Seelewig

COMPOSITEUR Sigmund Theophil STADEN
LIBRETTISTE Georg Philipp Harsdörffer
DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
2004 Klaus Winckler CPO 1 allemand

 

Poème silvestre ou divertissement à caractère spirituel, sur un livret de Georg Philipp Harsdörffer (1607 – 1658), juriste, essayiste, fondateur de la Pegnitz, société littéraire de langue allemande.

Il fut représenté à la cour de Nuremberg en 1644.

Argument :

La lutte des puissances du bien et du mal est représentée sous la forme d’une pastorale, en ce qu’elle se déroule dans le milieu des bergers italiens, mais où les personnages ont un caractère allégorique : Seelewig personnifie l’âme éternelle, Sinnigunda la sensualité, Herzigilt la raison, Gwissulda la conscience, Trügewalt le démon. 

 

Synopsis

Prologue

La figure allégorique personnifiant la Musique ou l’Art du chant confesse que, pendant longtemps, elle n’a servi qu’à l’amusement profane et indigne. Libérée de tout faste superflu et alliée à la Poésie, elle désire maintenant se tourner vers sa vocation originale : louer Dieu en toute simplicité.

Acte I

Narcissisme et curiosité sophistiquée se mêlent en la personne du berger Künsteling, qui admire son reflet dans le fleuve. Alors qu’il se demande pourquoi son image n’est pas emportée par les flots, un esprit des bois à cornes et aux pieds de bouc, Trügewalt, s’approche de lui. Le satyre est obsédé pan l’envie de séduire la belle nymphe Seelewig, mais il sait qu’en raison de sa laideur il ne pourra arriver à ses fins que par une mystification. Il décide de pousser Künsteling à séduire Seelewig pour la lui céder. Deux autres bergers, Ehrelob et Reichimuth, acceptent de participer à la tromperie. Absorbés par la contemplation des ombres que dessinent leurs corps dans le soleil couchant, ils remettent cependant l’aide promise au lendemain. Sinnigunda, la complice des deux bergers, tente encore le soir même d’écarter Seelewig du chemin de la vertu, alors que celle-ci se promène au bord de la mer. Elle commence à peine à persuader la jeune fille lorsque apparaissent la matrone Gwissulda et la bergère Hertzigilt. Ces deux dernières mettent Seelewig en garde contre les dangers de la nuit et l’exhortent, à temps, à faire demi-tour. Furieux de son échec, Trügewalt jure qu’il imposera sa domination sur la forêt et tous ses habitants.

Acte II

Juste avant le début du deuxième acte, Künsteling, Ehrelob et Reichimuth se préparent encore une fois à participer ensemble à la duperie perfide. Apparaissent alors Seelewig et Sinnigunda, réjouies par les fleurs multicolores, le chant des oiseaux et les rayons du soleil. A leur tour, les bergers louent la nature et Seelewig, sa plus belle parure. Ils comblent de cadeaux la nymphe candide, afin de gagner ses faveurs. Künsteling lui remet une longue vue, Ehrelob une canne à pêche, Reichimuth un arc à flèches et Sinnigunda une couronne de fleurs. Cependant, Gwissulda et Hertzigilt ont tout entendu et en appellent au bon sens et à la conscience de Seelewig. Un orage surprend Seelewig dans son sommeil, elle prend peur et dans son affliction, elle demande conseil à l’écho de la forêt. Toutes les réponses de l’échu sont unanimes : il faut fuir les bergers et la frivolité du monde.

Acte III

Le matin après l’orage, les bergers et Trügewalt analysent les raisons de leur échec, et tentent d’inventer une nouvelle ruse. Seelewig est assise au bord du fleuve, triste et déchirée au plus profond d’elle-même. Mais Sinnigunda réussit à détourner son amie de son sentiment de culpabilité. Encore une fois, elle fait appel à l’oracle de l’écho – mais cette fois, Trügewalt s’est tenu prêt, et c’est lui qui répond en déguisant sa voix. Le faux écho, approuvé par Sinnigunda, conseille à Seelewig de s’abandonner aux plaisirs de ce monde et à la compagnie des bergers qui l’attendent. Künsteling propose un jeu de colin-maillard et, comme par hasard, il s’arrange pour que ce soit d’abord Seelewig qui ait les yeux bandés. Caché derrière les arbres, Trügewalt observe Seelewig tenter d’attraper un berger ; il sort alors de sa cachette et se jette dans ses bras. In extremis, Herzigilt et Gwissulda déjouent le plan de Trügewalt en arrachant le bandeau des yeux de Seelewig. Trügewalt et les bergers sont chassés dans la forêt, Sinnigunda s’effondre, impuissante, et Seelewig est définitivement convertie. Elle tombe à genoux, un choeur d’anges se joint à son chant d’action de grâce pour son salut.

À la fin, la Peinture prend la parole : dans l’épilogue, elle demande au public d’accorder aux décors la même estime que celle qu’il a portée à ses deux soeurs, la Poésie et la Musique.
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