Gli Equivoci nel Sembiante

COMPOSITEUR Alessandro SCARLATTI
LIBRETTISTE Domenico Filippo Contini

 

Cette pastorale à quatre personnages est la première œuvre d’Alessandro Scarlatti pour la scène. Elle semble avoir connu un certain succès, puisque après sa première romaine à Rome, au Teatro Capranica, le 5 février 1679, sous les auspices de la reine Christine de Suède, qui le fit rejouer au Collegio Clementino, le 8 février, devant les cardinaux.

On relève bon nombre de reprises : Monte Filottrano, 1680 ; Ravenne, 1685 ; parfois sous d’autres titres : L’error innocente, L’amor non vuole inganni.

L’intrigue joue sur un cas de ressemblance entre deux bergers, dont on apprendra au tout dernier moment qu’ils sont frères, tout comme sont sœurs les deux personnages féminins.

Synopsis

I, I à III : au matin, Euryllus attend sa bien aimée Cloris ; mais elle ne peut s’attarder, car sa vieille mère est malade, et donne rendez-vous à Euryllus vers midi. Euryllus devient soupçonneux.

I, IV : Lisette, petite sœur de Cloris, essaie de faire comprendre à Euryllus qu’elle l’aime, mais en vain.

I, V à VIII : Cloris regrette d’avoir si vite quitté Euryllus, et décide de lui écrire une lettre ; puis elle s’endort. Lisette voit la lettre, y rajoute deux mots et s’enfuit. À son tour, Euryllus voit la lettre et lit : « Amyntas chéri… » Il fait une scène de jalousie à Cloris quand elle se réveille. Cloris l’interprète comme un prétexte pour la quitter au profit d’une autre. Lisette a des remords et promet à Cloris que tout va s’arranger.

II, I-II : Cloris ne peut chasser son chagrin. Passe Armindus, dont on comprend vite qu’il est le portrait craché d’Euryllus ; il trouve Cloris à son goût et le lui fait savoir. Cloris décide d’abord de jouer la rancœur, puis, croyant qu’Euryllus a voulu la mettre à l’épreuve, clame son amour ; Armindus l’invite à s’enfuir avec lui.

II, III-IV : Lisette à son tour est trompée par la ressemblance. Voulant réconcilier Euryllus avec sa sœur, elle avoue son méfait à Armindus, qui n’est pas autrement ému. Elle n’est en revanche pas tranquille vis-à-vis de Cloris.

II, V-VIII : Cloris est résignée à fuir avec Euryllus. Euryllus, lui, veut rompre avec éclat. Quand ils sont face à face, Cloris clame sa passion, Euryllus son indignation. Lisette essaie de rétablir le calme en faisant comparer les écritures. Les deux amants se réconcilient provisoirement, mais Euryllus ne comprend rien à ce projet de fuite dont lui parle Cloris, et nie l’avoir proposé. Cloris est perdue.

III, I-II : Armindus attend l’heure de la fuite, mais avec mauvaise conscience. Lisette lui reproche de l’avoir accablée, mais lui confirme qu’elle l’aime, tout en admettant être encore un peu jeune.

III, III : Cloris retrouve Armindus : elle a tout avoué à sa vieille mère, qui consent au mariage ; la fugue est donc inutile. Armindus montrant peu d’enthousiasme pour le mariage, Cloris le prend très mal, et il finit par y consentir. Ils chantent « Nous serons heureux ».

III, IV-V : entendant cela, Euryllus est au comble de la jalousie et perd connaissance. Cloris croit qu’il dort et le réveille ; mais, dans un état second, il invoque les puissances des ténèbres contre celle qu’il croit infidèle. Ce n’est que quand elle prétend mourir qu’il se ravise ; puis, il reperd connaissance.

III, VI-VII : arrive Armindus ; Cloris croit voir l’ombre du défunt Euryllus, lequel se réveille. En voyant les deux sosies, Cloris comprend tout. Armindus exprime quelques regrets de son imposture. À son tour, Lisette voit deux Euryllus : il y en aura bien un pour elle, celui dont sa sœur ne voudra pas. Armindus lui offre son anneau, avec son nom gravé sur un saphir. Miracle : Euryllus a le même ! Ils sont donc frères, la ressemblance s’explique, deux couples légitimes vont se former et tout le monde est content.

 

Représentations :

Barga – 14, 15 juillet 2012 – Orchestra Auser Musici – dir. Carlo Ipata – mise en scène Dagny Hornig – décors Nicolas Bovey – costumes Kerry Bell – nouvelle coproduction avec Associazione Musicale Auser Musici

 

Palerme – Festival Scarlatti – Politeama Garibaldi – 16, 21, 24 septembre 2000 – Eglise San Francesco Saverio – 17 septembre 2000 – Ensemble Instrumental La Terza Prattica – dir. Mark Kroll – mise en scène Frederick Hammond – avec Julia Fischer (Clori), Nell Snaidas (Lisetta), Steven Tharp (Eurillo), Philip Anderson (Armindo)

 

Innsbruck – Festival de Musique Ancienne – 24 août 1988 – dir. Charles Medlam – mise en scène Michael Rennison – décors Mark Wheeler – avec Lorna Anderson, Sally Bradshaw (Lisetta), John Mark Ainsley (Eurillo), Angus Smith

« Une version annoncée en costumes, mais finalement théâtralisée avec infiniment de goût, grâce à un jeu de paravents…Cette exécution a déçu dans la mesure où un effectif de sept instruments et une équipe de chanteurs aux voix spécifiquement britanniques ne purent rendre pleinement justice à la partition. Un académisme paré du manteau de l’authenticité s’avéra en l’occurrence anémiant pour un ouvrage dont la richesse sonore et rythmique ne fut que suggérée…Du quatuor vocal émergeaient le ténor John Mark Ainsley et Sally Bradshaw qui fit valoir un indéniable tempérament en Lisetta. » (Opéra International octobre 1988)