Partenope

COMPOSITEUR Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE d’après Silvio Stampiglia
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLEE
1979 1990 Sigiswald Kuijken Deutsche Harmonia Mundi 3 italien
1979 2009 Sigiswald Kuijken Sony / Deutsche Harmonia Mundi 3 italien
2001 2001 Nicholas McGegan Göttinger Händel-Gesellschaft 3 italien
2004 2005 Christian Curnyn Chandos 3 italien

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
2008 2009 Lars Ulrik Mortensen Decca

Opéra en trois actes (HWV 27), sur un livret inspiré de celui de Silvio Stampiglia pour Antonio Caldara (1701), achevé le 12 février 1730, créé au Haymarket de Londres, le 24 février 1730, durant la première saison de la Nouvelle Académie, avec une distribution réunissant Anna Maria Strada del Po, soprano (Partenope), Antonia Maria Merighi, alto (Rosmira), Antonio Maria Bernacchi, alto castrato (Arsace), Francesca Bertolli, alto (Arminio), Annibale Pio Fabri dit Il Balino, ténor (Emilio), Johann Gottfried Riemschneider, basse (Ormonte). Six autres représentations suivirent jusqu’au 10 mars.
Anna Strada del Po, quoique grosse et maladroite dans ses mouvements, mal habillée, et surnommée le Cochon, remporta un triomphe personnel, alors que Bernacchi déçut et quitta Londres peu après.
Partenope fut publié dès sa création par l’éditeur John Walsh.
Une reprise eut lieu le 12 décembre de la même année, pour sept représentations, avec une nouvelle aria.
Une nouvelle reprise eut lieu le 29 janvier 1737, à Covent Garden, pour quatre représentations, avec une version abrégée.
Partenope fut monté à Brunswick en février 1731, puis redonné en été à la résidence de Salzthal.

Personnages : Partenope (Parthenope), fille d’Eumelius, reine de Naples (soprano), Arsace, prince de Corinthe, ancien amant de Rosmira (mezzo-soprano), Rosmira, princesse de Chypre, fiancée d’Arsace, travestie sous le nom d’Eurimene (alto), Armindo, prince de Rhodes, amant de Partenope (alto), Emilio (Emilius), roi de Cumes, amant de Partenope (tenor), Ormonte (Ormontès), capitaine des gardes de Partenope (basse).

Synopsis


Parthénopé, fille d’Eumelius, roi de Phères en Thessalie, a quitté Chalcis, dans l’île d’Eubée, de nos jours Nègrepont, suivant l’augure d’une colombe, pour fonder, sur les bords de la mer Tyrrhénienne, la ville de Parthénopé, aujourd’hui Naples. Ceci est rapporté dans le Onzième Chapitre du Premier Livre de l’Histoire de la Ville et du Royaume de Naples par Gio. Antonio Sumonte. Le reste est imaginaire.
Acte I
Partenope appelle les bienfaits d’Apollon sur sa nouvelle cité de Naples. Auprès d’elle se trouvent deux de ses soupirants, l’un déclaré (Arsace, prince de Corinthe), l’autre secret (Armindo, prince de Rhodes). Survient un prince arménien qui dit s’appeler Eurimene et demande l’hospitalité de Partenope. Il s’agit en fait de la princesse de Cypre, Rosmira, abandonnée par Arsace qu’elle poursuit sous un déguisement masculin. Le capitaine des gardes, Ormonte, annonce l’approche du prince de Cumes, Emilio, à la tête de ses troupes. Rosmira conseille à Armindo de dévoiler ses sentiments à Partenope et, se retrouvant seule avec Arsace, lui arrache la promesse qu’il ne dévoilera à quiconque son identité. Partenope reçoit l’aveu d’Armindo (mais elle est amoureuse d’Arsace) et résiste aux avances brutales d’Emilio, qui la menace d’une guerre.
Acte II
Au cours de la bataille, Armindo sauve Partenope tandis qu’Arsace capture Emilio. Poursuivant sa vengeance, Rosmira provoque Arsace en combat singulier, malgré l’interdiction de Partenope. Arsace ne peut que se dérober aux provocations de Rosmira et passer pour lâche. Rosmira réconforte Armindo en promettant de le servir auprès de la reine, mais repousse Arsace qui cherche à rentrer dans ses bonnes grâces.
Acte III
Rosmira réclame le combat contre Arsace, expliquant qu’elle veut venger l’honneur de la princesse de Cypre abandonnée par l’infidèle. Partenope consent alors au duel et se retourne vers Armindo. Rosmira s’attendrit en voyant Arsace endormi, mais joue son rôle et se prépare au combat. Arsace trouve une échappatoire : il demande au faux Eurimene de combattre torse nu. Rosmira se trouble et doit avouer son identité. Partenope épouse Armindo, Rosmira et Arsace se réconcilient.

« À l’époque où Haendel crée Partenope à Londres, le 24 février 1730, l’Europe entière est sous le charmedu dramma per musica italien. Dans toutes les capitales – Paris exceptée – des musiciens italiens ou rompus à la technique italienne composent inlassablement des partitions nouvelles sur des livrets aux qualités éprouvées, repris et remaniés en fonction de l’organisation de chaque saison théâtrale. Les interprètes les plus demandés poursuivent des carrières internationales, de Naples jusqu’à Madrid, Londres ou Saint-Pétersbourg. Le modèle de l’opera seria se généralise, mettant en scène quelques personnages princiers, incarnés pour l’essentiel par des chanteurs castrats (sopranos ou altos) et par des cantatrices de renom, agités comme les héros cornéliens de passions contradictoires mêlant l’amour et les jeux du pouvoir.
Il était donc naturel que Haendel, souhaitant attirer le public londonien après la déconfiture de la Royal Academy of Music l’année précédente, puisât à son habitude dans le vaste répertoire de livrets italiens circulant dans le monde lyrique. Il jeta cette fois son dévolu sur un livret de Silvio Stampiglia, mis en musique pour la première fois par Luigi Mancia, à Naples en 1699, et, parmi d’innombrables autres compositeurs, par Leonardo Vinci en 1725 à Venise. Le livret lui offrait l’occasion de mettre en regard deux beaux personnages féminins, Partenope et Rosmira, à une époque où il avait attiré dans sa troupe les deux plus grandes divas de l’époque, Cuzzoni et Faustina Bordoni, savamment mises en concurrence pour la plus grande joie du public. Ce projet de 1726 fut cependant ajourné et ce ne fut qu’en 1730 qu’il trouva l’opportunité de monter une oeuvre qui, si elle gardait la forme et les apparences d’un opéra sérieux, recelait bien des traits de comédie légère touchant parfois au marivaudage.
Partenope fut créée au King’s Theatre par trois cantatrices (Anna Maria Strada dans le rôle-titre, Antonia Merighi en Rosmira et Francesca Bertolli chantant en travesti le rôle d’Armindo) et trois chanteurs (le castrat alto Antonio Maria Bernacchi en Arsace, le ténor Annibale Pio Fabri en Emilio et la basse Gottfried Riemschneider en Ormonte). On voit que, selon l’habitude du temps, les voix aiguës dominaient – indépendamment du sexe des personnages – et que la troupe était presque exclusivement italienne.
Dans Partenope, Haendel parle avec aisance l’idiome italien, se pliant aux règles de l’aria da capo dont il connaît à fond les possibilités expressives et virtuoses, mais choisit également d’enrichir le spectacle par des ensembles et des choeurs qui offrent un cadre brillant à la succession variée des airs. » (Cité de la Musique)

Représentations :


Melbourne, Arts Centre Melbourne, State Theatre – 2, 4, 6, 8 mai 2013 – dir. Anthony Legge – mise en -scène Christopher Alden, Peter Littlefield, Tama Matheson – décors Andrew Lieberman – costumes Jon Morrell – lumières Adam Silverman – avec Emma Matthews (Partenope), Victoria Lambourn (Rosmira), Catherine Carby (Arsace), Christopher Field (Armindo), Kanen Breen (Emilio), Richard Anderson (Ormonte)



Opéra de Sydney – 1er, 12, 15, 18, 23, 26, 28, 31 mars 2011 – en anglais – dir. Christian Curnyn – mise en -scène Christopher Alden, Peter Littlefield – décors Andrew Lieberman – costumes Jon Morrell – lumières Adam Silverman – avec Emma Matthews (Partenope), Jacqueline Dark (Rosmira), Catherine Carby (Arsace), Christopher Field (Armindo), Kanen Breen (Emilio), Richard Alexander (Ormonte) – nouvelle coproduction avec English National Opera



Karlsruhe – Badisches Staatstheater – 19, 23, 25, 27 février 2011 – Deutsche Händel-Solisten – dir. Michael Hofstetter – mise en scène Ulrich Peters – décors Christian Floeren – costumes Götz Lanzelot Fischer – avec Polina Pasztircsák (Partenope), Karolina Gumos (Rosmira), Terry Wey (Arsace), Valer Barna-Sabadus (Armindo), Gideon Poppe (Emilio), Christian Miedl (Ormonte) – nouvelle production

 

New York – New York City Opera – David H. Koch Theater – 3, 9, 11, 13, 15, 17 avril 2010 – dir. Christian Curnyn – mise en scène Francisco Negrín, Andrew Chown – décors John Conklin – costumes Paul Steinberg – lumières Robert Wierzel – avec Cyndia Sieden (Partenope), Laura Vlasak Nolen (Rosmira), Iestyn Davies (Arsace), Anthony Roth Costanzo (Armindo), ,Nicholas Coppolo (Emilio) Daniel Mobbs (Ormonte)

 

Londres – BBC Proms – Royal Albert Hall – 19 juillet 2009 – version de concert – Concerto Copenhagen – dir. Lars Ulrik Mortensen – avec Inger Dam-Jensen (Partenope), Tuva Semmingsen (Rosmira), Andreas Scholl (Arsace), Christophe Dumaux (Armindo), Bo Kristian Jensen (Emilio), Palle Knudsen (Ormonte)

 

Vienne – Theater an der Wien – 22, 25, 27 février, 1er, 4, 6 mars 2009 – Les Talens Lyriques – dir. Christophe Rousset – mise en scène Pierre Audi – décors Patrick Kinmonth – lumières Richardson – dramaturgie Willem Bruls – avec Christine Schäfer (Partenope), Kurt Streit (Emilio), David Daniels (Arsace), Patricia Bardon (Rosmira), Florian Boesch (Ormonte), Matthias Rexroth (Armindo) – nouvelle production



Ferrare – Teatro Communale – 16, 18 janvier 2009 – Modène – Teatro Comunale Luciano Pavarotti – 8, 10 février 2009 – Cappella della Pietà dei Turchini – dir. Antonio Florio – mise en scène, décors et lumières Giuseppe Frigeni – costumes Regina Martino – avec Elena Monti (Partenope), Marina De Liso (Arsace), Sonia Prina (Rosmira), Valentina Varriale (Armindo), Cyril Auvity (Emilio), Gianpiero Ruggeri (Ormonte) – coproduction Teatro Comunale di Ferrara, Fondazione Teatro Comunale di Modena, Teatro San Carlo di Napoli, Opéra de Montpellier – première représentation scénique en Italie




Londres – English National Opera – 9, 16, 18, 24, 31 octobre, 2, 07, 12 novembre 2008 – dir. Christian Curnyn – mise en scène Christopher Alden, Peter Littlefield – décors Andrew Lieberman – costumes Jon Morrell – lumières Adam Silverman – avec Rosemary Joshua (Partenope), Patricia Bardon (Rosmira), Christine Rice (Arsace), Iestyn Davies (Armindo), John Mark Ainsley (Emilio), James Gower (Ormonte) – nouvelle production



Copenhague – Det Kongelige Teater – 04, 08, 11, 14, 17, 21, 24, 27 octobre 2008 – Concerto Copenhagen – dir. Lars Ulrik Mortensen – mise en scène Francisco Negrin – décors, costumes Louis Désiré – lumières Bruno Poet – avec Inger Dam-Jensen (Partenope), Andreas Scholl (Arsace), Christophe Dumaux (Armindo), Tuva Semmingsen (Rosmira), Bo Kristian Jensen (Emilio), Palle Knudsen (Ormonte)



Nice – Cap Ferrat – Villa Ephrussi de Rothschild – 23, 26 août 2008 Les Azuriales Opera Festival – dir. Natalie Murray – mise en scène Alessandro Talevi

 

Cité de la Musique – 28 février 2006 – Capella De’ Turchini – dir. Antonio Florio – en version de concert – avec Roberta Invernizzi (Partenope), Renata Pokupic (Arsace), Sonia Prina (Rosmira/Eurimene), Cyril Auvity (Emilio), Valentina Varriale (Armindo), Christian Senn (Ormonte)

 » …Le succès de l’opéra fut tel qu’il ne tarda pas à parvenir aux oreilles de Haendel, qui en réutilisa une douzaine d’airs dans son pasticcio Elpidia, avant d’en donner sa propre version en 1730. Sensiblement modifié, le livret de Stampiglia permit au caro sassone de s’illustrer dans un genre qu’il avait jusqu’alors peu fréquenté, la comédie. Confié à une soprano, Partenope n’en est que plus volage, tandis que la tessiture d’alto confère au travestissement de Rosmira davantage d’ambiguïté et de détermination.
Malgré quelques inégalités d’émission et une justesse parfois très relative, Roberta Invernizzi et Sonia Prina y font preuve de vertus comparables, en lignes sculptées, ornées avec un art infini. Face au pouvoir suprême de l’idiome vocal, l’entourage ne peut que s’incliner. Renata Pokupic révèlerait pourtant une belle sensibilité si elle ne courait tant après les graves d’Arsace, alors que les belles manières de haute-contre à la française de Cyril Auvity sont loin de remplir la superbe armure d’Emilio.
Dès lors, l’orchestre haendélien a toute latitude pour triompher, d’autant que pour son coup d’essai en la matière, Antonio Florio réalise un véritable coup de maître, tirant le maximum d’une Cappella de’Turchini tour à tour rutilante, subtile, ironique, et surtout théâtrale, comme pour mieux contredire les propos acerbes de l’impresario Owen Swiney : « Partenope […] est le plus mauvais livret que j’ai lu de ma vie : Signor Stampiglia essaie d’y être humoristique et spirituel ». Il y est indiscutablement parvenu. » (Altamusica)

Beaune – Cour des Hospices – 23e Festival d’Opéra Baroque – 22 juillet 2005 – Capella De’ Turchini – dir. Antonio Florio – en version de concert – avec Maria Grazia Schiavo (Partenope), Renata Pokupic (Arsace), Sonia Prina (Rosmira/Eurimene), Cyril Auvity (Emilio), Valentinia Vanale (Armindo), Christian Senn (Ormonte) – première exécution en France

 

Le Monde de la Musique – septembre 2005

« Antonio Florio figure parmi les grands interprètes haendéliens. Le chef sait cerner les enjeux d’un opé­ra où les conflits ensanglantent plus les coeurs que les champs de bataille. Son orchestre de la Cappella de’Turchini apporte un soutien dramatique efficace et compose de fiches décors instrumentaux. Maria Grazia Schiavo incarne avec intensité ce rôle-titre de reine puissante poursuivie par trois prétendants. Elle cédera finalement aux tendres sentiments d’Arrnindo exprimés avec noblesse par la jeune Valentiria Vanale (une révélation). Si Einilio ne gagne que l’amitié de la reine, CyrilAuvity réussit avec brio son premier rôle haendélien. Malgré quatre airs coupés, Renata Pokupic fait du volage Arsace un rôle essentiel car imprévisible. Dans le double rôle de sa fiancée Rosmira et du prince Eurimène,Sonia Prina fait montre d’une détermination sans faille. »

Présentation Festival de Beaune

« Après avoir dirigé avec succès la Partenope de Vinci l’année dernière, Antonio Florio dirige la Partenope de Haendel créée à Londres en 1730 (l’année même de la mort de Vinci) sur le même livret de Stampaglia. Partenope, légendaire fondatrice et Reine de Naples, est courtisée par trois prétendants : Emilio, prince de Cumes qu’elle vainc et fait prisonnier ; Arsace, prince corinthien qui a sa préférence mais qui est déjà fiancé à Rosmira, princesse de Chypre, qui se déguisera en princesse arménienne pour le défier et le reconquérir ; et Armindo, prince de Rhodes, qui finalement sortira vainqueur de ce combat galant. Nous sommes en présence d’une oeuvre empreinte d’une infinie séduction qui nous font aimer autant le compositeur que l’ouvrage lui-même. Avec toute sa richesse d’invention, Haendel réussit une description musicale délicate des multiples facettes du sentiment amoureux. La caractérisation magistrale des personnages permet aussi à Haendel de nous offrir des airs enchanteurs à la superbe théâtralité, comme « Voglio amare » ou « Spera e godi » de Partenope et le fameux trio « Un cor infedele » qui ouvre l’acte 3. »

Opéra de Chicago – 1er, 5, 8, 11, 14, 17, 22, 26 février 2003, 1er, 6 mars 2003 – dir. Harry Bicket – mise en scène Francisco Negrín – décors John Conklin – costumes Paul Steinberg – avec Elizabeth Futral (Partenope), David Daniels (Arsace), Bejun Mehta (Armindo), Patricia Bardon (Rosmira), Kurt Streit (Emilio), Mark S. Doss (Ormonte).

Festival de Buxton – 13, 18, 22 juillet 2001 – Early Opera Company Orchestra – dir. Christian Curmyn – mise en scène Netia Jones – avec Jeni Bern (Partenope), Stephen Rooke (Emilio), Diana Moore (Armindo), Louise Mott/Natalie Hobday (Rosmira), William Purefoy (Arsace)


Londres – Linbury Studio – mai 2001 – Early Opera Company Orchestra – dir. Christian Curmyn – mise en scène Netia Jones – avec Delahunt, Moore, Sotgiu, Bruce-Payne

Festival de Göttingen – 31 mai 2000 – reprise les 2, 4, 5 juin 2001 – Théâtre allemand de Göttingen – Orchestre philarmonique de San Francisco – dir. Nicholas McGegan – mise en scène Igor Folwill – décors Manfred Kaderk – costumes Angela C. Schuett – avec Meredith Hall (Partenope), Annette Markert (Rosmira), Kai Wessel (Arsace), Chris Josey (Armindo), John McVeigh (Emilio), William Berger (Ormonte)

Partenope à Göttingen

Innsbruck – Landestheater – février 2000 – dir. Barbara Wild – mise en scène Nigel Lowery – avec Susanna von der Burg (Partenope), Foula Dimitriadis (Romira), Thomas Diestler (Arsace), Anke Vondung (Armindo), Marwan Shamiyeh (Emilio), Stanislav Stambolov (Ormonte)
New York City Opera – 11, 16, 19, 22, 26 septembre 1998 – dir. George Manahan – mise en scène Francisco Negrin – décors John Conklin – costumes Paul Steinberg – avec Lisa Saffer (Partenope), David Walker (Arsace), Bejun Mehta (Armindo), Jennifer Dudley (Rosmira), John McVeigh (Emilio), Eduardo Chama (Ormonte)

« Après Serse la saison dernière, le New York City Opera vient d’afficher Partenope, dans une production créée quelques semaines plus tôt au Glimmerglass Festival de Cooperstown. Le spectacle de Francisco Negrin se déroule dans un décor unique une vaste salle aux murs couverts d’un très beau papier peint XVllle siècle, avec assez de portes (dissimulées dans le mur) pour accueillir une pièce de Feydeau. L’ensemble du dispositif est incliné par rapport au plateau, et des panneaux s’entrouvrent pour laisser apparaître différents accessoires : une forêt, une sphère en suspension, entourée d’un cube de métal… Au son des cors de chasse, le cadavre d’un daim descend des cintres, d’élégants combats chorégraphiés suffisant à illustrer les nombreux passages guerriers du livret. Les costumes, contemporains, sont dans des couleurs vives : rose fuschia, bleu roi, bordeaux, vert, or… Et les éclairages magiques de Robert Wierzel jouent un rôle essentiel dans la transformation de ce qui reste une boîte vide en un véritable théâtre de passions. Francisco Negrin tire un parti admirable de ce cadre, et plutôt que de raconter une histoire cohérente (pas vraiment le point fort des livrets de Haendel), s’attache à mettre en relief le comique de situation des récitatifs et à explorer les émotions souterraines des arie. Son traitement des da capo, en particulier, impressionne. Parfois, un simple changement d’éclairage suffit à créer une atmosphère, à d’autres moments, cette responsabilité incombe à l’entrée d’un personnage muet. La direction d’acteurs, pour sa part, ne réclame pas de subtilités particulières, mais demande aux chanteurs d’être eux-mêmes, sans aucune inhibition.
En Partenope, la reine de Naples courtisée par trois soupirants, Lisa Saffer s’impose d’abord par l’assurance d’une comédienne née : son premier air, en effet, même si la direction du théâtre n’a fait aucune annonce, trahit l’artiste victime d’un mal de gorge. Par la suite, la voix de la soprano américaine gagne on rayonnement, pour coller admirablement à son incarnation d’une femme capricieuse confondue pansa vanité. En Arsaœ, le héros déchiré entre Pantenope et Rosmira, la princesse étrangère, David Walker chante avec beaucoup de fluidité et de charme, mais son contre-ténor manque de poids comparé à celui de Bejun Mehta, dans le personnage pourtant moins essentiel du fidèle Armindo. Sous le déguisement masculin dont s’affuble Rosmira, la mezzo-soprano Jennifer Dudley paraît singulièrement peu à l’aise, tant vocalement que scéniquement. John McVeigh (Emilio) est sans doute le moins gâté par Haendel sur le strict plan musical, mais s’acquitte de sa tâche avec les honneurs. Eduardo Chama enfin, n’arrache pas le rôle d’Ormonte à la convention. Sous la baguette de George Manahan, l’orchestre se montre capable de verve et d’esprit dans de nombreux andante. Quand le tempo s’accélère, on revanche, il manque d’élan et ne possède pas le legato expressif exigé par les passages les plus lents. »

Cooperstown – Glimmerglass Opera – 25, 28, 31 juillet, 2, 8, 10, 16, 20, 22 août 1998 – dir. Harry Bicket – mise en scène Francisco Negrin – avec Lisa Saffer (Partenope), Jennifer Dudley (Rosmira), David Daniels, John McVeigh Emilio), Eduardo Chama (Ormonte)

Cambridge Handel Opera Group – 1995

Skylight Opera Theatre – 1995 – mise en scène Chas Rader-Sheibe – décors et costumes David Zinn – lumières Lenore Doxsee


Halle – Festival Haendel – 1986 – dir. Christian Kluttig – mise en scène Andreas Baumann – décors Angela Röhl

Göttingen – 1935 – première reprise (en allemand)

Paris – Société des Concerts du Conservatoire – 10 novembre 1929 – air d’Arsace – dir. Philippe Gaubert – avec Lina Falk, Professeur Supérieur au Conservatoire Royal de Bruxelles