CD Tolomeo (direction Howard Arman)

TOLOMEO

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Nicola Haym, d’après Capece

 

ORCHESTRE Händelfestspielorchester des Opernhaus Halle
CHOEUR
DIRECTION Howard Arman

Tolomeo Axel Köhler
Seleuce Linda Perillo
Alessandro Jennifer Lane
Araspe Brian Bannatyne-Scott
Elisa Romelia Lichtenstein

DATE D’ENREGISTREMENT juin 1996
LIEU D’ENREGISTREMENT Opéra de Halle
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

EDITEUR Mondo Musica
COLLECTION DOM
DATE DE PRODUCTION 1996 / 28 février 2004
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

 Critique de cet enregistrement dans :

Opéra International – septembre 2004 – appréciation 2 / 5

« Opéra pour divas, Tolomea est une sorte de pendant à Giulio Cesare puisqu’on y retrouve Cléopâtre et son frère honni. Ptolémée est ici en villégiature clandestine sur la côte de Chypre où sa soeur, qui a en vain tenté de l’éliminer, l’a contraint à trouver refuge. Déguisé en pêcheur, il y survit sous le nom d’Osmin. Son épouse Séleucie le rejoint dans sa cahute de plage après avoir été violentée par Tryphon, tyran de Syrie. Mais Séleucie est parvenue à s’échapper à la nage (sic !) sous le faux nom de Delia. Le couple de clandestins est aussitôt courtisé par le roi local, Araspe, et par sa soeur Elisa. Pour corser cet échangisme de bon ton, Alessandro, jeune frère de Tolomeo envoyé par Cléopâtre pour liquider de rechef l’encombrant fratello, débarque… Force galantises précipiteront les rebondissements de ce drame d’apparence seria, créé le 30 avril 1728 au King’s Theatre, après Riccardo Primo et Siroe. Tolomeo marque surtout la fin de la neuvième et demière saison de la Royal Academy, minée parla concurrence des rivaux italiens, la mort du roi George Ier et les caprices incessants des divas dont les noms sont signalés dans le reprint du libretto original reproduit dans cet enregistrement. Senesino était Tolomeo, Giuseppe Maria Boschi, Araspe, Elisa et Seleuce, les terribles Cuzzoni et Bordoni, qui se crêpèrent le chignon sur scène à la plus grande joie des Londoniens… Tour à tour champêtre (les flûtes ont la part belle) ou mélodramatique (le faux suicide de « StilIe amare « ), l’inspiration ne faiblit pas dans une partition (ici celle de la reprise de 1733) culminant à la fin de l’acte II dans le duo « Se il cor ti perde « . Malheureusement, les interprètes de cette version venue du Festival Haendel de Halle n’honorent pas la mémoire d’aussi illustres créateurs. La voix aigre et les aigus tirés de Linda Perillo massacrent les airs bucoliques de Seleuce. Tout aussi désagréable, le timbre nasal d’Axel Köhler [Tolomeo), qui en fait le paradigme du haute-contre ingrat. Ouant au baryton Brian Bannatyne-Scott, il est d’une neutralité affligeante. Romelia Lichtenstein et Jennifer Lane sont les seules à chanter avec un brin de courtoisie. Heureusement, le Händelfestspielorchester et la direction, acérée ou langoureuse, d’Howard Arman rendent justice à des orchestrations toujours surprenantes et à des coups de génie, comme l’air en écho de Seleuce  » Dite che fa  » [acte II, scène 6). »