COMPOSITEUR | Gaetano LATILLA |
LIBRETTISTE | Giovanni Barlocchi d’après Gennarantonio Federico |
DATE | DIRECTION | EDITEUR | NOMBRE | LANGUE | FICHE DETAILLEE |
2000 | Antonio Florio | Opus 111 | 2 | italien |
Reprise de « Gismondo », opéra comique en dialecte napolitain représenté à Naples, au Teatro dei Firorentini, en 1737, puis à Rome, au teatro Valle, le 15 juin 1738, et remanié sous le nom de « La Finta Cameriera », réécrit par Giovanni Barlocchi en toscan, l’action étant déplacée de Naples à Florence.
La distribution, à Rome, était la suivante : Giuseppe Catterini (Filindo), Francesco Baglioni Don Calascione), Filippo Laschi (Moschino), Viviana Bossellini (Dorina), Anna Isola (Betta), Anna Querzoli Laschi (Erosmina), Pietro Pertici (Pancrazio), Eugenia Mellini Fanti (Giocondo)
Un exemplaire du livret est conservé à la Biblioteca della Casa di Goldoni , à Venise.
Inspirée du succès de La Serva Padrona de G.B. Pergolesi, l’oeuvre fut rejouée sous diverses appellations : Don Calascione (King’s Theatre de Londres, le 21 janvier 1749), Il Gismondo, La Finta Comtessa, La Giardiniera Contessa.
Le dramma giocoso fut repris par la troupe d’Eustachio Bambini, ce dernier modifiant le livret. Lors d’une représentation à Vérone, la distribution réunissait : Anna Tonelli (Betta), Costanza Rossignoli Carattola (Dorina), Francesco Guerrieri (Filindo), Francesco Baglioni (D. Calascione), Ippolita Mondini (Erosmina), Giuseppe Giardini (Pancrazio), Caterina Bassi Negri (Giocondo). Chorégraphie de Andrea Cattani, livret édité par Dionigi Ramanzini, conservé à la Biblioteca della Casa di Goldoni, à Venise.
La Finta Cameriera fut reprise notamment :
comme Divertimento giocoso, à Florence, au Teatro Colletti, au printemps 1742, dans des costumes de Giuseppe Ermanno Compstoff. Le livret édité par Antonio Maria Albizzini, était dédié à Sua Eccellenza il Signor Marco di Beauvau. Un exemplaire est conservé au Civico Museo Bibliografico Musicale de Bologne. comme Dramma giocoso, à Bologne, au Teatro Formagliari, durant le carnaval 1743. Livret édité par Clemente Maria Sassi, conservé à la Biblioteca Comunale Dell’archiginnasio de Bologne. comme Opera in musica, à Vicence, au Nuovo Teatro delle Grazie, en 1743, dans des costumes de Natale Canziani. Livret conservé à la Biblioteca Civica Bertoliana de Vicence. Distribution : Luigi Ristorini (Filindo), Francesco Baglioni (D. Calascione), Margherita Cavalli (Betta), Angelica Saitz (Dorina), Costanza Rossignoli Carattola (Erosmina), Giuseppe Ristorini (Pancrazio), Eugenia Mellini Fanti (Giocondo), Felice Banti (Giocondo), Antonio Brambilla (Giocondo), Giuseppe Sacco. comme Divartimento giocoso per musica, à Livourne, au Teatro da S. Sebastiano, au printemps 1743, dans une production de Pietro Pertici. Livret revu par Giovanni Guadalberto Barlocci, dédié à All’illustrissimo Signor Barone Menfredo della Merueille, édité par Francesco Marescandoli e Pozzotorelli, à Lucques, conservé à la Biblioteca Nazionale Braidense de Milan. Distribution : Angiola Paganini (Giocondo), Pietro Costantino Compassi (Pancrazio), Caterina Chiaveri (Erosmina), Caterina Brogi (Betta), Pietro Pertici (D. Calascione), Giovanni Battista Branchi (Filindo), Bartolomeo Cherubini (Moschino), Anna Gaschi (Dorina). comme Divertimento giocoso per musica au Teatro di Sant’Angelo de Venise, au printemps de Venise, dans des costumes de Domenico Landi. Livret édité par Modesto Fenzo, conservé à la Biblioteca Nazionale Braidense de Milan et à la Biblioteca Musicale Governativa del Conservatorio di Musica S. Cecilia de Rome. Distribution : Elisabetta Ronchetti (Giocondo), Giuseppe Ristorini (Pancrazio), Costanza Rosignoli (Erosmina), Ginevra Magagnoli (Betta), Viviana Bosellini (Dorina), Francesco Baglioni (D. Calascione), Luigi Ristorini (Filindo). comme Dramma Giocoso per Musica, à Vérone, au Teatro dell’accademia Filarmonica, en 1747. Livret dédié Alle Nobilissime Dame della Citta di Verona, édité par Dionigi Ramanzini. Distribution : Francesco Guerrieri (Filindo), Caterina Bassi Negri (Giocondo), Giuseppe Giardini (Pancrazio), Ippolita Mondini (Erosmina), Anna Tonelli (Betta), Costanza Rossignoli (Dorina), Francesco Baglioni (Calascione). Costumes de Francesco Mainini, décors de Francesco Bibbiena, danse de Caterina Ricci.
La Finta cameriera fut représentée à l’Académie royale, à Paris, sous le titre La Fausse Suivante, le 5 décembre 1752, à la suite des Amours de Tempé, par la troupe d’Eustachio Bambini : Antonio Lazzari (Pancrace), Anna Lazzari (Erosmine), Giovanna Rossi (Joconde), Anna Tonelli (Babet), Pietro Manelli (Don Calisson), Francesco Guerrieri (Filinte).
Personnages : Pancrazio (Pancrace), vieillard florentin, père d’Érosmine ; Erosmina (Érosmine), promise à Don Caliscione, amante de Giocondo ; Giocondo, jeune homme livournais, amant d’Erosmina, déguisé en suivante chez Pancrazio, sous le nom de Alessandra (Claudine) ; Dorina (Babet), jardinière de Pancrazio ; Don Calascione (Don Calisson), jeune Romain extravagant, promis en mariage à Erosmina ; Filindo (Filinte), frère de Calascione, amant d’Erosmina.
Synopsis
Pancrazio (basse), veuf et seigneur de Florence, est tout excité par les préparatifs du mariage de sa fille Erosmina (soprano) avec Don Calascione (basse), prétendant venant de Rome. Après ce mariage, il a l’intention de prendre pour épouse sa femme de chambre Alessandra (soprano). Cette dernière est en réalité un gentilhomme du nom de Giocondo travesti en camérière pour approcher Erosmina dont il est amoureux. A son arrivée, Don Calascione, fat affecté et ridicule, arrive de Rome avec son jeune frère Filindo (ténor) pour demander la main d’Erosmina. Celle-ci, horrifiée par cette perspective, et sur les conseils d' »Alessandra », feint de tomber malade. Calascione jette alors son dévolu sur Bettina (soprano), la servante, puis sur Dorina (ténor travesti), la jardinière.
Pancrazio réussit à convaincre Don Calascione de s’armer de patience. En attendant, celui-ci continue à faire la cour à Bettina. Moschino (ténor), le soupirant de Bettina surprend leur jeu. Tous deux s’épanchent sur le sort des amoureux trompés. Filindo, frère de Don Calascione, est de son côté tombé amoureux d’Erosmina et demande à la jardinière d’intercéder en sa faveur. Pancrazio, effrayée de la libido galopante de Calascione, se soucie de trouver un nouveau mari à sa fille pour que son propre mariage avec Alessandra / Giocondo puisse avoir lieu.
Filindo est le nouvel futur époux choisi par Pancrazio pour sa fille. Celle-ci espère l’arrivée de ce Giocondo décrit par Alessandra et dont elle est amoureuse en rêve. Alessandra lui annonce une surprise. Devant l’urgence de la situation, la camérière fait tomber son déguisement et se présente en gentilhomme. Tous croient à une farce de mauvais goût de la part de la camérière. Quand enfin toute la petite société est mise au courant de la véritable identité du travesti, le maître de céans doit en prendre son parti. Il bénit l’union de sa fille avec Giocondo. (Opéra de Besançon)
« La finta cameriera, ovvero Don Calascione connaît, à partir de 1737, plusieurs remaniements, sous différents titres (Don Calascione, Latilla Il Gismondo, La Giardiniera contessa…), à Londres, Bruxelles, Hambourg et, surtout, Paris, où Latilla sera l’un des protagonistes de la célèbre Querelle des Bouffons, en 1752. Le livret de Giovanni Barlocci juxtapose avec maestria de distingués aristocrates avec quelques représentants du petit peuple de Naples : le calascione, d’ailleurs, est une espèce de luth, très utilisé dans la musique populaire entre le XVIe et le XVIIIe siècle, sur lequel les chanteurs de rue accompagnaient leurs récits, souvent vulgaires et déclamés en dialecte.
Le g&eacue;nie de Latilla est d’avoir su faire cohabiter l’esthétique populaire et le goût le plus raffiné, en distribuant les rôles principaux tantôt à des acteurs-chanteurs de comédie, tantôt à des sopranistes rompus aux règles les plus rigoureuses du bel canto baroque. Dans cette intrigue fertile en rebondissements, proche des meilleures « Fausse suivante » et « Finta giardiniera » de l’époque, sa musique sonne originale et moderne, surtout au premier acte, riche d’invention et d’une verve irrésistible. » (Opéra International – octobre 1997)
Livret (en italien) : http://www.dicoseunpo.it/dicoseunpo/L_files/finta_cameriera.pdf
Représentations :
Opéra de Besançon – 20 octobre 2001 – La Capella della Pieta de Turchini – direction : Antonio Florio – mise en scène : Christophe Galland – décors : Denis Fruchaud – costumes : Valérie Jung et Christian Macé – avec Pierre Thirion-Vallet ( Don Pancrazio), Stéphanie Marco (Erosmina), Maria Ercolano (Giocondo/Alessandra), Boris Grappe (Don Calascione), Florence Villevière (Filindo), Thomas Morris (Dorina), Cyrille Gerstenhaber (Bettina), Axel Everaert (Moschino)
Pontoise – 27 octobre 2000 – Clermont-Ferrand – Opéra Municipal – 23 février 2001 – Paris – Théâtre Silvia Montfort – 27 et 28 février 2001 – Lille – Théâtre Sébastopol – 3 mars 2001 – Rennes – Opéra – 6 et 7 mars 2001 – Maisons-Alfort – Théâtre Claude Debussy – 9 mars 2001 – Capella della Pieta de’Turchini – dir. Antonio Florio – mise en scène Christophe Galland – décors Denis Fruchaud – costumes Valérie Jung, Christian Mace – éclairage Marc Delamezière – Production du Festival de Royaumont – avec Maria Ercolano (Giocondo/Alessandra, soprano), Stéphanie Marco (Erosmina, soprano), Pierre Thirion-Vallet (Don Pancrazio, basse), Booris Grappe (Don Calascione, baryton), Florence Villevière (Filindo, mezzo), Thomas Morris (Dorina, ténor), Cyrille Gerstenhaber (Bettina, soprano), Axel Everaert (Moschuino, ténor) Le Monde
« Farce érotique à la napolitaine sur une musique enlevée – Reprise pour la première fois en France depuis 1752, l’oeuvre de Gaetano Latilla est l’un des fleurons de cet art napolitain qui, issu de la commedia dell’arte, ne néglige pas d’emprunter à l’opera seria. Musique enlevée, inventive, expressive et généreuse, qui comporte de vraies beautés »… »une mise en scène de Christophe galland intimiste, privilégiant une vision poétique »… »un plateau vocal de bonne tenue, dominé par Roberta Invernizzi, une Finta Cameriera qui possède à la fois un timbre, une tessiture et un vrai sens expressif. La Bettina de Roberta Andalo séduit par son engagegemnt et l’aisance de ses aigus, le Filindo de Frabcesca Russo-Ermolli par sa virtuosité. Seule Emmanuela Galli en Erosmina nous laisse un peu sur notre faim : son timbre chaud est agréable, mais gâté par une émission peu naturelle et une absence totale de legato »… »La Cappella justifierait à elle seule le succès du spectacle… »
Altamusica – Théâtre Silvia Montfort – 28 février 2001
« Comment animer cette succession d’arias da capo souvent très longs ? Le décor de Denis Fruchaud, stylisé, simple, et élégant, joue sur la suggestion : derrière ces portes et ces fenêtres, tout peut arriver. Le propos de Galland, en revanche, est plus diffus, et repose, en définitive, sur le jeu des comédiens. Il s’agit de caractériser les trois catégories sociales et théâtrales qui s’affrontent dans ces deux actes. Il y a d’abord les personnages grotesques avec, au premier chef, Don Pancrazio, père et barbon, sensible au charme d’une suivante qui est en réalité l’amoureux travesti de sa fille, et Don Calascione, qui doit épouser la dite fille mais ne réussit pas à cacher son cœur d’artichaut, qui s’effeuillera finalement pour la jardinière, Dorina. Il y a aussi les figures populaires, qui se limitent en fait aux domestiques, et enfin les amoureux. En tête Erosmina et Giocondo, qui s’est fait engager comme suivante sous le nom d’Alessandra, Filindo, frère de Giocondo, qui soupire devant Erosmina.
Quand on possède des chanteurs-acteurs de la trempe de ceux qui composent la bande à Florio, l’entreprise ne devrait pas poser de problèmes. Lorsque Giuseppe Naviglio (Calascione) et surtout Giuseppe di Vittorio (roi de la mimique et du geste aérien, désopilant en jardinière Dorina), occupent le plateau, la salle ne cache pas son hilarité. Roberta Invernizzi campe Gioconda avec charme et sensualité, Emanuela Galli est quelque peu timide en Erosmina. Il arrive pourtant que certaines voix flirtent un peu avec la justesse et qu’à l’orchestre, les instruments en fassent autant, les cors, entre autres. Mais Florio entraîne son monde dans un tourbillon auquel il est bien difficile de résister. »
Diapason – février 2001 – Feux d’artifice napolitains
« On peut faire confiance à Antonio Florio et ses complices pour mettre en valeur les multiples facettes d’une partition qui flirte avec l’opera seria sans jamais oublier ses racines populaires ».
Classica – février 2001
« L’opéra le plus représenté à Paris à l’occasion de la Querelle des Bouffons »… »Le succès parisien de La Finta Cameriera à l’Académie royale de musique en 1752 ne fit que couronner une fortune de presque vingt ans de représentations, de la création à Rome en 1738 jusqu’à une reprise à Livourne en 1760″… »L’opéra de Latilla révèle une technique de composition très variée et complexe »… »On remarquera surtout la très large palette de solutions utilisée pour l’écriture des airs, et une richesse instrumentale assez rare pour un opéra napolitain des années 1730 ».
Abbaye de Royaumont – 4, 5 septembre 1999 – dir. Antonio Florio – mise en scène Christophe Galland – avec Ercolano / Marco, Gillet / Invernizzi, Gerstenhaber / Rizzone, Russo-Ermoli / Villevière, Everaert / di Fraia, Morris / di Vittorio, Carril / Thirion-Vallet, Grappe / Naviglio
Bari – Château souabe – 1er juillet 1997 – dir. Antonio Florio – mise en scène Christophe Galland – décors et costumes Rita Faure – avec Roberta Invernizzi (Gioconda), Roberta Andalo (Bettina), Emanuela Galli (Erosmina), Giuseppe de Vittorio (Dorina), Daniela del Monaco (Filindo), Luca Dardolo (Maschino), Giuseppe Naviglio (Don Calascione), Pietro Naviglio (Pancrazio)
« Le metteur en scène, Christophe Galland, restitue cet univers avec bonheur : il sera difficile d’oublier le savant jeu de travestissements, où Giocondo (Roberta lnvernizzi), amoureux d’Erosmina (Emanuela Galli), de-vient la servante Alessandra, courtisée par un Don Calascione (Giuseppe Naviglio), aux ardeurs incontrôlables. Donna, qui épousera à la fin Calascione, est chantée par le sopraniste Giuseppe de Vittorio, et le jeune Filindo, aimé d’Erosmina, par Daniela del Monaco… en un manège d’une troublante et irrésistible ambiguïté, comme les affectionnait la culture du Settecento. A la tête de la formation baroque, La Pietà dei Turchini, Antonio Fiorio évolue avec aisance dans cette partition dense et parfois imprévisible, soutenant avec efficacité une équipe de solistes pleins de bonne volonté, mais pas tou-ours en mesure de restituer les flamboyances d’une vocalità perdue. Leur jeu, heureusement, a su conférer un certain relief à une soirée à marquer d’une pierre blanche. »(Opéra Internaational – octobre 1997)