Orlando Generoso (Roland généreux)

COMPOSITEUR Agostino STEFFANI
LIBRETTISTE Ortensio Mauro
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
2009 Bernward Lohr MDG 3 italien

 

Opéra en trois actes, créé à l’opéra de Hanovre en décembre 1691.

Steffani était devenu en juin 1688, kapellmeister pour l’opéra à la cour du duc Ernest-Auguste, prince électeur d’Hanovre, et avait donné en 1689 Enrico Leone pour l’inauguration du nouvel opéra de Hanovre.

Le livret d’Orlando generoso, en trois actes, est tiré de l’Orlando furioso de L’Arioste (1516). C’est le premier opéra italien où apparaît la folie amoureuse d’Orlando.

Le librettiste s’est concentré sur le drame psychologique, et le livret ne contient aucune liste de scènes ni d’indication de machinerie.

Les rôles de Ruggiero et Bradamante, Medoro et Angelica étaient tenus par des sopranos, ceux d’Orlando et Galafro par des contraltos.

L’oeuvre fut reprise à l’Opéra de Hambourg de 1695 à 1699, avec des décors exotiques de Johann Oswald Harms, en allemand, sous le titre Der grossmütige Roland.

Décor pour Orlando generoso à Hambourg

Une édition incomplète (trente-quatre airs et deux duos extraits de la version de Hambourg) fut publiée à Lübeck en 1699, sous le titre Die ausserlesensten Une vornebsten Arien Aus der Opera Roland Mit unterschiedlichen Instrumenten Wie sie vorgestellt Auf dem Hamburgischen Schau-Platz.

 

Le livret a pu être considéré comme une allusion à la liaison scandaleuse de Sophie-Dorothée de Brunswick-Lunebourg, épouse de l’électeur de Hanovre, Georges-Louis de Braunschweig-Lüneburg, futur roi d’Angleterre sous le nom de Georges Ier, avec le colonel de dragons suédois Philippe-Christophe de Kœnigsmark. Découverts en juillet 1694, Koenigsmark fut aussitôt assassiné, et Sophie-Dorothée enfermée au château-forteresse d’Ahlden, où elle resta jusqu’à sa mort, trente-deux ans après.

Synopsis (*)

Acte I

Sc. 1 à 3 : Atlant et Bradamante combattent ; Bradamante a le dessus, le château enchanté du magicien disparaît, et Roger est délivré ; mais il est aussitôt emporté sur l’hippogriffe, et Bradamante se retrouve seule et désespérée.

Scè. 4 à 8 : Angélique et Médor débarquent en Chine, dont le père d’Angélique, Galafron, est l’empereur. Pour savoir ce qu’on dit d’elle, Angélique part incognito. Médor resté seul est questionné par Galafron ; jugé suspect, il est arrêté. Roland est triste, bien que Galafron soit prêt à lui donner Angélique : elle est loin, et infidèle.

Sc. 9 à 11 : Des fantômes aux ordres de Mélisse déposent Bradamante endormie sur la rive du Cathay. Angélique revient, mais ne trouve plus Médor. Des truands arrivent pour l’enlever ; Roger, sur l’hippogriffe, vole à son secours, et lui déclare sa flamme. Bradamante réveillée déplore d’apprendre qu’elle est trahie.

Sc. 12 à 15 : Médor chante sa douleur d’être séparé d’Angélique, laquelle semble flirter avec Roger ; Roland survenant, Angélique prétend n’être pas celle qu’il croit, mais une humble bergère.

Sc. 16 : Atlant, avec divers esprits, atterrit sur son dragon.

Ballet.

Acte II

Sc. 1 à 4 : Roland reste perplexe : est-ce Angélique ou non ? Angélique et Roger chantent tous deux la douleur d’être séparé de l’objet aimé. Roland se méprend sur leur proximité, comme Bradamante, qui fait une scène à Roger. Angélique est intriguée par toutes ces jalousies.

Sc. 5 à 9 : Roland est allé chercher Galafron, qui tombe sous le charme de la ravissante bergère (sa fille !), en toute bonne conscience puisque celle-ci nie être Angélique, quoi qu’en dise Roland. En faisant passer Médor pour son frère, elle obtient sa libération. Galafron lui assure une «affection plus que paternelle». Les retrouvailles de Médor et Angélique sont observées par Roland, qui est saisi de fureur et veut massacrer tout le monde.

Sc. 10 – 11 : Roland en plein délire prend Bradamante pour Angélique; la compassion montrée par Bradamante est mal interprétée par Roger ; tous deux se séparent irrités.

Sc. 12 – 13 : Galafron cherche la jolie bergère et s’enquiert d’elle auprès de Médor. Roland qui survient prend Médor pour Angélique et l’étreint énergiquement. Galafron commence à douter de son équilibre psychique.

Sc. 14 à 16 : Atlant renonce à lutter contre le destin, mais met en place des enchantements : Angélique et Roger sont surpris respectivement par les voix de Médor et Bradamante ; Médor à son tour entend la voix d’Angélique, mais sans la voir.

Ballet de fantômes.

Acte III

Sc. 1 : Bradamante fait cesser les enchantements d’Atlant grâce à son anneau magique.

Sc. 2 – 3 : Grand monologue délirant de Roland, que Galafron fait enfermer.

Sc. 4 – 5 : Bradamante et Médor font alliance. Angélique et Roger cherchent toujours l’objet de leur amour ; Atlant s’empare d’eux.

Sc. 6 à 9 : Roland est enfermé dans une grotte, et semble retrouver un peu de lucidité. Angélique lui avoue qu’elle préfère Médor, au mépris de toutes les convenances. Atlant sort d’une fissure du rocher pour présider à une scène de réconciliation générale : Roger retrouve Bradamante, Galafron pardonne à tout le monde, Médor se voit accorder Angélique, et Roland renonce à l’amour.

(*) par Jacqueline Duc

Livret en français disponible sur livretsbaroques.fr