COMPOSITEUR | Elisabeth-Claude Jacquet de LA GUERRE |
LIBRETTISTE | Duché de Vancy, d’après Les Métamorphoses d’Ovide |
ENREGISTREMENT | ÉDITION | DIRECTION | ÉDITEUR | NOMBRE | LANGUE | FICHE DÉTAILLÉE |
2005 | 2008 | Daniela Dolci | ORF | 2 | français |
Opéra en cinq actes et un prologue, sur un livret de Joseph-François Duché de Vancy (1668-1704), homme de lettres, dramaturge et librettiste, représenté sans grand succès en mars ou avril 1694 (*), sur la scène du Palais Royal.
(*) On trouve plusieurs dates : le 15 mars, date est contestable car, dans son Journal, Dangeau indique que, le dimanche 14 mars, le Dauphin vint à Paris à l’opéra, où madame la princesse de Conti le vint trouver de Versailles ; le 17 mars ; avril.
Il n’y eut que cinq ou six représentations.
La partition parut chez Ballard la même année, précédée d’une dédicace au Roi. Elle ne comprend toutefois pas les parties intermédiaires du chœur et des instruments de l’orchestre.
Il n’y eut pas de reprise, si ce n’est une exécution du Prologue, en 1696, à l’Académie de musique de Strasbourg, à l’instigation de Sébastien de Brossard.
Le livret fut édité à Amsterdam, par Antoine Schelte, en 1694.
Dans le Prologue, Flore, Pan, Nérée et leurs suites célèbrent, dans un contexte pastoral, les louanges du « plus puissant des Rois ». L’opéra débute alors que Borée se plaint à Procris de l’indifférence qu’elle montre à son égard, et l’accuse de lui préférer Céphale. Procris reconnaît son amour pour Céphale en précisant toutefois qu’elle se pliera aux volontés paternelles quant au choix de son époux. Procris meurt accidentellement d’une flèche tirée par Céphale au cours d’une dispute avec Borée. (Opéra International – octobre 1989)
Personnages : Borée, prince de Thrace, épris de Procris ; Procris, fille d’Erictée, roi d’Athènes, éprise et aimée de Céphale ; Céphale, fils d’Hermès, épris de Procris ; Dorine, confidente de Procris ; Arcas, ami de Céphale, amant de Dorine ; l’Aurore ; Iphis, confidente de l’Aurore ; la Prêtresse de Minerve ; une Athénienne ; choeur d’Athéniens, choeur des Suivants de la Volupté, choeur des Démons, choeur de Thraces et d’Athéniens.
Prologue
Flore, déesse végétaux, Pan, dieu des bergers, et Nérée, dieu mer. Les premiers sont accompagnés de Nymphes et de Faunes, le dernier d’une Troupe de Tritons et de Dieux de la Mer qui chante et qui danse. Au milieu des louanges à l’adresse du roi, le sujet de la tragédie est discrètement introduit ; le premier duo de Flore et de Pan fait allusion à l’Aurore, tandis Nérée évoque « les tragiques amours » de Procris.
Acte I
Le Théâtre représente une place de la Ville d’Athènes, ornée pour les jeux. Le Temple de Minerve paroît dans le fond.
Borée, prince de Thrace, soupire vainement auprès de Procris, fille d’Erictée, qui aime Céphale. Dorine, la confidente de Procris, apprend à celle-ci que son père, le roi d’Athènes, a choisi de lui donner Céphale pour époux. Arcas annonce à Procris l’arrivée de Céphale à la cour d’Athènes en vue de son futur mariage. Arcas et Dorine se taquinent sur le thème de la fidélité des amants. Dans la cinquième scène, on s’apprête à célébrer l’heureux mariage, ce qui permet la mise en place du divertissement introduit par une Marche orchestrée pour les trompettes. Les réjouissances sont interrompues par la prêtresse, messagère des dieux, qui en leur nom interdit cette union et ordonne au roi d’accorder Procris à Borée.
Acte II
Le Théâtre représente un lieu solitaire au pied du Mont-Hymette. On voit quelques hameaux dans l’éloignement.
Procris exprime sa douleur d’être contrainte de se séparer de celui qu’elle aime. Elle fait ses adieux à Céphale qui, malgré quelques accents de révolte, se range à la décision des dieux. Le bonheur de Borée d’avoir obtenu Procris est prétexte à un divertissement auquel participent la « Troupe de Thraces », puis une bergère et un pâtre. Après que Céphale et Borée ont échangé des propos belliqueux et cruels, l’Aurore -descend dans une machine brillante-. Amoureuse de Céphale, elle insinue le doute dans le cœur de celui-ci et ne tarde pas à le convaincre de l’infidélité de Procris. Après avoir ordonné aux Zéphirs d’enlever Céphale, l’Aurore avoue à sa confidente Iphis que c’est elle qui a usé de ses pouvoirs divins pour contrarier les projets des deux amants.
Acte III
Le Théâtre représente les lieux où la Volupté fait son séjour ; Cette Déesse paraît dans le fond du Théâtre couchée sur un lit de fleurs.
Céphale exhale sa souffrance dans un air en rondeau. Le divertissement est amené d’une manière assez artificielle par Iphis qui invite Céphale, alors au comble de la douleur, à savourer les plaisirs de la Volupté. Cette scène où interviennent la Volupté et sa suite, ainsi qu’une « Troupe de Plaisirs, de Grâces & quatre Amours » formant une Entrée de Ballet, s’organise en une vaste page où sections chantées et dansées se succèdent en un parfait équilibre. Malgré l’agréable spectacle qui vient de se dérouler devant ses yeux, Céphale reste inconsolable, alors que l’ardeur amoureuse et la jalousie de l’Aurore ne font que croître.
Acte IV
Le Théâtre représente les Jardins du Palais d’Erictée.
Arcas et Dorine devisent toujours sur l’inconstance des amants. L’Aurore invoque la Jalousie afin d’éprouver l’amour de Procris. Procris paraît et en appelle à la mort. Procris est précipitée aux Enfers. La Jalousie surgit devant elle. Alors que Procris tombe évanouie, entrent en scène la Rage et le Désespoir, puis un Choeur de Démons. La machination imaginée par l’Aurore fait son effet : lorsque Céphale reparaît devant Procris, celle-ci l’écarte injustement.
Acte V
Le Théâtre représente un Bois.
Dans un grand récitatif, Procris se lamente sur la trahison de Céphale. Elle se résout à épouser Borée, ce qui provoque le réjouissement du peuple de Thrace. Restée seule, Procris est prête à se donner la mort, mais l’Aurore l’arrête. Émue par le malheur qu’elle a causé, elle est revenue à de meilleurs sentiments. Elle rassure Procris sur l’innocence de Céphale et lui promet qu’elle pourra l’épouser. Alors que le bonheur semble sourire de nouveau aux amants, on apprend que Céphale, par un hasard malencontreux, a blessé mortellement Procris. Céphale paraît, accablé de chagrin. Mourante, la jeune fille fait ses adieux à son amant. Céphale, horrifié, recueille les derniers soupirs de celle qu’il a toujours aimée et s’apprête à la rejoindre aux Enfers.
(d’après Elisabeth Jacquet de La Guerre – Catherine Cessac – Actes Sud)
Partition : édition de Wanda R. Griffiths
Livret disponible sur livretsbaroques.fr
Représentations :
Bayreuth – Markgräfliches Opernhaus – Bayreuther barock – 3, 4 octobre 2008 – Ensemble Musica Fiorita – Ensemble de danse Il Ballarino – dir. Daniela Dolci – mise en scène, costumes et masques Sergio Pelacani – Graciela Oddone, Procris (Sopran) – avec Gonzalo Quadra (Céphale), Camilla de Falleiro (Dorine), Mariana Flores (L’Aurore), Gry Elisabeth Knudsen (Volupté), Flavio Benedetti (Une Athénienne), Daniel Issa Goncalves (Le Démon), Lissandro Abadie (Arcas), Raitis Grigalis (Borée) extraits vidéo
Bâle – 7, 10 avril 2005 – Festival Les Muséiques – Musica Fiorita – dir. et clavecin Daniela Dolci – avec Raphaële Kennedy (Procris), Achim Schulz (Céphale), Ana Jesus Sanchez (La Prêtresse de Minerve), Camilla de Falleiro (Dorine), Lisandro Abadie (Arcas), Mariana Flores (L’Aurore), Kazuko Nakano (Une Athénienne), Andreas Müller-Crepon (La Raison, rôle parlé) – Barocktanz « Il Ballarino »
Saint-Etienne – 3 et 5 novembre 1989 – Atelier Lyrique de Tourcoing – 12 et 14 janvier 1990 – La Grande Ecurie et la Chambre du Roy – dir. Jean-Claude Malgoire – mise en scène, décors Daniel Ogier – ballets Ann Jacoby – avec Isabelle Poulenard (L’Aurore), Gilles Ragon (Céphale), Sophie Marin-Degor (Procris), François Harismendy (Borée), Anne-Julia Goddet (Dorine), Philippe Cantor (Arcas)
« (Une oeuvre) fidèle aux conventions mythologiques du genre, et dont l’intrigue est essentiellement prétexte à un enchaînement de climats poétiques et sonore. Le remarquable travail scénographique insuffle à l’ensemble un rythme et une cohérence extrêmement convaincants, dans lequel les chorégraphies s’intègrent harmonieusement…De la gauloiserie sans vulgarité à la tendresse, de l’ardeur à l’épanchement, tout ici est infiniment vivant et servi par un plateau très homogène de solistes aussi bien comédiens que chanteurs, d’une présence vocale et physique remarquable. »