Les théâtres d’opéra à l’époque baroque : la France

AIX EN PROVENCE

Théâtre du Jeu de Paume

Implanté à l’emplacement d’un Jeu de Paume où Louis XIV vint jouer en 1660. Mis en chantier en 1756, sur des plans du Marquis de la Barben, il ne fut inauguré qu’en 1787. Il est toujours en activité.

 

BORDEAUX

Salle de la rue Margaux

En 1707, une Académie des lyriques s’installe rue Margaux, consacrée à l’opéra et la musique religieuse.

Salle du Jardin de l’Hôtel de Ville

Salle provisoire construite près de l’Hôtel de Ville, vis à vis la place de Mai, dans l’attente du théâtre d’opéra, terminée en septembre 1739, sur les plans de l’architecte municipal Montegut, inaugurée à l’occasion de la visite de Madame de France. détruite par un incendie le 28 décembre 1755.

 

CHAMBORD

Château de Chambord

En 1669, le château accueille la Cour. Monsieur de Pourceaugnac est joué au deuxième étage, avec Lully et Molière. En 1670, le Bourgeois gentilhomme y est créé, à nouveau avec Molière dans le rôle-titre, et Lully dans le rôle du Grand Mufti.

 

FONTAINEBLEAU

Salle de bal du Château

Salle installée par Henri II dans la galerie prévue par François Ier, avec une cheminée monumentale et une tribune pour les musiciens de Philibert Delorme. Accueille les divertissements et ballets de cour sous Louis XIV, de 1661 (Ballet des Saisons) à 1685 (Le Temple de la Paix).

Théâtre du Château

Théâtre installé dans l’aile de la Belle-Cheminée (dite aussi de l’Ancienne Comédie) pour le mariage de Louis XV et Marie Leszczynska, en 1725. En 1752, voit la première du Devin du Village de Rousseau, puis en 1753 et 1754 des oeuvres de Rameau. Le théâtre est détruit par un incendie en 1856.

 

LILLE

Théâtre de l’Hôtel de Ville

En 1688, une Chambre de musique accueille, dans l’Hôtel de Ville, l’Académie de musique fondée par Pascal Colasse. Incendié en 1700 pendant une représentation de Médée de M. A. Charpentier.

Théâtre de la Comédie

Construit après l’incendie de 1700 sur un terrain donnant sur la place Rihour, utilisé jusqu’en 1787.

 

LUNÉVILLE

Théâtre de cour

En 1733, la régente du duché de Lorraine Élisabeth-Charlotte d’Orléans fait construire une salle de comédie où sont utilisés les ornements créés par l’Italien Bibiena pour l’Opéra de Nancy. Étant réservée à l’usage exclusif de la cour, la salle est édifiée dans la continuité du château construit par Boffrand pour le duc Léopold en 1702, et reliée par une galerie aux appartements réservés à la famille ducale. Sous le règne de Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne et duc de Lorraine, le théâtre est amélioré par l’architecte Héré, et abrite une troupe de vingt-deux chanteurs, douze chanteuses et vingt-quatre instrumentistes.

 

LYON

Jeu de Paume de la rue Pizay

Salle du quartier des Terreaux, louée par Jean-Pierre Legay et deux associés en novembre 1987, en vertu d’un privilège de 3 ans obtenu des héritiers de Lully le 17 septembre 1687 – aménagée avec un parterre, un orchestre, deux rangs de loges et une galerie supérieure – inaugurée le 3 janvier 1688 avec Phaëton, puis Bellérophon – détruite par un incendie le 30 novembre 1689.

Salle de la Place Bellecour

Salle aménagée dans les écuries et dépendances de la famille Chaponnay, sur la place Bellecour, après l’obtention d’un nouveau privilège par Nicolas Levasseur et deux associés, à compter du 1er juillet 1690 – après la faillite de ces derniers et le rachat du privilège par Jean-Pierre Legay, salle surtout consacrée à la comédie, puis louée en 1698 à la troupe italienne de Pascariel – en mauvais état, la salle s’écroule partiellement en juin 1699, puis en 1711, à la suite des inondations de la Saône, provoquant son abandon.

Salle de l’Hôtel du Gouvernement

Petite salle située dans l’Hôtel du Gouvernement, dans le quartier St Jean, réservée à l’usage privé du gouverneur, utilisée épisodiquement, à partir de 1705, pour des représentations d’opéra – l’Académie de musique s’y installe en 1711 – agrandie en 1714, elle brûle le 8 juin 1722 – reconstruite, elle est à nouveau détruite par un incendie en 1728.

Salle de l’Académie des Beaux-Arts

Salle construite en 1727, à l’initiative de l’Académie des Beaux-Arts de Lyon, sur l’emplacement de la place des Cordeliers, sur des plans de l’architecte milanais Frédéric Pietra-Santa – accueille des concerts et exécutions d’opéra jusqu’en 1773.

Jeu de Paume de la Raquette Royale

Salle située sur les courtines du Rhône, derrière l’Hôtel de Ville – utilisée à partir de 1722 pour des bals et pour la comédie, puis pour quelques opéras, par Jean-Pierre Legay, puis par la Desmarest – achetée par la Ville en 1728 – réaménagée en 1739 à l’initiative de Nicolas Bergiron, et utilisée pour des opéras jusqu’à la création du nouveau théâtre.

Grand-Théâtre

Édifié entre 1754 et 1756, dans les jardins de l’Hôtel de Ville, par Germain Soufflot, inauguré le 30 avril 1756, abandonné en 1827. Salle en forme d’ovale tronqué inspiré de la salle dite « en cloche » de Bibiena.

 

MARSEILLE

Théâtre du Jeu de Paume

Jeu de Paume de la rue Pavillon, accueille la première Académie royale de musique de province, créée par Pierre Gautier, organiste et maître de chapelle, le 28 janvier 1685. Inauguré avec Le Triomphe de la Paix, puis le Jugement du Soleil (1687), de ce dernier. Gautier, accablé de dettes, fait faillite en septembre 1688, et revend son privilège en 1689. Il recrée une troupe en 1694, qui continue de représenter des opéras français et italiens. L’activité est interrompue pendant la grande peste de 1720. Elle est partagée entre le théâtre et l’opéra. Elle ferme en 1739.

Salle de la rue St Férréol

Salle située entre la rue St Férréol et la Canebière, où s’installe Pierre Gautier en 1694. Elle s’effondre en 1708.

Théâtre de la rue Vacon

Magnifique salle installée rue Vacon, construite par Mathieu Gay, accueille l’Académie royale de musique à partair de 1733. Après la fermeture de la salle du Jeu de Paume, en 1739, elle se partage entre l’opéra et le théâtre, jusqu’en 1787, date de sa fermeture, avec la construction du Grand Théâtre.

 

METZ

Salle du Jeu de Paume

Salle utilisée comme théâtre jusqu’à son remplacement par le théâtre de l’île du Saulcy, décidé le 7 août 1731.

Opéra-théâtre

Décidé en août 1731 par les maîtres échevins, sous l’impulsion du gouverneur, le maréchal de Belle-Isle, pour remplacer la salle de Jeu de paume qui tombait en ruines. Construit sur l’île du Grand-Saulcy par l’architecte Jacques Oger, remplacé pendant quelque temps par un architecte parisien escroc. Travaux interrompus pendant huit ans à cause de la Guerre de Succession d’Autriche. Inauguré le 3 février 1752 par un bal public, puis le 6 février avec Le Devin du village de Rousseau. Il abritait près de 1400 places en 1777.

 

NANCY

Théâtre du Grand-Duc Léopold

Théâtre de cour, un des plus beaux d’Europe, construit en forme de fer à cheval, contre le rempart de la Citadelle, par Francesco Bibiena pour Léopold Ier, inauguré en novembre 1709, avec le Temple d’Astrée, de Desmarest. Actif jusqu’en 1738, avec le transfert du théâtre ducal à Lunéville, après la mort de Léopold en 1729. Henry Desmarest, surintendant en 1707, et Claude-Marc Magny, maître de ballet, y font jouer des tragédies lyriques et des opéras ballet. Les loges et les galeries sont démontées. Transformé en théâtre, puis en caserne, démoli en 1828.

Pavillon de la Comédie

Construit à la demande de Stanislas Leszczynski près de la place Royale, sur les plans de André Joly, par Claude Mique et le décorateur Girardet. Inauguré le 26 novembre 1755, accueille surtout des opéras comiques. Détruit par un incendie en 1906.

 

PARIS

Académie royale de musique

> L’histoire de l’Académie Royale de Musique

ROUEN

Jeu de paume des Deux-Maures

La salle de Jeu de paume des Deux-Maures, située à l’angle de la rue Herbière et de la rue des Charrettes, était utilisée par des troupes de comédiens ambulants. L’Académie royale de musique s’y installa, après que Bernard Vaultier ait obtenu le privilège par contrat du 15 septembre 1688, puis obtenu l’autorisation du lieutenant de police le 8 janvier 1689. Elle fut inaugurée quelques mois après avec Phaëton de Lully.

Elle fut concurrencée par l’autre jeu de paume dit des Braques, qui s’était aussi intitulé Opéra, mais fut détruit par un incendie, le 17 mars 1696.

 

ST GERMAIN EN LAYE

Salle des Ballets

Salle utilisée pour les ballets de cour (Ballet des Muses en 1666, le Triomphe de l’Amour en 1681), les comédies-ballet de Molière et Lully (les Amants magnifiques en 1670), puis la création des tragédies lyriques de Lully, de 1675 (Thésée) à 1680 (Proserpine).

Le Château Vieux

> L’histoire du Château Vieux de Saint Germain en Laye.

 

TOULOUSE

Jeu de Paume du Pré-Montardy

Salle de Jeu de Paume, accueille l’Académie royale de musique.

Théâtre du Capitole

En 1736, les capitouls, magistrats municipaux, décident la construction d’un théâtre. Exigüe, la salle à l’italienne dite Salle du Jeu de Spectacle, est construite sur l’emplacement d’une auberge, accolée à l’Hôtel de Ville, dont les locaux avaient été utilisés depuis le XVIIe siècle pour des représentations de ballets et pièces de théâtre (Molière y vint en 1647). Construite sur les plans de Guillaume Cammas, elle fut ouverte le 11 mai 1737. La gestion en fut confiée à Mlle Desjardins, directrice de l’Académie royale de musique. En 1750, une façade est élevée sur la place du Capitole. Elle sera remplacée par une nouvelle salle, sur le même emplacement, en 1818.