Le Jaloux corrigé

COMPOSITEUR Michel BLAVET
LIBRETTISTE Charles Collé
DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1955 Jean-François Paillard Erato 1 français

Opéra-bouffon en un acte, sur un livret de Charles Collé, chansonnier et auteur dramatique (1709 – 1783), avec un vaudeville et un divertissement, représenté le 18 novembre 1752 au Château de Berny (*), chez le comte de Clermont, à qui l’ouvrage est dédicacé, puis à l’Académie royale de musique le 1er mars 1753, couplé avec Le Devin du Village, de Jean-Jacques Rousseau.

(*) le château de Berny avait été transformé par Mansart en 1640, habité par le ministre Hugues de Lionne, avant de passer en 1737 à Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont, qui y fit construire un théâtre en forme de chapelle, pour sauvegarder les apparences, et y vécut avec sa maîtresse Mlle Leduc, danseuse de l’Opéra, qu’il finit par épouser secrètement en 1765

Dans sa dédicace, Blavet parle du Jaloux corrigé comme d’une bagatelle faite par votre ordre et sous vos yeux. Il faisait en effet partie des musiciens attachés au comte de Clermont, où se donnaient de brillantes fêtes : opéra français, opéra-bouffon, opéra-comique, vaudeville, parade même, son théâtre suffisait à toutes les représentations.

Distribution : Pietro Manelli (Orgon, bourgeois italien marié à Paris), Mlle Victoire (Mme Orgon, son épouse, Française), Anna Tonelli (Suzon, Italienne amenée à Paris par M. Orgon, suivante de Mme Orgon). Manelli et Tonelli, « acteurs bouffons italiens » étaient en France depuis 1752 ; ils chantèrent pour la première fois en français, et jouèrent d’une façon vive et piquante. On loua fort la façon dont Mlle Victoire remplissait le rôle de Mme Orgon, y mettant beaucoup de finesse, d’esprit et de bonne plaisanterie. Quant au Divertissement final, il fut trouvé fort gai et exécuté à la satisfaction générale.

Ballets : Foux, Masques de différents caractères : Arlequins, Metelots, Polichinels, Scaramouches, Pantalons, Niais.

Le Jaloux corrigé est considéré comme le premier opéra bouffe français, parodie de dix ariettes extraites de La Serva padrona, d’Il Maestro di musica et d’Il Giocatore, auxquelles Blavet ajouta un récitatif à l’imitation de celui des Italiens et une ou deux ariettes. Seuls l’Ouverture, le Récitatif, le Divertissement et le Vaudeville furent composés de façon originale.

L’ouvrage fut retiré le 11 mars 1753, après seulement six représentations. On ne conserva que le Divertissement.
Opéra bouffon, en un Acte parodié sur plusieurs ariettes de la Serva Padrona, dont la musique est de Teleman et de Pergolese ; du Joueur, dont la musique est de Pergolese, d’Orlandini et de Dolletti ; et du Maître de musique, dont la musique est du même Pergolese ; avec un récitatif dans le goût italien dont la musique ainsi que celle du Divertissement et du Vaudeville est de M. Blavet. Les paroles de cet Opéra, qui est compté pour le 168me sont de M. Collé. Il fut donné d’abord au château de Berni chez M. le Comte de Clermont, le 18 Novemb. 1752, et ensuite sur le Théâtre de l’Opéra pour la première fois le 1er Mars 1753, et n’eut que six représentations. Il est gravé partition in-4°. Le sieur Manelli & la Dlle Tonelli, Acteurs bouffons Italiens, chantèrent en François, dans cette pièce, pour la première fois de leur vie. (de Léris)
Synopsis :

La scène se passe chez M. Orgon (*), à la campagne (livret) ou à Paris (partition)

Orgon, très jaloux, se désole de voir « un petit agréable » autour de sa femme, et soupçonne la servante Suzon de prêter la main à cette intrigue. Madame Orgon invente un stratagème pour guérir son mari de son insupportable jalousie. Suzon lui fait ostensiblement la cour sous le déguisement de galant. En fait, Suzon présente deux aspects : du côté droit, elle arbore un habit de « petit maître », du côté gauche, elle conserve ses habits féminins. Ce qui fait que d’une pirouette, le morveux aperçu par Orgon a disparu comme par enchantement.

Orgon demande des explications à sa femme, puis décide d’aller porter l’affaire à un avocat. Sa femme lui déclare alors que son rival est un sylphe, et lui propose d’assister à un entretien avec ce sylphe galant. Suzon répond en écho aux questions que lui pose Mme Orgon. Orgon est confondu et sa femme finit par lui dévoiler le stratagème. Les deux époux se réconcilient et leur duo est parsemé d’effusions et de câlineries.

Dans un Divertissement final, Suzon apparaît à la tête de danseurs. Se succèdent ; une entrée de Zani ou bouffons italiens qui dansent la Chaconne, une Ariette du Rire, une Pantomime, une Ariette italienne, et un Vaudeville final.

 

(*) dans une autre édition de la partition, Orgon s’appelle Hazon.