Nicolas BERNIER

Nicolas BERNIER
28 juin 1664 (Mantes) – 5 septembre 1734 (Paris)

Nicolas Bernier

JONATHAS
Intermèdes en musique pour la tragédie tirée de l’Écriture sainte, jouée au Château de Versailles, le 5 décembre 1699, de Joseph-François Duché de Vancy
LES NUITS DE SCEAUX

 

Nicolas Bernier fut, après Charpentier, un des premiers compositeurs français à aller étudier en Italie (avec – semble-t-il – Caldara à Rome). Il fut maître de chapelle à la cathédrale de Chartres, puis à Saint-Germain l’Auxerrois, et fit sans doute partie du groupe de compositeurs qui dans les années 1690 expérimentaient à Paris les genres de la sonate et de la cantate et fut, après le tournant du siècle, un des premiers à publier des recueils de cantates. Bernier était l’ami et le maître de Philippe d’Orléans qui, en 1704, l’aida à succéder à Charpentier comme maître de musique de la Sainte-Chapelle. Il épousa en 1712 une fille de Marin Marais, Marie-Catherine, et, en 1723, devint l’un des trois sous-maîtres qui succédèrent à Lalande à la Chapelle royale. À tous ces titres, il produisit une grande variété de musique sacrée et un traité de contrepoint à deux voix (Principes de composition). Son Miserere et son Cum invocarem furent parmi les premières oeuvres exécutées au Concert-Spirituel (1725). (Guide de la Musique Baroque – Fayard)

 

« Né à Mante sur Seine le 28Juin 1664, successivement Maître de Musique de l’église S. Germain l’Auxerrois, de la Sainte Chapelle de Paris, et de la Chapelle du Roi, mort à Paris le 8 Juillet 1734, inhumé en l’église de S. Jean le Rond.

Il fut élevé Enfant de Choeur à l’Église de Notre-Dame de Mante, où il apprit les principes de la Musique, dans laquelle il vint se perfectionner à Paris; il y fit en peu de temps de grands progrès, ce qui lui donna dans la suite des Protecteurs de la plus grande considération, dont M. le Duc d’Orléans, petit-fils de France, voulut bien être du nombre. Ce Prince lui fit avoir en 1704, ~ la mort de Charpentier, la place de Maître de Musique de la Sainte Chapelle de Paris, et Berier s’étant marié quelque temps après à la fille de Marais, célèbre Musicien dont nous avons parlé, le Prince obtint du Chapitre, qu’il conserveroit sa place, àcondition que sa femme n’habiteroit pas dans la maison destinée au Maître de Musique ; exemple unique, cette place ne pouvant être remplie que par un homme dans le célibat avec l’habit Ecclésiastique. Bernier quitta cette Maîtrise vers 1720, que M. le Duc d’Orléans, pour lors Régent du Royaume, le nomma à celle de la Chapelle du Roi. M. le Duc de Noailles, aujourd’hui Maréchal de France, a donné aussi de grandes marques de sa protection à ce Musicien.

Berier a fait connoître son sçavoir par plusieurs Motets à grands Choeurs qu’il a fait exécuter à la Sainte Chapelle, et à la Chapelle du Roi pendant plus de trente ans. L’Abbé Garon ordinaire de la Musique du Roi a été le Légataire de tous ces Motets, dont la plus grande partie mériteroit d’être imprimée ou gravee. Berier n’ayant pas fait cette dépense de son vivant, s’est contenté de faire graver deux gros Livres de Motets à une, deux et trois voix, dont quelques-uns avec Symphonie ; le premier en 1703, et le second en 1713. Il en a laissé un troisième commencé, et qui a été achevé par l’Abbé de La Croix, Prêtre et Maître de Musique de la Sainte Chapelle, auquel il a laissé par son Testament les planches gravées des deux premiers Livres ; le troisième Livre a été gravé en 1741.

Les ouvrages de Bernier, qui sont les plus répandus dans le monde, consistent en cinq Livres de Cantates àune et deux voix, dont quelques-unes avec symphonie, qui sont gravés ; le premier a paru en 1703, presque toutes les Paroles sont de Rousseau ; il en a encore employées quelques-unes de ce Poète dans ses autres Livres. Les Paroles du second Livre sont presque toutes de Fuzellier, et ce Livre est plus rare que les autres, les Planches gravées ayant tiré moins d’Exemplaires ; il a composé encore un sixième Livre, mais qui n’est que Manuscrit. Il a fait aussi la Musique de quelques divertissements appelés les Nuits des Sceaux, pour les fêtes que Madame la Duchesse du Maine a données pendant quelques années, dans le Château et dans les Jardins de Sceaux. Il a légué les Planches de ses Cantates à M. Vanhoue son ami. On trouve encore dans une vingtaine de Recueils d’Airs sérieux et à boire, imprimés chez Christophe Ballard, plusieurs Airs à une et deux voix de ce Musicien. »

(Évrard Titon du Tillet – 1677 – 1762)

 

Pour en savoir plus :

Musicologie.org – biographies, oeuvres, références

http://musicologie.free.fr/Biographies/bernier_nicolas.html