Antigono

COMPOSITEUR Johann Adolf HASSE
LIBRETTISTE Pietro Metastasio

 

Opéra en trois actes, sur un livret de Métastase (1698 – 1782), créé au Château de Hubertsburg, le 10 novembre 1743, puis repris au Hoftheater de Dresde, du 20 janvier au 17 février 1744 (onze représentations), dans des décors de Giovanni Battista Grone.

La distribution réunissait : Angelo Amorevoli (Antigono), Faustina Bordoni-Hasse (Berenice, Maria Rosa Negri (Ismene), Giovanni Bindi (Alessandro), Domenico Annibali (Demetrio), Giuseppe Schuster (Clearco).

Les décors étaient signés de Giobatta Grone, architetto teatrale e pittore di sua maestà.

Reprise au teatro San Carlo de Naples, le 19 décembre 1744, avec Gaetano Majorano, dit Caffarelli. 

Personnages : Antigono, roi de Macédoine ; Berenice, princesse d’Égypte, épouse promise à Antigono ; Ismene, fille d’Antigone, éprise d’Alessandro ; Alessandro, roi d’Épire, amant de Berenice ; Demetrio, fils d’Antigono, amant de Berenice ; Clearco, capitaine d’Alessandro, ami de Demetrio.

L’action se déroule à Thessalonique, cité maritime de Macédoine.

Le livret fut imprimé à Dresde en 1744, et repris par Bettinelli, à Venise, l’année suivante.

 

Synopsis

Acte I

Thessalonique, ville côtière de Macédoine. Bérénice, princesse d’Egypte, promet sa main à Antigone, roi de Macédoine, mais la jeune fille et Démétrius, fils d’Antigone, sont pris d’une passion inavouée l’un pour l’autre. Antigone, suspicieux, exile son fils. Entre-temps, Alexandre, roi d’Epire, amoureux éconduit de Bérénice, lance, pour se venger, l’Epire dans une guerre contre la Macédoine. Tandis que la bataille fait rage, Ismène, fille d’Antigone, confesse à la princesse égyptienne son amour pour Alexandre, le roi ennemi. Démétrius, désobéissant aux ordres de son père, accourt au palais royal pour annoncer la défaite macédonienne, et conduire Berénice en lieu sûr. Antigone le chasse une nouvelle fois. Mais le vainqueur approche : Bérénice, emmenée prisonnière devant lui, refuse à nouveau son amour. Antigone et Ismène sont également capturés. Seul Démétrius parvient às’échapper, grâce à Cléarque, commandant l’armée d’Alexandre, son ami fidèle.

Acte II

Le jeune Démétrius se présente devant Alexandre et offre sa vie pour sauver celle de son père. Ses paroles sont si nobles que le vainqueur va jusqu’à lui promettre de renoncer à ses conquêtes, à condition qu’il convainque Bérénice de l’épouser. Démétrius, la mort dans l’âme, persuade Bérénice au nom de la piété filiale. Antigone, bouleversé, accable son fils de reproches, lorsque arrive la nouvelle que son armée, après s’être réorganisée, vient d’écraser les forces ennemies. Le roi de Macédoine reste cependant détenu en otage par Alexandre.

Acte III

Antigone, refusant de céder Bérénice à son rival, est enfermé dans une cellule qui ne peut être ouverte que par le détenteur de l’anneau d’Alexandre. Démétrius oblige ce dernier à lui remettre l’anneau, et fait ainsi libérer son père. Puis il s’en va avec l’intention de se donner la mort pour ne pas être rival de l’auteur de ses jours. Antigone, revenu au palais. accorde magnanimement la main d’Ismène à Alexandre. Enfin, touché par la vertu de Démétrius, miraculeusement arraché au suicide par Cléarque, il renonce à Bérénice. Les deux jeunes gens peuvent s’unir, et la paix revient dans le royaume.

 

Livret (en italien)

 

« Antigone est peut-être l’opéra où apparaît le mieux la communion spirituelle entre Hasse et Métastase. Le musicien allemand, élève de Porpora et Scarlatti, connaissait bien la musique italienne. Le « cher Saxon », comme l’appelaient affectueuse-ment les Italiens à cause de son profond attachement à leur pays, savait adapter sa musique traditionnelle. privilégiant le bel canto plutôt que l’intensité dramatique, à la psychologie assez mince des personnages de Métastase. Ses récitatifs « secs », trop conventionnels parfois, ont le mérite de faire ressortir la musicalité du texte poétique. Les arias, toujours très plaisantes, ne manquent pas d’inspiration et sont traitées avec finesse et élégance. Aujourd’hui, on reprocherait sans doute au drame son extrême sophistication, à la musique le peu de place laissée à l’approfondissement des caractères par rapport aux rebondissements de l’intrigue. La désaffection que connut la musique de Hasse à partir du XIXe siècle témoigne bien du changement radical du goût, alors que sa poétique musicale avait si bien satisfait celui de ses contemporains. »  (Dictionnaire chronologique de l’Opéra – Le Livre de Poche)

 

Représentations :

Lohmen Kirche – 23 mai 1999 – Batzdorfer Hofkapelle – dir. Stefan Maass – avec Jean Pascal Schulze (Alessandro, Ismene), Antje Bitterlich (Berenice), Britta Schwarz (Demetrios), Quaas