Antonio de LITERES

Antonio de LITERES
1673 (Arta) – 1747

 

ACIS Y GALATEA
LOS ELEMENTOS
JUPITER Y DANAE
JUPITER Y SEMELE
TODO LO VENCE EL AMOR
zarzuela – représentée en 1707, au Coliseo del Buen Retiro, à Madrid, à l’occasion de la naissance (le 25 août) de l’infant Louis Ier, fils de Philippe V – elle se compos

 

Originaire de Artà sur l’île de Majorque. Antonio de Literes grandit sous le règne de Charles II, dernier représentant des Habsbourg sur le trône d’Espagne. Il apprit le violoncelle et la composition au Real Colegio de Ninos Cantorcicos (Collège Royal des Petits Chanteurs) de Madrid. Entré à la Chapelle royale en 1693, il fut nommé peu après premier violoncelliste puis maître de chapelle, fonction qu’il exerça pendant dix ans en lieu et place de Sebastiàn Duron exilé pour raisons politiques de 1706 à 1720. C’est en 1701, alors que Literes était maître de chapelle, qu’eut lieu le couronnement de Philippe V, premier représentant de la dynastie des Bourbons d’ Espagne.

L’arrivée de ce souverain d’origine française précipita la Chapelle royale dans une double crise. Non seulement il lui fallut accueillir de nombreux musiciens italiens en son sein et s’initier au répertoire italien, mais de plus, le roi fit cesser le paiement des salaires des membres de la Chapelle. Devant cette situation, les musiciens se virent dans l’obligation de gagner leur vie ailleurs, organisant des concerts chez les aristocrates et les riches bourgeois, ou composant des oeuvres au goût des plus grandes familles de l’époque. C’est dans cette situation politique et sociale difficile, rendue encore plus confuse par les troubles consécutifs à la guerre de succession d’Espagne, que Literes composa ses plus grandes oeuvres pour la scène : de nombreuses zarzuelas, la plupart en collaboration avec le librettiste José de Canizares, ainsi que les opéras Dido y Eneas et Los Elementos.

Les dernières années de Literes sont entourées de mystère. Du moins sait-on qu’il exerça à la Chapelle royale jusqu’en 1743, en qualité de premier violoncelliste et de compositeur, mais cette dernière activité déclina sensiblement après 1725.

Dans ses oeuvres pour la scène, assez proches du style d’un Calderon, Literes fait montre d’une pensée musicale agile. La forme et l’harmonie enracinent profondément son style dans la tradition musicale espagnole, mais il y intègre avec bonheur les formes nouvelles de la musique italienne.

(notice DHM)

Antonio de Literes est né sur l’île de Majorque, le 18 juin 1673.
Grâce à l’appui d’un compatriote, Juan Massanet, maître de chapelle et musicien de la Chapelle Royale, il partira pour Madrid et intégrera la maîtrise de sa Majesté le 17 septembre 1686. La maîtrise du Collège Royal formait de jeunes chanteurs pour qu’ils rejoignent ensuite la fameuse « Real Capilla ».
Jeune apprenti musicien, Antonio de Literes étudia la musique avec différents maîtres parmi lesquels se détache la figure de José de Torres auprès duquel il se perfectionna entre 1689 et 1692.
En 1693, de Literes obtient le poste de violoncelliste à la Chapelle Royale de Madrid, poste qu’il gardera toute sa vie.
Parallèlement, il développera aussi une intense activité de compositeur: ses oeuvres, aussi bien religieuses que théâtrales vont marquer l’histoire de la musique espagnole. Antonio de Literes meurt le 18 janvier 1747. Le recteur de la Chapelle Royale de Madrid affirmera en 1720 que « sa maîtrise de la composition et du violoncelle est telle que personne ne peut prétendre rivaliser avec lui ».

C’est le 19 décembre 1708, au Coliseo del Buen Retiro à Madrid, pour célébrer l’anniversaire du roi Philippe V d’Espagne qu’eut lieu la première de la zarzuela baroque « Acis y Galatea ».
Le librettiste était José de Canizares, talent de la cour et l’un des plus fameux écrivains du moment. Le thème d’Acis y Galatea est extrait du livre XIII des Métamorphoses d’Ovide. Ce fameux thème n’est autre que celui de la néréide Galatée, amoureuse du berger Acis, mais harcelée par le cyclope Polyphème. Il semblerait que le premier compositeur baroque qui ait mis ce thème en musique n’est autre que Jean-Baptiste Lully avec sa pastorale héroïque « Acis et Galatée » (1686). Il y eut ensuite une mascarade écrite par Eccles (1701), puis une sérénade de Haendel intitulée « Acis, Galatea e Polifemo » (Naples, 1708), en plus de sa célèbre pastorale dramatique « Acis and Galatea » (Londres, 1708).
Il est probable que Literes connaissait l’oeuvre de Lully, étant donné que bon nombre des compositions de ce dernier ont été jouées à Madrid durant le règne de Charles II. La zarzuela « Acis y Galatea » surprend par la quantité de musique qu’elle contient, beaucoup plus importante que celle que l’on trouve au XVIIIème siècle en Espagne dans le même type d’oeuvres.

Malgré que les premières représentations ne furent pas ouvertes au public, « Acis y Galatea » obtiendra un énorme succès dans les théâtres de Madrid et des autres villes espagnoles. A Valence, on en donnera jusqu’à 22 représentations! L’oeuvre sera même jouée à Lisbonne, à l’occasion de l’anniversaire du Roi Jean V du Portugal.

Suivant une tradition bien établie au temps de Philippe IV et de Charles II, la zarzuela mythologique était le genre théâtral (à participation musicale) favori de la cour pour fêter les grands événements de la vie des membres de la famille royale. Dans ce genre spécifique, dont l’idéal de vraisemblance est terriblement enraciné dans la tradition de la comédie espagnole, la caractéristique majeure est la combinaison de textes déclamés et de textes chantés, et ce suivant une hiérarchisation de langage et de formes expressives partant d’un principe d’attribution de rôles dépendant du rang et du caractère de chaque personnage.

Avec « Acis y Galatea », Literes a démontré que l’assimilation de formes italiennes comme le récitatif et l’aria « da capo » était parfaitement intégrable dans une zarzuela pastorale de thème mythologique et fonctionnait très bien avec les traditionnels choeurs à quatre voix, formes strophiques comme les « Villancicos » ou encore les authentiques « Seguidillas ».

 

Commentaire Festival de Wallonie 2000 – à l’occasion de la représentation de Acis y Galatea – le 14 octobre 2000