CD Alessandro

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE Paolo Antonio Rolli

 

ORCHESTRE Deutsche Händel-Solisten
CHOEUR
DIRECTION Michael Form

 

Lisaura Raffaella Milanesi soprano
Rossane Yetzabel Arias Fernandez soprano
Alessandro Lawrence Zazzo contre-ténor
Cleone Rebecca Raffell alto
Leonato Sebastian Kohlhepp ténor
Tassile Martin Oro contre-ténor
Clito Andrew Finden baryton

 

DATE D’ENREGISTREMENT 17, 19, 24, 26 février 2012
LIEU D’ENREGISTREMENT Karlsruhe – Badische Staatstheater
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

 

EDITEUR Pan Classics
DISTRIBUTION
DATE DE PRODUCTION 4 septembre 2012
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

 

 

Critique de cet enregistrement dans :

Classica – octobre 2012 – appréciation 4 / 4

« Alessandro, qui fut l’un des plus grands succès de Georg Friedrich Haendel à l’opéra, ne bénéficie plus aujourd’hui du même engouement. Plombé par un livret médiocre – l’intrigue se limite au marivaudage d’Alessandro avec ses deux prétendantes, Roxane et Lisaura – il nécessite de surcroît des chanteurs superlatifs, à même de donner vie aux nombreux récitatifs. La rivalité qui opposait la Bordoni et la Cuzzoni obligea Georg Friedrich Haendel à équilibrer les airs entre les deux prime donne. La version de Sigiswald Kuijken avec le jeune René Jacobs, Sophie Boulin et Isabelle Poulenard (1984, Deutsche Harmonia Mundi) régnait sans partage au sommet de la discographie, mais il faudra à présent compter avec cette nouvelle intégrale enregistrée en public lors du Festival Haendel de Karlsruhe. Nerveuse à défaut d’être d’une grande finesse dans les passages plus contemplatifs, la direction de Michael Form peut compter sur l’excellente discipline des Deutsche Haendel Solisten. La cohésion des cordes est parfois mise à mal par des tempos excessifs, mais les solos des bois en imposent. Médium opulent et aigus radieux, Lawrence Zazzo marque le rôle-titre par un chant d’une grande sensibilité, et s’il n’a pas l’éloquence de Jacobs, sa voix rayonnante sied mieux à Alexandre le Grand. Côté dames on apprécie leur timbre fortement différencié, même si Milanesi semble embarrassée vocalement par les mouvements de scènes qu’on lui impose. Reste la Roxane de Fernandez qui gagne en assurance à mesure que l’action progresse. Son aria « L’armi implora dal tua figlio » (écrite pour la Bordoni) substituée à la scène V de l’acte III mérite les éloges.
Au final une excellente surprise que ce live d’un des opéras les plus exigeants artistiquement de Haendel. »

Diapason – novembre 2012 – appréciation 3 / 5

« L’actualité fait mal les choses. Cet écho – sur le vif et assez bruyant – des représentations données au Festival Handel de Karlsruhe il y a neuf mois aurait pu s’imposer par un allant, une poigne dans les ritournelles, une vie dans le récitatif proopre aux spectacles répétés pour la scène, vertus qui faisaient défaut aux deux versions« historiques ». Hélas! le premier sujet d’Alessandro reste le chant, domaine où les rivaux immédiats (Petrou/Cencic, Diapason d’or et notre Evénement du mois) triomphent sans combattre. N’accablons pas Lawrence Zazzo, expert entre les experts, vaillant, bien desssiné malgré une palette assez étroite et une ligne devenue tortueuse – ce que le théâtre rachète aussitôt que la partition montre ses muscles, c’est-à-dire presque tout le temps. Et couronons reine de la soirée la jeune soprano cubaine Yetzabel Arias Fernandez qui tient ici les promessses de sa brève apparition dans l’intégrale des cantates de Handel sous Fabio Bonizzoni : voix sombre mais encore souple, bien conduite, elle se voit de plus gratifiée du magnifique largo alternatif «L’armi implora» où sa sensibilité trouve (enfin) à s’épanouir. Il n’empêche. Trois heures de bel canto handélien sans un aigu piano, sans un trille soigné, sans une phrase cantabile, à quoi bon! Pour comble de misère, le baryton s’égosille, Martin Oro force son instrument et Raffaella Milanesi bouscule tout du long un rôle qui l’époumone, contrainte à crier pour maintenir une intonation aléatoire. Conscient de ses responsabilités, Miichael Form ne laisse pas la tension baisser une minute, coupe à l’occasion (le finale du 1 !), réinstrumente plusieurs numéros en quête de couleurs inédites (une traversière dans« L’armi implora» et le rossignolant «Alla sua gabbia d’oro », hautbois et bassons dans la« Cervetta» de Lisaura … ), mais ici encore manque la liberté du chant, le relief des nuances, l’art lyrique pourrait-on dire. Avant le triomphe de la tribu Cencic, nous aurions applaudi un live trépidant. Malheureusement, il est écrit qu’Alessandro vivra toujours dans et par la rivalité. »