L’oeuvre – Le compositeur
DAPHNIS ET CHLOE |
COMPOSITEUR |
Joseph Bodin de BOISMORTIER |
LIBRETTISTE |
Pierre Laujon |
ORCHESTRE | Le Concert Spirituel |
CHOEUR | |
DIRECTION | Hervé Niquet |
Chloé, L’Amour | Gaëlle Méchaly | |
La Nymphe, La Matelote | Marie-Louise Duthoit | |
Daphnis, Le Zéphyr | François-Nicolas Geslot | |
Saphir | Till Fechner | |
Dryas | Alain Buet | |
Agenor | Renaud Delaigue | |
Pan, Faune | Arno Guillou |
DATE D’ENREGISTREMENT | Décembre 2001 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | L’Arsenal de Metz |
ENREGISTREMENT EN CONCERT |
EDITEUR | Glossa |
DISTRIBUTION | Harmonia Mundi |
DATE DE PRODUCTION | 24 octobre 2002 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Goldberg – décembre 2003 – appréciation 5 / 5
« Daphnis et Chloé fut le dernier à être écrit ; sa première fut donnée en 1747, et il fut repris en 1752. Pour une personne familiarisée avec les petites oeuvres de Boismortïer, il est fascinant d’entendre comment sa muse répond à la scène. Les oreilles d’un aficionado compareront immédiatement cet idiome à celui de Rameau. L’écriture de Boismortier est beaucoup plus simple, avec quelques contrepoints, et des mélodies qui sont moins ‘caractéristiques’ que les airs immédiatement reconnaissables de son plus célebre confrère. La palette instrumentale est également moins variée, les flûtes y jouant un rôle bien visible. Le chant et l’interprétation de l’ensemble de Niquet sont de premier ordre, et même si vous pouvez ne pas être emballé par la pièce théâtrale, il est difficile de ne pas être captivé par les charmes du chant et de la danse. »
Opéra International – janvier 2003 – appréciation 5 / 5
« Le chef a fort bien compris les enjeux de cette oeuvre, moins simple à cerner qu’une tragédie lyrique. L’orchestre, toujours vif et affûté, est doté d’une palette chamarrée et aimable ; le choeur mérite d’identiques éloges…La soprano Gaëlle Méchaly offre une voix agile et plaisante, dont les saveurs légèrement acidulées correspondent bien au ton agreste des rôles de Chloé et de l’Amour. En Daphnis, la haute-contre François-Nicolas Geslot, montre des progrès constants : son timbre léger a gagné en fermeté, tandis qu’il dispose d’une technique et d’une émission vocales saines. Les deux basses, Renaud Delaigue et Alain Buet, sont un des atouts de cet enregistrement hautement recommandable, tant leur style – musical et déclamatoire – est spontanément noble et tant leur voix allie timbre ferme et brillance dans l’aigu. »
Diapason – janvier 2003 – appréciation 4 / 5 – technique 6,5 / 10
« Niquet ne prend qu’à demi au sérieux cette partition surprenante ; il adopte un ton généralement alerte, bon enfant, efficace dans les pages radieuses, frustrant dans les tableaux mélancoliques, mais sait mettre en valeur les nombreux passages chambristes. Le choeur, mal capté, ne semble pas très transparent. Till Fechner (Saphir) est un bon père noble, Arno Guillou un Pan à peine acceptable ; Gaëme Méchaly est plus crédible en Amour qu’en Chloé, desservie par une diction embarrassée, désuette. En définitive c’est François-Nicolas Geslot qui, en mini-Jéliotte, convainc le mieux, en dépit d’un médium creux et d’un chant un peu désordonné, mais rendant bien l’ardeur juvénile du plus beau rôle campé par Boismortier. »
Le Monde de la Musique – janvier 2003 – appréciation 4 / 5
« A la tête d’un ensemble qu’on a jamais entendu aussi subtil et riche, Niquet cultive la touche légère et préserve la candeur d’une musique que le moindre excès, la moindre faute de goût peuvent réduire à néant. Dans cette succession de miniatures, Gaëlle Méchaly et François-Nicolas Geslot forment un couple d’amants idéal de langueur et de sensualité. »
Répertoire – janvier 2003 – appréciation 4 / 5
« Hervé Niquet signe avec cet enregistrement une brillante peinture de l’art lyrique et plus précisément de la pastorale en ce milieu de XVIIIe siècle…L’oeuvre est ici fort justement interprétée. Niquet et son équipe semblent en effet avoir saisi toute la douceur de cette atmosphère champêtre, où quelques accents » platéiens » (remarquablement campés par Marie-Louise Duthoit) s’allient aux plus savants badinages. D’emblée, ce disque s’affiche comme une belle réussite, notamment grâce à l’excellence de la palette vocale. De la voix presque enfantine, gracieuse et claire de Gaêlle Méchaly qui incarne Chloé, mais également [‘Amour candide, jusqu’à l’élégante prestation d’Alain Buet en Dryas, sans parler de la sensualité d’un merveilleux Daphnis (François-Nicolas Geslot), la distribution paraît recréer les personnages sous nos yeux. Ajoutons à cela qu’une extrême attention est portée à la diction, à la justesse, à la perfection du style français. Tout semble donc fait pour combler [‘auditeur. Le seul bémol que nous mettrons à l’enthousiasme qui nous porte à l’écoute de ce disque (et à sa réécoute !) se rapporte à l’orchestre, dont la pâte sonore est, il est vrai, bien agréable, mais qui semble toujours à la traîne, toujours en deçà de l’énergie déployée par les solistes. Et pour cause : le continuo s’embarrasse d’ornements, languit, suit les chanteurs plutôt que de les précéder dans [‘intention. De ce fait, les élans sont mesurés, les changements de tempi se font quelque peu bancals, et les sentiments en perdent de leur force expressive. Un petit flottement donc, qui n’enlève cependant rien au charme de cette oeuvre. »