RADAMISTO |
COMPOSITEUR |
Georg Friedrich HAENDEL |
LIBRETTISTE |
Nicola Haym, d’après Domenico Lalli |
ORCHESTRE | English Chamber Orchestra |
CHOEUR | |
DIRECTION | Roger Norrington |
Radamisto | Janet Baker | soprano |
Farasmane | Malcolm King | basse |
Zenobia | Della Jones | mezzo-soprano |
Tiridate | Martyn Hill | ténor |
Fraarte | Patrizia Kwella | soprano |
Polissena | Eidween Harry | soprano |
Tigrane | Lynda Russell | soprano |
DATE D’ENREGISTREMENT | 1984 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR | Ponto Records |
DISTRIBUTION | Abeille Musique |
DATE DE PRODUCTION | 16 juillet 2007 |
NOMBRE DE DISQUES | 3 ( Arnold Schönberg : Freihold, op. 3 No. 6, Erwartung, op. 2 No. 1, Waldsonne, op. 2 No. 4, Traumleben, op. 6 No. 1, Am Wegrand, op. 6 No. 6, Der Wanderer, op. 6 No. 8, Ich darf nicht dankend, op. 14 No. 1, In diesen Wintertagen, op. 14 No. 2 – Edward Elgar : Sea Pictures, op. 37) |
CATEGORIE | ADD |
Critique de cet enregistrement dans :
Diapason – septembre 2007 – appréciation 4 / 5 – technique 6 / 10
« Trop tard. Si cette bande réalisée par la BBC en prévision du tricentenaire de 1985 était parue à cette époque, elle aurait balayé tout ce que nous connaissions alors de Radamisto. C’est pourquoi l’amateur véritable la conservait jalousement. Exécutée dans sa langue originale et quasi intégralement, la pièce comptait parmi les moins rebattues des oeuvres maîtresses ; après César, Ariodant et Eduige (et Lucrèce, n’oublions pas sa cantate préférée), Janet Baker y livrait l’une de ses trop rares incarnations haendéliennes ; le plateau réuni autour d’elle ne faisait pas tapisserie ; Roger Norrington assurait à l’entreprise panache et méthode. La parution en 1994 d’une première intégrale officielle dirigée par Nicholas McGegan, bien jouée mais peu en voix et fondée sur la partition révisée pour le castrat Senesino, ne disqualifiait l’équipe de 1984, bien au contraire.
Seulement voilà. Le temps flatte les uns et ronge les autres. Si l’Alcina contemporaine, réalisée en studio d’après le spectacle de l’Opera Stage, a pris de la valeur, Radamisto a perdu de la sienne. Le diapason moderne à 440 pousse la toujours magnétique Eiddwen Harrhy et un Martyn Hill en pleine mutation à l’égosillement. Entre désinvolture (‘ Già che morir ‘) et inspiration (‘ Empio, perverso cor ‘), Della Jones perd le fil de cette figure grandiose qu’est la princesse Zenobia. Patrizia Kwella est exquise et Janet Baker royale bien que l’aigu l’indispose elle aussi dans cette version originelle écrite pour la soprano Durastanti, mais tous doivent suivre la battue d’un Norrington plus dévoué qu’habité. Jamais le chef ne cherche à peindre le paysage émotionnel d’une aria, jamais il ne construit un drame ou sert une passion : on dirait que ‘Stragi, morti’ appartient à l’Oratorio de Noël et ‘Ferrite, uccidete’ à quelque pastorale de Bononcini. Avec la meilleure volonté du monde, chic et flegme ne suffisent pas à Radamisto, surtout quand l’orchestre s’en tient au minimum syndical (voire moins : le sublime ‘Ombra cara’ manque d’expirer sous les coups d’un basson vilain et faux). Beau projet, réalisation très honnête dans l’ensemble, superbes personnalités, chant quelquefois prodigieux (‘Qual nave smarrito’ de Baker, leçon de phrasé pour les siècles des siècles), mais Alan Curtis, sans trop de génie, a récemment imposé cette même version originelle avec plus de science et de naturel. »