COMPOSITEUR | Francesco CAVALLI |
LIBRETTISTE | Giovanni Faustini |
ORCHESTRE | La Sfera Armonioso |
CHOEUR | |
DIRECTION | Mike Fentross |
Nerea | Emmanuela Galli | |
Rosinda | Francesca Lombardi Mazzulli | |
Clitofonte | Makoto Sakurada | |
Thisandro, Plutone, Meandro | Nicola Ebau | |
Proserpina, Aurilla | Silvia Vajente | |
Cilena | Milena Storti | |
Vafrillo | Roberteo Romagnino | |
Rudione | Fulvio Bettini |
DATE D’ENREGISTREMENT | 13 – 16 août 2008 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Vantaa – Finlande – St Martinus Concert Hall |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR | Ludi Musici |
DISTRIBUTION | Abeille Musique |
DATE DE PRODUCTION | 1er septembre 2011 |
NOMBRE DE DISQUES | 3 |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Présentation Abeille Musique
« Ludi Musici présente La Rosinda de Francesco Cavalli, opéra en trois actes sur un livret de Giovanni Faustini, créé en 1651 lors du carnaval de Venise (quelques mois après La Didone), en premier enregistrement mondial, près de 40 ans après la production pionnière de l’Oxford Playhouse en 1973. A la création de l’œuvre, Cavalli tenait la partie de clavecin, dirigeant ses musiciens, chanteurs, figurants et danseurs sur une scène à la machinerie aussi moderne qu’imposante. Il reste de La Rosinda une unique partition manuscrite, l’une des rares entièrement autographes de Cavalli, que Mike Fentross restitue aujourd’hui dans toute sa splendeur, à la tête d’une distribution vocale éblouissante, à commencer par Francesca Lombardi Mazzulli (Rosinda) et Emanuela Galli (Nerea). »
Diapason – novembre 2011
« Neuvième des dix ouvrages menés à bien par Cavalli et son librettiste Faustini, La Rosinda précède immédiatement La Callsto, créée la même année 1651. Mais l’oeuvre est loin d’égaler sa célèbre cadette ! Le livret, d’abord, apparaît sans queue ni tête, le rôle-titre se voyant réduit à la portion congrue. On ne parvient jamais à comprendre ni goûter l’histoire de cette magicienne (Nerea) privée de son amoureux (Clitofonte) au profit d’une guerrière (Rosinda) ayant elle-même abandonné son guerrier d’amant (Thisandro). Elle n’a guère inspiré Cavalli, qui paraît s’intéresser surtout à la pléthore de rôles comiques (réunis dans un beau trio). Elle ne semble pas davantage mootiver Mike Fentross, dont la lecture a pourtant été rodée au Festival baroque de Bayreuth et à Potsdam : direction léthargique (pourquoi conférer ce ton néoliturgique à la scène des Enfers ?), réalisation discutable (trop de basses d’archet dans les récits, trop de flûtes et percussions « renaissantes » dans les scènes magiques), cordes paresseuses. Bien des seconds rôles sont aussi mal choisis, notamment l’instable sopraniste Romagnino et la mezzo Storti, à l’émission poitrinée. Les protagonistes échoient à des artistes plus considérables, mais eux aussi peu investis : Lommbardi Mazzulli reste bien raide, Sakurada affiche imperturbablement la même couleur (un joli ténor inexpressif). Galli se montre plus éloquente, mais le timbre manque toujours de densité, surrtout dans le bas registre. En définitive, on remarque essentiellement les basses, à commencer par Fulvio Bettini, naturel et plein de verve, qui sous la défroque d’un valet glouton nous livre à l’acte III le seul lamento véritablement émouvant. Un comble ! »
Opéra Magazine – décembre 2011 – appréciation Le Diamant d’Opéra
« La fîrme Ludi Musici nous révèle aujourd’hui La Rosinda, captée sur le vif dans le cadre de la « Semaine Baroque» de Vantaa, en Finlande, à l’été 2008 (l’exhumation de la partition remontait à 1973, grâce aux efforts de l’Oxford University Opera). L’exécution se veut une représentation sononre de ce que put être le spectacle à sa création, dans le cadre du carnaval de Venise 1651 qui vit également la création de l’un des chefs-d’œuvre de Cavalli, sa célèbre Calisto.
Défi relevé et pari tenu : cette version brille par soron aspect aussi jovial que frémissant. Intitulé «dramma per musica», l’ouvrage est une sorte de fable musicale : la princesse grecque Rosinda et le prince crétois Clitofonte subissent le pouvoir d’une source magique qui les conduit à se jeter dans les bras l’un de l’autre, en oubliant leurs amours respectives. Dans cet invraisemblable méli-mélo, où rien de la panoplie inhérente à ce type de spectacle ne nous est épargné, Cavalli ne cesse d’en rajouter pour un public que l’on devine friand de rebondissements et d’effets. Magiciens et magiciennes, reines et rois, se mélangent ainsi, trois heures durant en une ronde savoureuse. Sous la baguette enfiévrée de Mike Fentross, dirigeant un petit groupe de dix instrumentistes, le feu rugit sans retenue, restituant à La Rosindo son extraordinaire foisonnement de rythmes et de couleurs. Chitarrone, orgue, clavecin et guitare accompagnent avec clairvoyance les récitatifs, dessinant avec netteté l’étonnante richesse mélodique du texte.
Les chanteurs, quant à eux, offrent une véritable leçon de musique théâtrale, leur présence franchissant sans problème l’obstacle des micros. On ne sait à qui offrir la palme, entre la Rosinda de Francesca Lombardi Mazzulli, la Nerea d’Emanuela Galli, l’incroyable Thisandro de Nicola Ebau ou l’imposant Rudione de Fulvlo Bettini, pour ne citer qu’eux.
Mike Fentross, en plus, installe une vraie continuité dramatique, jouant sur l’évolution progressive des personnages davantage que sur les coups de théâtre. L’auditeur se laisse dès lors emporter par la tendresse du lyrisme cavallien, qui confère à ce spectacle, fertile en rebondissements, une étonnante intimité émotionnelle. »