Die geheimen Begebenheiten Henrico IV

COMPOSITEUR Johann MATTHESON
LIBRETTISTE Johann Joachim Hoë

 

Die geheimen Begebenheiten Henrico IV, Königs von Castilien und Leon oder Die getheilte Liebe (Les événements secrets concernant Henri IV, roi de Castille et Leon, ou L’Amour partagé.)

L’ouvrage fut terminé le 12 janvier 1711, et représenté pour la première fois le 9 février de la même année, au Theater am Gänsemarkt de Hambourg.

Le livret, en cinq actes, est l’oeuvre de Johann Joachim Hoë, auteur de plusieurs livrets pour Reinhard Keiser.

Personnages : Henrico IV (roi de Castille), basse ; Joanna (la reine nouvellement épousée), soprano ; Elvira de Sandoval (dame noble de la cour de Castille), soprano ; Theresia (comtesse de St Estienne), soprano ; Alfonso (noble castillan de sang princier), basse ; Don Juan (un des grands de Castille), ténor ; Rodrigo (comte de Villena), ténor ; Bertrand (comte de Ledesma), basse ; Alardo (serviteur d’Alfonso), ténor ; Petronella (femme de chambre d’Elvira), soprano ; Timo (un serviteur de la reine), ténor.

Ballet et figurants : les cavaliers et dames de la noce royale ; cavaliers lors de la course de taureaux ; capitaines de la Garde royale ; Castillans, etc.

 

La partition fut éditée par Hansjörg Drauschke, en 2005, chez Edition Musiklandschaften (Hambourg), puis en 2008, chez Ortus Musikverlag (Beeskow).

 

« L’argument se fonde sur des événements historiques. Henri IV était le fils de Jean II de Castille et de Marie d’Aragon. Il fut marié une première fois avec Blanche de Navarre. Après que cette union, au bout de sept ans, fut restée « incomplètement consommée », Henri IV fit annuler le mariage en 1453. A ce moment-là, il portait déjà le surnom de « El impotente ». Après la mort de son père, il devint roi de Castille (1454 – 1474). Dans l’espoir persistant d’avoir un héritier au trône, il épousa Jeanne de Portugal, soeur du roi de Portugal Alphonse V. Malgré des tentatives renouvelées, ce mariage resta lui aussi non consommé. Que le favori du couple royal, Beltrán de la Cueva, après la naissance inattendue d’une fille en 1462, ait été élevé au titre de comte de Ledesma, renforça les rumeurs courant à la cour suivant lesquelles il aurait été le véritable père de l’enfant. Ce sujet scabreux fut traité par le librettiste Johann Joachim Hoë (dates de sa vie inconnues) qui vivait à Hambourg entre 1711 et 1717, d’après un projet français anonyme pour l’opéra du Marché-aux-Oies.

Un attrait particulier est conféré par la couleur locale espagnole, avec choeurs et danses, et la grande scène de corrida à la fin de l’acte II. Également remarquable est l’entrée d’une « triade comique ». Au serviteur Alardo viennent s’ajouter la servante Pétronella ainsi que son « amoureux » provisoire Timo, grâce à quoi le motif des prétendants se disputant une femme – Bertrand et Alphonse à propos de Jeanne – peut être transposé et renouvelé sur le plan comique. Musicalement, l’opéra de Mattheson est d’une qualité musicale nettement marquée. Le compositeur emploie un instrumentarium d’orchestre bien différencié – avec flûtes obligées, hautbois et bassons, viole d’amour et violons scordatura – dans lequel incombent aux instruments isolés des tâches diverses, parfois très virtuoses. Mattheson se montre toujours un maître de la mélodie fortement expressive ; le chant et les instruments y sont traités sur un pied d’égalité. Il utilise aussi abondamment l’éventail des formes musicales. Aux arias da capo viennent s’ajouter de nombreuses formes ternaires élaborées, outre divers types d’arias à deux parties et des choeurs et ensembles développés.

Décor du premier acte : La salle royale, dans laquelle on peut voir une belle illumination ; en particulier, de chaque côté, des pyramides de couleurs variées, des emblèmes curieux, etc. A l’entrée de cette salle, deux palmiers, unis par leur cime, avec l’inscription Jusqu’à ce que nous soyons unis. A la table sont assis les deux époux princiers Henrico et Joanna, et les nobles qui assistent à leurs noces : Theresia, Elvira, Don Juan, Alfonso, Rodrigo, Bertrand, etc. Alardo sert à table. On voit le reste des dames et cavaliers dans des costumes variés. L’une représente Vénus, que suivent Cupidon et des Amours. Une autre apparaît en Diane, avec la Nuit, que suivent les Rêves, etc. »

(Hansjörg Drauschke – préface de l’édition 2008 – traduction Alain Duc)