Fredegunda

 

COMPOSITEUR Reinhard KEISER
LIBRETTISTE Francesco Silvani
ORCHESTRE Neue Hofkapelle Munich
CHOEUR
DIRECTION Christoph Hammer

 

Landerich Tobia Haaks ténor
Galsuinde Bianca Koch soprano
Sigibert Michael Kranebitter baryton
Hermenegild Tomo Matsubara ténor
Fredegunda Dora Pavlikova soprano
Bazina Katja Stuber soprano
Chilperich Tomi Wendt baryton

 

DATE D’ENREGISTREMENT 6 au 14 février 2007
LIEU D’ENREGISTREMENT Munich – Prinzregententheater
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

 

ÉDITEUR Naxos – Opera Classics
DISTRIBUTION Abeille Musique
DATE DE PRODUCTION 29 janvier 2009
NOMBRE DE DISQUES 2
CATÉGORIE DDD

 
Critique de cet enregistrement dans :

Diapason – mars 2009 – appréciation 4 / 5 – technique 6,5 / 10

 » Hammer nous épuise… La critique de son disque Leo est à peine parue qu’il nous livre un nouvel inédit, publié chez un cinquième éditeur. N’attendons de ces enregistrements sur le vif qu’un minimum de délicatesse : direction tonique sans nuances ni contrastes, absence d’ornements dans les reprises, enchaînements aléatoires. La Fredegunda (1715) de Keiser présente un intérêt certain, en ce qu’elle complète un panorama de l’opéra hambourgeois assez pauvre en titres (Croesus et Masaniello du même auteur, Almira de Haendel, Orpheus et Socrates de Telemann) mais d’une haute tenue musicale. On y retrouve les traits communs aux oeuvres susmentionnées : distribution privilégiant sopranos aiguës et baryténors, rôle développé de l’orchestre, mélange des langues et styles, personnages peu recommandables.L’histoire de la cruelle Frédégonde (qui, dans la réalité, parvint à faire assassiner sa rivale Galswinthe et son beau-frère Sigebert) se voit fort édulcorée dans le livret original de Silvani qui, limité à l’alternance récit/air, offre peu d’occasions à Keiser pour développer les ensembles dont il a le secret. L’influence française se borne à la découpe en cinq actes et à la rhétorique de quelques arias (dont celle avec basson concertant de Chilperich, à l’acte II). Mais l’écriture, prodigieusement expressive, par ses carrures mélodiques (l’étrange duo Galsuinde/Sigibert) comme par son instrumentation, culmine dans l’époustouflant rôle de Fredegunda, passant de la virtuosité pure (premier et dernier airs), à la séduction (flûtes douces à l’acte II, violon solo au III, hautbois ensorcelant au IV) pour atteindre la furie démoniaque de l’invocation à Hécate.Voix fruitée et agile, Dora Favlikova rend justice à celle figure « bigger than life », honnêtement secondée par deux autres sopranos (ne chipotons pas surl’italien…), tandis que les barytons s’effondrent devant les exigences de leur partie. Beaucoup de défauts, mais une découverte à ne pas bouder. »

Classica – avril 2009 – appréciation 3 / 4

« On retrouve dans cette Fredegunda l’incroyable richesse mais aussi le caractère extraordinairement composite de Croesus (qui, sous la forme enregistrée par René Jacobs, lui est de quinze années postérieure) : mélange des styles et des esthétiques, des tons (tragique et grotesque), des langues (allemand et italien). Comme dans Croesus, l’ensemble est unifié par un instinct dramatique très sûr (les manigances de Frédégonde et un canevas de triangulations amoureuses compliqué à souhait) et emporté par une écriture constamment variée et de toute beauté.Ce qui nous est donné à entendre ici est simplement correct : les chanteurs, en particulier pour les deux rôles principaux, sont parfois dépassés par les exigences de la partition, et fatiguent sur la durée ; quant à la prise de son, elle rend l’ensemble assez métallique et ne permet pas de jouir des beautés que doit normalement déployer l’orchestre. Enfin (et surtout), on déplore l’absence de livret : pour un tel type d’oeuvre, c’est vraiment regrettable. Mais certains airs sont splendides et c’est à découvrir. »