Antonio SARTORIO
1630 (Venise) – 30 décembre 1680 (Venise)
dramma per musica en trois actes – livret de Pietro Dolfin – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, le 19 février 1672 – reprise à Bruxelles en septembre 1681, à la demande d’Alexandre Farnèse, prince de Parme, gouverneur desPays-Bas de 1678 à 1682 – l’oeuvre fut attribuée aussi à Giovanni Varischino, neveu de Legrenzi – ce fut l’un des ouvrages les plus spectaculaires de l’opéra vénitien, avec batailles et sensationnelles destructions de palais – personnages : Adelaide (soprano), Berengario (basse), Adalberto (soprano), Ottone (soprano), Annone (alto), Gisilla (soprano), Delma (ténor), Armondo (basse), Amedeo (ténor), Lindo (ténor) | |
livret de P. Dolfin d’après l’Orlando furioso de L’Arioste – composé en 1674/75 – non representé | |
livret de Giacomo Francesco Bussani – représenté au Teatro S. Salvatore de Venise en 1677 | |
livret de Mateo Noris – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, le 15 janvier 1679 | |
livret de Giacomo Francesco Bussani – représenté au Teatro S. Salvatore de Venise en 1678 | |
livret de Pietro Dolfin – représenté au Teatro dei Santi Giovanni e Paolo de Venise, le 26 décembre 1669 | |
livret de N. Bonis – représenté au Teatro Sant’ Angelo de Venise en décembre 1680 | |
livret de Giacomo Francesco Bussani – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, le 2 janvier 1673, à la place du Massenzio de Francesco Cavalli – reprise au Teatro Tordinona de Rome et au Teatro San Bartolomeo de Naples en 1674, au teatro Ducale de Milan en 1678 – opéra célèbre pour ses soixante-dix-huit (!) arias | |
Important compositeur d’opéras vénitien des années 1660 et 1670 qui fut aussi Kapellmeister du duc italophile Johann Friedrich à la cour catholique de Hanovre (1665-1675). Sartorio conserva ses relations – et même son port d’attache – à Venise, où il passa souvent l’hiver durant ses années à Hanovre, y recrutant ostensiblement des musiciens pour les productions musicales de l’année suivante. En 1672, il passa l’année entière à Venise, composant et produisant trois opéras, L’Adelaide, L’Orfeo et Massenzio (créé au début de 1673). Il prétendit avoir composé Massenzio (ouvrage contenant 78 airs et duos) en treize jours après le retrait de l’opéra de Cavalli du même nom. En 1667, son double opéra La prosperita d’Elio Seiano et La caduta d’Elio Seiano fut représenté durant le carnaval de Venise (le librettiste, Minato, souhaitait qu’ils fussent donnés en deux soirées successives, mais Sartorio et les chanteurs s’y opposèrent).
En 1676, il retourna définitivement à Venise et devint vice-maestro di cappella à San Marco. La même année, son opéra héroïque Giulio Cesare in Egitto fut donné au Teatro San Luca (où l’avaient été la plupart de ses opéras antérieurs). Quatre autres opéras suivirent encore, et un cinquième, La Flora, fut achevé par Marc Antonio Ziani et représenté au Teatro San Angelo à la fin de 1680. Sartorio était un compositeur doué pour les airs, à l’aise dans un grand nombre de formes et d’émotions, mais au meilleur de lui-même dans ses lamenti sur basses obstinées, ses airs de trompette (il utilisa souvent les trompettes dans ses sinfonias également) et ses juxtapositions de personnages héroïques et comiques. (Guide de la Musique Baroque – Fayard)