoie.
Francesco GonzagueMarguerite de Savoie

Le texte est d’Ottavio Rinuccini (1562 – 1621), poète, membre de la Camerata Bardi.
Lors de la création, le ballet fut exécuté par deux fois plus de danseurs que prévu. Parmi eux figuraient le Duc en personne et l’époux princier ainsi que six chevaliers et huit dames de la meilleure société de Mantoue. Ils étaient accompagnés « d’un grand nombre de musiciens avec des instruments à cordes et à vent », alors que Monteverdi n’avait prévu que cinq violes, un clavecin et un chitarrone. Il est probable que les instrumentistes se tenaient les uns cachés – l’orchestre d’accompagnement -, les autres sur une estrade dans la salle – l’orchestre du ballet.
Virginia Andreini, qui avait quelques jours avant remporté un grand succès dans l’Arianna, y chanta à nouveau avec succès la plainte de la Dame ingrate.
Virginia Andreini Ramponi dite la Florinda
Le ballet fut également représenté à Vienne en 1628 et transcrit, sous une forme probablement remaniée, dans le livre VIII des Madrigaux guerriers et amoureux, publié à Venise en 1638 sous le titre Ballo delle ingrate in genere rappresentativo.

Synopsis


Le décor fixe représente l’entrée d’une sombre caverne où l’on distingue l’ouverture d’un gouffre d’où jaillissent des flammes rouges. L’opéra s’ouvre sur Amour et Vénus, sur le devant de la scène. Ils demandent à Pluton de rappeler des Enfers les âmes des femmes ingrates, celles qui ont dédaigné l’amour au cours de leur vie, afin qu’elles servent d’exemple aux autres et les incitent à l’indulgence envers ceux qui les aiment. Pluton se laisse fléchir et ordonne aux Ombres de l’enfer (4) de laisser sortir les Âmes ingrates. Celles-ci, huit Dames et huits cavaliers, costumés en femmes et portant des masques livides, s’avancent en marchant à pas lents et naturels à travers les flammes de l’Enfer, deux à deux, et exécutent une bellet en huit figures, « de grande douleur exprimée par des gestes et accompagnée d’une grande quantité d’instruments qui jouent un air mélancolique et plaintif ». Suit le monologue de Pluton Tornate al negro chiostro, anime sventurate (« Retournez aux ténèbres, âmes misérables »), en cinq strophes, dans lequel il exhorte les Dames à se montrer compatissantes, sous peine de finir en Enfer. Tandis que les âmes retournent en dansant dans les fumées de la gueule de l’Enfer, avec des gestes de détresse, l’une d’elles émet une plainte désespérée, un adieu à la lumière.

Livret en français disponible sur livretsbaroques.fr
Livret en italien

http://libri.freenfo.net/0/0106010.html
http://opera.stanford.edu/iu/libretti/balloing.htm

« Le Ballo delle Ingrate avait donné lieu à un déploiement de machinerie et de décors vraiment extraordinaire pour l’époque. Lorsque la toile se levait, la scène représentait une « bocca d’inferno », autrement dit, la gueule de l’Enfer. Cette gueule géante avait des mâchoires immenses qui laissaient apercevoir un décor tout rougeoyant de lueurs terrifiantes. Et du fond de ce paysage que les feux de Bengale et la fumée rendaient plus sinistre encore, sortaient en un ordre très savamment étudié les ballerines qui s’avançaient d’abord sur le théâtre saluaient et venaient danser dans la salle devant les princes et les invités de marque. » (Claudio Monteverdi – Louis Schneider).

Représentations :


Opéra de Vilnius – 29, 30 septembre, 1er, 2, 7 octobre 2008 – dir. Darius Stabinskas – mise en scène Gintaras Varnas – décors Julija Skuratova – avec Edita Bagdonaite, soprano (Una delle Ingrate),Gintare Skeryte, soprano (Venere), Viktoras Gerasimovas, soprano (Amore), Nerijus Masevicius – basse (Plutone)

Amsterdam – Cultuurpark Westergasfabriek – 15, 16, 18, 19, 20, 22, 22 septembre 2007 – Les Talens Lyriques – dir. Christophe Rousset – mise en scène Pierre Audi – décors Chloe Obolensky, Jannis Kounelis, Patrick Kinmonth – costumes Chloe Obolensky, Patrick Kinmonth – lumières Jean Kalman – avec Ilse Eerens (Amore), Sarah Jouffroy (Venere), Giovanni Battista Parodi (Plutone), Judith van Wanroij (Una delle Ingrate), Anders J. Dahlin (Ombre d’Inferno), Judith van Wanroij, Gaële Le Roi (Ingrate insieme)

Cremone – Teatro Amilcare Ponchielli – 1er juin 2007 – La Venexiana – dir. Claudio Cavina

Théâtre de Poissy – 2 février 2007 – Ensemble L’Arpeggiata – dir. Christina Pluhar – avec Nuria Rial, Stéphanie d’Oustrac, Philippe Jaroussky, Cyril Auvity, Jan van Elsacker, Joao Fernandes

Utrecht Holland Festival Oude Muziek – 27 août 2006 – Ensemble L’Arpeggiata – dir. Christina Pluhar -avec Nuria Rial, Stéphanie d’Oustrac, Philippe Jaroussky, Cyril Auvity, Jan Van Elsacker, João Fernandes, Nicholas Achten

Théâtre de Bruges – 27 juillet 2006 – Ensemble La Venexiana – dir. & clavecin Claudio Cavina – avec Roberta Mameli, soprano (Anima Ingrata), Katja de Sarlo, soprano (Amore), Krjesti Odegaard, mezzo-soprano (Venere), Matteo Bellotto, basse (Pluton)

Cité de la Musique – 22 avril 2006 – Concerto Italiano – dir. Rinaldo Alessandrini – avec Anna Simboli (Amore), Alena Dantcheva (Venere), Sergio Foresti (Plutone), Monica Piccinini (Ingrate)

Festival de Sablé – 27 août 2005 – Compagnie Il Ballarino – Ensemble Elyma – dir. Gabriel Garrido

« Véritable « atelier de théâtralité », le Livre des fameux Madngali guerrieri e amorosi de Monteverdi exalte la danse, devenue agent expressif majeur dans l’illustration des affects. C’est ce souci de célébration chorégraphique qui est au coeur du projet défendu par Gabriel Garrido et l’ensemble Elyma, avec la complicité de la compagnie Il Ballarino, subtilement guidée par Bruna Gondoni. Si un précédent spectacle dans lequel cette formation italienne était impliquée m’avait trouvé parfois réticent au Festival d’Ambronay 2003, la présente production, en revanche, comble l’ouïe et l’oeil, réussissant une fusion quasi parfaite de la musique, du verbe et de l’image, au gré de tableaux stylisés et affinés comme autant d’épures. Plus en détail, Il Combattimento, magnétisé, quant au chant, par le testa épique du baryton Furio Zanasi, tourne à l’apologie du genre « représentatif », ce vecteur privilégié des pas­sions dans le baroque naissant. Puis, dans le Ballet des Ingrates, les intuitions de Garrido et de Ballarino ne font qu’un, qui jouent sur la plasticité fondamentale de la musique (nonobstant une rythmique un peu lente) et s’élèvent jusqu’au symbole. A la fois vision désenchantée et harmonie des sphères, le drame perçant infime avec l’adieu à la lumière et à «l’air serein et pur» d’une des Ingrates (qu’Isabelle Poulenard transforme en lamento vrillant). Et pour faire bonne mesure avec le théâtre et la représentation spatiale des sentiments extrêmes, idée conductrice de ce Huitième livre, le maître d’oeuvre Garrido a joint aux Balli quelques perles néo-madrigalesques de la plus belle eau : l’Altri Canti d’Amor liminaire, tout bruissant de volupté et de rumeurs militaires, le Lamento de la Ninfa, pris, comme le voulait Monteverdi, dans le juste « mouvement des émotions de l’âme », et surtout le nocturne magique « Hor ch’el Ciel e la Terra », peut-être le chef-d’oeuvre absolu de toute l’histoire du madrigal. »

Regensburg – Reischsaal – Journées de Musique Ancienne de Regensburg – 16 mai 2005 – La Venexiana – dir. Claudio Cavina – avec Roberta Mameli (Anima ingrata), Alena Dantcheva (Amore), Kiersti Odegaard (Venere), Matteo Bellotto (Plutone), Roberta Mameli, Giuseppe Maletto, Sandro Naglia, Paolo Borgonovo (Ombre de Inferno)

Varsovie – Opéra de Chambre de Varsovie – 1er octobre 2004 – Musicae Antiquae Collegium Varsoviense – dir. Wladyslaw Kloziewicz – avec Urszula Jankowska (Amore), Dorota Lachowicz (Venere), Grzegorz Zychowicz (Plutone), – Bernard Pyrzyk, Jerzy Knetig, Zdzislaw Kordyjalik, Slawomir Jurczak (Ombre d’Inferno), Marta Boberska, Joanna Matraszek, Dorota Caalek, Ewa Mikulska (Anime Ingrate)

Vienne – Kammeroper – 19, 21, 24, 26, 28 février, 2, 4, 6, 9, 11, 13, 16, 18, 20, 23 mars 2004 – dir. Lorenz Duftschmid – mise en scène Philipp Harnoncourt – décors Maxi Tschunko – costumes Tanja Hausner – lumières Lukas Kaltenbäck

Stadsschouwburg Haarlem – 22 janvier 2003 – De Nieuwe Opera Academie – Ensemble baroque du Conservatoire d’Amsterdam – dir. Fred Jacobs – mise en scène Javier López Piñón – avec Hanneke de Wit, Ilse Eerens


St John’s Church, Notting Hill – 2002 – version de concert avec piano – Opera Integra – dir. Brian Galloway

Seattle – Early Music Guild – 2002 – avec Terri Richter, soprano (Amore)


Vérone – Teatro Filarmonico – 1995 – dir. Sergio Vartolo – mise en sscène, décors et costumes Pier Luigi Pier’Alli – chorégraphie Antonella Agati

Festival de La Chaise Dieu – 27 août 1995 – dir. Sergio Vartolo

Angers – Théâtre Musical – 29 janvier 1989 – dir. Jean-François Monot – mise en scène Yvan Rialland – décors et costumes Michel Guyon – avec Sylvie Sullé, Nicolas Ischerwood, Jean-Louis Calvani

« Les chanteurs étaient remisés dans la fosse d’orchestre, on avait disposé sur la scène un certain nombre de personnages de cour, aux costumes somptueux, aux lents déplacements absolument arbitraires et gratuits…Musicalement, Sylvie Sullé en Vénus était seule à soutenir l’intérêt : un très beau timbre, une réelle musicalité, une douceur sans apprêts qui convenait parfaitement à la poésie de Monteverdi. » (Opéra International – mars 1989)

Atelier Lyrique du Rhin – Strasbourg – 4, 5, 8, 11 février 1983 – Mulhouse – 18, 20 mai 1983 – Colmar – 31 mai 1983 – Les Arts Florissants – dir. William Christie – mise en scène Pierre Barrat – décors et costumes Elisabeth Neumuller – chorégraphie Barbara Pearce – lumières : Marie-Noël Rio – avec Agnès Mellon (Amore), Guillemette Laurens (Venere), François Fauché / Antoine Sicot (Plutone), Jill Feldmann (Una delle Ingrate), Barbara Borden, Sigrid Lee, Dominique Visse (Ingrate), Etienne Lestringant, Philippe Cantor, Michel Laplénie, Vincent Darras, James Tucker

Festival de Besançon – 1982 – dir. William Christie – mise en scène et chorégraphie Shirley Wynne – avec François Roux


Fulham Town Hall – 1979 – version scénique – Opera Integra – dir. Brian Galloway

Bologne – Teatro Comunale – 1967 – dir. Aldo Ceccato – mise en scène Aldo Trionfo – scénographie Emanuele Luzzati – chorégraphie Carlo Faraboni

Chicago – 16, 19 novembre 1955 – dir. Nicola Rescigno – mise en scène Gerald L. Ritholz – costumes Robert Fletcher – maître des choeurs – Michael Lepore – chorégraphie Ruth Page – avec Ebe Stignani (Venus), Teresa Stich-Randall (Amore), Kenneth Smith (Pluto)