Arminio

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE Antonio Salvi
DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE DISPONIBLE FICHE DETAILLEE
2001 Alan Curtis Virgin Veritas 2 italien oui

 

Opéra en trois actes (HWV 36), écrit par Haendel entre le 15 septembre et le 14 octobre 1736, créé au Covent Garden le 12 janvier 1737, avec une distribution réunissant Anna Maria Strada del Pò, soprano (Tusnelda), Francesca Bertolli, alto (Ramise), Gioacchino Conti dit Il Giziello, soprano castrato (Sigismondo), Domenico Annibali, dit Domenichino, alto castrato (Arminio), Maria Caterina Negri, alto (Tullio), John Beard, ténor (Varo), Henry Theodore Reinhold, basse (Segeste).

Domenico Annibali, dit Domenichino

Il eut peu de succès et fut retiré de l’affiche après seulement six représentations.

Le livret avait été déjà utilisé par d’autres compositeurs : Prati en 1703, Alessandro Scarlatti en 1720.

 

Synopsis

Acte I

Dans la campagne, près du Rhin

Les troupes d’Arminio, prince des Chauques et des Chérusques, peuples de Germanie vivant sur les rives du Rhin, sont en train de perdre la bataille contre les légions romaines commandées par Varo. Tusnelda (soprano), fille du prince germain Ségeste (basse), épouse d’Arminio (mezzo-soprano), conseille à celui-ci de se sauver : s’il demeure libre, il sera en mesure de rassembler ses forces pour une nouvelle offensive. Dans le camp romain, Tullio (alto), capitaine romain, fait part à Varo (ténor), général romain, de la fuite d’Arminio, lequel se sent frustré d’une juste victoire. Tout autre chose, néanmoins, est également cause de sa souffrance : sa passion pour Tusnelda. Tullio lui rappelle qu’en tant que général et Romain, il devrait maîtriser ses passions, mais Varo proclame que son amour pour Tusnelda décuple sa valeur sur le champ de bataille.

Ségeste, prince des Chattes et père de Tusnelda, s’est rallié à la puissance romaine. Il remet à Varo l’épée d’Arminio cependant que ce dernier est amené devant lui, enchaîné. Arminio accepte sa défaite militaire mais accuse amèrement Ségeste d’avoir trahi les peuples germaniques et sa propre fille. Tusnelda, mortifiée par l’hostilité entre son époux et son père, est aux prises avec la loyauté conflictuelle qu’elle doit à l’un comme à l’autre. Arminio prévient qu’il souffrira la torture et la mort plutôt que de livrer son pays à Rome. Son orgueil attise le courroux de Ségeste qui, resté seul, prend la décision de faire périr son gendre.

Une cour dans le château de Segeste

Sigismondo, fils de Ségeste, médite sur la signification des rêves. Il est rejoint par Ramise (soprano), sa fiancée (mais aussi la soeur d’Arminio), puis Tusnelda, qui vient porter la nouvelle de l’arrestation d’Arminio. Apprenant qu’Arminio a été trahi par le père de Sigismondo, Ramise durcit son coeur envers son promis. Sigismondo et Tusnelda, chacun à sa façon, ne peuvent que déplorer la trahison de leur père et comparer leur douleur. Tusnelda estime que ses souffrances dépassent de beaucoup celles de Sigismondo et l’encourage à faire preuve de noblesse de caractère.

Ayant reçu l’assurance de quelques bienfaits en guise de rétribution pour son ralliement à l’empereur Auguste, Segeste dit à Sigismondo que leur fortune ascendante impose qu’il renonce désormais à son union avec Ramise et aspire à une alliance plus avantageuse. Sigismondo ne peut obéir et, jetant son épée, offre sa vie à son père plutôt que de renoncer à son amour. Vivre sans Ramise reviendrait à mourir. 

Acte II

Une pièce

Segeste affirme à Tullio qu’Arminio doit mourir s’ils veulent parvenir à une paix durable entre Rome et les tribus germaniques. Différentes considérations assaillent son esprit, son souci principal étant ce qu’il adviendra de Tusnelda. Tullio l’assure que Tusnelda pourra épouser Varo, qui est amoureux d’elle. Varo apporte alors une missive de l’empereur confirmant qu’Arminio doit périr afin de garantir la paix avec les Chérusques.

Une salle dans le château de Segeste

Arminio, enchaîné et entouré de gardes, est heureux de rester prisonnier si, ce faisant, il peut préserver l’indépendance de son pays. Segeste lui fait une nouvelle proposition : la clémence contre sa soumission, et celle de son peuple, à l’autorité romaine. Arminio rejette une paix aussi ignoble et lance à Segeste que la manière dont lui-même se comporte ne lui vaudra que remords et honte.

Segeste dit à Tusnelda que le seul moyen de sauver la vie de son époux est de le convaincre d’accepter le joug romain. Tout comme Arminio, elle aussi préfère une noble mort au déshonneur : si Segeste ne libère Arminio, alors elle aussi mourra. Affrontant Segeste, Ramise l’accuse avec fureur de trahison et brandit un poignard pour le tuer. Sigismondo arrive à temps pour l’en empêcher. Segeste part sur le champ donner l’ordre d’exécuter Arminio. Sigismondo réussit à convaincre Ramise que, bien qu’il soit le fils de Segeste, il est homme d’honneur et sa foi envers elle est sincère. Il offre sa propre vie en lieu et place de celle de son père ; elle se retire, déconcertée. Sigismondo se sent déchiré entre son amour pour Ramise et son devoir envers son père.

Une sombre et sinistre prison

Arminio demande à ses gardes de faire venir Varo. Hésitante, Tusnelda lui suggère de plaider en faveur de la paix, mais il est résolu à mourir. Elle décide de suivre son noble exemple. Lorsque Varo entre, Arminio confie Tusnelda à son amour et à sa bonne garde, quand il sera mort. Varo et Tusnelda demeurent interdits, mais tandis qu’Arminio est emmené, Tusnelda confesse à Varo que jamais elle ne pourra être sienne: s’il souhaite conquérir son estime, qu’il use de son influence pour sauver la vie d’Arminio. Il aura dès lors et à jamais sa gratitude.

Acte III

Une cour dans le château de Segeste

Un échafaud drapé de noirs a été dressé pour l’exécution d’Arminio. Celui-ci y voit non pas un objet de terreur mais le théâtre public de son triomphe sur Rome. Varo, fidèle à sa promesse, tente d’empêcher l’exécution, cependant que Segeste fait tout pour la précipiter. Une message vient tout interrompre – les forces germaniques ont lancé une nouvelle attaque. Varo et Segeste se préparent pour la bataille tandis qu’Arminio est reconduit dans sa cellule, incertain quant à son destin mais toujours aussi résolu. Varo part au combat, stimulé à la fois par l’amour et la gloire.

Un appartement dans le château

Tusnelda est animée du désir de suivre son mari – qu’elle pense mort maintenant. Elle hésite entre le poison et l’épée d’Arminio. Ramise entre précipitamment et lui révèle qu’Arminio est en vie, bien que toujours en danger, et l’encourage à prendre part à une dernière tentative pour le sauver. Elles emportent l’épée et le poison : peut-être la roue de la fortune tournera-t-elle et leur sourira.

Une antichambre conduisant aux cellules de la prison

Trouvant Sigismondo, Tusnelda et Ramise menacent de se suicider si Arminio ne leur est pas rendu. Sigismondo jette à terre le poison et s’empare de l’épée, sa loyauté plus que jamais déchirée entre Segeste, Arminio, Tusnelda et Ramise, comme tout son être entre son sens du devoir et son sens de la justice. Il part subitement, sans bien savoir ce qu’il va faire, laissant les deux femmes apeurées en larmes.

Arminio paraît et embrasse sa femme et sa soeur. Sigismondo l’a fait sortir de sa prison ; restituant à Arminio son épée, il l’enjoint de partir sans tarder pour le champ de bataille. Arininio s’y précipite, bien décidé soit à emporter la victoire, soit à mourir dans l’honneur ; Tusnelda lui souhaite bonne chance – son amour l’accompagne. Ramise et Sigismondo restent pour affronter le courroux de Segeste.

Segeste reproche avec colère à Sigismondo de n’avoir pas rompu avec Ramise. Sigismondo confesse qu’il a libéré Arminio, et quand Ramise tente d’en partage la responsabilité, Segeste ordonne qu’ils soient arrêtés. Sigismondo, tandis qu’on l’emmène, implore Ramise de lui garder sa foi et de faire face au danger; elle demande à partager son sort plutôt que d’être séparée de lui.

Un jardin spacieux

Les légions romaines ont été vaincues et Varo a péri. Arminio s’est emparé du château, et Tullio presse Segeste de fuir. Segeste, amer et furieux de sa défaite, préfère mourir. Arminio entre triomphant avec Tusnelda et Ramise et offre à Segeste non seulement la vie mais aussi le pardon et son amitié. Confondu par la générosité et la noblesse de caractère d’Arminio, Segeste accepte et l’assure de sa loyauté. Arminio offre en récompense à Sigismondo la main de Ramise, cependant que lui-même se trouve heureusement réuni à Tusnelda. Le choeur final anticipe leur bonheur futur et la paix par la vertu.

(livret Virgin Veritas)

 Livret disponible sur livretsbaroques.fr

 

Représentations :

Halle, Opernhaus – 7, 13 juin 2014 – dir. Bernhard Forck – mise en scène, décors et costumes Nigel Lowery – lumières Matthias Hönig – video Anke Tornow – dramaturgie Susanne Holfter – avec Hagen Matzeit (Arminio), Melanie Hirsch (Tusnelda), Tomasz Raff (Segeste), Robert Sellier (Varo), Jeffrey Kim (Sigismondo), Julia Böhme (Ramise), Ki-Hyun Park (Tullio) – nouvelle production

Karlsruhe – Festival Haendel – février/mars 2006

Amsterdam – 2 décembre 2002 – Il Complesso Barocco – dir. Alan Curtis – mise en scène Christian Gangneron – avec Geraldine McGreevy (Tusnelda), Dominique Labelle (Sigismondo), Vivica Genaux (Arminio), Manuela Custer (Ramise), Riccardo Ristori (Segeste), Sytse Buwalda (Tullio), Luigi Petroni (Barbo /Varus)

Teatro Verdi de Padoue – 13, 15, 17 octobre 2000 – Il Complesso Barocco – dir. Alan Curtis – mise en scène Christian Gangneron – avec Patrizia Ciofi, Roberta Invernizzi, Daniela Barcellona, David Walker, Lorenzo Regazzo

57e Semaine musicale de Sienne – Eglise Sant’Agostino juillet 2000Il Complesso Barocco – dir. Alan Curtis – avec Vivica Genaux, Geraldine McGreevy, Dominique Labelle, Manuela Custer, Riccardo Ristori, Luigi Petroni, Sytse Buwalda.

Venise – La Fenice – Teatro Goldoni – 17, 19, 21, 23, 25 septembre 1999 – dir. Alan Curtis – mise en scène Christian Gangneron – décors Tierry Leproust – costumes Claude Masson – avec Daniela Barcellona (Arminio), Dominique Labelle (Sigismondo), Patrizia Ciofi (Tusnelda), Francesca Provvisionato (Ramise), Antonio Abete (Segeste), Brian Asawa (Tullio)

Théâtre de Nîmes – 6 mai 1997 – Montpellier – Salle Molière – 7 mai 1997 – dir. Alain Zaepffel – avec Aris Christofellis, Guillemette Laurens, Sylvie Althaparro, Jacques Bona, van Dick, Alain Zaepffel.

Oldenbourg – 1963