Les Fêtes de Thalie

COMPOSITEUR Jean-Joseph MOURET
LIBRETTISTE Joseph de La Font
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
1930 1940 Gustave Cloëz 1 français

 

Opéra-ballet en trois entrées (La Fille, la Veuve, la Femme), et un prologue, sur un livret de Joseph de Laffont (ou de La Font ou de Lafonds). Représenté, sous le titre Le Triomphe de Thalie, à l’Académie royale de musique, le 19 (ou le 14 ?) août 1714, sous la direction du compositeur, et dans une chorégraphie de Michel Blondy (*).
(*) Michel Blondy, né en 1675, mort à Paris, le 6 août 1739. Issu d’une famille de maîtres de danse parisiens, neveu de Pierre Beauchamp, il débuta à l’Académie royale de musique en 1691 et y fit carrière jusqu’en 1739. En 1729 il succéda à Louis Pécour comme « compositeur des ballets ».

La distribution réunissait :

dans le Prologue, Mlle Antier (Melpomène), Mlle Poussin (Thalie), Hardouin (Apollon) ;

Melpomène, la muse tragique, s’offense des prétentions de Thalie, la muse comique, à s’introduire sur la scène lyrique. Elles en appellent à Apollon qui décide de réunir les deux Muses : chacune règnera à son tour sur le scène de l’Opéra.

dans l’entrée La Fille : Thévenard (Acaste, capitaine de vaisseau, amant de Léonore), Dun (Cléon, père de Léonore), Mantienne (Bélise, mère de Léonore), Mlle Poussin (Léonore, fille de Cléon et Bélise), Le Mire (un Algérien), Mlle Minier (une Fille marseillaise) ;
dans l’entrée La Veuve : Cochereau (Léandre, amant d’Isabelle), Dun (Fabrice, confident de Léandre), Mlle Heuzé (Isabelle, veuve), Mlle Antier (Iphise, confidente d’Isabelle), Mlle Minier (une Bergère) ;

Ballet de la Noce de Village : Ferrand (le Père du marié), Mlle Le Maire (la Mère du marié), Marcel (le Père de la mariée), Mlle La Ferrière (la Mère de la mariée), D. Dumoulin (le Marié), Mlle Prévost (la Mariée).

dans l’entrée La Femme : Mlle Journet (Caliste femme de Dorante), Mlle Poussin (Dorine, femme de Zerbin), Thévenard. (Dorante, époux de Caliste), Mantienne (Zerbin, époux de Dorine).

Ballet de la Troupe de Masques : Mercal et Mlle Menès, Blondy et Mlle Isecq, Ferrand, Mlle Le Maire, F. Dumoulin (Arlequin), Mlle La Ferrière (Arlequine), P. Dumoulin (une Pagode).
L’avènement du comique à l’Opéra créa le scandale, et le titre fut modifié en Les Fêtes ou Le Triomphe de Thalie, avant de prendre le titre définitif : Les Fêtes de Thalie.
Le succès alla grandissant, avec cinquante-sept représentations consécutives, jusqu’au 28 décembre.
Ainsi, en octobre 1714, le Mercure galant écrivait : On a beaucoup crié contre les Festes de Thalie ; il y cependant deux mois qu’on joue ce ballet sur le Théâtre de l’Opéra. Et Parfaict, dans son Histoire de l’Académie royale de musique : cette nouveauté qui fait le plus grand mérite de ce poème, lui attira un nombre de cenbseurs qui n’eurent pas de peine à trouver les défauts de l’ouvrage et le faible des intrigues qui ne sont neuves que sur le Théâtre de l’Opéra. Mais le public, enchanté par la musique charmante et par la manière dont ce Ballet fut exécuté convenait de la justesse de ces critiques, et n’en allait pas moins à ce spectacle.
Un épilogue fut ajouté le 9 octobre 1714 : la Critique des Fêtes de Thalie, pendant du prologue, où Thalie, muse de la Comédie, triomphe, mais Polymnie, muse de la Rhétorique, et Terpsichore, muse de la Danse, revendiquent leur part dans le succès de la pièce, et où Momus partage finalement les lauriers entre les trois Muses. Distribution : Mlle Poussin (Thalie), Mlle Pestel (Polymnie), Terpsichore (Mlle Isecq), Mantienne (Momus). Ballet : Blondy.
L’oeuvre fut éditée par Christophe Ballard en 1714.
Dans l’Avertissement, le librettiste explique : Voilà je crois le premier opéra où l’on ait vu des femmes habillées à la française, et des confidentes du ton des soubrettes de la comédie ; c’est aussi la première fois que l’on a hasardé de certaines expressions convenables au comique, mais nouvelles jusqu’alors et même inconnues sur la scène lyrique ; le public en fut d’abord alarmé, cependant le théâtre qui si enjoué, règne du commencement jusqu’à la fin de ce ballet se trouva si amusant et si enjoué, qu’on y venait eu foule presque à contre-coeur. Je me fis conscience de divertir ainsi le public malgré lui, et pour rendre son plaisir pur et tranquille je me dépêchai de faire moi-même la Critique de mon ouvrage où je donnai tout le mérite du succès à la musique et à la danse.

Rémond de Saint-Mard écrivait de son côté : Il est encore un ballet dont il faut que je vous parle: ce sont les Fêtes de Thalie, la musique en est vive, gracieuse et légère: les paroles y sont médiocrement bonnes; mais elles sont lyriques: le comique y est agréable, et de nature à bien aller avec la musique, car le comique tourné d’une certaine façon, n’y va quelquefois pas mal. Hé! pourquoi n’y irait-il pas? Dès que le récitatif, quand il est bien fait, est une vraie déclamation : on a droit, ce me semble de le mettre sur des paroles comiques ; il ne s’agit alors que de le bien mettre. Enfin, Monsieur, c’est un spectacle fort agréable pour nous que le ballet. Rien n’est plus fait pour notre légèreté, rien ne s’accommode mieux à notre caractère, et entre nous, de la manière dont nous sommes aujourd’hui montés, le sérieux et le pathétique de l’opéra nous va beaucoup moins bien que le ballet.
On ajouta également le Trio de Cariselli, de Robert Cambert, composé par ce dernier en 1666 pour la comédie Le Jaloux invisible de Brécourt, et insérée dans les Fragments de Lully en 1702.
Le 12 mars 1715, l’entrée La Veuve coquette remplaça La Veuve, toujours avec le même divertissement de la Noce villageoise.
Au total, le succès fut tel qu’on compta près de quatre-vingts représentations durant la saison 1714-1715.
Le 25 juin 1722 eut lieu la première reprise, avec succès. Le Mercure de juillet écrivait : Les Festes de Thalie, Ballet, attirent toujours un très grand concours ; et quoiqu’on y regrette les Demoiselles Journet, Heuzé et Poussin, leurs rôles sont si bien remplacés par les Demoiselles Antier, Minier et Tulou, que cet Opéra fait tout le plaisir imaginable. Il est étonnant de voir comment la première entre dans son rôle comique de Soubrette qu’elle a hazardé, et qu’elle a joué pour la première fois sur ce Théâtre, où elle joue ordinairement si parfaitement le grand Tragique avec tant de succès. La Demoiselle Minier se distingue dans le rôle de la petite fille par son air de jeunesse, son goût de chant et son enjouement. Dans le Ballet, le Public rend justice à la Demoiselle Prévost, et au Sieur Dumoulin le jeune, qui se surpassent tous les deux, surtout dans la Bergerie.
Les représentations se poursuivirent en juillet et août. Le 17 septembre, une nouvelle entrée, La Provençale, fut ajoutée, avec une distribution réunissant Mlle Rosalie (Florine), Mlle du Ranci (Nérine), Gélin (Crisante), Muguet (Léandre).
Cette nouvelle entrée mettait en scène des Provençaux, et des Provençales en costumes du pays, avec des couplets en langue provençale et l’emploi du tambourin. Le succès fut immédiat, et durable. Le Mercure écrivait : La musique en est vive et saillante, et se ressent tout à fait de la chaleur du climat où l’on a placé la scène.
La deuxième reprise des Fêtes de Thalie intervint en février 1724, à la place des Fêtes Grecques et Romaine.
Le 22 février 1725, la Provençale fut jouée avec l’Europe Galante, puis en octobre avec Acis et Galatée.
Les 2 et 6 avril 1726, on donna un spectacle au bénéfice des acteurs, puis le 29 avril en ouverture du Théâtre, sous le nom de Balet des Balets, avec La Provençale.
Le 28 mai 1726, fut créé à l’Académie royale, le Ballet sans titre, composé de l’acte La Fille, ainsi que de la Comédie, extraite des Muses, d’André Campra, et de la Vénitienne, de Michel de La Barre.
Le 9 décembre 1733, Les Festes de Thalie furent chantées au Concert de la Reine, avec Mlles Antier, Petitpas et Duhamel, ainsi que Massié, Dubourg, d’Angerville et Petillot.
La troisième reprise à l’Opéra eut lieu le 2 juin 1735, toujours avec succès : Cette dernière reprise n’a pas démenti le succès que ce Ballet eut dans sa nouveauté; il est reçu aujourd’hui très favorablement du Public, et goûté autant qu’il l’ait jamais été. Il y eut trente-six représentations successives. Une interrupttion eut lieu le 23 août au profit des Indes Galantes, puis les Fêtes de Thalie furent reprises le 17 novembre jusqu’au 8 mars 1736, pour vingt représentations, avec La Provençale, à compter du 1er décembre.
La distribution réunissait alors Mlles Julie, Mlle Petitpas, Guignier (Prologue), Mlle Fel, Chassé, Person, Cuvillier (La Fille), Mlle Pélissier, Mlle Antier, Jélyotte, Dun (la Veuve coquette), Mlle Antier, Mlle Petitpas (La Femme), Mlle Monville, Mlle Petitpas, Mlle Mariette, Cuvillier (La Critique), Mlle Bourbonnais, Mlle Erémans, Cuvillier, Jélyotte (La Provençale). Marie Sallé dansa dans l’entrée de la Provençale.
Les 30 juillet, 2 et 4 août 1738, Les Fêtes de Thalie furent chantées au Concert de la Reine, à Fontainebleau.
La quatrième reprise à l’Opéra eut lieu le 29 juin 1745, et se prolongea jusqu’au 8 août. La distribution réunissait : Mlle Chevalier, Mlle Fel (Prologue), Chassé, Person, Cuvillier, Mlle Bourbonnais (La Fille), Mlle Romainville, Mlle Fel , Jélyotte, Le Page (La Veuve coquette), Mlle Chevalier, Mlle Bourbonnais, Chassé, Cuvillier (La Femme).
Le 10 août 1745, La Provençale fut jouée avec Zélindor, roi des Sylphes et Le Trophée, avec Mlle Metz, Mlle Bourbonnais, Le Page et Poirier. Ballet : Mlle Camargo.
Le 11 janvier 1746, on joua les Festes de Thalie avec Zélindor, roi des Sylphes, pour quinze représentations.
Le 7 décembre 1746, La Provençale fit partie d’un spectacle pour la capitation des acteurs. Le lundi 26 décembre, un spectacle fut composé du Prologue et de l’acte de La Femme des Festes de Thalie, de Zélindor et de La Provençale.
Le jeudi 12 janvier 1747, on joua l’Entrée Apollon et Coronis des Amours des Dieux et l’acte de La Femme des Festes de Thalie. Le 18 mars, on joua le Prologue, La Femme des Festes de Thalie, La Provençale et Zélindor pour la capitation des acteurs.
La Provençale fut représentée à l’Opéra de Lyon en 1750.
La marquise de Pompadour fit représenter les Fêtes de Thalie au château de Bellevue les 9 et 11 février 1752, avec, outre elle-même, le vicomte de Chabot, Mme de Choiseul, le chevalier de Clermont, Mme Fontaine, le marquis de la Salle, Mme de Marchais, M. de Turenne, dans une version revue par La Garde, avec quatre danseurs : le duc de Beuvron, le marquis de Courtenvaux, le comte de Langeron, le comte de Melfort, dans une chorégraphie de Jean-Baptiste Déhesse.
Une cinquième reprise des Fêtes de Thalie à l’Opéra eut lieu le mardi 24 septembre 1754 pour les débuts de Mlles l’Héritier et Cohendot. Le spectacle continua jusqu’au 1er décembre. Il inspira au baron Grimm le commentaire suivant : L’Académie Royale de Musique nous a donné ici avec les acteurs subalternes (les autres étant à Fontainebleau) les Festes de Thalie… on est fort étonné de voir cet opéra tombé à plat : c’est de son succès dans sa nouveauté qu’il faut s’étonner. Le génie de la platitude a présidé à la fabrication du poème et inspiré le musicien.
La Provençale fut jouée avec Les Amours des Dieux le mardi 31 janvier 1758. Ce même spectacle se poursuivit jusqu’au 27 avril, avec seize représentations et fit jusqu’à 3 898 livres de recette. Sophie Arnould, alors à ses débuts, y chanta le rôle de Florine, la Provençale. Le Mercure commenta : Mlle Arnould a représenté la jeune Provençale, avec les grâces ingénues de son âge. Elle n’a dans son rôle qu’un seul morceau de distinction. C’est le Monologue (Mer paisible) où elle met toute l’expression qu’il demande. La preuve du plaisir qu’elle y a fait est l’affluence qui l’a suivie jusqu’au Carême.
Le 13 août 1765, le Prologue et l’acte de La Femme des Festes de Thalie furent joués avec le Devin du Village. Il y eut vingt représentations consécutives jusqu’au 29 septembre, puis une reprise du 14 novembre jusqu’au 12 décembre, soit en tout trente-sept représentations.
Du 18 août au 29 septembre1769, des Fragments furent représentés, comprenant La Provençale. Il y eut dix-huit représentations.
En octobre, et jusqu’au 31 décembre 1769, La Provençale fit partie de Nouveaux Fragments, pour les débuts de Mlle Day, avec au total cinquante-deux représentations. En janvier 1770, La Provençale fut reprise pour les débuts de Mlle Desforges.
En août 1778, La Provençale fut représentée devant le Roi à Choisy.
Au mois de novembre 1778, le texte de La Provençale de La Font fut remis en musique par Candeille, Ordinaire de l’Académie; celui-ci conserva en partie les airs de ballet composés par Mouret. Suivant le Mercure de France : l’effet a été médiocre, et La Provençale, sous sa nouvelle version, ne parut pas longtemps à l’affiche de l’Opéra.

La Fille, la Femme et la Veuve, parodie « ingénieuse » en trois actes en vaudevilles, de Laujon & Parvis, fut représentée avec succès par les Italiens le 21 août 1745. Jean-François Berger, directeur de l’Opéra, exerça un recours et obtint que les Italiens fûssent condamnés à une amende de 10 000 livres.
L’entrée La Provençale fut à son tour parodiée, le 4 mars 1758, au Théâtre Italien, sous le titre La Fille mal gardée ou le pédant amoureux, sur un texte de Charles Favart, et une musique de Duni.
Le 29 septeembre 1759, on joua à la Foire Saint-Laurent une parodie de La Veuve coquette sous le titre La Veuve indécise, texte de Vadé et Anseaume, musique de Duni.

 

84me Opé. C’est un Ball. dont le Poëme est de La Font, & la musiq. de Mouret. Il fut représenté pour la premiere fois le 14 Août 1714, sous le titre du TRIOMPHE DE THALIE, & est ainsi imprimé partition in-4°. La scene du Prol. est le Théatre même de l’Opéra, & les Personnages sont Apollon, Melpomene & Thalie. Le Ballet étoit divisé en trois entrées, composées chacune d’une petite Comédie. La premiere, intitulée la Fille ; la seconde, la Veuve ; la troisieme, la Femme. C’est le premier Opé. où l’on ait vu des femmes habillées à la Françoise, & des Confidentes du ton des Soubrettes de la Comédie. Le Public en fut d’abord allarmé ; cependant il y vint en foule, mais presque à contre-coeur. La Font dit qu’il se fit conscience de divertir ainsi les gens malgré eux ; c’est pourquoi il se dépêcha de faire lui-lême la critique de son ouvrage, dans une quatrieme entrée qui fut jouée le 9 Octobre, & où il donna le mérite du succès à la musique & à la danse. Elle est aussi imprimée in-4°. Cet Opé. eut quatre-vingt représentations. Le 12 Mars 1715, on substitua à la place de l’Acte de la Veuve, qui avoit été trouvé médiocre, une autre entrée intitulée la Veuve Coquette. Lors d’une reprise qu’on en fit en 1722, on y ajouta une nouvelle entrée intitulée la Provençale, qui a été donnée seule plusieurs fois depuis. (de Léris – Dictionnaire des Théâtres)

Argument :
La Fille
Dans le port de Marseille, Acaste et Cléon sont de retour d’Alger où Acaste a délivré Cléon prisonnier depuis dix ans. Celui-ci espère retrouver à Marseille sa femme et sa fille restées sans nouvelles durant sa captivité. Acaste, lui, est amoureux d’une jeune fille qui refuse de l’épouser, préférant sa liberté aux chaînes de l’hymen. Il exhale sa mélancolie.
Acaste cherche à convaincre, mais sans succès, la légère Léonore, et Bélise, mère de la jeune file, rôle travesti, intervient, conseillant à Acaste d’oublier sa fille, et de se consoler avec elle, « son double ». Acaste, afin de piquer la jalousie de Léonore, feint d’entrer dansle jeu. À ce moment paraît Cléon, qui reconnaît Bélise, sa femme, et la croit infidèle. Scène de reproches, mais Bélise avoue son stratagème qui a réussi : Léonore, durant la scène entre Acaste et sa mère, s’est sentie mordue par la jalousie et reconnaît enfin qu’elle aime Acaste. Celui-ci, dans la joie de voir ses voeux couronnés de succès, libère généreusement tous les prisonniers algériens. L’acte se termine par un Divertissement intitulé Fête Marine, comprenant des Entrées de matelots marseillais et de marseillaises, de captifs et captives algériens.
La Veuve
Isabelle, jeune veuve d’un barbon, est aimée de Léandre. Celui-ci s’étonne de l’attitude d’Isabelle à son égard, et fait part de ses craintes à son confident. Isabelle, cependant, aime en secret Léandre, mais se croyant encore liée par son récent veuvage, elle n’ose le lui laisser voir. Elle se lamente sur son triste sort.
Iphise, confidente d’Isabelle, cherche à la persuader de ne plus se contraindre et de profiter de sa liberté recouvrée pour céder enfin aux charmes de l’amour. Léandre survient alors à la tête d’une troupe de Bergers, et cherche à attendrir le coeur de sa belle en lui offrant un Divertissement pastoral représentant une Noce de village. Isabelle veut s’enfuir, mais Léandre la persuade de demeurer, et le Divertissement qui se déroule sous ses yeux la bouleverse en effet. A la fin, Isabelle désarmée, ne sait que répondre à Léandre qui la presse ; elle tombe dans les bras de sa confidente qui lui conseille d’aller sur son tombeau consulter son époux. Le Divertissement comprend une suite d’airs paysans.
La Veuve coquette
Dans un hameau, Isabelle, jeune veuve coquette, jouit de sa liberté ; elle est courtisée de toutes parts. Après des jeux champêtres, elle éconduit deux de ses soupirants, dont un Financier, et leur en préfère un troisième.
La Femme
Caliste, jeune femme charmante, se plaint à sa confidente de l’infidélité de son époux. Mais l’infidélité de Dorante est assez particulière : Caliste ayant paru masquée à un bal, son mari ne l’a pas reconnue, et s’est déclaré éperdument amoureux de ce Masque inconnu et charmant. Avec l’espoir de retrouver sa belle inconnue, Dorante organise une fête nouvelle, pensant profiter d’une absence momentanée de sa femme. Son valet Zerbin, lui reproche l’infidélité qu’il s’apprête à commettre vis-à-vis de la délicieuse Caliste. Dorante reconnaît volontiers qu’il a tort, mais ne peut résister au désir de démasquer l’inconnue. Zerbin se montre sceptique quant au résultat. Caliste se masque à nouveau pour continuer à jouer la comédie de l’Inconnue, tandis que sa suivante Dorine, se masque, elle aussi, pour éprouver Zerbin son époux.
La Fête préparée par Dorante donne lieu à un étincelant Divertissement : Le Bal (*). A la fin de l’acte, Caliste arrache son masque, et Dorante, la reconnaissant, tombe à ses pieds, confus et bouleversé. Caliste lui pardonne aisément, et les danses terminent l’acte de façon vive et légère.
(*) À chaque reprise des Festes de Thalie, ce Divertissement du Bal prit plus d’ampleur par le nombre des danseurs et des travestis qui y figurent. A la première représentation, on signalait pour le Ballet une troupe de masques composée de sept couples, plus Arlequin, Arlequine et une Pagode. A chaque reprise, le nombre des travestis augmenta, et en 1735 et 1745, en plus des danseurs signalés plus haut, tous les personnages de la Comédie Italienne firent leur apparition : entrées de Polichinelle, Colombine, Mezzetin et Mezzetine, Pantalon, Scaramouche ; puis des Polonais, Vénitiens, Espagnols, Turcs ; enfin une troupe de Pastres.

La Critique des Festes de Thalie
Momus est chargé de juger et de trancher la question de savoir à laquelle des trois Muses : Thalie, muse de la Comédie, Polymnie, muse de la Rhétorique, ou Terpsichore, muse de la Danse, était dû le succès de la pièce. Momus partage finalement les lauriers entre les trois Muses.
La Provençale
La Provençale se passe dans une bastide de Provence. Personnages : Florine, jeune provençale qui a toujours été renfermée ; Nérine, surveillante de Florine ; Crisante, vieux tuteur de Florine ; Léandre, jeune provençal, amoureux de Florine ; un Matelot

Synopsis


Un jardin garni d’orangers, qui n’a dautre issue que par la mer, qui ne borne le point de vue ; le côté de la terre est entouré de hautes murailles
Sc. I – Nérine rencontre Crisante qui lui explique qu’il surveille Florine dont il redoute l’infidélité. Il a observé qu’elle n’était pas insensible à la musique venant d’une barque qui vient près du rivage. Il envisage de faire fermer le passage par la mer. Florine survient, qui se mire dans la mer.
Sc. 2 – Crisante reproche à Florine de regarder le reflet de ses traits dans la mer, et cherche à persuader qu’elle est laide. Il fait en revanche l’éloge de la beauté de Nérine. Il décrit à Florine les défauts de son visage, tout en consentant à l’épouser. Il part, en chargeant Nérine de surveiller Florine sans se faire voir.
Sc. 3 – Se croyant seule, Florine songe tout haut à « son vainqueur », celui qui vient la voir sur une barque. On entend des matelots. Nérine reconnaît la barque, et court avertir Crisante.
Sc. 4 – Elle en est empêchée par Léandre, qui rassure Florine, et fait l’éloge de sa beauté. Florine cherche à savoir si Léandre ne se moque pas d’elle. Léandre se récrie, Florine l’écoute avec plaisir lui faire la cour. Léandre lui propose de l’enlever et l’épouser. Danse des matelots. Chanson de la Provençale en provençal. On voit arriver Crisante. Florine n’hésite pas et décide de suivre Léandre.
Sc. 5 – Florine monte avec Léandre sur le tillac de la barque, et laisse Nérine avec Crisante. ILs veulent l’un et l’autre courir après Florine ; mais on forme un danse en rond qui les enferme. Crisante enrage. Florine lui rétorque d’épouser Nérine puisqu’elle est belle, alors qu’elle-même est laide.

 

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L’Ensemble « Les Festes de Thalie »