CÉPHALE ET PROCRIS |
COMPOSITEUR |
Elisabeth-Claude Jacquet de LA GUERRE |
LIBRETTISTE |
Duché de Vancy, d’après Les Métamorphoses d’Ovide |
ORCHESTRE |
Musica Fiorita |
CHOEUR | |
DIRECTION |
Daniela Dolci (clavecin et direction) |
Procris |
Raphaële Kennedy |
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Céphale |
Achim Schulz |
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Dorine |
Camilla de Falleiro |
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Arcas |
Lisandro Abadie |
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Borée, le Désespoir |
Emil Rovner |
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La Prêtresse de Minerve |
Anna Jesus Sanchez |
DATE D’ENREGISTREMENT | avril 2005 |
LIEU D’ENREGISTREMENT |
Bâle |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR |
ORF – Edition Alte Musik |
DISTRIBUTION |
Intégral Distribution |
DATE DE PRODUCTION |
24 avril 2008 |
NOMBRE DE DISQUES |
2 |
CATEGORIE |
DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Le Monde de la Musique – juillet/août 2008 – appréciation 2 / 5
« Depuis l’excellente biographie d’Elisabeth Jacquet de La Guerre par Catherine Cessac (Actes Sud, 1995), il ne manque plus que… d’écouter musique de cette élève de d’Anglebert, Delalande et Desmarest. .Créé en 1694 à l’Académie royale de musique, Céphale et Procris, qui trouve ici son premier enregistrement, subit un tel échec que la compositrice n’entreprit jamais d’écrire une autre tragédie lyrique. Il y a plusieurs explications à cet échec : post-mortem, Lully demeurait un écrasant modèle. D’un autre côté, marié morganatiquement avec la Maintenon, que la princesse Palatine appelait « Votre Solidité », Louis XIV se détournait des arts profanes, quoiqu’il eût jusque-là couvé le parcours d’Élisabeth Jacquet de La Guerre. Enfin le librettiste, un poète dénommé Français Duché de Vancy, s’est perdu dans les détails et abîmé en écarts bouffes. Il n’en reste pas moins que la partition est intéressante. A l’égard du modèle lulliste, Elisabeth Jacquet de La Guerre opère un malin décalage en faveur d’une plus grande expression.
Cet enregistrement résulte d’une production scénique. Peut-être la mise en scène était-elle brillante, mais le résultat sonore attriste. L’orchestre répond au standard des années 1970 et n’a aucune cohésion, la direction musicale est erratique. Enfin la distribution, dont le meilleur élément est Raphaële Kennedy, émouvante Procris, est désunie et peu concernée. »
Classica – juillet/août 2008 – appréciation 4 / 5
« Après tant de tragédies lyriques redonnées et récemment enregistrées, on peut se poser la question de savoir laquelle commença la première à bousculer le modèle lullyste. L’Alcide de Marais, la Médée de Charpentier, l’Ulysse de Rebel ? À quel moment passe-t-on des finals dansants et glorieux aux formes resserrées qui rendent si dramatiques les ultimes scènes du Tancrède de Campra, de la Callirhoé de Destouches, du Pirame de Francoeur et Rebel ? Ce Céphale et Procris d’Elisabeth Jacquet de la Guerre donne la réponse, tant ses dernières minutes qui laissent l’héroïne désespérée mourir presque a cappella ont dû, et continuent de paraître, inouïes dans la production du temps. Ce « Non vivez», avec son arioso faiblissant est l’une des belles surprises d’un enregistrement venant combler une importante lacune patrimoniale. On n’avait guère entendu cette oeuvre subtile depuis son exhumation par Jean-Claude Malgoire en 1989. Sa présence au disque est un événement important. Malgré une intrigue confuse, dont l’écoute se soucie à vrai dire fort peu, la musique de « la petite Jacquet », comme disait Louis XIV, surprend. Épurée, élégante, sa délicatesse relève plus du monde de la cantate que de l’opéra. L’expression des sentiments est de haute tenue. Que ce soit l’accompagnement au violon de l’air de Céphale, « Amour que sous tes lois », le classique, mais si tendre, « Lieux écartés » de Procris, ou telle symphonie pour les flûtes ou les percutantes danses du prologue, la seule femme compositrice de l’Académie royale ne s’en est jamais tenue au moule. On sent la furie mélodique jaillir à chaque instant. Ainsi, du langoureux acte III mené par la Volupté ou de la scène de Jalousie de l’acte IV…
Hélas l’interprétation approximative de Musica Fiorita donne une piètre idée de ces ambiances raffinées, desservies par une distribution qui pèche par sa prononciation (Borée), sa justesse (L’Aurore), ses intonations (le choeur…). Seuls les rôles-titres ont assez de tempérament pour ne point trop gâcher cette ravissante rareté, musicologiquement indispensable. »