La naissance de l’opéra baroque italien

Bonjour !
Voulez-vous savoir comment est né l’opéra, en Italie,
au début du XVIIème siècle ?
Oui ? alors cliquez ICI
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Embarquez pour un voyage musical en Italie, en compagnie de Peri, Monteverdi, Cavalli et les autres.
Il nous mènera d’abord à Florence, vers les années 1570, chez le comte Bardi.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C’est chez le comte Giovanni Bardi que se réunit la première Camerata, cénacle de poètes et musiciens qui veulent rendre à la musique le rôle qu’ils pensent avoir été le sien dans la tragédie grecque antique. La musique au service de la poésie, telle est leur devise, bien éloignée de la musique polyphonique, dont le contrepoint rend les paroles inintelligibles.

Vers la fin des années 1580, la seconde Camerata se transporte chez le mécène florentin Jacopo Corsi. Il y a là Vincenzo Galilei, le père de l’astronome, Emilio de Cavalieri, Giulio Caccini, Jacopo Peri, le librettiste Ottavio Rinuccini… La naissance de l’opéra moderne est proche, mais….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

QUI va composer le premier opéra ?
le savez-vous ? Est-ce :
Vincenzo Galilei ?
Emilio de Cavalieri ?
Jacopo Peri ?
Giulio Caccini ?
Claudio Monteverdi ?
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non, désolé…il faut revenir à la liste
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bravo ! comme récompense, vous avez le droit
et d’en savoir plus sur Jacopo Peri en cliquant ICI.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jacopo Peri est né à Rome en 1561. Il était attaché à la cour des Médicis, à Florence, et surtout réputé comme chanteur. Surnommé le Zazzerino, à cause de ses cheveux roux, il fréquentait laCamerata Bardi.

En 1598, à la demande Ferdinand Ier de Médicis, il compose la Dafne, le premier opéra…dont il ne reste que quelques fragments. Ce n’est qu’un coup d’essai : en 1600, Euridice est jouée au « Palais Pitti », à l’occasion des noces de Marie de Médicis et de Henri de Navarre, futur Henri IV. Jacopo Peri interprète lui-même le rôle d’Orphée. C’est un bel exemple du nouveau style de musique expressive, que les Italiens appellent le recitar cantando ou « parler en chantant ».

Mais au même moment, à Rome

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques mois avant l’Euridice de Jacopo Peri, a lieu, à Rome, la représentation d’un drame sacré d’Emilio de Cavalieri, La Rappresentazione di Anima e di Corpo, avec des personnages abstraits : l’Ame, le Corps, le Temps, le Monde….

Pour en savoir plus sur Emilio de Cavalieri, cliquez ICI.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Emilio de Cavalieri est né en 1550, à Rome, de famille noble. En 1587, il devient intendant général des arts et fêtes du grand duc de Toscane, à Florence. Il fréquente la seconde Camerata, chez Jacopo Corsi. En 1589, il quitte Florence, et c’est à Rome que la Rapprezentatione est jouée, à l’oratoire Santa Maria della Vallicella, en costumes, avec des récits, des chants, des danses, et des choeurs, heureux mélange de formes médiévales et de l’esprit de la Renaissance, mais sous la forme du recitar cantando de l’époque.

Emilio de Cavalieri meurt à Rome en 1602. Cette même année, Giulio Caccini, un autre habitué de la Camerata Corsi, fait jouer son Euridice, qu’il a composée sur le même livret que Jacopo Peri, au Palais Pitti de Florence. Claudio Monteverdi a déjà 35 ans, et ne va tarder à faire parler de lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1607, La favola d’Orfeo, opéra en cinq actes de Claudio Monteverdi, est représenté à la cour de Vincent de Gonzague, à Mantoue. D’emblée, il va bien plus loin que Jacopo Peri dans l’art mélodique, dans la puissance de l’expression.

Bien sûr tout le monde connaît le mythe d’Orphée, fondateur de la religion grecque. Eurydice, fiancée d’Orphée, meurt brutalement. Orphée décide de descendre aux enfers pour la rechercher, réussit à endormir Caron par son chant, et passe le Styx. Mais pour qu’Eurydice revienne dans le monde des vivants, Pluton a posé une condition, qu’Orphée ne se retrourne pas avant d’avoir quitté les abîmes. Hélas, dans sa joie de retrouver celle qu’il aime, Orphée enfreint la loi, et perd Eurydice.

Mais, au fait, de quoi était morte Eurydice ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

d’une chute ?
d’un empoisonnement ?
d’un coup de poignard ?
d’une morsure de serpent ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Non ! réessayez!

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Oui, alors qu’elle se réjouissait avec ses amies de son prochain mariage, c’est triste, non ?
Une autre question ?
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A votre avis, la première représentation de l’Orfeo
fut un succès ?
ou un « bide » ?
ou suscita l’indifférence ?

 

 

 

 

 

 

 

Non, essayez encore !
 

 

 

 

 

Mais oui ! L’Orfeo est un immense succès. Les chanteurs les plus réputés, castrats notamment, ont participé à la représentation. On a pu dire que d’emblée, Claudio Monteverdi avait réalisé la synthèse du spectacle complet, musical et théâtral. L’opéra est repris dans toutes les grandes villes d’Italie. Hélas, il faudra attendre 1904 et Vincent d’Indy pour l’entendre en France.

Mais déjà Monteverdi doit s’atteler à une nouvelle composition sur un livret de Rinuccini, L’Arianna, qui lui a été commandée par Vincent de Gonzague pour le mariage de son fils François avec Marguerite de Savoie. Eprouvé par la mort de sa femme Claudia, Monteverdi travaille lentement, et le duc de Gonzague a le temps de commander une favola pastorale à Marco di Gagliano, qui est représentée en janvier 1608.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marco da Gagliano a 26 ans. Sa Dafne, en style recitar cantando, avec un choeur omniprésent qui commente l’action, connait un grand retentissement. Mais retrouvons Claudio Monteverdi. En mai de la même année, enfin terminée, l’Arianna est représentée au théâtre de la cour de Mantoue. Hélas, de cet opéra ne subsiste qu’un célèbre lamento, air à caractère tragique, généralement confié à un rôle féminin, qui prépare généralement le sommet de tension de l’intrigue. Celui de Monteverdi servira de modèle à de nombreux airs d’opéras baroques.

L’Arianna marque la fin de la première période, florentine et mantouane. Il va falloir maintenant à nouveau regarder vers Rome.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Rome, le nouveau pape Urbain VIII encourage la vie artistique. Les compositeurs en vogue sont Domenico Mazzochi, Sigismondo d’India, Michelangelo Rossi et, surtout, Stefano Landi.

En 1619, La Morte d’Orfeo, dont Stefano Landi a écrit lui-même le livret, est représenté devant la cour pontificale, mêlant parodie satirique et spectaculaire. Treize ans plus tard, en 1632,Landi, qui est chanteur dans le choeur pontifical de la Chapelle Sixtine, compose Il Sant’Alessio, sur un livret du cardinal Rospigliosi, futur Clément IX. L’opéra est représenté à Rome pour l’inauguration du somptueux théâtre de la famille Barberini, de 3000 places. Premier opéra mettant en scène un personnage historique, il devient le modèle des opéras romains, avec un sujet édifiant qui n’empêche pas des scènes comiques, des introductions orchestrales, les sinfonie, à chaque acte. Mais…quittons Rome, car ça bouge à Venise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1637, s’ouvre à Venise le premier théâtre public et payant, le Teatro San Cassiano, avec une représentation d’Andromeda, de Francesco Manelli. Pour 4 lires, n’importe qui peut venir assister aux représentations jusque là réservées à l’aristocratie. L’exemple va être imité et les constructions de théâtres – souvent en bois ! – se succéder. En 1639, le Teatro San Moise, qui reprend l’Arianna de Monteverdi, le Teatro SS. Giovani et Paolo. Le décor est en place pour les chefs-d’oeuvre de Monteverdi et de Cavalli.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1641, Claudio Monteverdi a 74 ans, il est maître de chapelle de San Marco à Venise depuis 1613. Il compose Il Ritorno d’Ulisse in patria sur un livret de Badoara, ami d’un autre librettiste, Busenello. Tout le monde connaît l’histoire, tirée de l’Odyssée, le retour d’Ulysse déguisé en mendiant, le palais occupé par les prétendants, la fidèle Pénélope qui leur résiste, et Ulysse qui extermine les prétendants avec un arc qu’il est seul à pouvoir bander…

 

A propos d’Ulysse, et si on vérifiait si vous connaissez bien vos classiques ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis combien de temps Ulysse est-il parti d’Ithaque ?

 

1 an ?
5 ans ?
10 ans ?
20 ans ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Non, bien plus !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais oui ! dont 7 ans chez la nymphe Calypso…
Une autre question ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une divinité protège Ulysse, est-ce ?
Apollon ?
Neptune ?
Minerve ?

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Junon ?
Non ! essayez une autre !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bravo ! et revenons à Monteverdi
Difficile en effet de ne pas rappeler que la paternité d’Il Ritorno est discutée. Il est vrai qu’on ne dispose que d’une copie manuscrite de la partition, retrouvée à Vienne en 1881… Aussi les adaptations ne manquent-elles pas, toutes différentes. Chacune est une redécouverte de l’oeuvre. Merci à Jean-Claude Malgloire, Nikolaus Harnoncourt, René Jacobs, et, plus récemment Gabriel Garrido. Même problème de paternité pour le dernier opéra de Monteverdi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Incoronazione di Poppea est représentée au Teatro San Giovanni, en 1642. L’oeuvre a été composée sur un livret de Busenello, d’après les Annales de Tacite. Premier opéra avec des personnages historiques, il raconte comment Néron répudie sa femme Octavie pour l’ambitieuse Poppée.

On dispose de deux manuscrits, celui de Venise, et celui de Naples, et la source directe de de la première représentation est le scénario que l’on vendait à l’entrée du théâtre… Rien ne permet d’affirmer que Claudio Monteverdi en est l’auteur, mais…quelle importance ! Le manuscrit principal ne comprend qu’une ligne vocale et une ligne de basse continue, ce qui fait que chaque interprétation est une recréation.

En novembre 1643, Claudio Monteverdi disparaît, et laisse le champ libre à son meilleur élève, Francesco Cavalli.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Francesco Cavalli est né en 1616, de son nom Caletto Bruni, à Crema, petite ville sous la domination de Venise. Ses dons musicaux attirent l’attention du gouverneur qui s’appelle…Cavalli. Celui-ci l’emmène avec lui lorsqu’il retourne à Venise, et le fait entrer dans le choeur de San Marco, sous la direction de Claudio Monteverdi. En signe de gratitude, Francesco prend le nom de son protecteur. Cavalli est attaché au Teatro San Cassiano, il doit fournir – au moins – un opéra par an. Les chefs d’oeuvre se succèdent,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Didone, créé en 1641, Egisto, créé en 1642, d’après L’Iliade, qui prend pour héros Egisthe, amant de Clytemnestre, qui tua Agamemnon et fut tué par Oreste, l’Ormindo, créé en 1644, qui raconte l’amour des princes Ormindo et Amida pour la même femme Ersibe, épouse du roi Hariadeno, Giasone, créé en 1649, tiré des aventures de Jason à la recherche de la Toison d’or, qui rencontra Médée, mais épousa Hypsipyle…, et La Calisto, créé en 1651, qui nous raconte comment la nymphe Calisto fut séduite par Jupiter déguisé en Diane, puis changée en petite ourse et enlevée au ciel pour former la constellation de la petite Ourse.

En 1649, apparaît Cesti, un rival pour Francesco Cavalli.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pietro Antonio Cesti fait représenter Orontea au Teatro SS. Apostoli, à Venise.Curieux personnage, né en 1623, il devient moine franciscain, étudie avec Carissimi, puis commence à compose des opéras. On lui attribue souvent l’invention de l’aria da capo, typique de l’opera seria, c’est à dire l’opéra composé d’une succession d’airs séparés par des récitatifs, tels que ceux de Haendel. Sa vie un peu agitée le conduira à se défroquer….

Nous voici arrivés vers 1650.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est la fin de notre voyage musical. J’espère qu’il vous a plu.
Et si cela vous a donné le goût de l’opéra baroque, rendez-vous sur
Le magazine de l’opéra baroque