COMPOSITEUR | Michel Pignolet de MONTÉCLAIR |
LIBRETTISTE | Abbé Pellegrin |
Opéra-ballet en trois actes et un prologue, créé à l’Académie Royale de Musique, le vendredi 12 juin 1716, en présence du Régent, et repris avec une entrée supplémentaire – Les Nuits d’Été – le 19 (ou le 29, selon Ballard) septembre de la même année.
Nom des quatre entrées : Les Matinées d’Eté, Les Jours d’Eté, Les Soirées d’Eté, Les Nuits d’Eté.
On admira les voix du ténor Murayre et de Mlle Antier (dans les rôles de Vénus et d’Armide).
Selon les sources, le livret est attribué à l’abbé Pellegrin, sous le nom de Mlle Barbier (*) (Dictionnaire des théâtres de Paris de Léris), ou au contraire à Mlle Barbier, sous le nom de l’abbé Pellegrin (L’Opéra de J.-G. Prod’homme, ou Anecdotes dramatiques).
(*) Marie Anne Barbier, née en janvier 1664. A partir de 1702, elle donne quatre tragédies jouées à la Comédie française qui donnent lieu à polémique, certains affirmant que se cache sous son nom un auteur masculin, notamment l’abbé Simon Pellegrin. Sous la Régence, elle s’oriente vers des Histoires galantes et des livrets d’opéra, et publie une revue littéraire. Elle cesse de publier en 1722, et meurt en 1745.
Les Airs à chanter furent rapidement imprimés par Jean-Baptiste Christophe Ballard, ainsi qu’un argument du Prologue et des trois Entrées.
En fin d’année, Ballard imprima la partition entière, dédicacée au Régent, y compris l’entrée Les Nuits d’été ajoutée le 29 septembre.
Sous le nom d’Alphée et Aréthuse, l’acte de ballet de Campra Aréthuse ou la Vengeance de l’amour, fut repris à l’Académie royale, le 22 août 1752, précédé du Prologue des Fêtes de l’Été, de l’abbé Pellegrin et Montéclair, et suivi de l’intermède italien nommé Le Joueur (Il Giocatore). Les chanteurs du Prologue étaient : Delatour (le Printemps), Poirier (l’Été), Mlle Fel (Vénus), et les principaux danseurs : Mlle Vestris, Laval, Mlle Lyonnais (Amants et Amantes).
Une Parodie en trois actes en Prose mêlée de vaudevilles, par Dominique, fut jouée au Théâtre Italien le 14 septembre 1719, sous le titre du Pélerinage de la Foire, & des Plaisirs de la Campagne.
J.-G. Prod’homme mentionne des reprises avec modifications jusqu’en 1752. Cette année là, le 22 août 1752, le Prologue fut représenté à l’Académie royale, suivi d’Alphée et Aréthuse, de Danchet et Campra, et d’un intermède italien, le Joueur ou Il Giocatore. La distribution réunissait : La Tour (le Printemps), Poirier (l’Été), Marie Fel (Vénus). Ballet : Amants et Amantes, avec Mlle Vestris.
89me Opé. C’est un Ball. de trois entrées, dont les paroles sont de Mlle Barbier, & la musique de Monteclair : il fut représenté pour la premiere fois le 11 Juin 1716, est imprimé partition in-fol. & a été remis en Septemb. 1716 avec une nouvelle & quatrieme entrée, & en 1725. Le Prologue se passe entre le Printems, l’Eté, Venus, les Graces, & des Amans. (de Léris – Dictionnaire des Théâtres)
Synopsis
(commentaires du livret par Montéclair)
Prologue
Le Printemps, ne pouvant plus remplir les voeux des Amants et des Amantes, fait place à l’Eté. Les Amants et les Amantes témoignent des regrets de la perte qu’ils viennent de faire, et demandent à l’Eté, qu’il fasse régner l’Amour, s’il veut régner lui-même. Vénus abandonne les Cieux pour accorder le règne de son fils aux voeux des Amants et des Amantes et à la sollicitation de l’Eté. Alors, le Théâtre s’embellit ; les Plaisirs accourent de toutes parts ; les Zéphirs volent et font naître de nouvelles beautés. Tout cet assemblage finit le Divertissement du Prologue par les Chansons et par les Danses
Les Jours d’Eté
Cérès qui protège Silvie et Daphnis, ordonne qu’ils soient unis d’une éternelle chaîne. En comblant les voeux de ces Amants, elle détruit les préventions de Silvie qui prenait Climène pour sa rivale, et qui craignait d’être soumise par son Père, à épouser Idas. Les Bergers, les Bergères, les Moissonneurs et les Moissonneuses se réunissent pour célébrer par leurs danses et leurs chants, les bienfaits de Cérès qui leur a laissé en partant, l’Abondance et l’Amour triomphant.
Les Soirées d’Eté
Argante, Tuteur d’Hortense, perd le fruit de ses veilles et de ses prétentions sur sa pupille qui lui est enlevée par Lisis, son amant. La barque que ce Tuteur avait fait préparer pour enlever Hortense, sert à lui donner la liberté. Elle en a toute l’obligation à Doris, sa suivante, et à Zerbin, valet confident d’Argante. Les Habitants des Rives de la Seine, les Mariniers et les Marinières forment un Divertissement qui précède le dénouement de cette Entrée.
Les Nuits de l’Eté
Valère, amant de Bélise et Octave, amant de Lucinde, ont l’un et l’autre recours au masque. Le premier, pour s’assurer les sentiments de Bélise dont la coquetterie le rend jaloux, le second, pour éprouver la constance de Lucinde dont il sait être aimé tendrement, quoi qu’il soit un peu indifférent : ils réussissent l’un et l’autre. A la vérité, Lucinde était prévenue du déguisement d’Octave par Valère, son ami. Enfin, ils se réunissent tous, et jouissent des plaisirs du Bal qui fait la dernière Fête de ce Ballet.
Représentations :
Paris – Mairie du IXe arrondissement – Salle Rossini – 8, 9, 12 et 13 mai 2003 – Les Musiciens de Mlle de Guise – dir. Laurence Pottier – chorégraphie Les Fêtes d’Hébé – dir. Cécilia Gracio-Moura – costumes Sylvie Skinazzi