L’oeuvre – Le compositeur
IL FARNACE |
COMPOSITEUR |
Antonio VIVALDI |
LIBRETTISTE |
Antonio Maria Lucchini |
ORCHESTRE | I Barocchisti |
CHOEUR | |
DIRECTION | Diego Fasolis |
Farnace | Max Emanuel Cencic | contre-ténor |
Berenice | Mary Ellen Nesi | mezzo-soprano |
Selinda | Ann Hallenberg | mezzo-soprano |
Gilade | Karina Gauvin | soprano |
Tamiri | Ruxandra Donose | mezzo-soprano |
Pompeo | Daniel Behle | ténor |
Aquilio | Emiliano Gonzales Toro | ténor |
DATE D’ENREGISTREMENT | 2 au 10 juillet 2010 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Auditorium Stelio Molo – Lugano – Suisse |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | non |
EDITEUR | Virgin Classics |
DISTRIBUTION | EMI |
DATE DE PRODUCTION | 12 septembre 2011 |
NOMBRE DE DISQUES | 3 |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Opéra Magazine – octobre 2011 – appréciation : Le Diamant d’Opéra
« Vivaldi comme on l’aime ! Dans l’abondante production discographique autour des opéras du compositeur vénitien, tout n’est pas d’une qualité exceptionnelle’ loin de là. Raison de plus pour marquer d’une pierre blanche cette intégrale de Farnace, l’une de ses partitions les plus passionnantes.
Créé à Venise en 1727, Farnace connut un tel succès que Vivaldi le remania régulièrement, pour des productions à Prague (1730), Pavie (1731), Mantoue (1732),Trévise (1737) et Ferrare (carnaval 1738-1739, jamais représenté). Alors que les précédents enregistrements s’étaient plutôt basés sur les versions de Venise et de Pavie, c’est vers celle de Ferrare que Diego Fasolis s’est tourné pour cette intégrale de studio, gravée à Lugano, en juillet 2010.
Seuls les deux premiers actes ayant été conservés, le troisième a été reconstitué à partir de manuscrits plus complets, notamment celui de Pavie – choisi par Jordi Savall chez Alia Vox, en 2001 -, avec les aménagements de tessiture nécessaires. Il s’agit donc bien d’une première mondiale, mais le «vivaldophile» passionné notera de nombreuses similitudes avec ce qu’il connaît déjà, tout en ayant le plaisir de relever les détails divergents.
Les plaisirs sont d’ailleurs nombreux dans cet opéra aux airs brillants et aux affects puissants, mêlant luttes politiques et familiales, particulièrement lorsqu’il est servi par une telle distribution. Non seulement les chanteurs sont de très bon niveau mais, en plus, ils sont très bien distribués, ce qui n’est, somme toute, pas si fréquent.
Le mezzo sombre, mais non dépourvu d’agilité, de Ruxandra Donose convient parfaitement à la reine Tamin, tout comme celui de Mary-Ellen Nesi, plus corsé et mordant, sied idéalement à Berenice, la belle-mère assoiffée de vengeance. Ann Hallenberg, toute d’intelligence et de finesse, apporte à Selinda, la s’ur de Farnace, un mezzo plus clair Enfin, la soprano Karina Gauvin est, une fois encore, irréprochable en Gilade, prince royal et capitaine de Berenice.
Côté messieurs, les deux ténors – Daniel Behle en proconsul et Emiliano GonzalezToro en préfet des légions romaines – se montrent sous leur meilleur jour. Quant à Max Emanuel Cencic, nous avons souvent fait remarquer à quel point il mettait en danger son instrument dans des rôles trop aigus. Avec Farnace, le contre-ténor croate revient apparemment à la raison, dans une tessiture relativement centrale. Il reste bien, ici et là, quelques aigus émis en force, sans parler d’une diction manquant de clarté. Mais les désagréables aigreurs ont quasiment disparu, au bénéfice d’une interprétation cultivant la finesse, sans jamais sacrifier le côté spectaculaire.
Le premier mérite de la réussite exemplaire de cet enregistrement revient pourtant à l’ensemble 1 Barocchisti et à son chef. Précision, justesse des accents, nuances, couleurs, contrastes, sens du théâtre, on ne sait que louer le plus dans ce foisonnement dépourvu de tout excès. Organiste, pianiste. chanteur et chef de choeur de formation, Diego Fasolis confirme qu’il est un chef lyrique magistral.«