Teatro Sant’Angelo
Construit sur un terrain donnant sur le Grand Canal, appartenant aux familles Capello et Marcello, à l’initiative de l’impresario Francesco Santurini, qui avait dirigé le S. Moise en 1674. Comptant 850 places, il fut inauguré en 1677 avec Arsinoe de Franceschini. Vivaldi en fut le directeur et y créa de nombreux opéras. Il accueillit des opéras jusqu’en 1742, puis également des comédies de Goldoni. En difficulté sous la domination française et autrichienne, il fut fermé en 1803, puis détruit.
Teatro San Apollinare ou S. Aponal
Aménagé en 1650 au premier étage d’un magasin donnant sur le Grand Canal, sur la commune de S. Silvestro, étroit et mal équipé, il fut loué pour trois ans renouvelables au librettiste Giovanni Faustini associé au compositeur Francesco Cavalli. Inauguré en 1651 avec L’Oristeo de Cavalli. Repris par Marco Faustini, frère de Giovanni, de 1652 à 1657, date à laquelle il fut fermé.
Teatro SS Apostoli
Inauguré en 1649 avec l’Orontea de Cesti, il fonctionna jusqu’en 1687.
Teatro San Benedetto
Construit par Michiel Grimani sur un terrain de la famille Venier, adjacent à l’église S. Luca. Inauguré le 26 décembre 1755 avec Zoe de Gioacchino Cocchi, il remplaça le San Giovanni Grisostomo comme premier théâtre vénitien pour l’opéra et le ballet, et les réceptions de prestige. n Il fut détruit par un incendie en 1773, puis reconstruit, puis remplacé par La Fenice en 1792
Teatro San Cassiano
Un premier théâtre, le San Cassiano Vecchio, fut construit en 1580 par les Tron, famille patricienne de San Benedetto, et destiné à la comédie. Il fut ravagé par un incendie en 1629.
Il fut remplacé par un théâtre en pierre, ouvert – pour la première fois – au public. Les frères Francesco et Ettore Tron avaient obtenu l’accord du Conseil des Dix en mai 1636. L’inauguration eut lieu pour le Carnaval 1637, avec Andromeda, sur un livret de Benedetto Ferrari et une musique de Francesco Manelli. Il comportait cinq rangs de trente-et-une loges. Sa gestion et son organisation artistique furent confiées à un impresario, d’abord Benedetto Ferrari, puis Cavalli qui y fit représenter treize opéras de 1639 à 1651, puis, en 1657, Marco Faustini. Après une période consacrée à la comédie, de 1670 à 1678, puis une restauration en 1695, à la suite d’un tremblement de terre, il fut consacré à nouveau à l’opéra, avec Albinoni, Ziani et Pollarolo. Il fut le premier à accueillir l’opera buffa napolitain en 1747. Il fut démoli en 1812.
Teatro San Giovanni Grisostomo
Construit à l’initiative des frères Giovanni Carlo et Vincenzo Grimani, sans doute par le décorateur Gasparo Mauro. Le plus important et le plus luxueux des théâtres vénitiens jusqu’à l’ouverture de la Fenice, avec 5 étages de 30 loges, rappelant par sa forme les théâtres de Palladio. Inauguré le 20 janvier 1678 avec Il Vespasiano de Carlo Pallavicino. Les coûts élevés des cachets des chanteurs célèbres entraînèrent des difficultés. Après la mort de Vincenzo Grimani, en 1710, le théâtre fut souvent confiée à des imprésarios : les metteurs en scène Alessandro et Giuseppe Mauro en 1716, Domenico Lalli alias Sebastiano Biancardi en 1728. Il accueillit des comédies à partir de 1747, à la suite de l’incendie du S. Samuele, puis des tragédies de goût français dans les années 1770. Lors de la chute de la République, il devint Théâtre civique. En 1819, il fut mis en vente par les Grimani et acheté par Luigi Facchini et Giovanni Gallo. Restauré et agrandi il accueillit des spectacles de tous genres. En 1835, après un succès dans la Somnambula, Maria Malibran céda son cachet au théâtre qui fut rebatisé de son nom.
Teatro SS Giovanni e Paolo (ou Zanipolo)
Bâti en bois en 1635, à l’initiative de la famille Grimani, il fut inauguré en janvier 1639 avec La Delia de Manelli. Il accueillit des oeuvres de Monteverdi, notamment L’Incoronazione di Poppea. Reconstruit en pierre en 1654, il fut géré d’abord par les Grimani, avec le concours de Benedetto Ferrari, et accueillit de nombreux opéras de Cavalli. De 1660 à 1667, la gestion fut confiée à l’impresario Marco Faustini. Il fut fermé en 1715, puis détruit en 1748.
Teatro San Luca-San Salvatore
Construit dans le quartier du Rialto en 1622 par Alvise Vendramin, famille de négociants devenus patriciens en 1381, pour la comédie. Il était de forme allongée, en pierre (extérieur) et bois (intérieur). Après avoir brûlé en 1654, il fut reconstruit et dévolu à l’opéra en 1661, avec La Pasife de Castrovillari. Il accueillit des opéras de Cavalli, Cesti, Legrenzi. Dirigé par Gaspare Torelli en 1679, qui le rénova en 1681. Repris par les Grimani en 1687. Dévolu à la comédie avec Carlo Goldoni à partir de 1753. Restauré en 1815 et 1833 par Giuseppe Borsato, architecte décorateur de la Fenice, puis baptisé Teatro Apollo. Rénové dans le style néo-gothique en 1853 et rebatisé Teatro Goldoni.
Teatro San Moisè
Petit théâtre, construit en 1620 par la famille Giustiniani, près de la petite église San Moise. Il passa à la famille des Zane en 1628, fut restauré en 1629/30, puis transformé pour accueillir l’opéra, avec l’Arianna de Monteverdi, en 1639. Agrandi et rénové en 1668 (2 étages de loges, 800 places), puis à nouveau en 1684 (4 rangs de loges). Dirigé de 1674 à 1677 par l’impresario Francesco Santurini. A cette date, Santurini résilia le contrat et alla fonder le Teatro S. Angelo. Il fut fermé en 1818, et transformé en menuiserie.
Teatro San Samuele
Bâti en 1656 par la famille Grimani. On y donna d’abord surtout des comédies, et de l’opéra occasionnellement. Les saisons d’opéra deviennent régulières à partir de 1710, avec L’Ingannator ingannato de Ruggeri. En 1732, il accueille l’opera buffa. Incendié le 30 septembre 1747, reconstruit et réouvert en 1748 avec l’Ipermestra de Ferdinando Bertoni. Goldoni en fut nommé directeur artistique et dramaturge en 1750. En 1768, il fut racheté par une Société de Nobles et accueillit des opéras de Galuppi, Jommelli et Anfossi, jusqu’à sa fermeture imposée par l’Autriche en 1815. Il fut démoli en 1894.
Teatro Novissimo
Théâtre en bois, situé sur un terrain des Dominicains, prévu pour les somptueuses «machines» du scénographe Giacomo Torelli, associé au librettiste Giulio Strozzi et au compositeur Francesco Sacrati, inauguré en 1641 avec La Finta Pazza.