CD Ballet pour Madame ou Ballet des Mtores

BALLET POUR MADAME, SOEUR DU ROY, OU DES MÉTÉORES

COMPOSITEUR

Pierre GUÉDRON et autres

LIBRETTISTE

     

Ballet dansé le 17 novembre 1613 à Fontainebleau, pour célébrer le contrat de mariage entre la soeur de Louis XIII et l’infant d’Espagne, futur Philippe IV.

Sept airs ont été conservés :

Je suis le dédain dont l’empire (anonyme), inclus dans le recueil d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613) ;
Cette Princesse dont le nom Se va cachant soubs le renom D’une Marphise & de ses armes, de Pierre Guédron, inclus dans les recueils d’Airs de cour à 4 & 5 parties, (Ballard, 1612), d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1613), d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613) ;
Je voudrais bien chanter ta gloire et tes louanges, air à la Reine, de Pierre Guédron, peut-être également auteur du texte, inclus dans les recueils d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1612), d’Airs de cour à 4 et 5 parties (Ballard, 1613), d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille, (Ballard, 1613) ;
C’en est fait je ne verray plus L’Astre que la mort a reclus, ou C’en est fait je ne verrai plus Ces nymphes pleines de mépris, air à la Reyne, attribué à Pierre Guédron, inclus dans le recueil d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613)
Notre Junon dont la prudence Se recognoist en tous ses faits, air d’un compositeur anonyme, dédié à la reine mère Marie de Médicis), inclus dans le recueil d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613) ;
Princesse dont la gloire Digne d’estonnement, air pour la Reyne, d’Antoine Boësset, inclus dans les recueils d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613), d’Airs de cour à 4 et 5 parties (Ballard, 1617), d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1689) ;
Est-ce Mars le grand dieu des alarmes Que je voy ?, de Pierre Guédron, inclus dans les recueils d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1612), d’Airs de cour à 4 & 5 parties (Ballard, 1613), d’Airs de différents auteurs mis en tablature de luth par Gabriel Bataille (Ballard, 1613) ; cet air connut de nombreux arrangements.

La reine-mère Marie de Médicis avait rapidement levé le deuil après l’assassinat de Henri IV, et les festivités s’étaient multipliés à partir de 1612, avec notamment le Carrousel qui dura trois jours, sur la place Royale. Par ailleurs, les engagements matrimoniaux entre la France et l’Espagne avaient été amorcés dès 1611.

L’air d’un poète anonyme mis en musique par Bataille célèbre les mérites de la Reine :

Nostre Junon dont la prudence Se recognoist en tous ses faits, Unit l’Espagne avec la France D’un lieu d’éternelle paix, Que de ris, que de jeux, que d’esbats à ce jour, Ou la hayne devient amour.

Nul d’une si grande merveille Ne pouvoit pas estre l’autheur, Que nostre Reyne sans pareille En sagesse comme en son bon-heur. Que de ris.

C’est d’elle de qui les oracles Disoyent que des divinités Seules feroyent ces grands miracles De joindres ces extremités. Que de ris.

Elle ha, suivant la destinée Changé les menasses de Mars, Aux douceurs d’un double Hymenée : De deux petits mais grands Cesars. Que de ris.

Maintenant les bois, les montagnes Rien que miel ne distilleront, Au lieu de sang par les campagnes Les fleuves de lait couleront. Que de ris.

La justice dedans nos villes Fera reigner la paix aux champs, Et toutes nos guerres Civilles Seront de punir les meschans. Que de ris.

Princesse, honneur de la memoire, Reyne toute pleine d’appas. Puissent tes jours comme ta gloire Ne toucher jamais le trespas. Que jamais nulle nuit n’obscurcisse le jour Ou la hayne devient amour.