Ballet de la Reine représentant le Soleil ou Ballet du Soleil pour la Reine

COMPOSITEUR Antoine BOËSSET
LIBRETTISTE René Bordier

     

Ballet dansé dans la salle du Petit-Bourbon, le 1er mars 1621.

Henriette Marie, sœur de Louis XIII, alors âgée de douze ans, tint le rôle de l’Aurore.

Dix airs de Boësset, sur des textes de René Bordier, ont été conservés :

récit : Quelle ingrate malice ; dialogue de l’Hyver et de la Nuit : Qu’avons-nous commis contre les dieux (attribution probable à Boesset) ; récit des Bergers : Puisque le temps nous y convie ; dialogue des Astres et des Bergers : D’où vient que l’Astre du jour Nous refuse sa lumiere ; récit de l’Aurore : Portés en Occident vostre clairté funeste, Fuyés tristes flambeaux & quittés le sejour, inclus dans le recueil d’Airs de cour mis en tablature de luth par Antoine Boesset, (Ballard, 1621), et d’Airs de cour & de différents auteurs (Ballard, 1623/1624) ; air de la Troupe du Temps : Allez et vous cachez sous l’onde ; récit d’Iris : Mortels mettez fin à vos larmes ; récit des Dieux des Songes : Quelle merveilleuse aventure ? ; air pour les Bergers : La terre s’esmaille de verd, Flore a le sein descouvert ; récit d’Orphée : Allons de nos voix & de nos Luths d’yvoire Ravir les esprits,

Tous sont inclus dans les recueils d’Airs de cour à 4 & parties, (Ballard, 1621), d’Airs de cour mis en tablature de luth par Antoine Boesset (Ballard, 1621), d’Airs de cour & de différents auteurs (Ballard, 1623/1624), et d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1689)

 

Des vers de René Bordier furent publiés chez René Griffart :

Pour la Reine

Ce bel astre esclatant d’un si rare mérite Vient luire parmy nous en superbe appareil ; Comment ce fait cela ; la terre est trop petite Pour loger le Soleil,  

Il a dedans le Ciel une route certaine, D’où s’espand la splendeur des feux que nous voyons Et le séjour des Dieux est la source hautaine D’où coulent ses rayons.  

Là porté dans un char brillant d’or & d’yvoire Il rend de sa clairté tous les yeux esbloüis : Le faux, o beau Soleil, le Trosne de ta gloire C’est le coeur de LOVIS.

 ainsi que pour Madame, représentant l’Aurore :

Ma divine splendeur que tout le monde implore Des ombres de la nuit dissipe l’appareil : Parmi tant de clarté je ne suis que l’Aurore Mais dedans peu de temps je deviendrai Soleil.

 

Selon Henry Prunières : les récits et les danses alternent avec les choeurs et les conserts, sans être déterminés par aucune intrigue propprement dite. Après une longue scène lyrique servant de Prologue, le ballet se divise à peu près en quatre parties, chacune représentant une saison. Il a, pour apothéose finale, le Grand Ballet dansé par les douze heures du jour. Visiblement le ballet incline vers une forme lyrique et chorégraphique de plus en plus dépourvue d’intérêt dramatique. (Le ballet de cour en France)

Dans sa Bibliothèque dramatique (1844), Martineau de Soleinne commente ainsi : Les vers que la reine adresse au roi sont sans doute d’un meilleur poète que Bordier ; c’est une allégorie mythologique fort gracieuse qui se termine ainsi :

Le pouvoir d’un amour extrême

Qui m’a soumise à vostre loy

Me change si bien en vous-mesme

Que je ne suis que vous et cesse d’estre moy.

 

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