CD Arminio

ARMINIO

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Antonio Salvi

 

ORCHESTRE Il Complesso Barocco
CHOEUR
DIRECTION Alan Curtis

Arminio Vivica Genaux mezzo-soprano
Tusnelda Geraldine McGreevy soprano
Sigismondo Dominique Labelle soprano
Tullio Sylse Buwalda contre-ténor
Ramise Manuela Custer mezzo-soprano
Varo Luigi Petroni ténor
Segeste Riccardo Ristori basse

DATE D’ENREGISTREMENT juillet 2000
LIEU D’ENREGISTREMENT Teatro dei Rozzi – Sienne
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Virgin Veritas
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION juin 2001
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

 

Goldberg – décembre 2003 – 5 / 5

« Des trois séries complètes d’opéras de Haendel produites jusqu’a ce jour par Curtis, Arminio est probablement l’enregistrement le plus important, et montre cet opéra largement ridiculisé sous son meilleur jour. Le résultat est une refonte, bien nécessaire, de l’oeuvre qui a été recemment reconnue et dotée du Prix International Haendel Recording 2002. L’interprétation de Haendel de ce livret transcende ses limites, ravivant la distinction entre les deux familles concernées et articulant avec succès les puissants conflits de loyauté qui en résultent. Une grande partie de la musique, notamment celle attribuée à Arminio, est absolument sensationnelle et, d’une certaine façon, souvent écartée des opere seria stéréotypées. La distribution du disque est excellente, notamment avec Genaux en Arminio fort et richement chanté alors que Mc Greevy joue à la perfection le compatissant Tusnelda en difficulté. Les amoureux Sigismondo (Labelle) et Ramise (Custer) sont également admirablement interprétés une legère déception toutefois avec le Varo de Petroni qui reste, quelle que soit l’oeuvre, un personnage peu convaincant. »

Goldberg – été 2001 – appréciation 3 / 5

« « Rares sont ceux qui se sont intéressés, ou qui s’intéresseront jamais, à Arminio ». Ce rejet brutal, de la part de Jonathan Keates, de l’opéra de Haendel (tiré de sa biographie de 1985) reflète l’opinion générale de la critique, qui domine depuis 250 ans. Arminio fit un four en 1737, et fut retiré de l’affiche après seulement six représentations, et il a été depuis lors, et jusqu’à nos jours, condamné à l’échec. Mais voilà Alan Curtis, l’un des rares qui s’y intéressent, qui espère probablement que son nouvel enregistrement apportera à Arminio la faveur de la critique. Je crains que ce soit un mince espoir. Il y a des moments agréables dans ces disques, mais rien qui ne justifie la surprenante affirmation de Curtis, selon laquelle cet opéra révèle « un art musical d’un niveau comparable » au Messie. Le reproche de Keates, pour qui « le principal défaut d’ Arminio est l’absence de ces airs agréables que l’on est en droit d’attendre de Haendel », correspond mieux à la réalité. Keates est un peu brusque ? J’ai trouvé que la moitié des arias étaient assez agréables pour qu’on puisse les écouter une seconde fois, et quelques-unes sont absolument captivantes, mais il est vrai qu’il y a ici beaucoup de musique qui semble précipitée et superficielle. Il faut dire qu’il n’y avait pas grand chose pour inspirer Haendel : le livret, comme le reconnaît Curtis, est alambiqué et extrêmement stupide, même pour l’époque baroque.

Les trois interprètes principaux, Genaux (Arminio), McGreevy (Tusnelda), Labelle (Sigismondo) chantent bien, et Curtis dirige avec entrain et efficacité. Mais il aurait fallu une interprétation brillante pour aider à sa cause, et celle-ci n’est que modérément attrayante. On conserve la sensation qu’Arminio est l’un des opéras les moins réussis de Haendel. » 

Diapason – décembre 2001 – appréciation 5 / 10

« Outre l’indigence du livret, la musique a du mal à prendre un véritable envol, surtout dirigée de cette façon. Car Alan Curtis n’a pas son égal pour distiller un solide ennui, en appréhendant cette oeuvre avec une infinie mollesse, en en gommant les angles et en aseptisant le discours…Si Riccardo Ristori et Dominique Labelle, vraiment touchante, ont droit à de justes palmes, si Geraldine McGreevy et Manuela Custer s’en sortent plutôt bien, Vivica Genaux poitrine laborieusement…quant à Luigi Petroni, son chant est d’une effrayante laideur. »

Classica – septembre 2001 – appréciation 5 / 5

« On a tant fatigué l’auditeur, ces dernières années, avec des redécouvertes médiatiquement amplifiées de tels prétendus chefs d’oeuvre qu’on hésite un peu à employer le terme à nouveau. Pourtant cette fois c’est bien le cas de saluer une grande pièce de théâtre et de musique sauvée des morsures du temps »… »On regrette l’absence de Gloria Banditelli et de Sandrine Piau qui avaient illuminé le précédent Rodrigo, mais l’exécution reste très bonne. »

Opéra International – septembre 2001 – appréciation 4 / 5

« Vivica Genaux confère au rôle-titre le pathétique voulu, mais la voix peine à varier les couleurs, à diversifier les inflexions. A ce chant franc, direct mais uniforme, il manque les contrastes qui porteraient la musique aux nues »… »Manuela Custer rencontre les mêmes problèmes dans Ramise : elle fait preuve d’un beau tempérament, mais l’émission reste monochrome. Le meilleur du plateau vient des deux sopranos, Geraldine McGreevy et Dominique Labelle »… »On louera également les jolies couleurs d’Il Complesso Barocco, malgré un continuo un peu timide. »

Diapason – septembre 2001 – appréciation 4 / 5 – technique 8,5/10

« Une première intégrale, soignée (qui fait justice) ni plus ni moins. Les dames (Dominique Labelle aux accents proches parfois d’une Lorraine Hunt), Geraldine McGreevy y triomphent de messieurs tantôt passables (le falsettiste Sytse Buwalda dans un rôle écrit pour un contralto), tantôt exécrables (le ténor Luigi Petroni). La jeune Vivica Genaux impose un timbre équivoque, un tempérament énergique et un style hérité de Marilyn Horne…mais se limite à une seule expression qui pourra lasser. Alan Curtis sert le texte avec plus de scrupule que d’intuition théâtrale. »