CD Il Combattimento di Tancredi e di Clorinda (direction Claudio Cavina)

IL COMBATTIMENTO DI TANCREDI E DI CLORINDA

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Torquato Tasso dit Le Tasse

 

ORCHESTRE La Venexiana
CHOEUR
DIRECTION Claudio Cavina

Testo Mario Cechetti
Clorinda
Tancredi

DATE D’ENREGISTREMENT 2004/2005
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR Glossa
DISTRIBUTION Harmonia Mundi
DATE DE PRODUCTION 2005
NOMBRE DE DISQUES 3 – Huitième Livre de Madrigaux
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Crescendo – avril 2006 – appréciation 9 / 10

« L’ensemble La Venexiana, qui est devenu une référence incontournable dans ce domaine, poursuit ici son exploration minutieuse de l’univers madrigalesque monteverdien, en s’attaquant cette fois au fameux Huitième Livre qui porte le genre à son ultime épanouissement, On attendait un peu l’ensemble de Claudia Cavina ‘au tournant’, si j’ose dire, tant cet opus ultimum de l’histoire du madrigal offre un paysage musical très différent des précédents recueils, à travers une foison d’oeuvres de caractères et de formes très différents, La réussite des précédents enregistrements allait-elle se confirmer au contact de ce monde sonore en pleine mutation, plus proche de l’opéra que de la poésie arcadienne? Disons-le d’emblée : l’essentiel des qualités de l’ensemble est bien présent ici, pour notre plus grand bonheur. Mais l’option interprétative pourra surprendre ici et là… D’une manière générale, donc, on ne peut une fois encore que louer l’incroyable précision du travail des musiciens italiens, sa parfaite cohésion et son sens souverain des nuances comme des subtilités du texte, qui vont des demi-teintes des pages les plus suaves jusqu’à l’incandescence des épisodes plus extravertis et jubilatoires. La démonstration de maîtrise du style, du verbe et de l’expression est donc bien au rendez-vous, mais certains parti-pris interprétatifs, courageux et parfaitement assumés, peuvent surprendre. Ainsi, la présence de rubatos assez appuyés, de tempos souvent très retenus, d’une expression par moments un rien statique ou affectée des sentiments habille les pages les plus célèbres, tels les fameux Combattimento ou Lamento de/la Ninfa. de couleurs inhabituelles. Interprétation pleine de personnalité, donc, que chacun appréciera selon sa propre sensibilité. Ainsi, dans le Comhattimento, l’approche de Claudia Cavina privilégie la précision, met en valeur l’éloquence d’un Testa (Maria Cechetti) tout en nuances, et retrouve les vertus des silences expressifs qui suspendent le récit. Mais les tempos sont très retenus, et les épisodes les plus dramatiques en perdent une pan de leur puissance incisive. C’est pourquoi cet enregistrement de La Venexiana, contrairement aux précédents, va susciter des débats passionnés et de multiples écoutes comparées. N’est-ce pas là un privilège réservé aux grands interprètes ?

Le Monde de la Musique – décembre 2005 – appréciation CHOC

« …c’est dans le Combat que Cavina se montre le plus raffiné : transcendées par le Testo tout en nuances de Mario Cechetti, chaque phrase et chaque situation se découpent avec une précision qui décuple leur force dramatique. »

Classica / Répertoire – décembre 2005 – appréciation 5 / 10

« La parution simultanée de l’intégrale du Huitième Livre par La Venexiana après la réussite du Sixième, est une déception surprenante… Et ce n’est pas la seule absence de Rossana Bertini qui change du tout au tout la couleur vocale de l’ensemble qui l’explique, ni quelques négligences d’édition…C’est plutôt un très désagréable sentiment de vacuité d’inspiration, mal compensé par des artifices d’interprétation sans fondements réels….Vocalement c’est souvent très beau (« Hor chel’ciel », Notte du Combattimento très orné avec Mario Cecchetti, un Combattimento qui dure 25 minutes, l’un des plus lents de la discographie…), mais on s’ennuie, texture un peu massive, statique, lecture affectée, sophistiquée mais peu incisive. »

Diapason – novembre 2005 – appréciation 3 / 5 – technique 7,5 / 10

« Le Combattimento est l’un des plus décevants gravés ces dernières années. Le Testo de Mario Cechetti manque de conviction et d’éloquence pour incarner ce chef-d’oeuvre fondateur du stile concitato. Pour qui se souvient des antiques prestations de Laerte Malaguti (Loehrer/Accord) et de Werner Hollweg (Harnoncourt/Teldec), la déconvenue est cruelle. Enfin, le couple en armes est bien falot : les mots du Tasse ont perdu toute leur puissance d’évocation, à aucun moment leur affrontement n’est crédible. «