CD Sosarme (direction Anthony Lewis)

SOSARME

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

d’après Antonio Salvi

 

ORCHESTRE The Saint Cecilia Orchestra
CHOEUR Saint Anthony Singers
DIRECTION Anthony Lewis

Sosarme Alfred Deller contre-ténor
Haliate William Herbert ténor
Erenice Nancy Evans contralto
Elmira Margaret Ritchie soprano
Argone John Kentish ténor
Melo Helen Watts contralto
Altomaro Ian Wallace basse

DATE D’ENREGISTREMENT 1954
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR Theorema
DISTRIBUTION Media 7
DATE DE PRODUCTION 1994
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE

 Critique de cet enregistrement dans :

 Opéra International – mars 1995 – appréciation 3 / 5

« L’enregistrement réalisé par Anthony Lewis pour L’Oiseau Lyre, en 1954, nous revient aujourd’hui dans un « repiquage » bien peu satisfaisant. Malgré tout, cette version reste un document intéressant pour plusieurs raisons. Il s’agissait à l’époque du premier enregistrement intégral (et respectueux en grande partie du texte, sans omissions, coupures ou transpositions) d’un opéra de Haendel : une grande oeuvre de restauration était en marche… D’autre part, ce disque nous offre toujours l’unique prestation d’Alfred Deller dans un opera seria. Le résultat est pour le moins surprenant, mais non inintéressant. Malgré d’évidents décalages stylistiques, entre une interprétation (d’un répertoire alors terra incognita) remontant à presque un demi-siècle et nos goûts actuels, on doit reconnaître avoir été très impressionné par les tâtonnements d’un artiste et par un charisme vocal rare (où trouvera-t-on pareilles séductions dans les alanguissements de « In mille dolci modi » ?).

Les interprètes qui l’entourent ont des timbres et des styles bien plus désuets, et l’on fera les plus grandes réserves sur les qualités vocales d’un William Herbert (Haliate) ou d’un Ian Wallace (Altomaro). A condition de faire fi de toute orthodoxie, on pourra également goûter les prestations réservées et contemplatives d’Helen Watts (Melo) et Margaret Ritchie (Elmira). Cette dernière, avec une voix très vibrée, toujours à la limite de la rupture et un timbre qui ne plaira pas à tout le monde, apporte aux doux élans de l’héroïne, une vulnérabilité et une délicatesse touchantes. La direction de Lewis paraît comme assoupie et l’orchestre n’arrive donc pas à rendre toutes les indications voulues par le compositeur. Par contre, le chef impose un tempo très lent au duo « Per le porte del tormento » et permet aux deux chanteurs (Deller et Ritchie), d’y déployer tout le legato possible. Il nous offre ainsi un moment absolument magique qui, à lui seul, justifie I’acquisation de ce coffret. »