Les Muses

COMPOSITEUR André CAMPRA
LIBRETTISTE Antoine Danchet

    

Opéra-ballet en un prologue et quatre entrées (La Pastorale, La Satyre, La Tragédie, La Comédie), sur un livret d’Antoine Danchet, créé à l’Académie royale de musique, le 28 octobre 1703.

Décor de Bérain pour l'entrée La Pastorale

La distribution réunissait : Dun (Momus), Thévenard (Bacchus), Mlles Desmatins (Cérès), Chopelet (Apollon) dans le prologue, Cochereau (Palémon, Berger aimé de Silvie), Hardouin (Arcas, Prince d’Arcadie), Mlles Desmatins (Silvie), Mlle Bataille (Une Bergère) dans La Pastorale, Dun (Diogène), Chopelet (Aristippe), Poussin (Alcippe), Mlle Vincent (Laïs), Mlles Loignon et Clément (Deux Grecques), dans La Satyre, Mlle Desmatins (Althée, Reine de Calydon), Plein (Plexippe, frère d’Althée), Thévenard (Méléagre, fils d’Althée), Mlle Sallé (Atalante), Mlles Bataille et Duperay (Deux Calydoniennes), Bonnel (Un Calydonien) dans La Tragédie, Desvoyes (Géronte), Cochereau (Eraste, fils de Géronte), Mlle Maupin (Ericine, amante d’Eraste), Mlle Cochereau (Dircé), Mlles Loignon, Bataille et Vincent (Athéniennes) dans L’Amour médecin, comédie.

Ballets : Suite de Bacchus, Suite de Cérès ; Bergers, Bergères, Pâtres, Pastourelles ; Grecs et Grecques ; Calydoniens et Calydoniennes ; le Père de la Mariée, la Mère de la Mariée, Parents du Marié et de la Mariée, Conducteurs des frères de la Mariée, les deux petits Garçons, Gouvernante des cousines du Marié, les deux petites Filles, Domestiques.

La Pastorale, première entrée, fut imaginée de toutes pièces par Danchet.

La Satire était inspirée de l’histoire de Laïs et de Diogène, qui rappelle celle du Misanthrope : Diogène a pris les hommes en aversion, alors qu’Ariste plaide pour l’indulgence. Mais Diogène ne peut s’empêcher de céder à l’amour pour la coquette Laïs.

La Tragédie reprend l’histoire de Méléagre, déjà traitée par Alexandre Hardy en 1604, Isaac de Benserade en 1641, Edme Boursault (*) en 1684, et La Grange-Chancel en 1699.

(*) Edme Boursault se serait essayé à l’opéra, en 1694, à la demande d’une dame qui projetait de montrer la pièce au Roi, et que l’on dit être Madame de Maintenon. Mais celle-ci retira sa commande parce que la surprise avait été éventée.

Althée se plaint de son fils Méléagre, qui veut la détrôner au profit de sa maîtresse Alalante. Plexippe, frère d’Althée, survient, blessé à mort ; il fait jurer Althée de le venger. C’est évidemment l’occasion d’une belle invocation infernale : Vous, noires déités du séjour ténébreux… Puis il accuse Méléagre juste avant d’expirer. Conformément à la tradition fabuleuse, Althée est en possession du tison que les Parques lui ont donné, garant de la vie de Méléagre tant qu’il ne se consume pas. Déchirée, Althée finit par respecter son serment. Méléagre meurt sous les yeux de sa maîtresse au beau milieu d’une cérémonie d’hommage, affreusement torturé par un feu intérieur. Althée sombre dans la folie et se donne la mort.

La Comédie s’inspire de L’Amour-médecin de Molière et d’un épisode des Vies parallèles de Plutarque.

À la fin du ballet, Momus se déclare satisfait et incapable de décerner le prix.

 

Le 10 septembre 1704, la Pastorale Amaryllis fut substituée à La Pastorale, avec Chopelet (Mirtil, fils de Montan, aimé d’Amaryllis), Dun (Montan, Sacrificateur de Diane), Mlle Desmatins (Amaryllis, Bergère), et eut plus de succès, notamment un Menuet pour les Musettes.

La Pastorale fut reprise comme première entrée des Nouveaux Fragments de Lulli, en 1711, puis comme deuxième entrée des Fragments en 1729.

L’Amour médecin fut repris dans les Fragments de 1717.

Les Muses furent représentées au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, en 1711.

Le 28 mai 1726, fut créé à l’Académie royale, le Ballet sans titre, composé de La Fille, extrait des Fêtes de Thalie, de Jean-Joseph Mouret, ainsi que de la Comédie, extraite des Muses, d’André Campra, et de la Vénitienne, de Michel de La Barre.

 La Comédie est considérée comme la première comédie lyrique à connaître le succès.

La partition fut éditée chez Christophe Ballard en 1703.

 

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