Amateurs de Monteverdi, réjouissez-vous, 2000 est une année faste.
Est-ce une façon de célébrer le 400 e anniversaire de la naissance de l’opéra baroque, que le Crémonais, devenu Vénitien, porta à un niveau sans égal ?
En tout cas, ce qu’il est convenu d’appeler la Trilogie monteverdienne remplit les salles de concert et nourrit les Festivals. On ne va pas s’en plaindre !
Premiers artisans de cette « monteverdimania », Jean-Claude Malgoire et l’Atelier lyrique de Tourcoing. Tous les critiques se sont plu à saluer le professionnalisme et le talent de cette troupes de jeunes artistes polyvalents – chanteurs, acteurs, danseurs – qui a enchanté notre début d’année, à Saint-Quentin en Yvelines et en Province, devant le décor à la blancheur grecque, conçu par Nicolas Rivenq.
A ceux qui ont laissé passer la chance de les découvrir, il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à…janvier 2001, car le spectacle repassera au Théâtre des Champs Élysées.
En attendant, on pourra aller à Beaune, en juillet prochain, confronter les conceptions de Jordi Savall – dans « L’Orfeo » -, de William Christie – dans « Le Retour d’Ulysse » – , et de Gabriel Garrido – dans « Le Couronnement de Poppée » -. En version de concert, certes, mais ne boudons pas notre plaisir, et remercions les organisateurs de ce 18e Festival d’avoir provoqué ce rendez-vous historique.
Version de concert aussi, hélas, pour la reprise du « Couronnement de Poppée » à la Cité de la Musique, le 17 juin, dirigée par Marc Minkowski.
Pour la version scénique, rendez-vous au festival d’Aix en Provence, fin juillet, pour retrouver « Le Retour d’Ulysse », façon Christie, et « Le Couronnement », façon Minkowski.
Alors, l’opéra baroque, bientôt la renaissance ? Pas sûr ! on ne verra même pas en France les versions scéniques du « Croesus » de Keiser et de « La Griselda » de Scarlatti. Et comment a-t-on pu laisser « L’Argia » de Cesti, représenté au Théâtre des Champs Elysées en novembre dernier, sans suite discographique !
Mai 2000